Je poursuis ma découverte tardive, des auteurs de la collection « Spécial-Police » des éditions Fleuve Noir avec, aujourd'hui, l'auteur
Peter Randa.
Peter Randa (1911-1979), de son vrai nom
André Duquesne, est un écrivain belge, auteur de près de 300 romans entre 1955 et 1980 (il est mort en décembre 1979).
Son immense production, il la signa de nombreux pseudonymes.
S'il signa des titres pour Gallimard et sa « Série Noire » ou pour la collection « le Masque » et quelques autres, la plupart de son travail fut destiné aux multiples collections des éditions Fleuve noir : « Anticipation », « Angoisse », « Aventurier » et, surtout « Spécial-Police ».
C'est dans cette dernière collection que j'ai pioché le titre «
La mort sans bruit », publié en 1978 et réédité en 2014 par French Pulp éditions.
Alain Lestrade, un jeune homme de 18 ans, est obligé de se débrouiller seul quand son père est arrêté pour avoir écoulé de faux billets. Comme le papa, avant la Seconde Guerre mondiale, avait déjà été condamné pour fabrication de fausse monnaie et n'avait vu sa peine annulée qu'à cause du conflit, il est convaincu qu'il va passer plusieurs années derrière les barreaux. À plus de 60 ans, c'est, pour lui, une fin de vie. Aussi engage-t-il son fils à se débrouiller tout seul et, surtout, à prendre soin de Jeannette, une prostituée dont il s'était amouraché et pour laquelle il a pris trop de risques pour faire de l'argent.
Mais, surtout, en allusion, il lui conseille de continuer le « boulot », c'est-à-dire de poursuivre le travail de fabrication dans l'atelier clandestin qu'ils avaient monté tous deux.
Et ces planches à billets attirent les convoitises… celle de la police, mais surtout celles de petits truands, dont le mac de Jeannette…
Je découvre donc la plume de
Peter Randa à travers ce petit roman conté à la première personne par le personnage d'Alain Lestrade, un jeune homme de 18 ans obligé de se débrouiller seul et de protéger une prostituée de son mac.
Plus je lis et plus j'apprécie les narrations à la première personne qui, si elles empêchent parfois d'instiller une certaine ambiance que seul un observateur omniscient peut mettre en place, a pour principal intérêt de faire rentrer immédiatement le lecteur dans l'histoire.
Du fait que le personnage principal est un jeune homme de 18 ans, le lecteur est en droit de s'attendre à un roman différent de ceux menés par de vieux briscards… tout comme il est en droit d'espérer d'autres considérations de la part d'un personnage encore ado que celles d'un homme mâture.
Malheureusement, il n'en sera rien.
Effectivement, Alain Lestrade, excepté son coup de coeur pour Adélaïde, une collégienne, ne pense et n'agit que comme un vieux dur, se tapant toutes les gonzesses qui passent, et ce quelque soit l'âge de celle-ci (puisque toutes les femmes sont folles de lui) et à défourailler pour régler ses problèmes.
À se demander l'intérêt d'user d'un personnage de son âge pour obtenir, au final, le même résultat qu'avec un autre.
Pour ce qui est de l'intrigue, elle est assez basique, puisqu'elle se résume à : un jeune homme dont le père faux-monnayeur a été emprisonné décide de poursuivre le travail de son père pour sortir la prostituée dont le papa était amoureux du trottoir alors que le mac de celle-ci ne désire qu'une chose, savoir où se trouve l'atelier clandestin du papa…
Pas de surprise donc, mais on peut pardonner à un auteur écrivant 4 romans par an de ne pas proposer des scénarios évolués.
Si les personnages et l'intrigue ne sont donc pas originaux (le héros sans peur et sans reproche, les femmes nymphomanes et/ou vénales et vénéneuses, les méchants très méchants), la plume, quant à elle, sans élever l'ensemble à des niveaux stratosphériques, assure le minimum syndical pour ne pas ennuyer le lecteur, aidé en cela par la concision du texte qui ne laisse pas le temps à celui-ci de réellement s'ennuyer.
Malheureusement, après lecture on ferme le livre sans être certain de s'en souvenir quelques heures ou quelques jours plus tard…
Au final, un petit roman policier dont « l'originalité » apparente du héros ne change finalement rien à l'histoire et qui se lit tout aussi vite qu'il s'oublie par la suite.