Je ne vais pas m'étendre beaucoup sur ce roman dont la lecture s'est elle-même étendue dans le temps ! Pour celui-ci, j'ai vraiment envie de revenir aux bonnes vieilles bases et parler de points positifs et de points négatifs (de manière tout à fait subjective, bien sûr).
Ce qui ne m'a pas plu dans ce roman. 447 pages, ça pourrait passer tout seul (pour
Thilliez, je n'ai eu aucun problème à dévorer 525 pages), mais dans
L'Empathie, c'est long. Et cela pour plusieurs raisons : pour commencer, la manière dont est construit le récit me gène. le roman propose trois grandes parties. Dans la première, nous découvrons Alpha, le violeur, ses méfaits, et les personnages principaux. L'enquête se lance. Une bonne vieille scène d'exposition. Dans la seconde partie, Anthony et Marion se rapprochent de plus en plus du criminel, jusqu'à un premier dénouement. Mais… Il y a une troisième partie qui, comme je l'ai lu dans plusieurs autres chroniques avant la mienne, dérange une grande partie des lecteurs. Et j'en fais partie. Je ne trouve pas cette partie inintéressante, non, mais ces longs chapitres qui reviennent sur la genèse d'un personnage nous sortent un peu (trop) de l'action ; après le dénouement de la partie 2, nous en apprenons plus sur le personnage principal et sa mère, ce qui est pertinent pour l'histoire (même si je ne suis pas bien sûre pour sa mère) mais qui est déstabilisant pour le rythme. J'ai eu du mal à m'accrocher dans les 100 dernières pages.
Ma deuxième raison pour trouver que 447 pages c'est long, c'est le sujet traité. Oui, je sais, en lisant la quatrième on voit bien qu'on va parler viol. Mais on ne voit pas qu'on ne va parler quasiment QUE viol. Presque chaque personnage de cette histoire est /a été violé, violeur, ou les deux. Parfois, j'ai eu l'impression qu'un essai sur le viol et ses conséquences psychologiques aurait été de bon goût, parce que là vraiment… C'était trop pour moi.
Ce qui m'a plu dans ce roman. En fait, pour faire le lien avec l'idée de l'essai sur le viol, j'aime beaucoup la sensibilité d'
Antoine Renand sur le sujet. On sent qu'il ne s'agit pas d'un auteur qui verse dans le dégueulasse pour attiser le voyeurisme des lecteurs (même si certaines descriptions le pourraient très bien), mais quelqu'un d'assez engagé à ce sujet, et cela, je ne peux que le saluer. Il est important de parler de ces violences, et dans tous leurs états : on a Alpha, le violeur dont on entend tous parler, celui qui fait peur aux parents ; mais on parle aussi de viol par une personne de confiance… Bref, niveau sensibilisation du public, un roman comme ça arrive à pic avec les langues qui se délient enfin.
Ensuite, l'écriture de l'auteur est profonde, généreuse en détails et agréable. La construction des personnages est sans doute le meilleur atout du roman, qu'il s'agisse d'Anthony ou d'Alpha. Nous apprenons petit à petit à connaître leur histoire, leurs joies, leurs bonheurs… Et
Antoine Renand permet de répondre aussi à cette question adorée des romans policiers : qu'est-ce qui fait qu'un homme devient un psychopathe ? (qui est une question qui me fascine depuis que j'ai découvert Mind Hunter, j'étais à fond). Un problème toutefois que j'ai eu avec les personnages, c'est qu'il m'a été presque impossible de conserver une réelle affection pour l'un d'eux durant toute l'histoire. Mais ça, vous comprendrez en lisant.
Pour conclure (parce que je dis que je ne vais pas m'étendre alors qu'en fait je me suis carrément étendue), je dirais que je suis partagée. Je pense qu'il s'agit d'un auteur à suivre, qui fera très certainement parler de lui tant son style est intéressant. Mais j'émets des réserves quant à ce roman-là.
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