Une erreur de vengeance

Rachel voulait une vie anonyme dans une ville où elle pourrait développer son talent. Elle aspirait à conquérir les marchés financiers. Quelques semaines auparavant, elle avait envoyé une candidature à l’Université de Chicago pour y faire des études de commerce. Chaque jour sans réponse était une vraie torture. Elle essayait de rester optimiste, mais elle préférait ne pas se faire trop d’illusions au cas où elle n’obtiendrait pas le résultat espéré. La vie l’avait déçue tant de fois que Rachel préférait rester terre-à-terre. C’était son pragmatisme qui l’empêchait de devenir folle en attendant la réponse de Chicago.

Ses relations précédentes avaient été ardentes au lit, mais glacées en dehors. Après tant d’années, il sentait qu’il était temps d’avoir une relation solide. Se marier, jamais. Les cicatrices laissées par Ingrid étaient encore trop douloureuses. Par contre, une relation pourrait être un bon pas en avant. Il sentait qu’avec la jolie rousse, il était possible de commencer quelque chose. Il aimait sa sincérité et son ouverture. Il remerciait l’univers pour l’erreur d’adresse commise par l’entreprise de la fameuse Delaney qui avait envoyé Véronica sur son chemin.

Elle était un peu innocente, en ce qui concernait le sexe opposé, mais elle n’était pas aveugle. Sa peau frissonnait et le recoin le plus intime de son corps était humide. Mais à cet instant, ce qu’elle désirait le plus c’était que cet homme la touche, elle désirait un orgasme étourdissant. Pas celui que sa propre main savait provoquer. Non. Elle désirait que ces mains puissantes et douces lui donnent du plaisir. Elle se sentait comme fiévreuse. Essoufflée. Excitée.

L’instinct de Rachel lui disait qu’il s’agissait de sa première expérience avec le désir le plus primitif que l’on pouvait ressentir. Loin d’avoir peur, son corps vibra d’une envie inconnue, si forte que plus rien ne comptait. Rien d’autre que Michael et les promesses de son regard intense. Elle se languissait d’en découvrir les secrets.

Beaucoup de gens détestent les avocats —dit-il sans remarquer le sentiment de rejet que Rachel commençait à percevoir—. Mais parfois nous n’avons pas beaucoup le choix. Nous faisons notre travail. J’essaie d’être le plus juste possible. Parfois j’y arrive, parfois… Je perds au tribunal. C’est la vie. On ne peut pas toujours gagner…