Formée évidemment à partir du nom de Renart, souvent associée à papelardie (l'hypocrisie), la renardie a tenu une place importante dans la pensée du langage et du signe. Désignant la rue du discours duplice, elle entretient avec la rhétorique des connivences étroites. Dans le ROMAN, elle caractérise non seulement Renart lui-même, mais ce qui, plus profondément, apparente tous les personnages à Renart: la présence, dissimulée ou non, du désir du langage.
La renardie, cette ruse du désir, se révèle comme la faculté de jouir malgré la loi, de tirer de son dévoiement le plaisir essentiel et, du même coup, de faire du langage même un objet orgiaque, qui s'inscrirait tout entier du côté du corps.