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sur 3544 notes
Ce récit est bouleversant. Un jeune soldat de dix-neuf ans nous raconte la première guerre mondiale, la peur, les tranchées et les obus, l'absurdité de la guerre, l'incompréhension de cette boucherie. Il nous raconte son quotidien fait de poux, de balles, de mauvaise nourriture, mais aussi ce qui m'a énormément touchée la camaraderie, l'importance de pouvoir compter sur les autres et de plaisanter avec eux dans cet enfer.
Le jeune homme est très mature pour son âge, en ayant déjà trop vu dans sa jeune vie. Il a des réflexions on ne peut plus intéressantes, notamment quand il nous dit que sa génération n'a rien d'autre que la guerre : une fois de retour (s'ils arrivent à rentrer) au pays, que pourraient-ils faire ? Ils n'ont pas de métier auquel retourner, ni de femmes qui les attendent, ni d'enfants à embrasser comparé aux hommes plus âgés.
Le narrateur nous montre avec une extrême finesse le mal-être, l'impression de ne plus être à sa place quand il rentre en permission, la difficulté à s'adapter à cette société qui n'a pas connu l'horreur mais qui souhaite en avoir tous les détails, alors qu'un soldat préfère taire ce qu'il a vécu.
Il nous montre également l'absurdité de cette guerre, des jeunes recrues envoyées alors qu'elles ne sont absolument pas formées, ces jeunes qui tombent à peine le pied posé sur le champ de bataille. Ils sont purement et simplement de la chair à Canon. Et bien sûr l'absurdité de ces prises de décisions par des personnes qui ne connaîtront jamais la réalité de la situation, du terrain, la difficulté du quotidien.
C'est un récit universel, qui aurait pu être écrit dans un camp comme dans l'autre, par un Allemand ou un Francais, par ces jeunes gens n'ayant rien demandé mais n'ayant d'autre choix que d'obéir. Et pour quoi ?
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Un livre puissant et courageux car il décrit la violence et l'absurdité de la guerre (ici, la première guerre mondiale). Autobiographie romancée, le récit est fait de succession d'anecdotes et de réflexions philosophiques et ne porte que peu de jugements. C'est un témoignage essentiel dans la compréhension des événements de cette période.
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A l'ouest rien de nouveau nous raconte la tragique histoire de ces jeunes Allemands, volontaires, envoyés au front durant la 1ère guerre mondiale. Ces jeunes hommes auxquels on a fait croire qu'il s'agissait d'un véritable acte de bravoure nécessaire et patriotique, eux qui n'ont rien connu encore de la vie ou si peu et qui après une formation à la dure, ne sont déjà plus ce qu'ils étaient, une innocence envolée, volée, que les tranchées vont finir par détruire, arracher brutalement cet avenir qui ne sera plus jamais ce qu'il aurait pu être, ce qu'ils auraient du être, eux, ces hommes sans passé à l'horizon incertain.

Page 111-112 "Aujourd'hui, nous ne passerions dans le paysage de notre jeunesse que comme des voyageurs. Nous sommes consumés par les faits, nous savons distinguer les nuances, comme des marchands, et reconnaître les nécessités, comme des bouchers. Nous ne sommes plus insouciants, nous sommes d'une indifférence terrible. Nous serions là, mais vivrions-nous? Nous sommes délaissés comme des enfants et expérimentés comme de vieilles gens; nous sommes grossiers, tristes et superficiels: je crois que nous sommes perdus."

L'auteur nous dépeint les affres de la guerre - les bombardements, le gaz, les blessés, les mines, ... -; les tourments quotidiens auxquels le narrateur Paul et ses amis font face - les poux, les rats, la nourriture, ... - ; les instants plus sereins - les filles, les jeux, les permissions, la camaraderie... -; et la mort qui rôde autour comme un compagnon de chambrée silencieux auquel on a fini par s'habituer.

"Il y a des gens à qui la guerre profite", les soldats ne sont pas de ceux là, qu'ils soient d'un camp ou de l'autre, tous ne sont que les marionnettes d'une guerre qui les dépasse.
L'auteur nous dresse le portrait de ces soldats, nous fait ressentir les milles et un sentiments qui les animent: la compassion, la mélancolie, le doute, la peur, le questionnement, le désespoir mais aussi le désir de vivre.

Le récit est réaliste, il nomme l'indicible. Nous, lecteur, qui n'avons rien connu à cette guerre, nous pouvons sentir jusqu'à la terre collée sur notre peau dans les tranchées, le goût métallique du sang dans notre bouche, l'odeur des corps meurtris, entendre les cris de douleur et la détresse du coeur de ces soldats.

Un magnifique ouvrage à mettre entre toutes les mains.
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Ce livre est un chef d'oeuvre, ni plus ni moins. S'il est un livre à lire sur la première guerre mondiale, c'est bien celui-ci et "parole de poilus" qui rassemble des lettres d'époques écrites par des poilus sur les terrains de bataille. Outre les horreurs de la guerre révélées, ces deux livres sont également empreints de pacifisme et donnent un aperçu assez intéressant de la vie quotidienne dans les tranchées avec toutes les difficultés que l'on peut imaginer mais également les moments de camaraderie, d'entraide, les décisions absurdes prises à l'encontre du bon sens par une hiérarchie éloignée des terrains, les prises de becs avec l'autorité, parfois trop zélée. Mais ce qui m'a le plus plu dans cet ouvrage restent les moments de discussions philosophiques sur l'utilité de la guerre. Bien qu'il s'agisse d'une fiction, vous pourrez vous rendre compte que ce genre de réflexion était présente dans les lettres écrites par les poilus et regroupé dans l'ouvrage cité ci-dessus.
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Après avoir lu « Les croix de bois », de Roland Dorgelès j'ai voulu lire son pendant côté allemand (je me suis vite aperçue que j'avais déjà lu cet ouvrage, certains scènes particulièrement poignantes étaient encore bien présentes dans ma mémoire.)
J'ai retrouvé beaucoup de similitudes entre ces deux romans inspirés par ce que vécurent réellement Dorgelès (29 ans lors de son engagement) et Remarque (18 ans lors de son incorporation) : la même détresse humaine, tour à tour, la peur de mourir qui fait place au fatalisme au moment où la mort s'invite , les mêmes conditions de vie abominables : les souffrances physiques et psychologiques engendrées par le froid glacial, la faim, la promiscuité, la vermine, les rats, la hiérarchie militaire, mais aussi la camaraderie « ce que la guerre produisit de meilleur », la fraternité, la débrouillardise pour contrer , faire front à toute cette abomination.
Ce livre pousse un peu plus le paroxysme de la monstruosité de la guerre , notamment au chapitre IX quand le narrateur, Paul Bäumer doit tuer un français et qu'il assiste, impuissant à son agonie, il y a aussi cette scène terrible où on doit abattre les chevaux blessés mortellement.
Et à l'inverse du roman de Dorgelès, ici, le narrateur trouvera la mort.
Roman cruel et admirable, un chef-d'oeuvre intemporel .

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"La guerre a fait de nous des propres à rien."
Il a raison, nous ne faisons plus partie de la jeunesse. Nous ne voulons plus prendre d'assaut l'univers. Nous sommes des fuyards. Nous avions dix-huit ans et nous commencions à aimer le monde et l'existence ; voilà qu'il nous a fallu faire feu là-dessus. Nous n'avons plus aucun goût pour l'effort, l'activité et le progrès. Nous n'y croyons plus ; nous ne croyons qu'à la guerre.

je me suis trompée de case en recopiant cette citation et en la mettant en critique... mais en fait, peut-être est ce un acte manqué? car cette citation dit tout de ce livre, le résume et synthétise la vie de ces pauvres hommes, détruits a vie, pourquoi? pour rien, pour quelques mètres de tranchées gagnées ou perdues, on ne sait plus, pour des égos de dirigeants et de hauts gradés. Ce livre fait partie de la catégorie des livres qu'il est nécessaire de lire, d'une puissance rare, qui nous rappelle l'essentiel. ce livre est horrible à lire. nous sommes dans les tranchées avec Paul, Kat et ses frères d'armes. comment ont ils pu vivre, survivre à cette ignominie. La fille de l'est que je suis est d'autant plus sensible à la mémoire de cette guerre, ayant souvent vu les stigmates toujours présentes et visibles. n'oublions jamais. quand on lit ce livre, oui, on comprend que les survivants ne parlaient plus, devenaient des taiseux, des inaptes, ce qui laissa maintes traces dans les générations suivantes. et je finirais cette critique par une pensée à mon arrière grand-père, que je n'ai pas connu, mais qui a vécu la marne, les dardanelles, gazé, meurtri, puis taiseux. Adrien et les autres, nous ne vous oublions pas.
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Roman découvert il y a quelques années, et relu il y a peu car je le fais en ce moment étudier à mes troisièmes, A l'ouest rien de nouveau a été une claque, non seulement pour moi, mais aussi pour mes élèves. L'on entre en effet de plein fouet, et ce dès les premières phrases, dans le quotidien des soldats de cette guerre, entre 1914 et 1918, qui aurait dû être la der des Ders.

Rien n'est épargné au lecteur – mort, violence, stress post-traumatique, manque d'hygiène et de nourriture, mais aussi moments d'accalmie et de fraternité – qui découvre un témoignage certes poignant, mais aussi virulent, transmis par Paul Baümer, jeune allemand qui s'est engagé avant même d'en être obligé pour défendre sa patrie. Tout au long de son récit, Paul nous décrit non seulement son quotidien, mais aussi son passé qui l'a mené jusqu'ici, ou encore ses réflexions et pensées sur la guerre, et sur la façon dont celle-ci est menée et mène chaque soldat jusqu'à un état d'inhumanité maximal, le faisant même se considérer, pendant une offensive, comme un « automate », au même titre que ses camarades de front.

Et c'est là ce qui donne, à mon sens, la plus grande force à ce roman, publié à l'entre-deux-guerres, par un auteur qui avait lui-même participé aux tranchées, même si brièvement : sa capacité à nous retranscrire l'évolution physique, et plus encore mentale, de ces soldats arrivés la fleur au fusil, qui repartent de la guerre, lorsqu'ils n'ont pas été tués avant sa fin, sans aucun but ni avenir, ayant simplement à l'esprit tous les traumatismes vécus. Ou comment montrer, en une centaine de pages pleine d'une véracité crue, et donc dérangeante, surtout pour l'époque, tous les mécanismes annihilants et déshumanisants de la guerre sur la piétaille qui lui sert de chair à canon.

A l'Ouest rien de nouveau est en somme un grand roman, qui a été apprécié pour les mêmes raisons par mes élèves, même s'il faut parfois décrypter avec eux les enjeux les plus implicites de ce témoignage bouleversant. Dans la même veine, même si sur la guerre du Vietnam, et totalement autobiographique, je ne peux que conseiller Né un 4 juillet de Ron Kovic, qui fut aussi pour moi un moment de lecture important.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Le succès retentissant connu par À l'Ouest, rien de nouveau lors de sa publication en 1929 est justifié. Incisif, d'un réalisme impitoyable, ce plaidoyer pacifiste d'Erich Maria Remarque conte l'histoire partiellement autobiographique de Paul Bäumer, engagé volontaire durant la Première Guerre Mondiale. Rejoignant le conflit en 1916 suite aux incitations de son professeur nationaliste, le narrateur découvre l'horreur des tranchées et d'une guerre absurde. Il voit ses amis mourir, vit dans la crasse et, lorsqu'il ne combat pas les rats et les poux, se débat vainement contre la peur, les grenades, le gaz et le feu aveugle d'une injustice universelle.

À travers l'expérience de Paul, À l'Ouest, rien de nouveau pose d'emblée la Première Guerre Mondiale pour ce qu'elle est : un conflit gratuit et inutile entre des nations imbues d'elles-mêmes, une guerre menée par des politiciens et des généraux inconscients de la réalité. Russes, Français, Anglais, Allemands, tous ne sont que de « pauvres bougres », contraints à se battre pour rien, aussi effrayés les uns que les autres par leurs propres armes. Ce conflit apocalyptique place ceux qui le vivent à l'écart du reste du monde, creusant un gouffre d'horreur toujours plus profond entre le Front et l'arrière : la plume de Remarque ressuscite cette absurdité sans concession, avec une efficacité accrue par l'emploi constant du présent.

Le lecteur suit Paul dans une succession de scènes, et partage avec lui l'ignorance de l'avenir. Pantin impuissant balloté par les grands esprits, le narrateur tente tant bien que mal de survivre malgré les atrocités dont il est à la fois le témoin, l'auteur et la victime. À l'Ouest, rien de nouveau porte un regard dénué de jugement sur les deux camps : cette absence de haine fait toute la force de ce roman. Après la mort, le tumulte et les cris, seuls demeurent la pitié et le regret du temps vainement perdu. Cette sensation de gaspillage s'accroît au fil du roman, portée par les questionnements du narrateur sur le sens de sa vie et sur la place de la mort dans un tel contexte. À chacun de décider, après avoir lu Remarque, qui est le plus à plaindre, et qui est le plus à blâmer : bien malin celui qui trouvera la réponse.

J'ai été happée par ce livre dès les premières lignes, et la fin m'a particulièrement choquée : l'écriture de Remarque est d'une beauté et d'une intensité exceptionnelles.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Un des plus beaux textes pacifiste qui ait été écrit.
Ce n'est pas pour rien si ce livre avait été interdit sous l'Allemagne nazie et qu'il faisait partie des livres brûlés lors des autodafés.
Il fait partie des livres dont la lecture devrait être obligatoire.

Ce soldat était allemand, il aurait pu être français, anglais, américain, russe...
C'était pendant la Première Guerre Mondiale, ce pourrait être pendant n'importe quel conflit...

Eric Maria Remarque avec ce très beau livre nous fait prendre conscience s'il en était encore besoin de l'absurdité de la guerre.
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Paul Bäumer, le narrateur a 19 ans et le front est allemand. Cela ne change rien quant au fond mais un peu dans les détails : une organisation efficace et des particularités dont le pain de munitions. Sinon, l'épouillage est sophistiqué et la chasse aux rats est stratégique des deux côtés du front.

L'histoire démarre doucement avec une double ration de haricots car la moitié de la compagnie n'est pas revenue. Progressivement, l'horreur des combats se manifeste. La scène où les deux ennemis se trouvent ensemble dans le même trou d'obus exprime l'aberration des combats entre deux jeunesses qui n'avaient rien demandé.

Une écriture agréable et qui n'est pas datée, un témoignage fort sur l'absurdité de la grande guerre.
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