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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler de Jean Ray, celui que les critiques de l'époque ont surnommé le "Allan Poe belge" et pour cause, j'ai appris en lisant la postface que la maison d'édition chez laquelle il a été publié avait fait faillite peu de temps après ses publications. Est-ce parce qu'il s'est attaqué aux forces obscures ou pour son esprit de collaboration durant la Seconde Guerre mondiale ? L'on se saura jamais mais j'aurais plutôt tendance à opter pour la première option car sachez qu'en vous plongeant dans cette lecture, vous allez vous heurter à vos pires cauchemars, vous rendre dans un univers que vous ne pensiez pas pouvoir se matérialiser devant vous et pourtant, les personnages de cet ouvrage, personnes réelles (?) y ont été confrontées et témoignent, si elles n'ont pas succombé.

Ce sont ici une dizaine de nouvelles que le lecteur découvre dans le "livre des fantômes" suivies d'une dizaine d'autres réunies dans la partie "...et autres textes" qui n'en sont pas moins effrayantes. Que dire sans trop en dire si ce n'est que chacune de ces nouvelles fait intervenir, par des propos qui se veulent véridiques, des phénomènes étranges, invoquant l'Au-Delà ou encore des malédictions. Une écriture digne d'Edgar Allan Poe, j'en concède mais qui pourtant possède son indépendance propre. Aussi, ici, ni plagiat, juste une vague source d'inspiration peut-être et encore, rien n'est moins sûr.

Il va sans dire que je ne peux que vous recommander cette lecture si vous n'êtes pas trop superstitieux et ne craigniez qu'il vous arrive un quelconque malheur par la suite. En ce qui me concerne et maintenant que cette lecture est achevée, je ne peux plus revenir en arrière. Maintenant, je sais ! Aussi, si vous avez d'autres de mes nouvelles dans les jours, voire les mois qui viennent, c'est que cela se sera bien passé et que vous n'aurez plus à vous inquiéter pour moi, à moins que je ne me sois perdue dans l'une de ces "rues" étranges ou que j'aurais pris le risque de m'aventurer dans un "carrefour" tard la nuit (petit clin d'oeil à deux des nouvelles de l'auteur !!
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Lorsque je l'avais informée que j'entamais ce livre, une de mes proches amies, Belge d'origine, connaissant bien les écrits de l'auteur, m'avait confié en avoir gardé un très joli souvenir de lecture. Précisant également que les histoires de Jean Ray, plus poétiques qu'effrayantes, s'apparentaient dans leur style à celles d'Edgar Poe. Confirmation m'en a d'ailleurs été donnée en 4ème de couverture : "Il meurt à Gand le 17 septembre 1964. Un vibrant hommage lui est rendu par Les cahiers de l'Herne en 1980, le plaçant dans la descendance de Hoffmann, Poe et Lovecraft."
Et, là, j'appréhende un petit peu car la lecture des "Histoires extraordinaires" de Poe ne m'avait laissé qu'une impression tiédasse et certaines m'avaient même carrément ennuyée.
Fort heureusement, cet ennui m'a été épargné dans les histoires de Jean Ray car je les ai trouvées originales et, pour la plupart, captivantes. La seule analogie que je pourrais faire avec celles d'Edgar Poe est dans la manière de les conter, naturellement marquée fin 19ème siècle.
Et je dirais que c'est tant mieux car je suis une pétocharde de première et ce style d'écriture légèrement obsolète m'a évité de trop m'impliquer et de cauchemarder. Laquelle écriture est néanmoins élégante et fluide même si elle est truffée de termes ou d'expressions qui n'ont plus cours aujourd'hui. Tel, entre autres, que "des vieilles pimpesouées" que mon précieux dico m'a révélé être "des vieilles mijaurées".

Bien que cette lecture ne sera pas un coup de coeur pour ce qui me concerne, elle m'a procuré un agréable moment et permis de découvrir un maître du genre.
Avec mes plus sincères remerciements à ALMA Éditeur ainsi qu'à l'équipe de Babelio pour leur investissement dans la gestion, ô combien active, de leur site.
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J'aime énormément les nouvelles fantastiques de Jean Ray. Son style parfois très prosaïque, et parfois qui part dans tous les sens. Ses cadres surnaturels qui sont inspirés de légendes et craintes universelles, mais qui pourtant ont toujours cette pointe d'originalité qui fait que l'histoire fascine, alors même qu'on aurait pu penser en avoir lu des centaines pareilles. J'ai du mal à la définir. Je peux même lui pardonner sans aucun mal que plusieurs fins restent ouvertes, frustrantes, sans vraie explication.

Mes préférées : "La vérité sur l'oncle Timotheus", dans laquelle un petit bonhomme minable est en fait la Mort par interim, "Ronde de nuit à Koenigstein", dans laquelle un ange de Jupiter se révèle presque plus dangereux et chaotique que les démons, et "Saint-Judas-de-la-Nuit", la plus longue de l'ouvrage, une sorte d'enquête sur les équivalents des saints, mais du côté de l'enfer. Sinon, "L'histoire de M. Marshall Grove", avec l'ancien biologiste possédé par un serpent, est assez fascinante, mais pour le coup, elle manque trop d'explications à mon goût, le rythme est trop lent au début et trop rapide à la fin, à tel point que l'auteur lui-même le fait remarquer dans son texte.
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Nouvelles sur les fantômes, êtres pas necessairement malefiques, mais parfois créés par les humains imprudents, entités "de caractere" a la vengeance determinee et selective. Ce n'est pas le meilleur recueil de cet auteur, si vous le decouvrez, je vous recommande "Malpertuis"
roman fantastique gothique de cet auteur.
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Après une érudite préface modestement signée Les éditeurs, et dont la paternité est révélée dans la postface, préface qui se veut l'historique du Roman noir, lequel n'a rien à voir à cette appellation qui est une forme moderne du roman policier social, et est dénommé de nos jours roman gothique, peut-être à cause d'une origine germanique, nous entrons dans le vif du sujet

Publié en 1947 par une petite maison d'éditions belge qui fit faillite, cet ouvrage, qui ne comportait que des textes originaux, tentait de redorer un blason littéraire mis à mal après les années de guerre. Ce n'est pas tant qu'il s'occupa de politique durant l'Occupation, mais le fait qu'il collabora à des revues, dont Cassandre, qui étaient d'obédience germanique.

Or, et même si Arnaud Huftier fournit une explication selon laquelle Jean Ray pratiquait l'antisémitisme à travers ses personnages pour fournir un aspect scientifique, il est dommage que juste après guerre l'on puisse lire dans M. Wohlmut et Franz Benschneider, ce genre de phrases :

M. Wohlmut ne s'en étonna pas : les juifs polonais qui fréquentaient les marchés d'Holzmüde, affreux bonshommes gluants de crasse et de plique, offraient souvent en vente les plus étonnants objets.

Plus loin M. Benschneider affirme :

Ces juifs polonais, que Dieu confonde pour leur rapacité et leur malhonnêteté, ont parfois de bonnes choses.

C'est peu et c'est beaucoup dans un contexte qui se relevait difficilement des années nazies, et que les Juifs, Français et Polonais, avaient particulièrement soufferts de leurs exactions. Bien sûr on peut prétendre que Jean Ray ne se faisait que le porte-parole d'une partie de la population, et qu'il s'agit de fictions, mais quand même cela gêne aux entournures. de nos jours cet aspect est ressenti de manière plus prégnante, voire outrageante qu'il y a trente ou quarante ans. Les temps changent, les mentalités aussi.

Ce petit malaise évacué, malaise que ne ressentiront pas forcément tous les lecteurs, visitons quelques-unes de ces nouvelles, ou contes, dans lesquelles les fantômes font leur apparition de manière plus ou moins évanescente, des impressions dues à diverses circonstances.

Qui de nous, en effet, n'a jamais aperçu un individu que personne d'autre dans notre entourage distinguait. C'est ce qui produit dans Mon fantôme à moi, conte dans lequel Jean Ray se met personnellement en scène, revenant sur des épisodes marquants de son enfance ou de son adolescence, au cours desquels il voit, ou croit voir, un homme au foulard rouge. Les personnes à qui il en parle refusent de le croire ou au contraire sont apeurées, or peu après un incident dramatique se produit.

Maison à vendre est une histoire qui lui aurait été rapportée par un démonographe éclairé. Un fieffé voleur sauve un jour de la noyade le vieux chien d'un juge intègre et intraitable pour qui les circonstances atténuantes n'avaient pas cours dans les procès qu'il instruisait. Or lors du procès qui oppose ce détrousseur au juge, celui-ci ne pratique pas le reconnaissance, et il punit le sauveteur d'une peine de prison. le juge habitait une vieille maison et lors de son décès, de nombreuses années plus tard, Merrick, le condamné, sorti de prison et qui s'est enrichi, achète cette demeure puis la met en location. Mais c'est un homme rancunier qui a mûri sa vengeance et l'histoire se perpétue après le décès du juge.

Les fantômes peuvent également revenir et hanter, sinon plus, les prisons et le bourreau qui officie à Pentonville ne se plaint pas car il arrive à sa centième victime. Une histoire narrée dans La nuit de Pentonville.

Dans La choucroute, Jean Ray nous offre deux interprétations de la Bible. Celle du Buisson ardent avec cette choucroute que veut déguster le narrateur qui se retrouve dans une taverne située dans une petite ville déserte, aux volets qui s'ouvrent sur des murailles, et dont il est l'unique client. Or cette choucroute flambée par les soins du serveur qui ensuite s'éclipse, devient brûlante et le narrateur n'a d'autre recours que la fuite, tentant toutefois de boire. Il casse une bouteille mais dépité se rend compte qu'elle est constituée de verre plein. Un éclat atterrit dans ses vêtements. L'épilogue pourrait être une parodie de cette parabole entre Jacob et Esaü, le droit d'aînesse vendu contre un plat de lentilles.

Complétant le recueil initial du Livre des fantômes, titré également Gost book, des contes éparpillés et des poèmes sont proposés au lecteur qui découvrira une autre facette de Jean Ray. Mise à part ma petite réserve initiale, voici un nouvel opus digne de figurer dans la bibliothèque de tout amateur d'étrange et de mystérieux.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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C'est avec plaisir que j'ai reçu fin mars un exemplaire de ce recueil qui nous conte à merveille des histoires étranges, des histoires bluffantes mais de fort belles histoires.
Ce ne sont pas des textes à vocation effrayante façon Masterton, mais ils sont vraiment bien écrits et bien construits. Parmi mes préférés "La choucroute" qui, comme son nom ne l'indique pas, est une jolie fable sur l'envie et l'aventure agrémentée de sauce paranormale.
Dans cette réédition, il y a l'oeuvre originale bien sûr, mais elle est enrichie de proses et de poèmes rares. Et les couvertures sont vraiment agréables à l'oeil ! Je suis fan du coup de crayon de Philippe Foerster . La collection Jean Ray comporte 10 volumes, et c'est un très bel hommage à cet auteur belge qui est décédé en 1964 mais laisse une oeuvre à relire pour les amateurs de contes horrifiques.
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vous ne croyez pas aux fantômes ? alors lisez Jean Ray... et vous changerez peut-être d'avis...
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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