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sur 456 notes
A l'arrière des berlines

(Plan séquence)
II bascule avec Suzy sur le grand lit de la suite en lui arrachant tous ses vêtements. La caméra se rapproche doucement de la jeune femme.
(Close-up sur ses yeux embrumés)
Au ralenti, les corps s'étreignent.
Désireux de masquer mon inexpérience, je récite toutes les postures du kamasoutra apprises consciencieusement :
(Split screen) le Crapaud, La Pieuvre, L'Enclume…
Tu te dis : oh là, là, j'assure grave !
(Fondu au blanc.)
Allongé alangui, tu te tournes vers Suzy pantelante : alors heureuse ? dis-tu.
- …c'est que, vois-tu…
Tu sens le danger, le reproche.
- c'était pas mal, dit-elle, mais c'était peut-être un peu too much, non ?
Et là, elle parle de sentiments, d'oubli des performances…
- tu sais, parfois, moins, c'est mieux !
(Fondu au noir)

Eh oui, en amour comme dans l'écriture, multiplier les positions ne suffit pas toujours.
Kate Reed a construit son récit comme un patchwork, un kaléidoscope, utilisant divers procédés : récits directs, rapportés, dialogues imaginaires, extraits de lettres, de scénarios de films, de fausses-pistes, variations de points de vue…Jusqu'au dénouement qui donne la clef de l'ensemble.
Ce faisant, elle a créé une oeuvre assez originale et plutôt prenante. On devine qu'elle a voulu reconstruire le trouble d'Alice, qui cherche depuis des années, à comprendre ce qui a pu lui arriver sur la banquette arrière quand deux garçons l'ont ramenée chez elle, dans un état d'ébriété poussé.

C'est techniquement irréprochable, mais la performance masque un peu le sentiment et perd le lecteur (d'ailleurs, à lire certains commentaires sur Babelio, des lecteurs ont loupé des éléments). J'avoue pour ma part, avoir survolé rapidement certaines parties un peu ennuyeuses.

Dommage car ce roman à la traduction impeccable est proche de quelque chose de grand.
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Je n'avais pas particulièrement envie de lire un énième ouvrage contemporain sur le thème des agressions sexuelles, mais j'ai tenté le coup avec True Story, qui s'avère une excellente surprise.

En 1999, au terme d'une fête, deux adolescents ramènent chez elle une jeune fille complètement ivre et inconsciente. Plus tard, les garçons se targuent stupidement d'avoir profité d'elle. La rumeur se propage comme une traînée de poudre. La jeune fille ne se souvient de rien, mais son traumatisme n'en est pas moindre. Pendant une quinzaine d'années, nous suivons les acteurs de ce drame, principalement à travers les récits de la victime, Alice, et d'un témoin indirect, Nick, un ami des accusés.

Il s'agit du premier roman de Reed Petty, mûri puis écrit sur une période de dix ans. L'autrice mêle habilement les styles et les types de narration et manifestement elle sait comment raconter une histoire. Chacune des cinq parties du roman pourrait se suffire à elle-même, comme une nouvelle, mais tous les morceaux s'emboîtent parfaitement. Une réflexion sur l'air du temps, mais aussi sur le processus de création littéraire. Un page-turner ingénieux et abouti. Devrons-nous attendre dix ans avant de lire le deuxième roman de l'autrice, comme avec Donna Tartt? J'espère que non, mais parfois il faut le temps qu'il faut.
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« True story » est le roman d'une rumeur concernant une agression sexuelle qui se serait déroulée à l'arrière d'une voiture, perpétrée par deux étudiants sur une jeune fille prénommée Alice. Les deux garçons concernés par cette affaire, très populaires au sein de leur équipe de Lacrosse se vantent d'avoir abusé d'elle. Alice se retrouve alors montrée du doigt, moquée, parfois défendue, mais elle est surtout totalement perdue, car elle ne se souvient de rien. Que s'est-il réellement passé dans cette voiture ? Sur une période de 15 ans, et à travers de nombreux supports narratifs différents, Kate Reed Petty retrace les tranches de vie de ses protagonistes concernés par la rumeur, mais aussi celles de personnages satellites impliqués de près ou de loin dans cette affaire. Dans notre société, et dans les écoles américaines (puisque c'est ici le lieu de l'action), les affaires de viol sont rapidement étouffées, surtout lorsqu'elles mettent en cause des garçons sportivement doués et promis à de brillantes carrières, ou carrément tues.L'auteur s'efforce de dénoncer cette « culture du viol » dans les lycées, ces attitudes qui normalisent ou encouragent le viol. Sa manière de le faire est singulière.D'abord, elle utilise un schéma narratif peu commun en utilisant tous les « genres » littéraires à sa disposition. Ainsi, vous trouverez par exemple dans « True Story » une partie du récit flirtant avec du fantastique, des brouillons de candidature pour entrer à l'université, des morceaux de pièces de théâtre écrites durant l'adolescence. L'auteur joue avec les temps, les lieux, les personnages et les styles. Cet assemblage de genres narratifs qui peuvent laisser le lecteur un peu perplexe durant la lecture finit par créer un vaste patchwork. Une fois les pièces assemblées, le lecteur entrevoit, petit à petit, ce qui se rapproche le plus de la tangibilité des faits laissés d'abord à sa libre appréciation, puis de l'authenticité des conduites pour aboutir à LA vérité crue et sans fard.

Kate Reed Petty emmène progressivement son lecteur vers la réponse à la question suivante « Que s'est-il réellement passé ce soir-là ? » en utilisant un espace-temps d'environ 15 ans durant lequel le lecteur découvre ce que sont devenus les protagonistes. Elle exploite le sujet de différents points de vue : la façon dont on se voit, la façon dont les autres nous perçoivent, les choses dont on se persuade soi-même et ce que les autres disent de nous. Toutes ces « stories » nous définissent et sont susceptibles de changer notre futur. (C'est l'auteur qui exprime son point de vue dans une interview et je reprends ici ses propos pour expliciter mon ressenti) La fin du roman, ce moment tant attendu où enfin toutes les pièces du patchwork sont assemblées en est d'ailleurs un magistral exemple. Dans les affaires de viol, ici sur campus, chaque membre de la communauté a un rôle à jouer. Il doit porter sa part de responsabilité pour secourir une victime potentielle ou en protéger une autre. Lorsqu'un maillon de cette chaîne est défaillant, c'est toute la chaîne qui s'écroule. On ne sait plus distinguer le vrai du faux. Or, dans cette affaire, les apparences sont trompeuses. Les garçons considèrent ce qu'ils ont fait comme un faire-valoir, Alice ne peut qu'avoir honte lorsque l'école entière la considère comme une fille facile. Haley, son amie, en prenant sa défense est elle aussi harcelée, presque considérée comme une folle hystérique, féministe à outrance.

J'ai beaucoup aimé le mélange des genres dans ce roman, même si j'avoue avoir été songeuse sur le chemin pris par l'auteur, m'interrogeant sur ce qu'elle cherchait à nous dire, comment elle nous le disait, pour quelle finalité. Pour parvenir à assembler toutes les pièces du puzzle, il faut lire le roman jusqu'au bout. Je dois dire que la fin m'a scotchée (et il en faut pour réussir encore à me surprendre !) et que forte d'avoir toutes les cartes désormais en main, j'aurais pu recommencer ma lecture du début pour rechercher les indices laissés délibérément par l'auteur. Oui, dans cette lecture, il faut rester zen et savoir se laisser porter. Ne pas chercher à tout comprendre, tout de suite. Patiemment écouter ce que cherche à nous dire l'auteur, la laisser nous emmener jusqu'au bout du chemin. Cela prend un peu de temps et d'indulgence, mais le final en vaut la peine. J'ai particulièrement apprécié la partie sur les dissertations écrites par Alice pour ses candidatures dans diverses universités. le sujet était d'écrire à propos d'une « expérience importante qui a eu un impact sur moi ». Alice doit donc parler d'elle et ce n'est pas si aisé. Cette partie, précisément, engage l'avis du lecteur sur ce qui est écrit. Ainsi, il donne silencieusement son avis sur le texte, devient partie prenante de l'exercice et c'est par ce biais que l'auteur permet au lecteur de plonger intégralement dans l'existence d'Alice. Alice est passionnée de films d'horreur (évocation du « silence des agneaux ») et l'une des pistes envisagées pour parler d'elle est de parler de cette passion. le résultat des nombreux brouillons qu'elle produit, et des commentaires de sa professeur est passionnant.

« True Story » est un texte exigeant parce que le récit a l'air de partir dans tous les sens. Or, l'auteur sait exactement où elle va. Comment se construire après une rumeur ? Dans quelle mesure cette rumeur nous définit-elle ? Peut-elle orienter notre avenir ? Un premier roman magnétique et audacieux.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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En 1995, on n'est pas encore à l'ère des réseaux sociaux, mais les rumeurs ou les mauvaises réputations peuvent aussi se diffuser extrêmement vite. Kate Reed Petty propose un roman noir aux frontières du thriller et du fait social. Un livre qui m'a de suite séduit pas des styles d'écriture différents qui enrichissent le propos et relancent la dynamique de lecture. Ce jeu est parfaitement maîtrisé par l'autrice, qui perd le lecteur, le rattrape jusqu'à une fin inattendue, qui peut aussi être perçue comme de la manipulation. Mais être manipulé à ce niveau relève d'un grand art.

Alice Lowet est une adolescente avec un certain talent littéraire. En fin d'une soirée très arrosée, deux garçons, membre de l'équipe de Crosse, la ramènent chez elle bien éméchée et endormie sur le pas de sa porte. Pourtant, dès le lendemain, une rumeur sordide impliquant les 3 jeunes s'amplifie sur l'ensemble du campus. Entre accusations, témoignages, groupes de pression, réalité déformée par l'alcool et la drogue, l'ensemble des protagonistes ne se tirent pas indemnes du procès. Plusieurs années plus tard, les rancoeurs persistent, les idées de vengeance ou de pardon perdurent sans que l'on connaisse vraiment la vérité.

True Story oscille donc entre le roman noir et thriller. Très intelligemment construit, le lecteur navigue entre la réalité et le fantasme, ce qui trouble forcément la perception des faits. Mais ce trouble est lié à ce qu'une rumeur peut jeter sur les vérités. Kate Reed Petty signe donc un ouvrage dans lequel les chimères, les hallucinations, les mensonges et la vérité s'entrecroisent comme dans la vraie vie où les victimes de rumeurs sont dépourvues d'armes face aux allégations les plus blessantes. Une réalité d'autant plus prégnante, désormais, avec les réseaux sociaux.
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Uh.

(je m'ai pas pris beaucoup de patates dans le bide dans ma vie mais je me rappelle que ça fait à peu près ce bruit/cette sensation là…)

Alors ça minou.e, ce True Story, ça relève du championnat des romans les plus intelligents à lire selon moi si t'as envie d'un avis.

Parce qu'au delà de mettre en avant la banalisation de la culture du viol, de mettre la tête de ses lecteurs dans leur propre merde (je parle de moi là, ça fait son petit effet Les Crocodiles de Mathieu Thomas si tu te rappelles…), Kate Reed Petty construit son histoire en te donnant elle-même des pistes à chaque début de chapitre sur sa façon d'écrire.

C'est un peu comme Tarantino quand il nourrit ses films d'ingrédients pour que les fans de cinéma se fassent brosser dans le bon sens du poil, à reconnaitre des techniques, des éléments de décors, des dialogues, des clins d'oeil qui flattent les connaissances en matière de cinéma.

Kate Reed Petty fait exactement la même chose dans True Story. Dès le départ les gosses se foutent de la gueule de Bill Clinton ; l'histoire se déroule en 99, on est en plein procès Monica Lewinsky, à débattre à droite et à gauche sur qui à raison sans se préoccuper de l'état de la victime ni de son impact sur sa vie. C'est le propos même de True Story.

La meilleure amie d'Alice est fan de Scream et va voir le 3e volet avec son prétendant (qui est aussi le narrateur de la première partie du roman) ; plus tard ce même narrateur est en plein délire psychotique façon slasher et permet d'éclaircir sur beaucoup d'éléments nécessaires à la compréhension qui se planquent sous le roman.

J'ai adoré. Franchement je hurle ; c'est soigné, méticuleux, ça a beau te faire baisser la tête en mode « putain je suis vraiment un connard » pour tous les exemples de bienveillance toxique (ou de malveillance non assumée).

Ce roman est à lire absolument.

Je jure (cette fin est 🤯👌)

Et j'aime beaucoup le travail de traduction de l'🇺🇸 par Jacques Mailhos, ça fonctionne à merveille ici (rien que pour les références culturelles qui sont absolument pas foirées)

See ya !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Une soirée étudiante alcoolisée, la banquette arrière d'une voiture, 1 fille, 2 garçons, plusieurs versions...
Mais que s'est-il réellement passé ce soir d'été 1999? Car la rumeur enfle, une rumeur qu'on manipule au gré des intérêts des uns et des autres, une rumeur qui prend toute la place à tel point qu'elle peut bouleverser des destins.
Cette soirée nous est tout d'abord racontée par Nick, un des amis de l'équipe de Cross des 2 garçons au coeur de la rumeur, ce récit est donc tout à fait subjectif et nous laisse avec de nombreuses interrogations. Mais n'imaginez pas découvrir la vérité avant un bon moment, l'auteure va se délecter à nous promener d'un personnage à l'autre grâce à une construction vraiment très originale. Ainsi chaque partie est un peu comme une pièce d'un puzzle que vous ne pourrez admirer qu'à la toute fin.
Il m'a fallu un petit temps à la fin pour déterminer à quel point j'avais apprécié cette lecture car j'ai parfois eu le sentiment d'être perdue dans l'histoire principale alors que chaque partie m'avait pourtant vraiment tenue en haleine. le tableau final rattrape heureusement tout cela.
Pour conclure je dirai que c'est un livre surprenant, beaucoup plus que ce à quoi on pourrait s'attendre, peut-être moins par l'histoire en elle-même que la manière dont celle-ci nous est dévoilée…
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Kate Reed Petty nous dévoile ici son premier roman, True Story, dont le titre est non traduit mais où la traduction française semble très bien faite.

Deux sujets plutôt actuels sont évoqués ici : les conséquences d'une rumeur et les violences faites aux femmes.

Après une soirée arrosée de l'été 1999, une rumeur court concernant Alice Lovett et deux joueurs populaires de cross sur un campus américain : Alice aurait été raccompagnée et violée par ces deux joueurs.

J'ai littéralement adoré la forme narrative de ce récit qui est indéfinissable : une narration principale, des mails, une pièce de théâtre, différents styles d'écriture... Impossible de définir un genre littéraire pour ce livre si particulier, et c'est ce qui fait sa force aussi.

Haley Moreland était la meilleure amie d'Alice. Nick, lui, était amoureux d'Haley, mais c'est aussi celui qui a été accusé.

Quelles sont les conséquences sur une fille d'une jeune fille violée jeune par ses camarades ?
Quelles sont les conséquences d'une rumeur sur les personnes impliquées au court de leur vie ? Quelles vont en être les répercussions pour les autres interagissant autour des principales personnes concernées ?

Nous allons suivre ici leur parcours de vie, sous cette narration étrange, avant d'avoir à la fin un twist final intéressant qui va accorder toute la lumière sur cette sordide soirée d'été.

Contrairement à ce que j'ai pu lire, je n'ai pas trouvé que c'était un livre dédié à la suprématie des hommes sur ce type d'histoire, mais au contraire un point de vue des "deux" parties et une quête pour savoir comment démêler le vrai du faux.

En bref, je recommande à 100% ce roman si original et tant d'actualité.

Petite parenthèse concernant les éditions Gallmeister et la collection Totem, je découvre depuis peu leurs livres et je dois dire qu'ils aiment dénicher et éditer des pépites à chaque fois !
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Tout a été dit sur la construction astucieuse de ce roman qui croise différentes voix et différents supports d'écriture, avec une certaine habilité.
Mais ce qui retient davantage mon attention, plus encore que le thème de la rumeur mis en avant dans les critiques , c'est celui de la dénonciation de la culture du viol qui sévit sur les campus américains.

Ainsi le discours glaçant du coach sportif qui convoque Nick lorsque le scandale éclate :" le coach parlait de nos week-ends, et il dit que ce que nous faisions le vendredi soir après les matchs, ca nous regardait. Les garçons, c'est les garçons dit-il. Puis il rit pour lui-même et regarda le plafond. Crois-moi, je sais ce que c'est qu'être un garçon ". Et d'ajouter que le problème n'est pas ce qui arrive à la jeune fille, mais ce qui risque de ternir la réputation de l'équipe.

Tout est dit : lorsque l'on est un garçon, on doit se comporter en garçon et donc avoir une attitude sexuelle agressive. Et ceux qui, comme Richard ou Nick, n'adoptent pas d'emblée cette posture sont moqués et humiliés.
Autre paramètre de cette culture du viol, la fille est jugée responsable de ce qui lui arrive. Nick va jusqu'à s'insurger :" Ils allaient s'en prendre à nous parce qu'elle était sortie avec deux gars ? Ils voulaient nous punir, nous, parce qu'elle buvait trop, parce qu'elle était facile ? Alors qu'il y avait des putains de tonnes de gars qui faisaient ce genre de truc tous les jours de la semaine. "

Toutes les cases sont cochées et la vie d'une jeune fille est détruite. de tentative de suicide en dépressions et en relations toxiques, les tentatives de prendre le contrôle sur son histoire, démontrent bien que pour Alice, peu importe que le viol ait réellement eu lieu mais ce qui compte, c'est que ce viol ait été rendu possible par le contexte.

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La première idée qui me vient à l'esprit au moment de partager mon ressenti, c'est que la construction est particulièrement atypique et originale.
Rien que pour cette raison, le roman mérite que l'on s'y arrête.
Personnellement, j 'ai beaucoup aimé. Certes, certains chapitres m'ont beaucoup plus interpellée que d'autres, mais globalement l'ensemble est réussi.

Une écriture diversifiée donc, avec des chapitres écrits sous forme de roman épistolaire, des chapitres à la prose "classique", des extraits de pièces de théâtre écrits par les héroïnes durant leur enfance...D'ailleurs qui est vraiment l'héroïne dans l'histoire ? Y a t-il seulement une héroïne ? Il y a une victime, c'est certain. Victime d'un viol ? Pas sûr...victime d'une rumeur, il n'y a pas de doute.

Si la quatrième de couverture laisse à penser que le roman se consacre au personnage d'Alice, ce n'est pas toujours le cas.

J 'ai beaucoup aimé le chapitre consacré à Nick. Outre le fait qu'il y règne un climat angoissant, les ravages de l'alcool sont particulièrement bien exposés.

Un roman qui fait réfléchir aux conséquences qui peuvent découler d'un moment d'égarement et d'oubli, un roman qui est également un véritable plaidoyer contre l'alcool.

Car il ne faut pas oublier que la rumeur naît d'une soirée bien arrosée...








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« Rumeur » : bruit, nouvelle de source incontrôlée qui se répand. Comment une rumeur peut avoir des conséquences désastreuses sur votre vie, et votre construction en tant que personne ?

Alice a-t-elle été abusée sexuellement par ces deux adolescents qui l'ont raccompagnée chez elle ? Que s'est-il passé sur cette banquette arrière ?

Après une soirée fortement alcoolisée, Max et Richard, deux lycéens de l'équipe de Crosse, raccompagnent Alice, ivre morte, chez elle. Ils se vantent de l'avoir touchée alors qu'elle était inconsciente, avant de revenir sur ces déclarations et déclarer avoir tout inventé. Mais le mal est fait. La rumeur court, se répand dans les moindres recoins et transforme la vie d'Alice en enfer. Qui est Alice ? Fille facile ou dommage collatéral ?

Peu importe ce qu'il est arrivé ou ce qui n'est pas arrivé, cela a façonné la personne qu'elle est devenue : une victime. Un destin fracassé par les rumeurs.

A travers plusieurs voix narratives, l'autrice raconte comment se font les histoires. Entre mensonge et vérité, la frontière est parfois étroite. Pourquoi ment-on?

En toile de fond, elle dénonce la pression constante du patriarcat, et la culture du viol auxquels les adolescents sont confrontés.

C'est un premier roman intéressant, le style est maîtrisé. Mais je ne suis pas entièrement convaincue. J'ai été un peu perdue par cheminement narratif labyrinthique. J'ai trouvé la construction trop complexe mais le roman a du bon. A découvrir pour rencontrer cette nouvelle autrice et pour se faire son avis !

Un grand merci à Lea, au Picabo River Book Club et aux éditions Gallmeister
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