La face nord du coeur

Inutile de chercher à résumer les 750 pages d'une enquête aux multiples allers-et-retours entre le présent – l'été 2005 – et le passé – dans une petite ville du pays basque espagnol, Elizondo, une dizaine d'années auparavant, où un drame intime s'est joué pour l'héroïne principale.

Elle, c'est Amaia Salazar. Jeune, belle, fière, secrète, prodigieusement intelligente, lestée d'un terrible secret que l'on découvre au fil des chapitres.

Sous-inspectrice à la police forale de Navarre, elle effectue un stage auprès du FBI à Quantico, au département d'analyse comportementale dirigé par l'agent Aloïsius Dupree, 44 ans, originaire de Louisiane, mince et élégant, qui leur expose les travaux de Noah Scott Sharrington (de Scotland Yard) sur les meurtriers en série.

Le cas soumis est la recherche d'un criminel familial, un cas non élucidé depuis 18 ans, ce genre de tueur familial qui a disparu dans la nature … on pense à l'affaire Dupont de Ligonnès …
Les recherches conduisent l'équipe d'inspecteurs à La Nouvelle Orléans, juste au moment de la catastrophe causée par l'ouragan Katrina, qui a entièrement dévasté la région du 23 au 31 août 2005.

La description de la situation cataclysmique oscille entre l'Enfer de Dante et l'Apocalypse : les eaux ont piégé des milliers de victimes, les quartiers les plus pauvres habités par des afro-américains sont dévastés, la chaleur omniprésente, les réfugiés manquent de tout, le racisme affleure, des deux côtés, les gens se tirent dessus, toutes communications sont rompues : pas de quoi faciliter la traque d'un tueur dont la spécialité est justement d'intervenir à l'occasion de catastrophes naturelles.

Amaia est forte, son intuition est particulièrement efficace. Dans cette région lourde de croyances anciennes – le vaudou – elle retrouve des similitudes avec les légendes du Pays basque. Ses terreurs anciennes lui reviennent en mémoire.

Car « Mourir comme naître, n'est pas simple. On peut le faire seul, mais il vaut mieux être aidé, avoir quelqu'un qui nous attend des deux côtés du chemin. »

Particulièrement bien traduit, ce thriller réserve de multiples surprises. Il faut le lire d'un trait, et je recommande de prendre des notes pour situer l'ensemble des personnages, tous attachants.
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Normalement j'aurais lu cette préquelle en dernier, dans l'ordre de parution. Mais je n'ai pas trouvé les autres tomes et je n'allais pas passer à côté de celui-ci quand je l'ai trouvé à un prix dérisoire. Et une fois que je l'avais entre les mains, je n'ai pas pu m'empêcher de le lire. Ou plus exactement de le dévorer 🙂

L'intrigue en elle-même est assez classique: une équipe d'agents du FBI et de profilers traque un tueur en série. En soi, c'est généralement assez palpitant, mais ici l'essentiel de la tension est dû au fait que Katrina approche et que les enquêteurs jouent contre la montre sur les 2 plans: ils doivent empêcher le tueur de récidiver et ils doivent l'attraper avant que l'ouragan arrive.

Et au cas où on n'aurait pas assez de substance, l'autrice nous ajoute une autre série de crimes, un passé traumatisant et une pincée de folklore et de fantastique (léger).

Ce n'était pas parfait, mais assez haletant. Je pense qu'une partie des défauts vient du fait que c'est une préquelle qui remplit les blancs laissés par les tomes « principaux » de la série. Je lirai les autres tomes.
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Les longs romans appellent de longs développements. Je ferai donc court tellement ce roman fleuve me paraît interminable, tellement minutieux dans la description et l'explication du moindre état d'âme, du minuscule froncement de sourcil. L'écriture profuse tient de la dentelle psychologique et paysagère. C'est très réaliste, très juste, trop fouillé pour moi, qui désespère d'une progression de l'action aux deux tiers de l'enquête.
J'irai jusqu'au bout car l'auteure le mérite et que j'ai envie de savoir quel tour Dolores Redondo va sortir de sa plume pour nous dérouter en fin de parcours. J'ai mieux aimé les retours dans le passé espagnol de l'enquêtrice que sa maestria étalée au présent d'une catastrophe naturelle, qui selon moi, aurait dû éclipser, ne fût-ce qu'une cinquantaine de pages, la traque du tueur maléfique. (La Nouvelle-Orléans a perdu 30% de sa population après Katrina). Nous aurions vu la nature réelle des traqueurs, délesté momentanément du contrôle des émotions nécessaire à une enquête efficace. Je parle des hommes, évidemment, car Amaia ne perd jamais le nord. Normal, la Nouvelle-Orléans est située au sud.
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Amaia Salazar quitte sa terre espagnole pour suivre une formation au FBI où elle est repérée par Dupree pour son intuition et son insolence ! Il l'emmène alors avec son équipe en pleine tempête Katrina pour tenter d'arrêter un mystérieux tueur de familles.
Il y a plusieurs enquêtes en une dans ce gros roman et autant j'ai aimé la principale autour du compositeur et les retours en arrière pour nous expliquer le traumatisme d'Amaia, autant je n'ai pas accroché à celle autour de Dupree et des rites vaudous.
Livre un peu long quand même, j'ai davantage eu envie d'avancer sur celui que je lisais en parallèle, j'avais été plus emballée par tout cela je te le donnerai.

Que dire ! En refermant ce livre, on a de peine à retrouver la terre ferme, le monde normal des humains tant nous avons le sentiment d'avoir échappé à… l'enfer. Menés sans avoir le temps de souffler dans une enquête complexe à la poursuite d'un tueur en série, nous oscillons entre les forêts du pays basque espagnol et les bayous de Louisiane. Mais l'essentiel se situe dans la personnalité des membres de l'équipe d'enquêteurs. Un magnifique roman entre enquête policière , légendes, terroirs et psychologie, une combinaison dramatique que l'auteur maîtrise à merveille.

Dolores Redondo, née en 1969 à Saint-Sébastien, dans la province de Guipúzcoa, au Pays basque, est une romancière espagnole, auteure de romans historiques et policiers. Après des études de droit, elle travaille dans le commerce pendant plusieurs années avant de publier un premier roman en 2009. Mais sa renommée naissante elle la doit à sa trilogie, dite Trilogie de la vallée du Baztan : le Gardien invisible (2013), de chair et d'os (2015) et Une offrande à la tempête (2016). La Face nord du coeur, paru l'an dernier, vient d'être réédité en poche.
Amaia Salazar, sous-inspectrice de la police de Navarre suit un stage au siège du FBI aux Etats-Unis. Elle est immédiatement repérée par l'agent Dupree, le formateur, quand lors d'un exercice elle met en évidence ce qui pourrait être le crime d'un tueur en série. Un tueur redoutable qui opérerait depuis plusieurs années incognito, tuant des familles entières durant des catastrophes naturelles. L'ouragan Katrina approche de la Louisiane, toute l'équipe menée par Dupree avec Salazar à ses côtés y voient une occasion de le coincer… ?
Le bouquin est épais mais il peine à contenir tout ce que l'écrivaine veut y mettre, ça part dans tous les sens, plusieurs enquêtes courent en parallèles et quand le thriller policier se métisse avec le mystère lié aux croyances surnaturelles, le lecteur assommé ne peut plus s'échapper.
Un serial killer, au modus operandi bien particulier, une famille complète avec une grand-mère et un violon près des corps orientés au nord, d'où son surnom de Compositeur. Plusieurs suspects et des rivalités entre policiers. Puis la Nouvelle Orleans qui devrait être son prochain terrain de jeu, une ville ravagée par l'ouragan, sous les flots, livrée aux pillards etc. Et patatras, une autre affaire qui apparaît, des gamines de treize ans enlevées, ce qui déclenche un quasi trauma psychologique pour Dupree et Salazar. le premier revenu dans cette ville où il échoua quelques années plus tôt à retrouver sa soeur et ses cousines enlevées ; la seconde qui voit ses cauchemars se réveiller, enfant, sa mère l'avait prise en haine et voulait la tuer ! Ça fait beaucoup, non ? Hé bien ça n'est pas fini !
Car maintenant entre en piste le surnaturel lié aux croyances et superstitions locales, au Pays Basque pour l'une et à la Louisiane pour l'autre. Elle, se souvient des moments de peur bleue qu'elle vécut dans sa région, toute gamine, de l'horreur à ses trousses etc. Lui doit faire avec le vaudou, les talismans et les médecines parallèles pratiquées par un sorcier vivant au coeur du bayou, tout en trimballant avec eux une zombie (jeune femme morte ou pas ?) qui les mène sur la piste du Baron Samedi (C'est l'esprit de la mort et de la résurrection dans le vaudou) mais plus prosaïquement, une organisation secrète de trafic de gamines.
Le roman est extrêmement dense, très détaillé dans tous les domaines. Nous suivons les enquêtes pas à pas, les rapports psychologiques sont intenses : de l'arrivée de Salazar, débutante, au FBI, face à des agents aguerris, aux liens plus complexes entre elle et Dupree qui finalement sont de la même espèce, ayant connu des traumatismes qu'ils tentent de garder enfouis. La part supposée surnaturelle ajoute la dose de piment obligatoire à ce jambalaya particulièrement roboratif mais terriblement attractif.
Un bon roman, très prenant.

KATRINA LECTER

Amaia Salazar est une boule sourde de nerfs maitrisés et transpire l'arrogance de celles et ceux qui savent qu'ils ont presque toujours raison, ça passe moins pour les celles que pour les ceux.

Cette jeune femme intègre une équipe de choc du FBI : froisser les égos, naviguer en tant que femme dans un milieu masculin, gagner un respect inévitable, etc. Dolores Redondo réussit à renouveler avec brio ces passages obligés, y apportant une humanité tendre via des personnages attachants, se promenant un trauma plus grand qu'un parking de centre commercial.

La face nord du coeur fait songer à Thomas Harris période Silence des agneaux et repose sur un solide travail documentaire des procédures policières du FBI, de la victimologie et du profilage. Comme Harris, Dolores Redondo nous entraîne, enchaîne, à un jeu de piste démentiel. Il faut dire que le plateau de jeu est dantesque. La Nouvelle Orléans pendant Katrina.

Dolores Redondo vit une bonne partie à La Nouvelle Orléans, cela se sent, elle capte le désarroi, le scandale, la dévastation... La Nouvelle Orléans est plus qu'une scène de crime, c'est quasiment un personnage et l'autrice a le talent d'entrelacer la tragédie de ce qui s'est passé dans son enquête sans que cela ne ressemble à une recension d'épisodes poignants pour poser une atmosphère.

En matière d'atmosphère, Dolores Redondo s'y connaît. Dans sa fameuse trilogie du Baztan, elle posait une vallée brumeuse, emplie de mythes et de magie. C'est un peu cela aussi La face nord du coeur, un mélange audacieux d'une investigation cartésienne et un mysticisme mâtiné de vaudou et de baron samedi sans que le surgissement du fantastique n'accouche d'une solution simpliste.

La face nord du coeur est avant tout une exploration du Mal, cette obscurité qui se niche dans les méandres des cerveaux, qui fait avancer certains hommes, qui les mue et que l'on peine à comprendre mais on doit s'y efforcer, on le doit.

Ce thriller, haletant, qu'on lit comme en apnée, appelle clairement une suite tant un pan de l'histoire est laissé dans l'ombre (qui est la seule au tableau) et je suis d'ores et déjà paré, marque-page dans le holster.
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Suite enfin plus exactement préface : en effet, on retrouve l'inspecteur Salazar mais avant la trilogie de la vallée du Baztan. Cela explique les relations entre Salazar et Dupree.
Jeune agent à Quantico, Salazar est embarqué dans une course effrénée pour retrouver un tueur en série au milieu de la tempête Katrina en Louisiane. Dupree profite de cette enquête pour poursuivre la sienne sur Samedi, organisation qui enlève des fillettes.

On peut lire ce roman sans avoir lu la trilogie ou avant la trilogie cependant la vision d'ensemble est très importante à la lecture des 4.

Roman très fort : le lecteur se trouve embarqué dans la traque d'un tueur en série, le compositeur. ON S,'ENFONCE dans la coiffeur du personnage, mais pas d'éléments ; dans les ténèbres du passé, passé du compositeur, d"Amaia.Le noir domine ; les puissances des ténèbres, de l'ouragan qui frappe la Nouvelle Orléans. Ce n'est que mort et destruction, un chaos de fin do monde. L'univers du bafoués non seulement dangereux mais aussi mystérieux, tragique,, mortel, rempli de superstitions de toute nature . C'est bien un roman policier foisonnant auquel le lecteur est confronté.

Un roman foisonnant et très prenant, il semble que ce soit la suite d'une trilogie. L'histoire est originale et très prenante, l'héroïne n'a pas eu une vie facile et cela l'aide à comprendre les psychopathes. L'ambiance du livre notamment avec les inondations à La Nouvelle Orléans est très prenante et angoissante. Un beau roman.