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sur 3544 notes
Ce livre est depuis longtemps dans ma pile à lire et ça y est, j'ai lu ce roman qui sonne comme un témoignage, un documentaire sur l'absurdité de la guerre. La Grande Guerre vue du point de vue allemand et on peut comprendre que les autorités ont voulu interdire le livre et le film qui en a été tiré.

Le narrateur Paul Bäumer a été enrôlé dans l'armée allemande très jeune, avec plusieurs de ses camarades d'école, poussés par un prof qu'ils respectaient. Il est issu d'un milieu modeste mais l'école lui permettait de rêver à un avenir plus élevé socialement. Très vite, la réalité de cette guerre de tranchées va anéantir les rêves de cette jeunesse. Paul raconte la vie au front, le bruit incessant, les différents types d'armes qu'il vaut mieux reconnaître si on veut survivre, la faim, les rats, les poux, la fatigue. Il ne parle pas tellement des grandes offensives, d'ailleurs le lieu de l'action n'est pas vraiment précisé, mais de la vie – de la survie – au quotidien de ces milliers de jeunes soldats précipités dans un conflit absurde.

On comprend que Paul et ses camarades ont été enrôlés sans doute en 1915 ou début 1916 et qu'ils parviennent pour la plupart à échapper à la mort pendant de longs mois ; le roman se termine quelques semaines avant la signature de l'Armistice. Au début, l'armée allemande est solide, la nourriture, les équipements, les pansements ne manquent pas et sont même assez corrects. le temps passant, tout part à vau-l'eau : les Américains entrent en guerre et renforcent les Alliés, leur matériel militaire se perfectionne et leur permet, notamment grâce à l'aviation et aux tanks, d'enfoncer petit à petit les Allemands, qui ne parviennent plus à recruter suffisamment de nouveaux soldats, quand ce ne sont pas de jeunes rerues à peine formées, qui tombent comme des mouches parfois après seulement quelques heures de combat.

Outre la description parfaitement documentée des différents aspects de la guerre, c'est surtout son absurdité qui est mise en exergue dans ce roman résolument pacifiste. Il nous fait comprendre à quel point toute une génération a été sacrifiée pour ne pas sombrer dans le désespoir : dans les moments de calme ou de permission, Paul se rend compte à quel point ses idéaux, ses rêves ont été coupés net, à quel point sa jeunesse est morte dès les premiers temps de la guerre. Il se demande ce qu'il pourrait bien faire une fois revenu à la vie civile, ou plutôt il s'interdit de réfléchir pour ne pas sombrer dans le désespoir. La seule chose qui fasse tenir ces jeunes soldats de vingt ans, c'est la camaraderie, qui leur permet de garder un peu de distance, de trouver un peu de plaisir, nourriture ou autre, au milieu de cet enfer. Et malheureusement, la mort n'épargne pas les camarades

Cette oeuvre magistrale se lit avec beaucoup de fluidité, ce qui lui donne encore plus de force.
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Le livre m'a interpellé par sa couverture, je n'avais pas réalisé qu'il venait tout juste d'être adapté par Netflix . Je vous précise donc déjà que je n'ai pas vu ce film mais probablement que je le ferais. le roman aborde le sujet difficile de la Grande Guerre et de ses effets physiques et psychiques sur les soldats. le style de Remarque est simple sans décoration artistique rendant le texte réaliste puisque nous sommes dans un point de vue intérieur d'un soldat, Paul.

Ce roman est un excellent témoignage de la Grande Guerre. le passage me marquant énormément, concerne celui où après un affrontement, les soldats se mourant expirent leurs dernières plaintes qui parcourent la terre boueuse et dévastée par le conflit, et que ces dites plaintes atteignent et hantent les vivants (même si le terme vivant est un euphémisme dans ce cas). L'aspect du roman que j'ai le plus aimé concerne la psychologie des soldats. Je n'imagine pas et ne désire pas savoir le poids qu'à dû être cette guerre pour ceux ayant survécu. Il y a de quoi se flinguer.

Ce qui m'a surprise est le fait que ces jeunes, ayant mon âge, sont d'une grande maturité. Je comprends la phrase que « l'armée ou la guerre crée des hommes ». Lorsque l'on vit une telle boucherie, il est logique que toute sensibilité diminue et que l'on se comporte en homme mature si l'on tient à survivre. (Même si certains espèrent que la mort les accueille dans ses bras).

En conclusion, je salue toute cette génération qui pour un monde meilleur y a sacrifié sa vie et ses rêves.
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Témoignage poignant d'un jeune soldat allemand lors de la première guerre mondiale.
Tour de force du narrateur : parler de la vie de ce soldat, sans dévoiler de suite sa nationalité. Ceci pour pénétrer finalement encore plus dans sa vie en temps de guerre, raconter ses blessures, ses réflexions, ses atermoiements, comprendre la férocité, l'animalité des combats et le désarroi pour tout survivant.
Un ouvrage choc, pénétrant et humanisant, édité au sortir de la guerre en 1928.
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Si, selon l'idée fort pertinente de Max Weber on peut considérer que « l'homme est un animal suspendu dans les toiles de signification qu'il a lui-même tissées », alors la guerre n'a rien d'humain. Pour celui qui la fait, qui la subit, comme Remarque nous le donne à lire dans son chef-d'oeuvre, aucune espèce de signification ne peut s'imposer à l'horreur et à l'absurde du quotidien. Et lorsque ces significations, sur le sens de la vie, la raison du monde, les valeurs justes et la morale bonne, les espoirs légitimes et les pièges à éviter ont dû se tisser nulle part ailleurs qu'au combat, dans le maelstrom de boue des tranchées qui vous emportent tout au fond de la nuit – parce que vous êtes de la génération qui n'a pas eu le temps de vivre avant ni de celle qui pourra espérer vivre après, alors, dit Remarque : « nous sommes inutiles à nous-mêmes ; quelques-uns s'adapteront ; d'autres se résigneront, et beaucoup seront absolument désemparés ; les années s'écouleront et, finalement, nous succomberons ».

On peut avoir beau jeu, avec certains philosophes de penser que la guerre est la « continuation de la politique par d'autres moyens » (Clausewitz), qu'elle est « une relation non pas entre l'homme et l'homme mais entre l'État et l'État » (Rousseau), voire de prétendre que « la guerre est le père de toutes les choses » (Héraclite), qu'elle « est juste si elle est nécessaire » (Machiavel) c'est-à-dire « si sa cause et juste ou qu'elle poursuit le bien commun » (St Thomas d'Aquin) et, encore qu'elle « préserve la santé morale des peuples » (Hegel), ce sont là des déclarations qui sont pertinentes pour un collectif très difficilement palpable : qu'est-ce que ce commun, cette cité, ce politique qui décime ses troupes et condamne ses survivants, et parmi eux, toute une classe d'âge qui devrait rimer avec avenir, à ne plus avoir d'horizon possible ? Si la guerre, sur le papier des déclarations et sur les cartes d'états major, manque singulièrement de consistance, de chair, d'émotions, c'est qu'elle se mène, se "vit", sur le territoire ! Et loin d'une épopée héroïque, elle confronte les corps, les torture, les affame, les brule et les glace, les trempe et les déshydrate. Elle les mélange dans le sang, l'urine, la boue, les débris, les restes : animaux, amis et étrangers. Elle les oppose à des ennemis sans noms, sans visage d'ennemis, partageant les mêmes traits, les mêmes yeux agars de chaque côté du fusil. Elle confronte les corps à toutes les guerres qui forment le grand conflit : contre les rats, contre les maladies, contre l'arrière qui n'est plus du même monde. Elle rend inapte à l'amour, au travail, à la création artistique, à l'espoir même. Elle chamboule jusqu'aux esprits, privant de la morale, anéantissant toute raison, détruisant la foi et les valeurs dont on croyait se faire une boussole. Si elle peut faire naître quelques liens de camaraderie, ils sont autant d'illusion que la mort, toujours à l'affut, cruelle, brutale, omniprésente, viendra arracher tôt ou tard.

La guerre est pourtant tout ce qu'il y a de plus humain : qui d'autres que les hommes se mène des guerres aussi totales ? Aussi folles ? Aussi impitoyables ? Des guerres au risque de l'extermination ! Depuis les temps contemporains surtout, depuis la révolution industrielle en somme, les guerres semblent devenir de plus en plus grandioses dans leur démesure. Et la première guerre mondiale est sans doute le paroxysme de ces guerres totales, elle qui n'eut de raison que celle des puissants qui ne veulent même plus se partager la terre. Elle qui n'eut d'horizon que la dévastation par le fer, le feu, le gaz. Elle qui n'eut pas d'autres héros que des survivants, amputant l'humanité, la dévisageant à tout jamais. Elle n'eut de grandeur que celui des orages d'acier (Jünger).

Si la littérature peut servir à en mesurer l'horreur, pour les générations qui, comme la nôtre, ont été épargnées, Remarque fait sans aucun doute possible partie de ses plus grands guides.
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Tout a été dit, adapté, cinematographié, sur ce roman que j'attendais ( pourquoi?) de lire depuis des années. Important de conserver dans nos mémoires ce que fut cette guerre, loin des chauvinismes et des nationalismes de tous bords. Ce que fut cette guerre et ce qu'est la guerre.
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De jeunes ado (16/17 ans) sont envoyés dans les tranchées, ils sont Allemands et ils ont les mêmes peurs, subissent la faim, le froid comme ceux qui sont face à eux, les Français, les Anglais, ils sont blessés, gazés, tués .....ils ont 16/17 ans.....comme je l'ai écrit après lu "les croix de bois" de Roland Dorgeles : "ce sont des livres d'hommage, des livres écrits avec les tripes pour que l'on se souvienne des ces hommes, de ces fréres envoyés à la boucherie sans respect ni remord, enfermés dans des camps, menés à la mort".
C'est un livre à manipuler, modifier, triturer, ...mettre à jour...à partager car malheureusement, la bétise humaine, la mort, les massacres n'ont jamais cessé.
"Plus jamais cela" qu'ils disaient.............
Erich Maria Remarque a été déchu de sa nationalité en 1939, ce livre avait été brulé en place publique en 1933, sa soeur fut décapitée par les Nazi en 1943. A l'ouest rien de nouveau a été brûlé en place publique.
A la base de la pyramide, il n'y a pas les bons d'un côté et les mauvais de l'autre....il y a des enfants qui souffrent.
A lire absolument.
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Pour être tout à fait honnête, je n'avais jamais entendu parler de ce livre avant de le découvrir dans la liste du Baby-challenge Historique de Livraddict. Pourtant, j'ai lu dans plusieurs chroniques qu'il était un grand classique des livres étudiés en cours et était sans doute le premier témoignage de la première guerre mondiale. Il montre la guerre telle qu'elle est vraiment, sale et incompréhensible, à un tel point qu'Hitler avait fait censurer ce livre qu'il trouvait trop "pacifiste". Ça donne envie d'ouvrir ce petit roman pour savoir ce qu'il en retourne réellement, vous ne trouvez pas ?
Du coup, avec son titre à rallonge et sans verbe, il me permet de participer au Challenge Lire sous la contrainte de Phildes et au Challenge Jacques à dit de metaphorebookaddict.

Il est difficile de parler de ce livre au vu de son sujet. On pourra toujours tenter d'imaginer toutes les horreurs de la guerre, tant qu'on ne les aura pas vécu, on ne les comprendra pas. Et puis, dans A l'ouest, rien de nouveau, l'on se rend également rapidement compte qu'il y a la guerre de la vie de tous les jours et celle du front, et que ces deux-là n'ont rien a voir l'une avec l'autre. C'est d'ailleurs très douloureux de voir Paul - le narrateur - être totalement en déphasage avec sa famille lors de ses permissions.

Pendant tout ce roman, je me suis sentie totalement inutile, parce qu'on peut avoir toutes la bonne volonté du monde, on ne peut rien changer à ce genre d'évènement, ni même a ses conditions. Les rats, les poux, les "meilleurs" repas qui annoncent les grosses offensives, les cercueils préparés à l'avance... La mort est partout dans les tranchés.
Je crois que ce sentiment à été également renforcé par l'impression que Paul et ses amis ne voyaient pas vraiment les français comme des ennemis, mais comme des personnes a part entière qui étaient dans "la même m**de qu'eux". Bien sur, ils se battent les uns contre les autres, mais il y a une sorte de respect silencieux et cette compréhension des deux côtés du front pendant tout ce roman.

L'écriture d'Erich Maria Remarque est étonnamment douce pour une telle histoire. On sent la proximité de la guerre dans son texte : il y a énormément de respect dans les morts et leur combat, et les descriptions des corps sont loin d'être morbides. Il a su mettre le doigt où ça fait mal en faisant poser à Paul les bonnes questions. La guerre a beau être loin maintenant, ce livre ne perd pas pour autant ses réflexions et son émotion.
A l'ouest, rien de nouveau est un roman à découvrir.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Une description réussie de la première guerre mondiale. Un jeune volontaire allemand découvre dans les tranchées : la camaraderie, la peur, la souffrance et les atrocités de la guerre. Il s'agit d'un ouvrage pacifiste et antimilitariste qui dénonce l'absurdité de ce conflit et le sacrifice d'une génération. Il contribue, dans un devoir de mémoire, à ne jamais oublier les abominations de la Grande Guerre.
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Qu'est-ce que je pourrais écrire sur ce livre, si ce n'est qu'il est l'exact pendant de sa version française, à savoir Les croix de bois de Roland Dorgelès ?

Et que ce soit d'un côté ou de l'autre, c'est la même monstruosité et la pareille absurdité de la guerre. Quel que soit l'uniforme, l'espoir, l'attente, la camaraderie, la peur de la mort et de son destin sont strictement identiques.

L'humanité et le ressenti de ces hommes voués à la boucherie sont les mêmes, quelle que soit la patrie. Hommage et respect.
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Beaucoup moins "guerrier" qu'Orages d'acier de Junger, c'est le roman sur la guerre 14 écrit côté allemand qu'il faut avoir lu. À rapprocher des héros du Feu de Barbusse ou des Croix de bois de Dorgelès, inoubliables sont Paul Baumer et ses camarades d'escouade partis s'engager sous l'influence de leur professeur va-t-en-guerre et confrontés à une expérience apocalyptique qui les dépasse complètement. Il suffit de savoir que le roman fut victime d'un autodafé dans les années 30 et que Remarque fut classé "artiste dégénéré" par les nazis et obligé de s'exiler au même titre que le peintre Otto Dix, pour comprendre la valeur essentielle de cette oeuvre.
À signaler aussi une excellente adaptation télévisée de ce livre avec notamment Ernest Borgnine.
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