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sur 3544 notes
C'est pour moi la relecture d'un livre que j'avais lu, il y a longtemps, en Livre de Poche. Relecture que j'appréhendais un peu, ayant eu quelques mauvaises expériences dernièrement.

Heureusement, il n'en a rien été et j'ai relu ce livre comme si c'était la première fois. Ne l'ayant pas retrouvé dans ma bibliothèque, j'ai dû l'emprunter. Il s'agit d'une réédition, chez Stock, de 2014 avec une préface de Patrick Modiano.

Je me suis posé une question que je ne m'étais pas posée auparavant :
quelle différence y a-t-il entre un poilu allemand et un poilu français ?
Après avoir lu des écrits des deux camps, je dirais : aucune.
D'ailleurs, Erich Maria Remarque le dit lui-même : " A présent je m'aperçois pour la première fois que tu es un homme comme moi ".

Ils ont froid, ils ont faim, ils ont peur, ils tuent, ils sont tués, les obus, la mitraille, les gaz sont les même pour tous, ils rient, ils boivent, ils jouent aux cartes, ils pensent à leurs familles, aux semailles, aux bêtes, ils se soutiennent entre camarades, ils se battent contre les poux et les rats... Même les prisonniers russes ressemblent " aux paysans frisons ".

J'ai eu pitié de ces pauvres soldats, comme j'ai eu pitié des soldats français. Tous de la chair à canon.
Jacques Prévert l'a bien dit, Barbara l'a bien chanté ( et moi, je l'ai déjà cité )
" Quelle connerie la guerre ".

Malgré toute l'horreur de sa situation, Paul arrive encore à apprécier la beauté de la nature qui l'entoure " ... comme une soie aérienne, flotte entre eux le vert pastel du feuillage ".

J'ai été bouleversée par ce récit.
Nul doute qu'il en sera de même pour vous si vous décidez de le lire, ce que je souhaite ardemment.
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Beaucoup d'humilité dans le "ton" de ce roman (empreint de la force du vécu de l'auteur, et de témoignages... ) d'E.-M. REMARQUE. Avec ces pauvres gars, tous si jeunes, sortis de leurs "Gymnasium" ou des cours de leur ferme... tous attachants, tous "égalisés" devant l'Horreur... et qui ne reviendront jamais intacts, s'ils reviennent...

"Notre jeunesse était finie" comme le dit le narrateur : morte au front, elle aussi...

Et ce con de "facteur"/adjudant-et-un-jour "lieutenant" Himmelstoss, comme la cerise sur le gâteau de la c...erie humaine, "ordinaire" en ces temps de chaos et de sourd conditionnement à l'horreur... qui viendra encore leur pourrir ce peu de si précaire existence et de furtifs bonheurs qui leur reste... !

La guerre, le nationalisme : tous ces tristes miroirs de l'imbécillité humaine (masculine), toute cette énergie de mort profondément déshumanisante : on nie l'Autre qui doit devenir "ennemi" et être exterminé...

L'empathie était - évidemment - une notion inconnue (déniée ou sacrilège ?) de ces imbéciles de nazis qui ont - stupidement - fait brûler les livres de ce merveilleux auteur, avec ceux de Zweig, Mann, Kafka, .. tout en rendant obligatoire à chaque "Citoyen Aryen" (!!!) la lecture de l'abrutissant "Mein Kampf" ! Tristes temps d'avant "notre Europe"...

On peut se souvenir encore qu'ils ont même fait assassiner d'une balle dans la nuque ce merveilleux poète prosateur-graveur qu'était le Polonais Bruno SCHULZ des "Boutiques de cannelle", dans une ruelle de sa ville natale de Drohobicz, transformée en ghetto en 1941-1942... et toute la famille de Franz Kafka, et Julie W. , l'ancienne fiancée du conteur légendaire de "La Métamorphose" !!!

Que les fascistes et autres crétins de nationalistes ne ramènent plus jamais leur fraise, "a fortiori" entre les murs du parlement européen !!!
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Agonies à ciel ouvert

À perte de vue s'étend un paysage informe. Les oiseaux osent à peine chanter entre deux sifflements d'obus. Quelques arbres épars semblent pointer un doigt accusateur vers l'immense trou blanc du ciel d'où va fondre la mort. Dans les tranchées, ces serpents de terre, des "hommes-bêtes" attendent la prochaine attaque, les boyaux serrés. À quoi bon vivre encore sur cette terre meurtrie ? Simplement pour tuer, pour ne pas mourir tout de suite, pour prolonger de quelques jours, semaines, mois ou années les battements d'innombrables coeurs terrifiés. Les corps s'engluent dans la boue, les shrapnels déchirent les chairs, les baïonnettes fouillent les ventres, à la recherche du point vital. Des agonies à ciel ouvert, des enfants devenus adultes, mais qui ne jouent plus à la guerre car ils la vivent de plein fouet ; partout le froid, la faim, la peur, le sang, la merde pour seul viatique, et des peuples qui se massacrent, comme le disait Paul Valéry, « au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».

L'enfer n'est pas ailleurs, il est ici, sur terre : des hommes comme Erich Maria Remarque en ont éprouvé la terrible réalité dans leur chair. Rien de nouveau sous le soleil ? Si. Un livre qui vous marque en profondeur, qui vous apprend ce que c'est que l'humaine condition réduite à ses plus simples fonctions. On n'en sort pas indemne : c'est cru, sans langue de bois, et c'est déchirant parce que c'est vrai.

© Thibault Marconnet
Le 23 juillet 2021
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Il y a pas mal d'année que je n'avait pas relu ce livre et il me touche toujours autant.

La guerre de 14-18 y est décrite d'un coin de tranchée allemande qui avance et recule au gré des bombardements et des attaques avec les mots et les sentiments d'un soldat de 20 ans. le dénuement, la faim, la crasse, la peur mais aussi la solidarité pour y survivre !

Les mots qui clôturent le livre sont poignants et je reste toujours quelques instants à les relire.

Quelle barbarie et quel gâchis qui se répètent encore et toujours !
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Un livre boulversant,un temoignage revendiquant de l'inutilite de la guerre;un livre dedie a cette jeunesse qui n'a pas eu le temps de vivre,d'aimer,de grandir.Cette jeunesse sacrifiee au nom de quoi?De qui?
Un livre qui permet de prendre conscience que la vie des hommes,des soldats comptent pour rien pour les gouvernements et leurs dirigeants,pour ces hommes de confiance(a qui on a confie le gouvernement du pays pour le bien-être du peuple) qui ne connaissent rien des dures realites de la guerre et qui n'iront jamais au front.
Que de vies gachees,perdues,detruites,handicapantes pour cette jeunesse en 1914,et que de temps perdu
Ce livre pour temoigner;pour ne pas oublier qu'il faut respecter la VIE
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Comment faire la chronique d'un tel livre sans tomber dans l'indécence ? Comment même penser à en faire la chronique, et prendre le risque de le réduire à une suite de mots maladroits ? Cependant, il me semble important de donner envie de le lire, alors voici :
Paul Bäumer, jeune troufion de 19 ans, raconte la première guerre mondiale telle qu'il la vit, heure après heure, jour après jour, mois après mois, année après année. D'une façon étrangement douce et posée, il raconte comment ses copains de classe et lui se sont enrôlés sous la pression de leur professeur, de leurs parents, de la société entière. Il raconte les dix semaines d'instruction militaire, puis la boue, le front, la guerre, les gaz, les hôpitaux, les permissions parfois, la camaraderie toujours : "ce que la guerre produisit de meilleur".
Toutefois, ce n'est pas un "livre de guerre pour garçons" -préjugé qui m'avait d'abord rebutée, jusqu'à ce que je découvre la merveilleuse chronique de Tiptop92 (un énorme merci à lui). C'est avant tout une réflexion sur la vie, la mort, et la guerre. Car Paul Bäumer est un jeune homme intelligent et instruit, et son récit -au présent- est haletant et bouleversant. Il fait le constat d'une jeunesse saccagée, jeunesse pour laquelle le slogan "no future" aurait dû être inventé, et c'est sans doute ce qui m'a le plus touchée. En outre, grâce à lui, j'ai compris comment des hommes, qui ne se connaissent pas, peuvent se jeter tout à coup furieusement les uns sur les autres pour s'entretuer. Plus qu'une dénonciation politique de la guerre, Erich Maria Remarque fait ici la démonstration philosophique et psychologique de son inanité. Pas étonnant que les nazis aient brûlé ce livre dès 1933.
Il est impossible de sortir indemne de ce récit, d'autant que malgré sa lucidité douloureuse, il est traversé de fulgurances de beauté et d'humanité : lorsque les soldats s'émerveillent devant un champ de coquelicots ou le vol de papillons, lorsqu'ils goûtent à la langueur d'un soir d'été, qu'ils partagent une cigarette ou un pot de confiture, ou qu'ils font la cour à de belles Françaises. Car malgré la chape de crasse, de destruction et d'absurdité qui les écrase, la vie continue de palpiter en eux -même malgré eux.
C'est un livre qui devrait être étudié dans tous les collèges de France et d'ailleurs. Non seulement pour se souvenir, mais surtout pour comprendre et se prémunir ; car même si la technologie et la rhétorique évoluent, la chair à canon reste la même.
Et si vos années-collège sont loin derrière vous... lisez-le quand même, car en décrivant le pire, Erich Maria Remarque exalte le meilleur qu'il y a en nous.
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Plusieurs jours sont passés depuis que j'ai refermé ce roman, mais en moi reste encore douloureusement ce sentiment de gâchis incommensurable qu'Erich Maria Remarque décrit de manière sublime. Gâchis de ces vies si jeunes encore, celles de soldats à peine sortis de l'adolescence projetés dans le chaos d'une guerre qui a des allures de purgatoire, où personne n'est plus réellement en vie mais en sursis, parfois déjà morts-vivants, et où les morts attendent une sépulture qui ne viendra pas forcément.
L'auteur dépeint avec une poésie profonde de tristesse ce front perdu dans le brouillard, la boue, et la violence fulgurante des obus qui explosent au hasard , et même si le jeune narrateur évoque les propos provoquants des soldats au sujet de la mort, du sexe et de la guerre ainsi que leur indifférence grandissante à tout ce qu'ils vivent - les cadavres, les mutilations des corps, la crasse, la nourriture, les uniformes usés - on sent poindre dans ces propos mêmes un désespoir prêt à éclater.
C'est un récit étouffant qui laisse peu respirer le lecteur sauf quand le narrateur rêve de son enfance, du monde d'avant, et alors un instant tout se fait silence, lumineux, verdoyant.
La force de ce récit, outre la beauté de l'écriture, réside dans la jeunesse des personnages qui font partie d'une génération un peu à part, à laquelle je n'avais jamais pensé, celle fraîchement sortie de l'école et n'ayant jamais commencé à travailler, celle qui est encore un peu sous le joug du maître qu'ils viennent de quitter, qui se demande ce qu'elle va devenir au sortir de la guerre car elle n'a aucune profession vers laquelle retourner. Celle aussi si jeune encore qu'en agonisant, elle appelle doucement sa mère pour la réconforter une dernière fois.
je n'avais jamais lu de livre si poignant sur la vie au front, un vrai chef d'oeuvre où être Allemand, Français ou Russe n'a plus aucune importance.
Je finis avec ce court extrait, choisi parmi tant d'autres tout aussi évocateurs:

Nos mains sont de la terre; nos corps, de l'argile; nos yeux, des mares de pluie. Nous ne savons pas si nous sommes encore vivants.
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Comment faire une critique, sur "l'incritiquable"...? Comment choisir une "citation" dans ces lignes qui ne décrivant que l'horreur , sont d'une humanité remarquable, parce vrai sans aucune tricherie, presque innocentes, de l'innocence de l'enfant qu'ils étaient pour la plupart.
Mon grand père qui à survécu à 4 années de tranchées n'a jamais dit du mal de ces "schleus" qu'agonissait ma grand mère. Il savait lui...Tout comme savait le gradé et vétéran allemand, qui voyant les médailles militaires de mon grand père, lui fit un salut militaire, rendu par mon grand père, puis fit faire demi tour au reste de ses soldats ainsi qu'aux policiers français, ignorant le pistolet rangé dans la même boite....Lui évitant certainement ainsi, les camps...
Ils avaient survécu tous deux à celle qui devait être la der des der, elle les avait fait frères par des liens eux aussi...de sang.
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L'horreur magnifiquement racontée !!! Un peu paradoxal ! Remarque livre ici un livre sur les ravages de la guerre, sur le monde, sur les êtres, sur l'âme... On vit la crainte, la peur, les bombardements, le confinement des tranchées... On sent l'angoisse des Hommes au bout de leurs fusils... Mais on vit la solidarité également, la camaraderie qui s'installe par l'épreuve partagée... Je ressors de cette lecture troublée, mais ravie, parce que je crois sincèrement que c'est une très grande oeuvre. J'ai de la difficulté à ramasser mes idées pour faire une critique qui rendra justice à ma lecture... Je ne peux que vous la conseiller.
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« A l'ouest rien de nouveau » , le témoignage d'un simple soldat allemand pris dans la Grande Guerre ; mais c'est aussi et surtout un grand « roman » pacifiste, d'un réalisme bouleversant, dans sa dénonciation des monstruosités de la guerre…

« A l'ouest rien de nouveau », c'est le récit d'un jeune homme, Paul Bäumer - engagé volontaire à dix-sept ans sur l'insistance d'un professeur - qui raconte par le menu la vie quotidienne sur le front de l'Ouest, vu côté allemand, pendant la guerre 14-18 : les tranchées, la pluie et la boue, la vermine, les bombardements et les gaz, les assauts…
Pas de grandes descriptions de stratégie d' État Major, ici ; du quotidien. Plus : de l'horreur au quotidien.
Un livre qui subit un autodafé le 10 mai 1933, par le nazisme montant…

Un hymne au pacifisme dans un environnement où la nécessité de survivre prend le pas sur l'humanité. Impossible de ne pas penser à Alain Fournier, auteur du « Grand Meaulnes » et à Apollinaire, tous deux « morts pour la France » dans ce vaste carnage, à la lecture de ce monument du témoignage de guerre.
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