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Seven to Eternity tome 4 sur 4

Opena Jerome (Autre)
EAN : 9791026818908
128 pages
Urban Comics Editions (29/04/2022)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Véritable salut ou énième manipulation, les sources légendaires de Zhal promises par le Roi Fange à Adam Osidis ont soudainement rebattu les cartes d'un jeu qui semblait pourtant gagné pour le peuple Mosak et le royaume de Zhal. Aussi, Adam fait désormais cavalier seul au côté du Maître des Murmures, chargé du lourd fardeau d'avoir préféré la vie de son pire ennemi à celles de nombreux innocents. L'honneur de la famille Osidis est mis à rude épreuve et l'heure d'aff... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les moyens transforment l'individu.
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Ce tome fait suite à Seven to Eternity, tome 3 : Tomber de haut (épisodes 10 à 13) qu'il faut avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire complète, il faut avoir commencé par le premier tome. Celui-ci regroupe les épisodes 14 à 17, initialement parus en 2020/2021, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Jerome Opeña, et mis en couleurs par Matt Hollingsworth.

Dans son journal, Adam Osidis indique qu'il ne souvient pratiquement pas de cette partie du voyage, car il était sous le coup d'une fièvre intermittente. Il oscille entre conscience et inconscience couché sur un pavois de fortune, tiré par Garils Sulm, le dieu des murmures. Il se demande pour quelle raison le roi Fange ne demande pas l'aide de son fils Pipper, il l'apprendra un peu plus tard. Garils s'arrête au bord d'une rivière et ordonne à Adam de se réveiller car il a besoin de ses yeux. Adam boit un peu et finit par déclarer qu'il libère son compagnon de sa promesse. Celui-ci s'est assis et lui demande s'il connait l'origine de la source de Zhal. Il lui raconte alors l'histoire de Lady Behemoth, une Mozak avant même que ce titre n'existe. Elle buvait la vie de ceux qui en regorgeaient pour la donner à ceux qui n'en avaient que trop peu. Avec le temps, lassée par cette symétrie, elle a fini par se demander pour quelle raison elle devrait donner de la lumière aux faibles et elle décida de tout garder pour elle et de traverser chaque royaume pour absorber la vie des habitants. Elle régna ainsi sur un royaume dont les couleurs avaient disparu, les générations passant, les habitants finirent par accepter cette situation comme la normalité. Ils avaient troqué leurs richesses pour l'illusion de la sécurité. La persécution avait poussé les habitants à se conformer. Finalement, une bande de Mosaks s'insurgèrent et emmenèrent Lady Behemoth dans une caverne où ils la saignèrent, sa lumière créant les sources de Zhal.

Pour trouver les sources, il faut sacrifier une partie de soi : Garils jette son oeil gauche dans l'eau et un attelage magique de trois wagons tirés par un puissant boeuf vert sort de l'eau. Adam et Garils montent dans la dernière voiture et l'attelage les emmène jusqu'à leur destination. Il semble à Adam qu'ils arrivent dans un endroit paradisiaque. Garils le détrompe : peu de personnes peuvent accéder aux sources, et la ville a été conçue pour apaiser l'esprit de ceux qui ne s'y baigneront jamais. Sur la grand place, un aboyeur enjoint les habitants à se présenter à la porte des sources. Les deux compagnons de route lui emboitent le pas et il les présente au gardien de la porte Gatsser. Ce dernier explique à Adam que pour entrer il suffit de répondre la vérité à une question. Il ouvre alors sa boîte crânienne dont sort un monstre. Il demande à Adam de lui tendre la main qu'il prend dans la sienne. Il pose sa question : pourquoi Adam veut-il la vie éternelle ? Il répond : pour protéger sa famille. La porte s'ouvre, le monstre rentre dans le crâne de Gatsser, mais ce dernier tend un doigt accusateur vers Adam l'accusant d'avoir menti.

Un an s'est écoulé depuis le tome précédent, et le lecteur commençait à craindre qu'il ne connaîtrait jamais la fin de l'histoire. Il se rend compte qu'il replonge dedans sans aucune difficulté. La quête d'Adam Osidis n'a pas changé : protéger sa famille et libérer les âmes emprisonnées dans le corps de Garils Sulm. le lecteur a le plaisir de découvrir que le scénariste mène à bien son intrigue, à la fois pour les deux objectifs de la quête, à la fois pour l'opposition entre Adam et Garils. Il revoit les principaux personnages comme Nival et Zand et Katie. le scénariste prend même le soin d'expliciter la signification du titre de la série : sept pour l'éternité. le rôle du bibliothécaire est explicité. La succession au pouvoir arrive à son terme. de la même manière, Jerome Opeña est de retour pour terminer d'illustrer le récit, et il est en pleine forme tout du long, comme pour les épisodes du tome précédent. le coloriste est dans une forme éblouissante pour compléter les dessins. Ces caractéristiques annoncent un plaisir de lecture garanti.

Depuis le début, il s'agit d'une série de Fantasy : des individus évoluant dans un monde fantastique avec un niveau technologique moyenâgeux et des forces magiques. En bande dessinée, ce genre de récit exige un artiste fortement investi pour dépasser les clichés visuels, ou les éléments visuels prêts à l'emploi, tellement utilisés qu'ils en sont devenus génériques. Dès la première page, le lecteur est transporté ailleurs : une vaste plaine, des cieux prenant des teintes extraordinaires, une chaîne de montagne au loin où se repose un géant, de minuscules êtres papillons au bord de l'eau. Dessinateur et coloriste se complètent à merveille comme si les images avaient été réalisées par une seule et même personne. Opeña ne ménage pas sa peine pour en mettre plein la vue du lecteur, à la fois par des prises de vue spectaculaires, mais aussi par le niveau de détails. le lecteur a le souffle coupé par la vision en double page de l'arrivée à la cité des sources, et il fait le touriste de base alors que les 2 personnages déambulent dans les rues si exotiques. En début d'épisode 16, Adam se tient une deuxième fois devant les sources avec une image en double page magnifique avec le gigantisme des géants pétrifiés et l'écoulement de l'eau. Ce parti pris descriptif focalise parfois son investissement uniquement sur les personnages, en particulier lors des scènes de combats physiques. L'artiste fait alors en sorte que l'affrontement se déroule dans une zone très dégagée et il laisse le soin au coloriste d'habiller les fonds de case avec des camaïeux, ce que Hollingsworth sait très bien faire. Dans ces passages, le lecteur peut suivre les mouvements des personnages, car le dessinateur ne se contente pas d'une suite de cases avec les personnages en train de poser, ou de valdinguer sous la force des coups ou des explosions. le spectacle reste puissant avec les vrilles de Pipper se déchaînant en ondulant, la force physique de Garils, l'incroyable présence du bibliothécaire.

Rien pour sa dimension visuelle, cette série da Fantasy se tient dans le haut du panier, même si Jerome Opeña a été absent le temps de deux épisodes (7 & 8) dessinés par James Harren. le scénariste avait commencé son histoire sur des prémices classiques : un homme dont le père est tué sous yeux par un vilain sorcier au service d'un méchant roi, et qui doit se rendre à sa convocation pour comparaître devant le méchant sorcier. Un partage net entre le bien et le mal. Un homme qui part affronter le méchant sorcier pour que sa femme et ses enfants puissent avoir un avenir, qu'ils ne soient pas massacrés par l'armée du méchant sorcier, et que peut-être il puisse les en délivrer. Plusieurs individus qui s'unissent pour se battre contre le méchant sorcier, une sorte de communauté unie contre un ennemi. Mais le méchant tyran est vaincu dès le premier tome, et le héros va de compromission en compromission, transgressant une à une ses valeurs. Pour autant il ne perd pas de vue son objectif : protéger sa famille. Au début de ce dernier tome, il s'en est complètement remis au tyran déchu : littéralement, il a remis sa vie entre ses mains pour qu'il le sauve, tout en ayant toujours la ferme intention de sauver les âmes de ceux qu'il a tués. À l'évidence, pour Adam Osidis, la fin justifie les moyens.

Comme dans les tomes précédents, le flux de pensée d'Adam est présent dans des cartouches de texte concis, parfois en lien direct avec ce que montrent les images, parfois comme un commentaire, des considérations avec prise de recul. Néanmoins, la première prise de recul s'effectue avec l'histoire que Garils raconte : la genèse des sources de Zhal, l'histoire de Lady Behemoth. Cette femme est dotée d'un pouvoir qui lui permet de redistribuer les richesses (les réserves d'énergie vitale) et qui finit par les accaparer pour son propre profit parce que le désintéressement et l'altruisme ne durent qu'un temps. le scénariste résume en deux pages le mécanisme de la prise de pouvoir, l'installation d'une dictature et la résignation du peuple qui se transforme en acceptation passive pour profiter de la sécurité qui en découle. Puis le lecteur retrouve ces remarques formulées par Adam. Cela commence sur les compromis à faire pour vivre en société, thème qui résonne fortement puisque Zebadiah, son propre père, avait préféré vive à l'écart plutôt que de consentir à ce type de compromis. Adam fait le constat que lorsqu'on vit sans communauté, on finit par ne plus s'intéresser aux autres. Puis il se rend compte qu'il éprouve de la gratitude pour Garils Sulm parce que ce dernier assure sa sécurité, alors qu'il s'agit de l'individu qui a exécuté son père. Il est ensuite soumis à la question de vérité : pourquoi désire-t-il la vie éternelle ? le gardien lui dit que sa réponse est mensongère : ce n'est pas pour protéger sa famille. À nouveau, Adam va devoir se forcer à chercher sa vérité et à la regarder en face. Comme Remender est plutôt cruel, ou en tout cas sans pitié, Adam va ensuite se retrouver face à sa femme, sa fille et ses amis qui vont découvrir ce qu'il est devenu, sans rien connaître des épreuves qui l'ont amené à en venir là. Qu'est-il devenu ? Facile de juger une personne que l'on estime connaître.

Ça valait le coup d'attendre pour découvrir le dénouement de cette série exceptionnelle. Rick Remender prouve qu'il est un scénariste profond, capable d'insuffler de la vie dans n'importe quel récit de genre, même ceux qui semblent très limités par leurs conventions. Il retourne le schéma du voyage du héros, avec une lucidité terrifiante, le lecteur éprouvant une forte empathie pour lui du début à la fin, malgré ses valeurs reniées les uns après les autres. Il sent bien que c'est un voyage qu'a accompli l'auteur, même s'il n'a pas fini comme son personnage. Cette histoire poignante bénéficie d'une narration visuelle riche et spectaculaire, avec un artiste impliqué et inventif, associé à un coloriste très complémentaire, méritant lui aussi le titre d'artiste.
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Il ne va toujours pas terrible, le héros qui ne sourit jamais Adam Osidis. En voyage vers les sources de Zhal avec son nouveau copain le roi Fange, il espère y trouver sa rédemption.

Dans le dernier tome de ce comics complexe, voire obscur tant le discours quasi philosophique semble parfois détaché de l'action montrée, les anti-héros finissent par arriver à l'aboutissement de leur quête (on est bien dans un récit fantasy). Et j'avoue ne pas avoir été déçu. On prend même dans les dents un bon deus ex-machina genre "quelques années plus tard". Et on apprend si, finalement, le ténébreux Adam parvient à surmonter la malédiction de son sang et de sa lignée, abonnée à la traitrise.

La lenteur du récit (on se promène) succède aux batailles rythmées et le dessin aux couleurs pop, force principale de Seven To Eternity, continuent de ravir. Notamment dans les décors incroyablement détaillés. Comme la fantasy adulte est plutôt rare dans le comics, j'en ai bien profité. Et sans doute je relirai la saga dans quelques années.
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J'avais lu le premier tome lors de sa sortie, plutôt emballé j'avais fais de même avec le second tome à sa sortie également.
Sauf qu'avec le délai de parution aux Etats-Unis, j'ai pris mon mal en patience et j'ai attendu les 4 tomes pour relire le tout d'une traite et j'ai sans doute fait le bon choix à mon goût.
Remender propose ici un univers riche avec un background imposant qui donne dès les premières pages le ton dans les relations entre les personnages. Couplé à une intrigue qui va vite se diviser en plusieurs fil rouges, on peut très vite perdre la compréhension globale et passer à côté de certains éléments avec le temps.
Graphiquement c'est tout simplement magnifique, les dessins de Opena étant encore une fois somptueux et que cela soit dans la version Noir et Blanc ou colorisé, on cligne des yeux en gardant les dessins en tête.
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