Quand tu te mettras avec un homme, qu'il soit banquier, commerçant,ou rentier, fais-le uniquement s'il en vaut la peine. Qu’il ait de la fortune, oui, mais pas seulement. Il faut aussi qu'il soit courtois, qu'il te respecte. Et matériellement, demande-lui l’impossible, demande-lui toujours plus qu’il ne pourra t'offrir. C'est ainsi que tu établiras ta cote et ta réputation.
Quelques conseils, encore. Hé! oui que veux-tu, je ne vais pas me refaire! Sois toujours ta propre maîtresse, ma Rosie. Ne laisse jamais un homme t'imposer sa loi. Ils ne nous sont en rien supérieurs, ni en caractère, ni en intelligence. Et nous sommes plus fines, plus rusées qu'eux. Je l'ai prouvé. Ce qu'ils ont de plus que nous, c'est le pouvoir qu'ils gardent jalousement.
Ce n'est pas la vie, c'est l'argent. L'argent qui corrompt tout, l'argent qui conduit à fermer les yeux, à refuser de voir. Et aujourd'hui, il n'y a que ça : l'argent ! C'est le nouveau dieu. Et je m'y suis laissé prendre.
Il fallait qu'elle eût des talents cachés pour retenir André après l’avoir conquis. Des talents ou des jaunets sonnants et trébuchants.
Elle a une furieuse envie de vivre, de tout partager avec cet homme,allongé près d'elle, le prince annoncé des années plus tôt. Elle se redresse sur un coude et les voit. Ils sont là, ses sabots de bois !Au pied du lit. Elle les oubliait ; c'est lui qui s'en est souvenu et les a fait chercher, en pleine nuit. Il sait que, pour elle, il ne s'agit pas d'un caprice, qu'il les lui faut absolument. Elle lui en a tant parlé, dans ses lettres, de ses sabots vernis, ses sabotsde mariage !
5 questions posées à Joël Raguénès, à l'occasion de la sortie de son livre Une mer de lin bleu (Yago)
Source : Librairie Dialogues