AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Death or glory tome 2 sur 2

Bengal (Autre)
EAN : 9791026818120
168 pages
Urban Comics Editions (11/06/2021)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Pourchassée par son ex Toby et ses sbires, mais désormais accompagnée par Cindy et ses amis alertés par le testament sur cassette qu’elle leur avait laissée, Glory continue sa course effrénée vers la frontière mexicaine. Sous un soleil de plomb, le temps, le carburant et l'espoir s'épuisent pour réussir à ramener la greffe de foie à temps et ainsi sauver la vie de son père.
Que lire après Death or Glory, tome 2Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Death or glory, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir u avant car les 2 tomes forment une histoire complète indépendante de toute autre. Celui-ci comprend les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2019/2020, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Bengal qui a également réalisé la mise en couleurs. Seul le lettrage a été confié à une autre personne : Rus Wooton. Bengal a également réalisé les couvertures principales, et le recueil comprend les couvertures variantes réalisées par Eric Canete, Lewis Larosa, Mahmud Asrar, Sean Gordon Murphy, Dave Johnson, Tula Lotay.

Il y a environ 600.000 citoyens qui vivent marginalement aux États-Unis. Quand on y réfléchit, c'est peut-être une décision logique au regard du déclin, de la polarisation, de la haine, de la cruauté, de l'effondrement environnemental, des pandémies, de la folie, etc. de son côté, Toby s'extirpe de la carcasse de sa voiture qui a fait un tonneau en plein désert. Il se retrouve littéralement à ramper au pied de Mister Rime qui n'est pas du tout satisfait de ses services. La voiture explose projetant Toby sur Mister Rimes, ses deux mains ensanglantées en avant. L'autre l'envoie valdinguer d'un coup de pied vif et puissant, ayant horreur d'être touché, par phobie des germes. Rime jette son manteau à terre parce qu'il est souillé par des taches de sang, pendant qu'un gros costaud avec un masque de catcheur mexicain s'approche de Toby et commence à le frapper alors qu'il est toujours à terre. Toby essaye de se défendre en incriminant le shérif mais en gesticulant il projette quelques gouttes de sang vers Rime, cette fois sur le pansement qu'il a au niveau de l'oeil. Ce dernier reçoit un coup de fil de leur commanditaire M. Smoke qui veut savoir où en est l'opération pour récupérer sa cargaison : des immigrés clandestins capturés, qui doivent être emmenés dans une clinique qui leur prélèvera des organes pour les revendre au marché noir. Rime se lance dans une série d'explications compliquées en essayant de ne pas perdre la face.

Le commanditaire manie les menaces avec dextérité tout en écoutant Rime. Il lui ordonne de punir les deux policiers Virgil et Darren, de récupérer Glory Owen, et surtout de lui ramener Pablo intact car l'organe à prélever sur cet homme lui est destiné. Rime finit par raccrocher, fait amener le shérif et son adjoint devant lui, le lutteur les forçant à l'agenouiller avec les mains derrière la tête. Rime s'approche de Darren et lui balance une giclée d'azote liquide sur la tête, ce qui provoque sa mort immédiatement. Puis il s'approche du shérif Virgil pour lui faire subir le même sort. Mais ce dernier parvient à convaincre Rime qu'il saura faire parler Glory pour qu'elle révèle où se trouve la cargaison, car il est expert en torture et en sadisme. Il a d'ailleurs en ce moment même un piment dans son rectum. Glory Owen est en train de conduire sa voiture en tête d'un convoi de camion, se dirigeant vers la frontière avec le Mexique. Dans son véhicule, se trouvent également Pablo et sa fille Isabelle, Red (le père de Glory, qui est inconscient) et Winston. Ils parviennent au diner Rooster, mais celui-ci est la proie des flammes et ils n'ont d'autres choix que de continuer d'aller de l'avant pour requérir l'aide d'un trafiquant appelé Coyote.

Il était hors de question de laisser Glory Owen dans une situation aussi désespérée et de ne pas savoir ce qui allait lui arriver et si elle allait réussir à sauver son père. le scénariste tient bien sûr toutes ses promesses : le lecteur découvre ce qui arrive à Red Owen, comment Glory arrive à s'en sortir (ou pas), qui vit et qui meurt, si les méchants trafiquants d'organes sont punis ou non, quel organe doit être prélevé sur Pablo, à quel point le shérif Virgil est capable de supporter le piment Jalapeño dans son rectum (si, c'est important), et qui est le meilleur conducteur. Ouf, il ressort de sa lecture, avec la réponse à toutes ces questions. Deuxième attente : une course-poursuite en voitures, digne de ce nom. Il est servi au-delà de toutes ses espérances. Bengal est l'artiste de la situation, voire il est plus que probable que lui et le scénariste ont travaillé main dans la main pour construire un récit sur mesure jouant sur les points forts du premier. Et ça se voit. Les épisodes 8 à 10 et une bonne moitié du 11 vont à un rythme d'enfer pour une course-poursuite d'anthologie. Bengal épate par sa capacité à transcrire le mouvement, à faire comprendre le déplacement réciproque de chaque véhicule les uns par rapport aux autres, à donner la sensation de vélocité, quand bien même c'est le lecteur qui maîtrise sa vitesse de lecture, le rythme auquel il tourne les pages. C'est du grand art : le lecteur ne peut pas se retenir de chercher un accoudoir ou une table à laquelle s'accrocher alors que Glory appuie à fond sur l'accélérateur, ou qu'un poursuivant tente une manoeuvre habile, et encore c'est sans parler de la tronçonneuse, du bahut monumental ou du lasso…

Le lecteur s'enfonce donc profondément dans son fauteuil pour ne pas valdinguer à l'occasion d'un virage serré, ou d'un freinage brusque, sans parler des courants d'air occasionnés par la perte du toit du bolide. Les auteurs ont situé cette course infernale dans un désert, diminuant d'autant le nombre d'éléments de décor à représenter par le dessinateur, mais (plus sérieusement) apportant un degré de plausibilité aux chassés croisés à grande vitesse. D'ailleurs, le lecteur n'éprouve jamais la sensation de cases vides, parce que Bengal construit un savant découpage afin d'impulser de l'élan à l'action, et que qu'il habille chaque case avec des camaïeux orangés pour rendre compte de la poussière de roche soulevée par le passage et les manoeuvres des véhicules fonçant à toute berzingue. le lecteur est donc comblé dans ses deux attentes de base : la suite et fin de l'histoire, et des course-poursuites spectaculaires. Il obtient même bien plus que cela. Il ne s'y attend pas forcément, mais les deux auteurs ne sont pas des tendres, et il y a parfois un peu de sang sur le pare-brise. Ça fait mal la première fois de voir un individu choir d'un véhicule, pile-poil dans la trajectoire d'un autre qui le percute à fond de plein fouet. On pourrait dire que ça réveille, mais en fait le lecteur était déjà bien tendu. Ensuite, Rime continue de jouer avec l'azote liquide, pour refroidir ses ennemis, le lutteur Lucha Libre cogne vraiment fort et il y en a qui manient avec rage l'arme à feu ou le bistouri.

Le récit reste donc le genre Grindhouse, avec le degré de violence attendu, les comportements parfois bizarres et même déviants (un peu plus de jalapeño ?) et des criminels endurcis pour qui les affaires passent avant les sentiments et les vies humaines. Mais ce n'est pas tout. Bengal amalgame toujours aussi bien les conventions visuelles des comics avec quelque conventions visuelles des mangas pour un mariage heureux et efficace, semblant naturel plutôt que forcé et opportuniste. Les visages sont donc très expressifs, avec une dose de second degré assumée qui va bien avec la narration à 100 à l'heure. Les auteurs glissent quelques gags visuels qui cueillent le lecteur par leur caractère outrageux : le monsieur habillé d'un préservatif géant, le sourire sadique du chirurgien qui s'apprête à prélever des organes à la scie sauteuse, le gros plan sur le couteau planté dans l'oeil d'un agresseur, etc. Mais ce n'est pas tout, car le récit est loin de se limiter à bourriner avec sophistication. Tout du long, Glory Owen continue de réfléchir à ce qui lui arrive, à réussir à prendre un peu de recul, et les constats ne sont pas réjouissants.

Pour commencer, elle n'a d'autre choix que de s'allier avec un autre gang (pas celui qui fait du trafic d'organes) pour pouvoir avoir une chance d'atteindre la frontière, le même gang que celui avec lequel son père avait précédemment refusé de collaborer. Elle se rappelle aussi un père mangeant avec sa femme et ses enfants, sans arrêter de répondre au téléphone pour affaire, l'incarnation parfaite de l'individu contraint par le système à faire toujours mieux que les autres pour continuer à gravir les échelons, mais sans jamais pouvoir apprécier ce dont il dispose. Elle repense à son père lui rappelant l'importance de savoir se remettre en question chaque jour, et la difficulté d'avoir l'humilité nécessaire pour y parvenir. Remender n'a pas non plus oublié le point de départ de son récit : des individus vivant en marge de la société normale, refusant le système, luttant contre les valeurs omniprésentes du capitalisme, rebelles en voie de disparition en butte à un modèle totalitaire de consumérisme et de travail obligatoire. le constat le plus dur réside dans le coût d'une vie humaine, ou plus concrètement dans le coût des frais d'une assurance maladie, sans parler des frais d'opération pour une greffe d'organe. Les convictions et le mode de vie de Glory, de son père, de sa communauté sont mis au pied du mur : en étant à l'écart de la société, ils ne peuvent pas prétendre à une couverture santé. Remender se montre d'autant plus cruel qu'il ne s'agit pas d'une critique déguisée du système d'assurance maladie américain et de ses défauts bien réels, mais simplement d'une conséquence d'un mode de vie marginal.

Cette deuxième partie de l'histoire est encore plus haletante que la première, prenant aux tripes dès la première page où Toby s'extrait de la carcasse de sa voiture, jusqu'à la dernière où… Bengal est dans une forme éblouissante dans sa narration visuelle pour donner une sensation de vitesse dans ce qui ne sont que des traits de crayons sur des pages que le lecteur tourne à son rythme. Rick Remender a conçu un récit jouant sur les forces de l'artiste, sans rien sacrifier de la personnalité des principaux protagonistes, avec un regard pénétrant sur le besoin d'appartenir à une société.
Commenter  J’apprécie          60
Tome 2 (et fin) de cette quête carrément Fast And Furious.
Glory doit consécutivement tenter de survivre à la chasse à l'homme organisée par les trafiquants d'organes - son ex- est son pire ennemi - et rallier dare-dare le Mexique afin de permettre que son père y soit pris en charge pour une greffe de foie.
Ça roule vite, les coups passent près, et il fait de plus en plus chaud.
Un genre de Transporteur qui aurait bouffé du Mad Max.
Bientôt sur vos écrans ?
Commenter  J’apprécie          110
Blindé au speed.
Toby, ex de Glory Owen, mouille dans tous les business lucratifs mais il est dans de sales draps quand il se heurte, bien malgré lui, au trafic d'organes humains qu'il n'a pas vu venir. Glory a chamboulé la donne en contrariant les intérêts juteux d'un caïd mexicain et les vues de grandeur virile de Frankenstein l'eunuque. Leurs hommes de main ne font pas dans la dentelle avec le trio d'albinos armé d'un pistolet à l'azote liquide qui ne brûle pas que les verrues mais calcine en gelant toute partie du corps rendue morte et cassante. Autant fuir à toutes jambes, démarrer en trombe et fendre le désert, halluciné de trouille. Glory peut encore espérer l'aide d'amis routiers mais les forces en présence restent cruellement déséquilibrées. Toutefois, il faut toujours se méfier de l'énergie du désespoir.
Rick Remender ne s'embarrasse pas de la vraisemblance et use à l'envi de situations paroxysmiques. Les références cinématographiques s'imposent immédiatement et l'accumulation des poncifs n'annihile pas pour autant un forme d'originalité dans la course délirante et le franchissement salutaire d'une frontière mexicaine sans cesse dérobée. Malgré la démence et l'hystérie qui secouent nombre de personnages, des piques d'humour parsème la course frénétique de Glory dans un monde barbare et apocalyptique. Quant à Bengal, il réussit une synthèse entre le manga et la bande dessinée. Découpage des scènes, cadrages, expressions faciales rappellent les codes du manga mais le dessinateur, imprégné par la lecture de la bédé franco-belge, sait aussi soigner son style graphique et caractériser ses personnages, adjoignant à la vivacité du trait une forme d'élégance.
Commenter  J’apprécie          40
Rick Remender est un auteur que j'apprécie particulièrement, c'est donc avec plaisir que je me lance dans une de ses oeuvres, où pour le plaisir de nos yeux il est accompagné du dessinateur français Bengal.

Death or Glory, qu'est ce que c'est ?
Nous allons suivre l'histoire de Glory, une jeune femme vivant avec Red, son beau père, et un groupe de routier.
Groupe refusant les règles et vivant en dehors de la société.
Mais quand un jour, Red tombe malade et que sa seule solution est la très onéreuse transplantation d'un foie, comment s'en sortir ?
Pas le choix, voler l'argent de ce qui semble être un trafic de drogue.
Mais cela est-il vraiment aussi simple ?

Série complète en 2 tomes,
Le tome 1 rempli parfaitement son rôle, il nous présente les personnages, héros et antagonistes, l'intrigue et arrive à nous surprendre avec des choses qu'on ne s'attendait pas à voir.
Pour le tome 2, c'est beaucoup plus compliqué... on se retrouve sur une course poursuite simplète, on a juste l'impression de lire une adaptation d'un fast & furious. Dans le scénario plus rien ne nous surprend, pire tout est téléphoné, les personnages ont perdus leur charisme, et on fini par se dire tout ça pour ça ?!
Commenter  J’apprécie          10
Malgré la sagesse de reconnaître la simplicité du projet sur un format adapté de deux volumes, Rick Remender oublie un peu ses bases en troquant sur Death or Glory son talent narratif pour un vernis explosif irréel. Si le fonds familial est par moment touchant et le nihilisme de l'auteur surprenant, la linéarité de l'intrigue de ce second tome déséquilibre un tout où le plaisir est certain mais très vite oublié. A prendre pour ce qu'il est donc, un énorme blockbuster routier décérébré entre Tarantino et Fast and Furious, Looney Toones et Mad Max Fury road... [...]

Lire l'article sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/07/13/death-or-glory-2/
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (1)
Sceneario
02 juillet 2021
Death or Glory est une bande dessinée, en deux tomes, qui mérite d'être lue et relue. C'est une bonne série B étonnante, incroyable, violente qui ne vous laissera pas indifférents.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le monde est peuplé d'ordures. On essaie d'ignorer ce fait.
On essaie de se raconter que les fous, les méchants... les assassins... sont statistiquement insignifiants. On a plus de chance d'être frappé par la foudre que d'en rencontrer un sauf que moi, j'en ai excité tout un nid.
Ce qui me laisse le pire sentiment possible.
Un mal prégnant qui me donne envie de m'allonger... d'accepter que j'ai été frappée par cette foudre noire... et de les laisser m'avoir.
(p. 103)
Commenter  J’apprécie          10
Je ne suis pas là. Je suis dans ma tête, à résoudre un autre problème.
Dans le futur, à essayer de comprendre comment j'en suis arrivée là.
Je suis dans le passé, à me demander ce que j'aurais pu faire autrement. Mais je ne suis pas ici. Pas là.
Parce que si j'étais là, je ne saurais pas quoi faire...
... à part assumer mes responsabilités.
(p. 25)
Commenter  J’apprécie          10
J'ai été élevée par des personnes qui sacrifieraient tout pour leurs proches. Et j'ai vécu toute ma vie en sachant ça.
Je ne le prends pas pour acquis, pas une seule seconde.
Que fais-tu quand ceux qui font tout pour toi le paient aussi cher ? Comment te raconter que ça a encore de la noblesse...
(p. 96)
Commenter  J’apprécie          10
La plupart des gens renoncent à l'idée d'avoir quelqu'un sur qui compter. Ils amassent des objets pour remplir le vide.
Je n'ai jamais eu d'argent... Je n'ai jamais possédé grand-chose, d'ailleurs...
Mais ce que j'ai toujours eu... c'est une vraie famille sur laquelle compter.
(p. 94-95)
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Rick Remender (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rick Remender
the sacrificers trailer image comics
autres livres classés : opération chirurgicaleVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus



Quiz Voir plus

Comics : Les héros de Marvel

Elle peut se dématérialiser, et ainsi traverser les objets solides, les murs, les plafonds ... Il s'agit bien sûr de ...

Kate Winslet
Kitty Pryde
Hello Kitty
Katy Perry

10 questions
242 lecteurs ont répondu
Thèmes : comics , super-hérosCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..