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sur 471 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Première lecture du mois américain, premier Ron Rash !
Comment est-ce possible ? Et bien je ne me l'explique pas.
Publié en France en 2012, le monde à l'endroit est écrit en 2006 par l'auteur. le roman est adapté en film en 2015.
Quelque part dans les Appalaches, à Shelton Laurel, dans les années 70, Travis Shelton a dix-sept ans. Et la vie est déjà bien rude pour lui. du coup, il s'est formé une carapace en étant un peu morveux. L'école n'a plus rien à lui apprendre et son père non plus !
Ce qui l'intéresse «c'était la pêche, les moteurs, la culture du tabac et quelques autres trucs qu'il avait lus».
Et maintenant, il faut se faire du fric et si possible facilement. Alors lorsque Travis trouve des plans de beuh, il commence un petit trafic de revente.
Très mauvaise idée. Mais ça va lui permettre de rencontrer Leonard, ancien prof devenu dealer, qui dans son mobil home a quelques bouquins. Et Dena. Une femme droguée et alcoolique qui squatte chez Leonard.
Le monde à l'endroit est un roman d'apprentissage à la rude. Où Travis doit se confronter à des hommes violents, blasés ainsi qu'à l'histoire de sa ville et de sa famille malmenée pendant la guerre de Sécession. le poids de l'Histoire pour remettre Travis sur les rails, revoir le monde à l'endroit.
Et puis dans tout ça, il y a la nature : complice, apaisante, menaçante.Plus qu'un décor, une héroïne qui fait basculer les destins.
J'ai trouvé qu'il y avait un peu du David Joy ( le poids du monde) dans ce monde à l'endroit.

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Remettre son monde à l'endroit.

Travis n'est pas un mauvais gamin.
Il aime pêcher à la truite, conduire son vieux pick-up, le travail bien fait. Surtout, il aime apprendre.
Mais la leçon qu'il va recevoir après avoir volé des plants de cannabis le laisse sans toit et avec un tendon d'Achille sectionné. Trouvant refuge chez Leonard, prof déchu aussi paumé que lui, les deux vont finir par s'apporter plus l'un à l'autre qu'ils ne se l'imaginaient.

C'est l'histoire d'une reconstruction.
À croire que ce coin perdu des Appalaches regorgent d'êtres brisés par la vie, meurtris par des proches ou des inconnus, cernés par un horizon qui ne s'ouvre pas.

La grande force de ce roman tient dans ses personnages touchants, complexes et approfondis. On s'attache vite à eux et sans s'en rendre compte, le piège à ours se referme sur notre cheville et nous tient captif du livre. À moins que ce ne soit nous ? Car on ne le lâcherait pour rien au monde.
On les voit panser leurs plaies, s'ouvrir et grandir au contact de l'autre, parfois sans qu'ils ne le réalisent eux-mêmes. Leurs trajectoires et évolutions sont crédibles, humaines, pleines d'émotions.
Et parfois ils retombent, s'écorchent de nouveau. Ne s'en relèvent pas toujours. Car ce sont des humains faillibles, parfois désespérés. En reconstruction. Mais aux vies qui valaient la peine d'être vécues.

Le livre tient du nature writing avec cette région bordée de routes escarpées à flanc de montagnes, ses champs d'un tabac qui peine à se vendre, ses forêts veinées de rivières poissonneuses ; aux descriptions aussi éblouissantes que les écailles des truites quand le soleil s'y reflète avant de replonger dans l'eau.

L'auteur revient également sur un pan de l'Histoire américaine, la Guerre de Sécession qui divisa cet état, et en particulier le massacre d'habitants de Shelton Laurel. Une Histoire qui se mêle à celle personnelle des protagonistes.
Un roman et des personnages hanté par le passé, tels des fantômes qu'on aperçoit dans la brume et qui disparaissent avec elle.

Il tient également du roman noir rural, propre à ces coins paumés d'Amérique qui ne laissent qu'un présent étriqués et un horizon bouché. Les canettes qu'on vide, les petits trafics... et ceux plus importants qui rapportent gros.
La violence enfouie sous la chair des terribles Toomey, toujours prête à trancher, comme une lame glissant sous la gorge.

Nature writing, roman noir, historique... Peu importe les étiquettes. C'est surtout un sacré coup de coeur.
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Travis Shelton, jeune lycéen amateur de pêche à la truite, découvre, par hasard, un champ de cannabis, dont il prélève quelques pieds. Enhardi par son expérience, il récidive, mais se retrouve face au propriétaire du champ qui le mutile en représailles.
Commence alors pour Travis plusieurs découvertes; découverte de la violence, celle de son père, celle des hommes; découverte de l'amour, auprès de sa copine Lori; découverte de cette envie de comprendre, de fuir sa condition, auprès de Léonard, ancien prof, mais vrai dealer; découverte du passé qui explique le présent; enfin découverte de de la rédemption, du pardon.
Ce roman est un bijou d'écriture, de finesse, de lyrisme et de poésie.
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Une rencontre dans les Appalaches et sa Divide Mountain.
Travis, un adolescent subissant l'autorité rigide, besogneuse et violente de son père.
Leonard, ancien professeur, aguerri à la marginalité, dealer d'amphétamine et vivant dans un mobil home.
Il y a aussi Dena, jeune femme échouée chez Léonard et que la vie ne semble pas avoir épargné par sa dureté non plus. Elle se défonce et musarde à longueur de journée.
Un journal quotidien d'un médecin militaire, sorte d'inventaire de ses soins aux locaux datant du conflit sécessionniste et fratricide, jalonne le récit et introduit les chapitres de ce roman.
Un traumatisme fait d'une mauvaise rencontre provoquée, dont Travis doit se relever, l'amène à se réfugier chez Léonard. Il ne peut s'abaisser à affronter le courroux de son père de qui il n'a jamais reçu le moindre soutien ou encouragement.
Léonard fait face lui aussi, mais à ses démons passés. Femme et petite fille parties sur un autre continent, loin, sans possibilité de nouvelles.
Aux côtés de Léonard, Travis reprend confiance dans le fait d'apprendre et espère de nouveau s'extraire de son environnement sans projections. Il se confronte même au sentiment nouveau qu'est l'amour à travers sa relation avec Lori, jeune fille qu'il côtoie du lycée qui sait ce qui est bon pour elle, tout du moins les chemins qu'elle ne doit pas emprunter.
Le temps du récit s'écoule telle une rivière tranquille de ce coin des états unis, ponctué par les saisons et la rudesse de la nature.
Les Appalaches sont un des hauts lieux de l'histoire sécessionniste de ce pays où l'on s'entretuait entre voisins, fil rouge sang du récit entre autres.
Ces histoires se croisent, s'entrechoquent en violence parce que l'Amérique sauvage façonne les hommes et fait resurgir le passé violent et sauvage lui aussi.
Un roman vaporeux, camper dans un brouillard de sentiments, de liens se faisant ou se percutant pour enfin s'accélérer dans une fin qui ne serait qu'un chemin nouveau à prendre.
Un roman que j'ai mis un certain temps à lire mais que je retrouvais toujours avec plaisir de par l'atmosphère, les éléments naturels et les histoires individuels des personnages.
Peut-être qu'un jour, j'irais m'y perdre bien volontiers dans ces Appalaches.
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Une histoire belle et triste qui ne finit pas trop mal, malgré toutes les péripéties violentes. L'écriture de Ron Rash s'impose avec majesté et délicatesse à la fois.
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En Caroline du Nord, le jeune Travis, 17 ans, en conflit avec l'autorité paternelle, part seul à la pêche dès qu'il a un instant à lui pour souffler un peu au pied de Divide Mountain dans les Appalaches.
Il faut dire que son père n'est pas très clément envers la jeunesse. Il le bat et trouve qu'il ne travaille pas assez dur lorsqu'il apporte son aide à l'exploitation de tabac familiale.
Un jour, lors d'une de ses expéditions de pêche, il découvre un champ de cannabis appartenant à la famille Toomey. C'est si facile d'en prendre quelques plants et de les embarquer dans son pick-up, puis de les apporter à Léonard, un prof déchu de ses fonctions et aigri par le départ de sa femme et de sa fillette en Australie, qui habite dans une caravane avec Dena, une jeune droguée, et vit de deal en tous genres.
Pourtant Travis est loin d'être un mauvais garçon même si comme beaucoup de jeunes de son âge, il joue parfois au dur. Son quotidien est terne mais ressemble à celui de beaucoup de jeunes désoeuvrés habitant loin des villes : bière, drague, boulot à la supérette du coin et drogue à l'occasion...
Il est en crise à la maison, a quitté l'école, n'a toujours pas couché avec une fille mais fait tout comme devant les autres !
Il a des centres d'intérêt : la pêche, les lectures, les moteurs...
Travis ne peut pas s'empêcher de retourner chercher du cannabis ! Mais cette fois, il va tomber dans un piège, un vrai... il sera torturé par le père Toomey qui va aller jusqu'à lui trancher le tendon d'Achille pour lui donner une bonne leçon...
Dans ce milieu d'hommes rudes, on ne plaisante pas avec les voleurs surtout lorsqu'on cultive en cachette un plein champ de drogue !

Finalement Travis a plutôt de la chance car il aurait pu finir au fond de la rivière...comme tant d'autres.

Sa chance se poursuit lorsque à l'hôpital il rencontre Lori, une ancienne camarade de classe, qui devient sa petite amie et adoucit un peu sa vie...

Dès lors, le conflit avec son père ne s'arrange pas et Travis quitte définitivement le domicile parental pour aller s'installer chez Léonard. Il entend prouver par là à son père qu'il est capable de se débrouiller seul.

L'année qui va suivre sera l'occasion pour lui de quitter définitivement l'enfance...
Grâce à Léonard, il va entrer dans l'histoire de la région et découvrir que des membres de sa famille y sont mêlés. Ils se découvrent ainsi un centre d'intérêt commun qui les amène à partager de plus en plus de choses... Pendant la guerre de Sécession, à Laurel Shelton, en effet, les ancêtres de Travis ont été sauvagement massacrés par des confédérés. Tout au long du roman le poids de ce massacre plombe l'atmosphère...Mais le lecteur comprend peu à peu que Léonard a quelque chose à voir aussi dans cette histoire...

Mon avis
C'est un roman initiatique à la fois violent et tendre comme la vie...Les hommes y apparaissent dans leur vrai nature. Travis et Léonard sont des personnages très attachants !
Les balades dans les montagnes et les paysages décrits dans le livre sont dépeints avec beaucoup de réalisme. L'auteur, qui semble très attaché à sa région, nous dit d'ailleurs que l'homme est façonné par la nature qui l'a vu naître et grandir ! C'est aussi le cas de Travis : la nature l'appelle et l'apaise. Il ne peut pas s'en passer...il aime remonter les rivières à pied et attendre que le poisson morde ; il aime sentir l'odeur de la terre et la caresse des plants de tabac sur ses mains...
L'auteur, avec beaucoup de poésie, nous montre que quoi qu'il arrive dans le monde des hommes, la nature sera toujours là pour recouvrir les atrocités d'un massacre ou resplendir un beau matin même si dans la nuit, l'homme a tout perdu...

C'est un roman puissant, à lire absolument !
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Le monde à l'endroit est un roman de Ron Rash qui fait le récit âpre d'une Amérique profonde ; nous sommes ici dans le comté de Madison, au coeur des Appalaches, un lieu empreint d'histoire où la nature, belle et sauvage à souhait, offre des rivières tumultueuses, gorgées de truites mouchetées. Je me suis d'ailleurs demandé si c'était dans ce même lieu que se déroulait le livre Sur la route de Madison et le fameux film qui en a été tiré plus tard avec Clint Eastwood et Meryl Streep.
Ce n'est pas le premier roman de cet auteur américain, mais c'est celui par lequel j'ai fait avec bonheur sa connaissance.
Comment dire les choses sans trop les raconter ?
Nous sommes dans les années 70. Travis Shelton est un adolescent de dix-sept ans qui, à ses moments perdus, pêche la truite à la cuiller, passion qu'il partage avec l'un de ses copains, Shank, lorsqu'ils ne sillonnent pas tous deux les routes en pick-up, ou bien assis sur le capot à boire des bières. Ici c'est une région rurale où l'on cultive notamment le tabac, comme le fait son père. Le père et le fils ne s'entendent pas. Travis ne supporte plus les remontrances d'un père brutal qui ne cesse de le rabaisser, qu'il traite de fainéant et de bon à rien. Par hasard, en allant pêcher un samedi après-midi, Travis découvre un champ de cannabis isolé. Le désir est bien tentant d'embarquer quelques plants dans son pick-up pour aller les revendre à Léonard, un ancien enseignant reconverti en dealer. Et comme cela a marché une fois, pourquoi ne pas y revenir une seconde fois, puis une troisième. Forcément, cela devait arriver : Travis est surpris par le propriétaire, un certain Carlton Toomey et son fils Hubert. Carlton décide de lui sectionner le tendon d'Achille, histoire de lui donner une bonne leçon mais pour autant consent à l'amener à l'hôpital, une manière de lui montrer qu'il a du cœur à sa façon.
Voilà ! Le décor est planté. Trois personnages vont offrir à Travis une manière différente de poser une autorité. Le livre peut d'ailleurs se lire avec plusieurs regards. Au premier plan, il y a le désœuvrement d'un quotidien sans avenir, entre alcool et drogue. Une fois passé par ce premier regard, l'auteur nous propose d'avancer plus profondément dans ce décor des Appalaches et l'âme de cette histoire...
Nous découvrons les relations qui vont se construire peu à peu, pas à pas, entre les différents personnages du récit, notamment celle que j'ai trouvé très belle entre Léonard et Travis. Léonard, personnage pourtant ambigu lors des premières pages, a tout de suite vu que Travis avait des possibilités, pouvait reprendre des études pour peu qu'on l'encourage, s'en sortir mieux que les autres, mieux que le destin qui l'attend. Léonard est prêt à l'aider, décide d'arrêter de dealer. Lui aussi a un chemin chaotique. On découvre son histoire au fil des pages.
Léonard est un homme paumé, qui vit dans un mobil-home, qu'il partage avec une femme, Dena, sorte d'oiseau blessé, pathétique qu'il a recueillie à ses côtés. Ils ne s'aiment pas forcément, qu'importe...
C'est un chant à plusieurs voix.
Lori, la petite amie de Travis veut l'aider aussi. Les instants de Travis avec Lori sont des moments d'apaisement et de bonheur. Être allongé dans un pré avec Lori. Se tenir par la main, regarder le ciel, ne plus penser à rien... Au loin, le vent arrache des volées de moineaux aux arbres, c'est beau et on voudrait que la vie ressemble à cela, celle à venir aussi pour Lori et Travis.
Il y a dans ce roman aussi une communion avec la nature qui est sans aucun doute selon moi un personnage à part entière du roman.
Un écureuil gris jacasse dans un grand noyer au fond d'un pré, peut-être celui où Travis rêve de faire l'amour à Lori. Parfois en contrebas, un raton laveur ou bien une loutre remue près d'un ruisseau.
Les personnages de ce livre ont quelque chose de fragile, de sombre et de désespéré. Il y a du soleil et de l'ombre qui se frôlent dans les gestes attachants mais aussi chez ceux qui qui sont sans états d'âme.
Par moment, nous avons l'impression qu'ils sont prisonniers d'eux-mêmes, ne parviennent pas à échapper à un destin inéluctable, font d'ailleurs tout pour gâcher la moindre chance de s'en sortir, c'est parfois rageant, c'est à croire qu'ils font exprès...
Toute tentative de tendre la main vers un rayon de soleil qui vient jusqu'à eux comme un escalier prêt à les aider, à les sortir de la boue dans laquelle ils sont enlisés, paraît presque vaine. Je pense à Travis notamment... C'est très bien rendu par l'écriture, car plus d'une fois je bondissais devant mon livre, voulant entrer dans l'histoire et donner un grand coup de pied dans cette fourmilière...
Et puis une phrase résonne dans le livre : « Tu sais qu'un lieu est hanté quand il te paraît plus réel que toi. »
Car dans ce parcours initiatique où Léonard devient presque un père de substitution pour Travis, l'auteur convoque l'histoire, marquée ici sur cette terre encore douloureuse par la guerre de Sécession et c'est sans doute ici que le roman prend aussi toute sa force narrative, son épaisseur. Tous les deux, à la faveur d'une confiance mutuelle, vont tenter de remonter le cours du temps, revenir à l'instant d'un massacre perpétré en 1863, un voyage en arrière où il n'est pas facile de revenir indemne...
C'est un chant sans doute désespéré, avec des désirs de rédemption. Est-ce un livre pessimiste ? Je ne le crois pas.
Dans ce chant crépusculaire, on entend aussi une lumière, même si c'est une lumière du soir, presque agonisante. C'est un livre marqué par une humanité profonde, la volonté de certains d'aider d'autres.
C'est pour moi un véritable coup de cœur et une envie de poursuivre ma rencontre avec cet auteur.
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Second roman de Ron Rash que je lis. Second roman d'un Monsieur qui est en train de changer ma vision de ceux que d'autres appellent les « nature-writers »… Encore une appellation d'origine contrôlée qui me prend la tête. « Nature writing ».

Sans déconner, à force de vouloir classer les livres pour les mettre dans des cases, on finit par perdre de vue que l'idée générale de la littérature, c'est de nous raconter des histoires…

Mais bon, tu me connais, le matin, je suis de mauvaise humeur. Et puis j'ai parcouru les chroniques de l'ouaibe après avoir écrit celle-ci. Comme une impression, de plus en plus récurrente, de « J'ai rien à dire, je sais pas quoi écrire, alors je vais raconter l'histoire, ça me fera du volume… »

L'histoire.

Un môme, dix-sept ans, qui est persuadé que le monde est à lui, et qu'il va le remettre « à l'endroit », le remettre dans le droit chemin. « The world made straight » qu'il a dit Ron Rash. Les traductions diffèrent et je ne suis justement pas traducteur. Quand j'ai vu la couverture, la première fois, j'ai imaginé un monde à cet endroit, au bord d'un lac, à l'endroit où vit Travis Shelton. Travis, c'est le personnage principal du roman. Travis, il va croiser des pères. le vrai, le biologique, comme ils disent, et des faux mais qui auraient pu être.

Toomey, celui par qui l'histoire commence, et Léonard, celui sans qui Travis n'aurait sans doute pas grandi de la même manière. T'as pas besoin d'en apprendre plus sur l'histoire.

La nature, le personnage principal, avec ses méchancetés, ses bonheurs, présente à chacune des pages que tu vas tourner.

L'histoire de l'Histoire, celle qui laisse des traces, celle qui nous empêche, parfois, d'aimer le mec d'à côté. L'histoire du massacre de Shelton Laurel. Si tu cherches sur le gogol, tu vas trouver. Une histoire vraie, sur laquelle Ron Rash a eu envie de partager ce qu'il en a appris. Relier le passé au présent, relier l'histoire à l'Histoire, et les hommes à la mort et à la vie. Sans doute que d'aucuns vont y voir, encore, une histoire de rédemption, genre le savoir qui amène au pardon de soi puisque que l'on retrouve, grâce aux livres, ses propres origines, puisque l'on grandit et que l'on peut faire face à son destin.

Ouais, sans doute.

Mais putain que cette écriture est belle. Que ces mots sonnent justes. Que les arbres sont grands dans les Appalaches. Que les hommes sont durs dans cette Amérique.
La suite :
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C'était mon premier Ron Rash et j'ai immédiatement séduit par le lyrisme et le talent de cet auteur pour dépeindre des personnages et les mettre en scène souvent à l'envers même si le titre est à l'endroit. Nature, montagne, conflit père fils, odeurs et sons, truites farios, références à la guerre de sécession, suspense final, autant d'ingrédients qui construisent un excellent roman à ne pas manquer.
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Travis Shelton, 17 ans, sorti du système scolaire, fait la connaissance de Léonard, ancien prof et dealer, alors qu'il s'est aventuré à voler plusieurs fois des plants de cannabis. Les propriétaires du champ, deux brutes et escrocs en affaire avec Léonard, lui passent définitivement l'envie
de recommencer. En rupture avec son environnement familial, et notamment un père intransigeant et aigri, il va trouver auprès de Léonard, un soutien, un exemple, la figure paternelle qui lui manque tant.

"Le monde à l'endroit", raconte la quête d'un adolescent en perte de repères dans les Appalaches, une région au climat rude, aux perspectives limitées, où, comme dans de bien d'autres campagnes américaines, les drogues, sous forme de pilules, et l'alcool sont les alliés d'un quotidien sombre et crasseux.
C'est toujours au travers de la Nature que Ron Rash dresse le destin de ses protagonistes, une Nature tantôt alliée, tantôt ennemie de chacun. Au milieu de ces paysages sauvages, chacun trouvera ou retrouvera ce qu'il a perdu : la confiance en l'autre mais aussi en l'avenir. Parallèlement, l'auteur mêle au présent les affres nées des batailles passées qui ont marqué les lieux autant que les coeurs, qui ont creusé leurs sillons dans ces terres délaissées.
Comme dans tous les romans de Ron Rash, le drame s'impose dans le quotidien et c'est toujours devant lui que les protagonistes trouvent, à genoux, le chemin d'une redemption ou celui des valeurs qui les animent au plus profond et qu'ils ont oubliées.
Troisième roman de Ron Rash lu cette année, il est pour moi le meilleur de par la tension qu'il insuffle au lecteur au fil des pages.
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