Amours

C'est avec ce roman que je découvre la plume de Léonor de Récondo et je ne regrette pas de m'être lancée dans cette lecture. J'ai lu Amours quasiment d'une traite. Sa petite taille y est pour quelque chose mais surtout le récit est très prenant. On est happé dans cette histoire et on a qu'une hâte : connaître le fin mot de ce récit.

La plume de Léonor de Récondo est magnifique et pleine de finesse. Elle nous raconte une histoire avec beaucoup de poésie, de délicatesse et de sensibilité. J'ai été touchée par la découverte de la maternité de Victoire (mon actuelle grossesse doit sûrement amplifier cette sensation, je ne le cache pas...).
L'auteur dépeint plusieurs portraits de femmes qui viennent d'horizons sociaux bien différents. Ces femmes découvrent l'amour sous ses différentes formes : l'amour maternel, l'amour des autres ou encore l'amour de sa propre personne. Pour un récit se passant au début du XXe siècle, on trouve le thème de l'émancipation de la femme et c'est un aspect que j'ai beaucoup apprécié.

Amours a été une très belle découverte que je n'hésiterai pas à partager autour de moi.
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Une histoire de femmes au tout début du 20 ème siècle, les codes sociaux, l'étiquette, leur condition....ce roman aborde tous ces aspects au travers des deux personnages centraux Victoire née d'une famille aisée et Céleste sa bonne....
Il est question d'Amour, de maternité, de souffrance et tout est abordé avec une pudeur et une délicatesse rarement lues.
J'ai versé ma larme avec les dernières pages...
Merci à Léonor de Récondo, auteure que je découvre et que je compte bien suivre dès à présent!!

Violence, délicatesse, sensibilité, émotions et tendresse enrobe ce joli roman.

Après avoir lu "Point cardinal "qui traite de la transsexualité et surtout de ses prémices, livre que j'ai adoré à tous points de vue, je me devais d'en lire d'autres. J'ai trouvé "Amours" à ma médiathèque habituelle.
"Amours est l'histoire de Victoire, mariée à Anselme Boisvaillant depuis cinq ans, mais sans enfant. Cela se passe au début du vingtième siècle où certains hommes, en particulier de la bourgeoisie, se croyaient avoir le droit de violer leur bonne.Lorsque Céleste, la servante du couple, est enceinte, Victoire la convainc que son enfant sera certain d'acquérir un bel avenir si les Boisvaillant prennent le bébé et l'élèvent. L'histoire ne s'arrête pas là, car Victoire ne s'occupe pas trop du bébé , délaissé. Céleste décide alors de lui porter secours. C'est là dans les combles que va éclore un sentiment si puissant qu'il va dévaster leur vie.

Secret de famille, c'est surtout la beauté et la pureté de l'attirance d'une femme pour une autre femme que, en plus, leur classe sociale oppose.
Très bon livre, à n'en pas douter avec ici aussi la patte de Léonor de Récondo qui nous apporte un livre sensible et bien écrit. Mais, la forte émotion que j'avais ressentie lors de la lecture de "Point cardinal" n'a pas été au rendez-vous pour "Amours". Pourquoi ? Peut-être parce que le sujet a déjà été abordé tant de fois qu'il ne surprend plus, peut-être aussi parce que, j'ai été contrainte de le lire à petites gorgées alors qu'il aurait fallu l'"avaler" en une ou deux fois comme je l'avais effectué pour son dernier roman; La magie n'a donc pas opérée. Cependant, je reconnais que mon jugement est on ne peut plus positif. S'attaquant cette fois aux préjugés de ceux qui ne comprennent pas l'attirance homosexuelle, Madame de Récondo, que je ne peux qu'applaudir se contente de raconter, avec subtilité, l'histoire d'une famille, sans prendre partie. Au lecteur de comprendre...

C'est un texte charmant ! Mais un peu décevant...Car on autait aimé que cela dure un peu plus, un peu plus de profondeur...
Les personnages ont du potentiel : ce sont de purs produits de leur éducation et de leur système social. 1908 : diable, il n'y a pas si longtemps...Monsieur le notaire exerce son droit ancestral de cuissage (ah, mais ça pourrait être aujourd'hui, pardon, question d'actualité) sur sa très jeune bonne Céleste, dix-sept ans. Il ne s'interroge même pas sur son comportement, le corps de Céleste lui appartient de droit (de quel droit, je ne sais pas, mais de droit.) Sa femme aussi, Victoire la bien nommée, lui appartient de droit, mais comme il s'y prend comme un manche depuis leur nuit de noce, elle le rejette de plus en plus, et leur union demeure stérile. Alors que Céleste la bien nommée, elle, conçoit un enfant du viol notarial. Cet enfant va tout bouleverser.
Il y a des thèmes intéressants et bien traités, comme la découverte de leur corps par ces femmes asservies, l'une aux corvées, l'autre à son rang social. L'image des miroirs, qui traverse le texte et reconstitue les corps féminins comme un tout cohérent, est très belle. L'analyse de l'habillement des femmes comme enfermement (corset, multiples couches de sous vêtements et dentelles et soie, qui ne permettent pas aux femmes d'accéder à leur propre peau) est aussi fort pertinente. L'écriture par ailleurs est délicieuse, mélancolique, fluide. Ce qui m'empêche de trouver que c'est vraiment excellent est la rapidité avec laquelle Victoire et Céleste s'extirpent de la carapace rigide de leur éducation. Cela ne leur prend que quelques jours pour tout envoyer valser dans les rosiers du parc, et ça me paraît un peu court. Une centaine de pages de plus pour expliquer cette révolution difficile aurait été, il me semble, nécessaire.
Néanmoins, je répète, c'est vraiment charmant, et ces deux filles sont magnifiques et ...absolument torrides.

Avec délicatesse, « Amours » aborde la violence contenue et silencieuse de l'hypocrisie, des non-dits, et des apparences de la bourgeoisie provinciale, hautaine et guindée, qui s'octroyait le droit de se sentir supérieure, d'user des autres et de contraindre leurs destinées. Néanmoins, au-delà des privilèges, se dessine une prison de faux-semblants où la liberté est bien relative. Les mariages sont ceux de la conformité et du devoir dans lesquels les femmes sont réduites à l'état objet, maintenu par une dépendance financière irréductible et où les hommes abusent impunément de leurs épouses, mais également de celles qu'ils jugent insignifiantes, ces petites bonnes campagnardes qu'ils troussent à la hussarde, peu soucieux des conséquences.
Léonor de Récondo nous livre l'intimité de ces femmes, otages d'une existence figée : Victoire, épouse désenchantée, ignorante de la vie, de son corps, façonnée pour devenir une épouse modèle, vertueuse et dévouée et Céleste, petite bonne échappée de sa campagne, seule au milieu d'une famille nombreuse, reconnaissante, discrète et loyale. Malgré lui, Anselme, maître des lieux, les lie l'une à l'autre, dans un étourdissement des sens, un hymne à la vie et l'amour, au désir et la passion.
Ce roman magnifique oppose avec force et émotion la puissance des sentiments et le poids des convenances, l'intensité de l'amour et l'emprise de la morale dans une atmosphère délétère et hypocrite. Passionnant.


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une très belle écriture encore une fois qui m'a porté par sa simplicité et fluidité . Une histoire d'amour entre deux femmes au XIX e siècle qui m'a d'abord mis mal à l'aise (je ne m'y attendais pas en fait vu le démarrage de l'histoire .... et je n'aime pas le voyeurisme des scènes intimes) , par contre, j'ai beaucoup aimé la description des sentiments et leur évolution sur le récit.

Un livre qui parle d'amour moi j'y vais. Mais aïe, ça commence par un viol : ce sont des choses qui arrivent, entre un notaire et sa jeune bonne, dans les maisons bourgeoises du début du siècle. Mépris des corps, méconnaissance du plaisir, assujettissement féminin, corsets et bienséance : peu ou pas de tendresse entre ces personnages, mais maladresse, hâte, violence. Jusqu'au moment où l'enfant tant attendu, la descendance enfin assurée, sera donnée par Céleste, la bonne bien nommée. Et avant toute autre, c'est la révolte des corps que cet enfant va susciter. Il va révéler tous ces amours, ces besoins de reconnaissance dans lesquels dépérissaient les protagonistes.

Une histoire très intéressante avec des retournements de situation. En bref, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Amours de Leonor de Récondo est un petit bijou de lecture. Avec une plume contemporaine, l'auteure nous projette dans une autre époque en d'autres temps pour nous conter une histoire magnifiquement tragique. Juste sublime !

Nous voilà à une époque où Sarah Bernhardt devient la coqueluche du tout Paris et surtout un modèle de femme libre faisant des émules bien au-delà de la capitale. Nous sommes très exactement près de Tours, dans une maison bourgeoise au début du XXème siècle. Victoire, la maîtresse de maison, s'ennuie, est délaissée par son mari et surtout elle n'arrive pas à devenir mère. Au début du roman, je la trouvais carrément détestable, avec ses humeurs et ses caprices, puis au fil du récit on apprend à la connaître et à la comprendre surtout, comme tous les autres personnages du roman. Même Anselme son mari, odieux personnage d'une violence inouïe, se cachant derrière son statut de notable notaire, nous paraît sous un jour un peu plus humain dès lors que les pièces du puzzle s'assemblent. Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, d'un grand puzzle. Chaque personnage cherche une part de lui-même, comme une pièce manquante. Céleste la jeune bonne, fraîchement embauchée, est abusée par Anselme et se trouve bientôt enceinte de ce dernier. Tous les habitants de la maisonnée vont alors être tourmentés par les secrets, nouveaux et anciens, et vont éprouver tout un nuancier d'amours. Chacun des personnages a souffert dans sa vie d'un manque d'amour de quelque forme que ce soit (amoureux, amical, paternel, maternel...). Un manque qu'ils tentent de combler tant bien que mal.
Pour moi, le livre se divise en deux parties : une première partie où les personnages sont perdus et ressentent un profond mal-être et une deuxième partie après la naissance de l'enfant qui va tout chambouler et qui va permettre aux personnages de se trouver quel que soit le prix à payer.
On est happé par l'écriture de Leonor de Récondo, c'est un véritable travail d'orfèvre, chaque mot est ciselé et chaque phrase a sa vibration, son éclat. C'est beau tout simplement.

Amours est un roman fort qui se dévore, un roman sur les différentes formes que peut prendre ce beau sentiment au premier abord. J'ai adoré ce roman, il m'a émue, touchée, bouleversée et je le recommande aux lecteurs qui aiment les belles émotions.
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