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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Publié en 1928, ce roman fait partie de l'expérimentation de Ramuz vers une redéfinition du roman. Ramuz a alors 50 ans.
Le personnage principal du roman reste, d'un bout à l'autre du roman, sans contours précis. C'est Juliette, l'enfant du frère d'Amérique de Milliquet, envoyée à Milliquet à la mort de ce frère. Milliquet dont le commerce au bord du lac va si mal et dont la femme irascible fait de la vie un échec, en fait. La beauté sur la terre, c'est Juliette. Sa venue sur la terre vaudoise fait merveille. Tout à coup, le public est nombreux au commerce de Milliquet (c'est une café avec une grande terrasse). Mais la beauté sur la terre suscite envies, convoitises et déceptions. La plupart des hommes paraissent incapables de contemplation. Tel est le ressort du roman.
Tout y est écrit au moyen de traits vifs et épais, qui ne craignent pas d'être incomplets et approximatifs. Leur but n'est pas la précision de la description, mais la naissance d'impressions et de sentiments. La redéfinition du roman imaginée par Ramuz ne va pas du tout dans le sens des expérimentations structuralistes du "nouveau roman", qui enlèvent la chair pour pénétrer au scalpel l'être de l'homme. Non, la redéfinition pensée par Ramuz consiste tout au contraire à approcher le coeur de l'être de l'homme, infiniment fragile et indécis, indéfinissable et passionnant, c'est-à-dire source de souffrance. Souffrance, oui, mais dans une direction dont le salut n'est jamais totalement absent. le roman de Ramuz est un roman dans lequel une conviction s'exprime, dans l'imparfait du présent.
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C'est un roman bien ancré dans son paysage local, avec ses personnages typiques, ses coutumes etc. On sent la Suisse rurale de l'époque, son attachement à la terre, aux montagnes, au lac. Et on sent aussi que tout cela satisfait pleinement certains personnages, alors que d'autres rêvent de mieux. C'est un peu cette scission que narre Ramuz, avec cet élément extérieur (une jeune femme étrangère et fort belle) comme révélateur. Avec un artiste en "héros" qui accepte d'aller voir ailleurs. Les descriptions sont fidèles au style de l'auteur, très visuel, avec des scènes et paysages décrits "à la gouache", faits de blocs de couleur, de scènes juxtaposées. On retrouve aussi une image un peu dépassée de la femme: belle, idéalisée, inaccessible, mais aussi muette, fragile et fuyante. Bref, plus objet qu'être humain. Comme si l'auteur avait peur de la désacraliser en lui donnant un vrai rôle. Ce livre a une valeur dans l'histoire de la littérature romande, et même de la littérature francophone, mais à part ça, je ne suis pas sûr que sa lecture apportera grand-chose à un lecteur lambda d'aujourd'hui. On peut malgré tout apprécier la tension croissante qui s'y déroule et, surtout, la poésie un peu "brute" qui s'en dégage.
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Publié en 1928, ce roman fait partie de l'expérimentation de Ramuz vers une redéfinition du roman. Ramuz a alors 50 ans.
Le personnage principal du roman reste, d'un bout à l'autre du roman, sans contours précis. C'est Juliette, l'enfant du frère d'Amérique de Milliquet, envoyée à Milliquet à la mort de ce frère. Milliquet dont le commerce au bord du lac va si mal et dont la femme irascible fait de la vie un échec, en fait. La beauté sur la terre, c'est Juliette. Sa venue sur la terre vaudoise fait merveille. Tout à coup, le public est nombreux au commerce de Milliquet (c'est une café avec une grande terrasse). Mais la beauté sur la terre suscite envies, convoitises et déceptions. La plupart des hommes paraissent incapables de contemplation. Tel est le ressort du roman.
Tout y est écrit au moyen de traits vifs et épais, qui ne craignent pas d'être incomplets et approximatifs. Leur but n'est pas la précision de la description, mais la naissance d'impressions et de sentiments. La redéfinition du roman imaginée par Ramuz ne va pas du tout dans le sens des expérimentations structuralistes du "nouveau roman", qui enlèvent la chair pour pénétrer au scalpel l'être de l'homme. Non, la redéfinition pensée par Ramuz consiste tout au contraire à approcher le coeur de l'être de l'homme, infiniment fragile et indécis, indéfinissable et passionnant, c'est-à-dire source de souffrance. Souffrance, oui, mais dans une direction dont le salut n'est jamais totalement absent. le roman de Ramuz est un roman dans lequel une conviction s'exprime, dans l'imparfait du présent.
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