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sur 653 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Caroline du Nord, 1916. Au fond d'un vallon encaissé que les habitants de Mars Hill considèrent comme maudit, vivent Laurel et Hank Shelton. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la vie n'est pas facile pour ces deux-là ! Laurel, affublée d'une tâche de naissance, est considérée comme une sorcière par les autres femmes qui l'évitent comme la peste, on verse même du sel à l'entrée du domaine des Shelton. Les hommes ne la regardent guère. Cette jeune femme a une vie solitaire, surtout depuis qu'elle a du quitter l'école et les cours de la bienveillante mademoiselle Calicut. Laurel a pourtant retrouvé son frère, Hank, qui a survécu à l'horreur des tranchées en France mais y a laissé une main. Bien que diminué, il continue à effectuer les travaux de la ferme et peut compter uniquement sur son vieux voisin et ami, Slidell Hampton, pour l'épauler dans son dur labeur.

Mais un jour, ils recueillent chez eux, un mystérieux inconnu du nom de Walter, muet et flûtiste hors pair, il porte des guenilles et souhaite à tout prix rejoindre New York. Très vite, une bonne entente apparaît avec Hank, qu'il aide à réparer les clôtures ou à creuser un puits, mais c'est surtout avec la douce Laurel qui naît une véritable complicité qui se transforme en une belle passion. Cet étranger vient bouleverser les hommes et les femmes de ce vallon... Il va révéler leur vraie nature, les vieilles rivalités et les rancoeurs, les préjugés ainsi que l'imbécillité des hommes.

Comme dans Serena, la nature est décrite de manière magnifique, elle est indissociable des personnages du récit. Ron Rash a un talent rare, celui de faire entrer lentement le lecteur dans son histoire, de développer son intrigue comme une araignée qui tisse sa toile; et enfin, de le saisir à la gorge, ne relâchant son étreinte qu'à la dernière page.
Un roman sombre, bouleversant, mais aussi poétique à l'écriture pourtant tranchante comme une lame de rasoir. Ici, Rash aborde pour la première fois dans son oeuvre une histoire d'amour tragique qui donne encore plus de force et beauté à ce récit. Une terre d'ombre est incontestablement un grand roman !
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Ron Rash, poète des Appalaches nous livre un drame poignant.

Hank est un vet' qu'à perdu une paluche à la guerre, à ne pas confondre avec le vet' qui vous ampute votre PEL quand votre matou a un ongle incarné. On parle ici du genre de bonhomme taiseux qui revient bien amoché d'une guerre que sa nation entend gagner en enrôlant un max de jeunots grâce au clairon patriotique.

Il revient avec les honneurs, une pogne en moins, une soeur à protéger, une ferme à retaper et une bague à passer au doigt, c'est à se demander où il était le plus tranquille.

Pour couronner le tout son père à acheter un lopin de terre considéré comme maudit par les gens du coin et la tâche de naissance de sa soeur n'arrange rien au plan galère. Chiottes mec, c'est pas l'moment pour toi de jouer à l'euromillion.

L'affaire part mal je vous l'concède, mais ce fichu poète de Ron Rash soutenu par l'excellente traductrice Isabelle Reinharez, nous insuffle toute la beauté des Appalaches et en quelques lignes on se voit happé par le tourne-page de qualité supérieure.

Une oeuvre forte en émotions, en sensations, une nature si bien décrite qu'elle en serait palpable, une tension dramatique qui est posée avec justesse malgré des personnages manichéens, il y a un sens du récit maîtrisé de bout en bout.

Rash peint avec malice et sensibilité un quotidien de personnages modestes que l'histoire oubliera bien vite, mais pas le lecteur que je suis.

Encore une lecture qui me donne profondément envie de replonger dans cette région folle qu'est celle des Appalaches. Ron Rash rejoint David Joy, Daniel Woodrell, Chris Offutt et une poignée d'autres auteurs qui proviennent d'une source inégalable d'inspiration littéraire aussi cruelle que belle, aussi torturée qu'addictive et aussi noire que lumineuse.
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CHEF D'OEUVRE (c'est un Ron Rash en même temps !)
J'aime absolument tous les Livres de Ron Rash, certains encore plus que d'autres mais je les aime tous.
"Une terre d'ombre" est l'un de mes préférés. Une pépite absolue. J'ai adoré... absolument tout.
Les personnages, tout particulièrement Laurel, une vraie héroïne d'une profondeur rare dans le genre du nature writing, Hank et Walter, si justes. Comme toujours chez Ron Rash, le lieu est aussi un personnage à part entière que l'on ressent physiquement pas seulement visuellement (mais comment fait-il cela ?). L'histoire est simple, juste, Belle. Rien n'est manichéen. Pas de mièvrerie mais de l'émotion. Et l'écriture est éblouissante (parce que c'est Ron Rash en même temps). C'est avec des livres comme celui là que je sais pourquoi je lis et je lirai toujours.
Le point négatif : j'ai lu tous les Ron Rash traduits en français !
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Je suis ravie d'avoir enfin lu ce roman de Ron Rash qui a obtenu le grand prix de la littérature policière 2014 (littérature étrangère). Ce roman était présent dans ma PAL depuis un bon moment. C'est un écrivain et poète américain que je vais indiscutablement suivre. Une terre d'ombre se déroule en Caroline du Nord dans une vallée que ne réchauffe presque jamais le soleil. Les châtaigniers meurent de maladie. Les oiseaux ont pratiquement disparu, pourchassés. Une seule ferme, où vit Laurel, une jeune femme et son frère, Hank. Leur parents sont morts. Laurel est ostracisée par les villageois à cause d'un tache de naissance. Elle a vécu seule pendant les années que durèrent la Grande Guerre. Son frère est rentré amputé d'une main avant la fin des hostilités. Seul, Slidell, un vieil homme les épaule.
Les évènements se déroulent quelques mois avant l'armistice. Depuis son retour, Hank travaille durement à la ferme afin de convaincre la famille Weatherbee de sa force de travail. Carolyn et lui pourraient ainsi se marier. Depuis, le retour de son frère, Laurel se sent moins seule. La solitude l'accompagne depuis sa naissance et son exclusion de l'école, ou elle brillait. Les superstitions ont encore la peau dur à Mars Hill en ce début du XXe siècle et la Première guerre mondiale exacerbe la xénophobie et les peurs. Pourtant, un sentiment d'espérance anime le coeur de Laurel. Une douce musique entre dans sa vie lorsqu'elle découvre un homme dans les fourrés, à la lisière d'un ruisseau. Il joue du fifre. Elle le retrouve quelques jours plus tard, dans le fourré de rhododendrons couvert de piqûres de guêpes ou de frelons et fiévreux, encore vivant. Elle le porte jusqu'à la ferme et le soigne malgré l'inquiétude de son frère. Un mot dans une poche de son pantalon les renseigne sur son nom et son mutisme. Walter Smith est muet. Il devait rester quelques jours. Il reste plusieurs mois. Laurel s'émerveille. Elle s'éveille à sa féminité au contact de cet homme marginal. Il aide Hank à clôturer la ferme et à construire un nouveau puit. La vie semble revenir dans ce vallon maudit. Une parenthèse avant le retour à une réalité hostile et meurtrière.
Le style est poétique. La nature comme la nature humaine sont décortiqués avec précision. C'est un magnifique roman dramatique.
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Lire un livre de Ron Rash c'est à la fois s'imprégner de la beauté, même si elle semble parfois hostile aux yeux des humains, d'une nature sauvage et intemporelle, mais aussi faire face à une partie humaine peu reluisante, faite d'à priori et surtout d'ignorance et de bêtise.
Et puis il y a ces personnes bienveillantes, d'une grande humanité et pour qui il est difficile de vivre tranquille parce qu'ils font peur. La différence fait peur alors qu'elle pourrait être un atout m, une richesse même, mais on ne peut pas en demander trop à des esprits faibles et peu éduqués voire instruits.

Alors j'ai su que l'histoire de Laurel et Walker si pleine d'espoir, si simple et belle, serait dramatique. Ce fut comme un doux rêve où la musique qui retentissait dans ce lieu sombre et isolé, jouée par Walter et sa flûte d'argent, apportait un nouvel horizon pour Laurel et son frère Hank.
Sur fond de 1ere guerre mondiale , le destin des uns et des autres se joue à quelques notes, légères et mélancoliques.
La bêtise humaine n'en finit pas de faire des ravages depuis si longtemps que même à travers la littérature, on peut la voir à l'oeuvre, encore et toujours.
Alors ça donne de belles histoires sombres et magnifiques écrites par des auteurs tel que Ron Rash.
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"une terre d'ombre", c'est ce vallon lugubre, au coeur des forêts appalachiennes, terres sacrées des cherokees, et dominé par une falaise...le soleil peine à y pénétrer. C'est une terre maudite dans laquelle s'est ancré le malheur depuis des décennies, mais où Hank et sa soeur Laurel se sont installés dans la ferme de leurs parents.
Hank revenu manchot de la Grande Guerre qu'il est allé faire en Europe. Laurel, toute dévouée à son frère, qui attend juste que commence enfin sa vie. Un destin fait d'une solitude à 2, de travail, rejetés qu'ils sont par la communauté voisine, toute pétrie d'ignorance, de préjugés et d'un patriotisme cocardier fort dangereux.
Jusqu'à cette improbable rencontre de Laurel avec un vagabond muet, Walter, divin joueur de flûte, qu'elle ramène à la ferme et qui s'intègre silencieusement au couple frère-soeur. Et Laurel, grâce à lui, de s'octroyer enfin le droit de s'ouvrir à l'espérance d'une vie nouvelle où son coeur et son corps pourraient enfin s'exprimer.
Mais est-il possible de briser son destin ?
Car dans ce vallon va sourdre un drame, si magnifiquement rendu par l'écriture de Ron Rash.
Cet homme est un magicien, divinement habité par cette nature appalachienne sauvage dont il fait un personnage de son roman. Cette nature avec laquelle parviennent à communier Laurel et sa pureté, Walter et sa musique.
R. Rash est un poète d'une extrême sensibilité qui parvient à vous faire sentir aussi bien l'odeur enivrante des clématites et la transparence de l'air que la délicate sensualité des émois de Laurel.
Mais la violence aveugle et meurtrière surgira de ce vallon. tensions et conflits résultant de la guerre, frustrations, lâcheté des planqués, ignorance et bêtise crasse des "veaux" revanchards.
Somptueux. Brutal. Noir. Envoûtant. Lyrique. Romanesque. Emouvant. Social. Puissant. Tragique.
"Une terre d'ombre", c'est tout cela à la fois et c'est superbe !!!
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Ron Rash est un auteur américain qu'il me tardait de découvrir ! Ce roman (The Cove), a remporté le Grand prix de littérature policière en 2014, et a été bien classé dans la liste des best-sellers du New York Times.
Je crois que rarement un lieu m'a semblé aussi oppressant que ce vallon au début de ma lecture ! Une terre d'ombre, comme le révèle bien son titre. Inquiétante, et dominée par d'immenses falaises, qui nous écrasent dès les premières pages, le soleil s'y faisant trop rare et l'horizon inexistant.
Et pourtant, pourtant... si ce n'était pas cet endroit qu'il fallait craindre le plus, mais plutôt la stupidité et la folie des hommes ?
[...]
Ron Rash nous offre ici un condensé de son talent avec ce thriller dramatique ! En peu de pages, il parvient à faire naître une intensité qui augmente crescendo. Il zoome sur un lieu sauvage et d'apparence inhospitalière, comme ce vallon ombreux, pour que les exactions des hommes et l'injustice de la guerre nous apparaissent derrière un verre grossissant, encore plus cruelles et affligeantes.
Je suis ressortie de cette terre d'ombre avec une envie de ciel bleu et d'horizon dégagé, comme après avoir essuyé un sinistre orage ! de ses prémices jusqu'aux détonations finales, en passant par toutes les étapes : atmosphère lourde, nuages noirs et chargés d'électricité qui s'avancent inexorablement, etc... j'ai senti le tonnerre gronder et se rapprocher, dans l'attente de la fulgurance irrémédiable de la foudre qui allait s'abattre...

Voilà ma prédilection pour la littérature américaine une fois encore furieusement renforcée ;-)
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Quel plaisir d avoir lu ce roman! Je n ai pas pu le poser, pourtant ici pas d actions spectaculaires, simplement une formidable qualite d écriture. J ai été totalement immergé dans ce triste vallon avec cette famille au destin si malheureux. Quels personnages que Laurel et Walter, je ne suis pas prêt de les oublier.
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J'ai récemment découvert Ron Rash grâce à mon libraire (#ReservoirBooks) qui m'avait recommandé de lire Un pied au paradis que j'ai dévoré. J'ai prolongé mon séjour dans son univers avec Une terre d'ombre qui confirme cette bonne impression.
Deux tombes, un squelette retrouvé au fond d'un puit à la veille des 1960s… Ron Rash nous fait remonter dans le temps pour nous raconter l'histoire qui a conduit à cette découverte. Nous sommes (toujours) dans les Appalaches, en Caroline du Nord, dans les derniers mois de la première guerre mondiale. Hank, amputé d'une main, rentre de la guerre et retrouve sa soeur Laurel qui vit seule dans une maison isolée dans un vallon maudit. Un musicien vient illuminer les journées de Hank et surtout de Laurel, jusqu'à… ce qui conduira à la découverte décrite au début du récit.
J'ai été beaucoup touchée par le personnage de Laurel, à sa « résilience » (même si c'est un mot que je n'aime pas beaucoup), à sa relation à la solitude, au message d'espoir qu'elle renvoie. C'est un personnage que je garderai avec moi un petit moment et que je suis triste de quitter.
Ce roman me laisse l'impression d'un conte, noir, mais d'un conte quand même... qui me donne envie de rester dans les Appalaches encore un petit peu.
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Après « Le monde à l'endroit » où est évoqué le massacre de la vallée de « Shelton Laurel » pendant la guerre de sécession en Caroline du Nord, nous suivons dans ce court roman les espoirs d'une jeune femme habitant un vallon maudit de la même région. Elle se nomme Laurel Shelton. Elle vit avec son frère Hank de retour de la 1ère guerre mondiale amputé d'une main. L'émotion et la tristesse sont toujours présentes dans les histoires de Ron Rash. Là, c'est encore la bêtise violente de certains personnages primaires qui nous attristent. Pour l'émotion, nous avons la naissance d'un amour inattendu au fond de ce sombre vallon.
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