La face nord du coeur

Dolores Redondo est en vogue. Ces 3 premiers romans (la trilogie du Baztan) font déjà référence. Peu emballé lors de ma tentative de lecture du premier (le gardien invisible), j'ai persisté en lisant ce préquel. Et j'ai bien fait tant ce roman m'a éclairé sur l'héroïne. Un polar riche et complexe, avec comme toile de fond l'ouragan Katrina et par conséquence une ambiance lourde, pesante. Tout cela est remarquablement décrit par l'autrice, on sent le gros travail réalisé sur place… les évènements du présent (l'ouragan et l'enquête) font par ailleurs écho aux flash-backs sur l'enfance de Salazar… on comprend mieux alors qui elle est.

C'est un excellent polar, sans aucun doute, j'ai malheureusement eu du mal à développer de l'empathie et de l'intérêt pour Salazar (ne me jugez pas, je ne suis pas un monstre !) Je la trouve froide, assez robotique et elle a un côté X-men énervant… Mais il m'a donné envie de redonner sa chance à la trilogie du Baztan, c'est déjà ça.

Bonjour à tous ,

Mon retour sur «La face nord du coeur » de Dolorès Redondo.

Je viens de le finir à l'instant , en dévorant les 200 dernières pages d'une traite .
Donc mon avis à chaud est que c'est un bon thriller, et que tout vient à point à qui sait attendre .
Et mon plaisir est venu dans la seconde partie du roman .

Nous suivons Amaia , sous-inspectrice de la police de Navarre qui a rejoint l'équipe du FBI en charge d'une enquête sur un tueur en série , et qui va les mener à la nouvelle Orléans , en plein ouragan Katrina.

Le roman est construit en deux parties , et avec plusieurs axes narratifs , parmis eux :
-Amaia et son enfance , passages qui vont venir s'immiscer dans l'histoire , au grès de ses souvenirs.
-l'enquête autour du serial killer
-l'ouragan Katrina , en toile de fond .

La première partie est surtout axée sur l'arrivée d'Amaia dans l'enquête , l'aspect « théorique » de cette enquête , le profilage , la réflexion autour des meurtres , et cette partie a été plutôt décevante et laborieuse pour moi .
J'y ai trouvé quelques clichés , et surtout un déroulé de l'enquête pas toujours très clair , avec une multitude de personnages , liés de près ou de loin à l'enquête : des enquêteurs , des victimes , des témoins , des personnes rencontrées ou interrogées , mais aussi beaucoup de lieux différents , de dates différentes , beaucoup de noms de familles ...
Puis il y a des histoires secondaires , dans lesquelles là aussi il y des lieux , des dates , des personnes ...
Par moment j'avais du mal à suivre de qui on parlait , me demandant « mais qui c'est lui déjà ?? »

Vient ensuite la seconde partie du roman , qui m'a emportée totalement .

On est dans l'action , dans la découverte , dans les révélations , les explications .
Dans cette phase des romans que j'aime particulièrement : «l'entonnoir », où tout s'accélère , S'approfondit , s'éclaircit.

Dans cette partie, je me suis sentie nettement plus immergée dans l'histoire, et c'est à partir de là que j'ai pris un énorme plaisir de lecture

En ce qui concerne l'enquête en tout cas , car concernant les deux autres axes : Amaia et L'ouragan Katrina, le plaisir a été présent du début jusqu'à la fin .

L'histoire d'Amaia est tellement bien racontée , tellement poignante .

Enfin, la toile de fond du roman : Katrina et la nouvelle Orléans .
L'autrice nous embarque dans cette enfer qu'a été le passage de l'ouragan dans cette ville laissée pour morte , dévastée par cette catastrophe .
J'aime particulièrement l'histoire des États Unis , et cet aspect du roman est passionnant , émouvant , révoltant.
L'autrice livre des détails bouleversants , témoignages de l'horreur qu'ont vécue les habitants de cette ville et elle arrive à nous plonger dans cette atmosphère post apocalyptique dramatique , mais aussi de bayou et de croyances vaudoues.

En conclusion de ce retour plutôt brouillon , parcequ'il y a tellement d'axes par lesquels l'aborder que ça en devient compliqué de structurer un avis :

Même si j'ai trouvé des défauts sur un certain nombre de choses; j'ai adoré l'histoire d'Amaia et l'histoire de Katrina et de la nouvelle Orléans ; et j'ai savouré ne pas pouvoir lâcher le livre dans la deuxième partie , chose qui ne m'étais pas arrivée depuis longtemps avec un thriller .

Ceux qui connaissent Amaia Salazar depuis la Trilogie du Baztan (Le gardien invisible, de chair et d'os, Une offrande à la tempête) la retrouvent quelques années auparavant alors qu'elle a été sélectionnée par la Police forale de Navarre pour suivre une formation de profileuse au siège du FBI. Séduit par ses capacités d'analyse et par sa perspicacité, l'agent Dupree l'intègre à son équipe, lancée sur la trace d'un tueur en série recherché pour plusieurs meurtres de familles entières. Alors que l'étau se resserre, l'ouragan Katrina frappe le sud des États-Unis, engloutissant La Nouvelle-Orléans sous les eaux et contraignant des milliers de personnes à fuir. Des circonstances parfaites pour un tueur insaisissable qui semble privilégier les catastrophes naturelles pour passer à l'acte.

Préquelle (antépisode) de la trilogie, La face nord du coeur s'articule autour de trois grands ensembles : l'enquête principale sur le tueur en série, l'évocation de l'enfance d'Amaia au Pays basque et à Elizondo en particulier, le retour sur une enquête non résolue quelques années auparavant impliquant Dupree, originaire d'une Louisiane dont il connait parfaitement les coutumes et les secrets. le roman se partage alors entre, l'approche réaliste de la recherche d'un criminel, rendue particulièrement difficile par le chaos qui règne dans la ville, et l'évocation onirique de croyances à la limite du surnaturel, qu'elles concernent les bayous de Louisiane ou les sombres montagnes de Navarre. Qu'il soit question des traiteurs cajuns ou des sorcières de Zugarramurdi, on comprend que le courant passe entre l'Américain et la Navarraise.

On retrouve dans La face nord du coeur le personnage complexe qu'est Amaia, enquêtrice méticuleuse aux intuitions fulgurantes, habile à utiliser ses connaissances des coutumes de la Navarre, l'usage par exemple d'enterrer les enfants mort-nés sous la protection de l'avant-toit de la maison, dans le « couloir des âmes » (itxusuria) puisque la terre consacrée des cimetières leur est interdite. Elle s'en souviendra pour retrouver un corps loin d'une scène de crime. C'est cela qui la rapproche de Dupree, doté d'un esprit tout aussi logique mais sensible lui aussi à la force des croyances. Leur équipée au plus profond des bayous (où l'on s'attend à tout moment à croiser Dave Robicheaux) à la recherche de jeunes filles enlevées est sur ce point époustouflante, tant il est difficile de séparer ce qui appartient au réel de ce qui émane du vaudou et des maléfices du Baron Samedi. Dolores Redondo excelle dans ce type de récit mêlant intimement le réel et le magique, sans que celui-ci l'emporte vraiment lorsqu'il s'agit d'apporter une réponse aux agissements de criminels. On peut la rapprocher en ce sens de de Fred Vargas (ce que fait l'éditeur) avec qui elle partage également la création de personnages complexes hantés par des craintes et des traumatismes enfouis au plus profond d'eux-mêmes.

Entre enquête « classique » de procédure, thriller et roman policier ethnologique, La face nord du coeur alterne le récit d'événements en temps réel avec des épisodes dramatiques de l'enfance d'Amaia. le résultat est assez convaincant, même s'il pèche par un côté un peu systématique et si l'on peut reprocher à l'auteur de privilégier ces retours en arrière (procédé déjà utilisé dans la Trilogie du Baztan) au détriment de l'enquête proprement dite. Mais le roman bénéficie d'une construction rigoureuse, riche de détails sur les habitudes locales, précise dans la description de la catastrophe qui frappe la Louisiane et sur la prise en charge par les secours d'une situation vite devenue apocalyptique. On lira donc avec un grand plaisir cette histoire dans laquelle la mort est sans cesse présente – victimes du tueur recherché par le FBI, victimes de malfrats séquestrant des jeunes filles au plus profond des marais, victimes innombrables de Katrina, sans oublier la mort qui rôde autour d'Amaia depuis sa naissance ou les menaces qui pèsent sur Dupree – en restant admiratif devant la constance des agents du FBI à empêcher un assassin de frapper à nouveau alors que sévit un ouragan qui sème la désolation et le chaos et qui fera finalement plus de 1 800 morts.

La face nord du coeur, trad. fr. de la cara norte del corazón (2019), Paris, Gallimard, coll. « Série noire », 2021.

Lien : https://www.polarsurbains.co..

"A l'occasion d'un séminaire aux Etats-Unis, l'inspectrice espagnole Amaia Salazar dévoile toute sa pugnacité et tous ses talents. Dupree, agent en chef du FBI, décide de l'intégrer à son équipe pour remonter la piste et débusquer un célèbre tueur en série : le Compositeur ."
UN THRILLER REDOUTABLE !!!

Je ne donne pas 5 étoiles mais c'est vraiment en excellent roman policier. J'ai été impressionnée par tout ce que Dolorès nous apprend du malheur des classes déshéritées en Louisiane lors du passage de Katrina. Je m'en doutais un peu après avoir regardé l'excellente série Tremé. Mais les descriptions de Dolorès Redondo ont un caractère authentique, journalistique et de ce fait, elles me touchent. Ce roman est une sorte de prequell de la trilogie de la Baztan qui explique enfin comment Amaia et le mystérieux Dupree se sont rencontrés. Passionnant.

Thriller qui se passe en grande partie en Louisiane pendant l'ouragan Katrina.

L'intrigue principale est rejointe par deux autres histoires haletantes.

755 pages c'est long. Je pense que le roman aurait pu être plus court. Ceci étant, même si j'ai mis du temps à le lire et que je suis contente de l'avoir terminé, j'ai passé un bon moment.

Plus de six cents pages, il faut s'accrocher pour ne pas perdre le fil: le récit mêle le présent aux États Unis au passé avec l'enfance de Amaïa Salazar en Espagne.

Le roman est très riche et parfaitement bien documenté sur la Nouvelle Orléans, le vaudou des bayous qui se mêle à la sorcellerie du pays basque espagnol.
J'ai particulièrement été émue par l'évocation de Katrina et des dégâts tant humains que matériels qu'elle a provoqués. L'autrice dépasse le style polar pour nous faire partager dans un style littéraire puissant la détresse des habitants, leur colère, l'indifférence des gouvernants et l'incroyable cataclysme que cela a été.

L'intrigue policière est bien menée : Sur la recherche d'un sociopathe, tueur de familles se greffe une seconde enquête de disparitions de jeunes filles. Les rebondissements, l'ambiance vaudoue rendent particulièrement mystérieuse et effrayante les deux enquêtes.

Le roman se lit bien mais moi qui avais « adoré » la trilogie de Baztan, j'ai ressenti un sentiment de lassitude vis à vis du personnage Amaia Salazar, SUPER enquêtrice , qui comprend tout , qui sait tout avant tout le monde même si l'évocation des traumatismes de son enfance la rend attachante dans sa fragilité.

J'aime cette auteure !
Quelle écriture! Et quel beau titre !
Ça représente bien son style, poétique, prenant, coloré, humain...
Elle sait captiver ses lecteurs du début à la fin et elle a le don de créer un bel équilibre entre action et émotion.
Chaque page se déguste avec plaisir et on avance doucement de découvertes en découvertes...

a policiere espagnole Amala Salazar suit une formation a l academie du fbi a Quantico aux usa. Reperer par l agent dupree pour son intuition, amala, se voit proposee d integrer une enquete en cours
un tueur en serie , surnome le compositeur, profite des ouragans pour repeter les memes meurtres , decimant a chaque fois une famille entiére
on est al été 2005, rien ne semble arreter l ouragan katrina, qui fonce vers la Nouvelle Orléans. Dolores Redondo nous embarque dans la furie de la tempete, decrivant en temps reel des scenes apocalyptiques. une contree ravagee et des habitants livrés a eux memes, oubliée du reste du monde
un roman palpitant qui évoque une fois de plus les discriminations et la misere , dans un état de louisiane où le vaudou rode. Bienvenue en enfer

AMAIA EN AMÉRIQUE.
Ce roman a été écrit après la trilogie du Baztán mais le précède chronologiquement. Amaia, notre sous-inspectrice basque espagnole revient aux USA, pays de ses études, pour faire un stage CIA de profileuse . de fait, de simple stagiaire elle se transforme progressivement en enquêtrice géniale et intuitive, avec un rôle déterminant pour traquer un tueur en série. Génie peut être favorisé par la souffrance liée à une enfance difficile sous la coupe d'une mère psychopathe ? Les retours en arrière sont fréquents et éclairent les lecteurs qui n'auraient pas lu la trilogie du Baztán. Avec le vaudou de la Nouvelle Orléans, l'autrice nage dans le bonheur, elle qui s'entoure volontiers de sorcellerie, parapsychologie et autre voyance extralucide... Peut être un peu trop d'ailleurs sur les 650 pages du livre ! L'enquête navigue sous l'ouragan Katrina (2005), dont nous avions oublié ou sous estimé les doubles dégâts : le cyclone lui même puis la rupture des digues qu'il provoque. Mais curieusement, les protagonistes restent froids et détachés (comme la vallée du Baztán) sans aucune empathie pour ces pauvres gens noyés ou ruinés qui voient désespérément et vainement aller et venir le zodiac des enquêteurs. Sauf peut être pour Nana, vieille mère de l'enquêteur-chef Dupree, dont la lutte pour survivre est poignante. A noter que sur les deux enquêtes menées parallèlement, seule l'une aboutira : porte ouverte à une suite ?
Deux remarques :
1-Ce long roman n'est pas un thriller car le lecteur ne connaît pas les victimes avant leur triste sort et donc ne tremble pas pour elles. L'enquête est menée sans suspens, uniquement à la poursuite d'un tueur rapidement identifié.
2-Les antécédents et motivations du criminel psychopathe sont à mon avis mal exposées : comment en est il arrivé là ?
Un long et bon roman bien documenté, mais pas haletant.