L'autre, c'était le maître. Il était justement à la place où vous êtes, maître ; on était comme ce soir, seulement on n'était plus que six ; alors, moi, je leur avais dit : " Je vous dis que j'ai entendu marcher de nouveau sur le toit, ça va mal aller..." Ils se sont mis à rire comme vous.
J'ai dit : " Vers deux heures du matin, ça m'a réveillé..."
Ils disaient : " Pas nous..."
J'ai dit : "Tant pis pour vous ! " Mais il y avait aussi que le maître devait aller chasser le lendemain ; et j'aurais voulu au moins qu'il n'y aille pas, comme je lui ai dit, il n'a rien voulu entendre. Eh bien, le lendemain, on l'a trouvé mort dans les rochers. On a dû lui envelopper la tête dans des linges, parce que la cervelle avait coulé dehors..."
Il faudrait avoir des toiles d'araignée, il n'y a rien de meilleur pour arrêter le sang...
163 - [Le Livre de Poche n° 2474, p. 105]
Il faut comprendre qu’on n’a guère ici pour vivre que le bétail. On n’a point de vignes, par ici ; on vit des bêtes. On n’a point de blé par ici, rien qu’un peu de seigle et pas beaucoup, juste ce qu’il nous en faut pour faire notre pain ; à peine si on a des légumes et des fruits : on vit de lait, on vit de viande; on vit de lait, de petit-lait, de fromage maigre, on vit de beurre; même le petit peu d’argent bon à mettre dans sa poche qu’on peut avoir vient du bétail.
Il y a eu comme quand une mécanique se met en branle: un mélange de pleurs d'enfants, de cris de poules, de semelles à clous, de voix et, par là dessus:
"La maladie!"
Un bout de phrase toujours le même qui revenait continuellement, qui était jeté d'une porte à celle d'en face, de la rue à un des perrons, d'un de ces perrons au suivant:
"La maladie! La maladie!"
Les premières mouches passaient à vos oreilles, comme quand on souffle dans une trompette. Il a fait beau, il a fait bon; chaque bête avait sa cloche ou son grelot de fer battu.
Chapitre IV
Le soleil était venu de très bonne heure, malgré la hauteur des montagnes autour de nous; c'est qu'on était dans les plus longs jours de l'année.
Chapitre IV
Il faisait rose. Il faisait rose dans le ciel du côté du couchant. Quand on était au pied de l'église, on voyait que sa croix de fer était noire dans ce rose.
Chapitre IV
(...), car personne n'y croit plus à ces histoires, sauf deux ou trois vieux.
Chapitre II
C’est la jeunesse qui a pris le dessus ; et les idées de la jeunesse sont qu’elle est seule à y voir clair, parce qu’on a de l’instruction, tandis que les vieilles gens savent tout juste lire et écrire.
Ils commençaient une nouvelle nuit, et le pire moment de la journée était toujours pour eux ces commencements de la nuit.