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sur 275 notes
J'avais particulièrement apprécié L'hiver du mécontentement (Prix Interallié 2018), dans lequel Thomas B. Reverdy s'intéressait aux années Thatcher, socialement féroces et destructrices. Aussi, après avoir écouté l'auteur lors des Correspondances de Manosque 2021, je n'avais qu'un souhait, lire Climax. D'autant que le sujet portait sur le réchauffement climatique, un thème qui m'intéresse particulièrement, et, je pense, peut, ou du moins devrait intéresser tout un chacun.
L'action se situe autour d'un village de pêcheurs niché au creux d'un bras de mer qui s'enfonce comme une langue, à l'extrême nord de la Norvège, au nord de Tromsø et du cercle polaire où la nuit dure presque trois mois. Ces dernières années, grâce à l'exploration pétrolière, a été construit sur l'autre rive tout un port de commerce moderne, un des premiers ports de l'arcoil, le pétrole de l'Arctique.
Deux évènements se produisent : un accident sur la plateforme de forage au large, dans lequel deux Russes perdent la vie avec un troisième dans un état critique et une fissure qui menace dangereusement le glacier. Et si tout était lié ?
Ces faits vont remettre en présence la bande d'amis des années 1990.
Noah, devenu peu à peu spécialiste de l'offshore pétrolier et des forages en eaux profondes, revient au pays, en mission pour expertiser le plancher océanique et ses couches géologiques, suite à l'accident survenu sur la plateforme Sigurd, la première de ce type à passer l'hiver dans une mer possiblement recouverte de banquise. Il retrouve Anå, son amour de jeunesse qui va voir 43 ans et est mère de deux garçons.
Quant à Anders, géologue lui aussi, glaciologue plus exactement, lui n'a jamais quitté le nord, le Spitzberg et la banquise. Il analyse, écoute, observe, surveille le glacier, consacrant son expertise à la recherche, tenant des carnets dans lesquels il fait l'inventaire, garde la trace des animaux qu'il voit peu à peu disparaître sur la banquise. Il y a aussi Knut, revenu un peu fou de l'armée, qui vit isolé avec des chiens qu'il dresse comme une armée secrète.
Dans Climax, ce récit de fin du monde dans le contexte de réchauffement climatique , Thomas B. Reverdy alterne le déroulement des faits et l'action des divers protagonistes avec les jeux de rôle dans lesquels ceux-ci ados se racontaient les vieilles légendes nordiques de la mort des mondes et du crépuscule des dieux, Noah en était alors le « maître du jeu », tout en intercalant des éléments scientifiques montrant comment l'élévation de la température perturbe le fragile équilibre d'un territoire et menace un certain nombre d'espèces. « La banquise fracturée se met à dériver dangereusement. Menaçant le territoire naturel des ours blancs, le lieu de reproduction des phoques et de la morue arctique, elle-même proie de plus gros poissons, ainsi que de nombreux oiseaux migrateurs comme le macareux, le mergule, la fonte de la glace de mer est un désastre ».
J'ai le regret d'avouer que je me suis passablement perdue dans les passages concernant ces légendes nordiques. Elles m'ont empêchée de savourer pleinement ce bouquin. Je les ai trouvées beaucoup trop détaillées et je n'ai même pas apprécié le côté humoristique qui clôturait ces passages conseillant de se rendre par exemple au chapitre 7 pour connaître la suite. Dommage pour moi de ne pas en avoir saisi la portée…
Véritable interrogation sur l'avenir de notre planète, Climax pourrait se lire comme un livre d'aventures mais l'enjeu est trop grave et il est difficile après sa lecture de rester optimiste.
Non seulement, le changement est en cours, mais certains ont compris tout le profit qu'ils pouvaient tirer du réchauffement et vont encore l'accentuer à seul but de profit, mettant tout l'écosystème en péril…
Non seulement l'homme est responsable du réchauffement climatique, mais, plutôt que d'en tirer la leçon et de faire le maximum pour le limiter, continue à l'aggraver. Évidemment, Climax est une fiction, et peut-être tout n'est pas irrémédiable, mais l'urgence est là.
Par bonheur, le personnage de Anders qui garde toujours un oeil rêveur et émerveillé sur la beauté qui l'environne apporte une note poétique. Il aime la solitude et la nature, affirmant « La solitude, dans la nature, ce n'est pas pareil… Dans la nature, on a pour soi la beauté du monde » : une belle note lumineuse dans ce monde déréglé ! Quant à Knut nous savourons par procuration sa vengeance avec ses chiens sur ce Russe trafiquant et son équipe.
Climax est un roman très contemporain et un roman à suspens, même si l'on en pressent l'issue, roman dans lequel Thomas B. Reverdy effectue un constat écologique pour le moins alarmiste. Ce magnifique décor du grand Nord dans lequel se déroule l'aventure apporte une splendide touche lumineuse avec la beauté de la nature mais, malheureusement, avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces, prend une dimension crépusculaire.
Lorsque j'avais visité ces fjords, en allant jusqu'au Cap Nord, j'avais été époustouflée par ces paysages enchanteurs à couper le souffle, loin de me douter des conséquences apportées par la présence de l'homme sur terre. C'est terrifiant de savoir que ces contrées magnifiques sont sans doute amenées à terme à être complètement bouleversées…

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Et dire que je voulais visiter les fjords.
Je vais me limiter aux yaourts après la lecture de ce roman qui n'a pas fossilisé ma mémoire.
J'avais pourtant beaucoup aimé les derniers romans de Thomas B.Reverdy et spécialement « Les Evaporés ».
Une plateforme pétrolière gigantesque est installée au large d'un village portuaire au nord de Tromso, à proximité du cercle Polaire. Un accident de forage inquiète la population et les experts locaux pour qui la fonte des glaces ne se limite déjà pas à une panne de freezer.
Le glacier gronde, les plaques « tectoniquent », les ours blancs plient bagages à la nage, les morues transhument au Portugal, et le roman suit quelques habitants dépassés par la fin du monde qui s'annonce et par des retrouvailles avec Noah, un ancien enfant du village, expert géologue appelé d'urgence par la compagnie pétrolière pour apporter une caution scientifique au forage. A la recherche du pétrole, tout ce petit monde broie du noir.
Comme à son habitude, l'auteur tisse des liens complexes entre ses personnages et il réussit une nouvelle fois à unir des solitudes. Si le roman avait pu se limiter à ce club des 5 version doudoune et au glacier, personnage vivant à part entière, le roman aurait éclairé de plus d'étoiles ma nuit arctique. En l'occurrence, c'est peut-être plutôt les pieds froids de ma tendre mais ce n'est pas le sujet.
Entre Emma, mère célibataire désabusée, Magnus, son frère besogneux, un ex militaire qui vit à l'écart dans une église désertée avec des chiens de combat, Anders, le géologue local qui tutoie le glacier, les souvenirs sont restés prisonniers des glaces jusqu'au retour de Roy, l'ancien meneur d'une bande qui se passionnaient pour les jeux de rôles et les livres dont on est les héros. Certains comme moi doivent se souvenir : vous avez deux portes, rendez-vous au chapitre 123 si vous prenez celle de droite, rendez-vous chapitre 32 si vous préférez prendre celle de gauche et fermez le bouquin si vous vous êtes trompé d'étage.
Hélas, l'auteur intercale dans l'histoire des épisodes de la mythologie nordique plus ennuyeux qu'un film de super-héros pour faire converger transcendance, jeux de rôles et petite apocalypse. Ingénieux mais le procédé a maintenu mon attention à distance. Idem avec les chapitres consacrés au recensement des espèces en voie de disparition, expulsés hors période hivernale par le réchauffement climatique. Autant je peux être sensible à l'ours polaire qui flotte sur un iceberg s'éloignant de son congélateur, la banquise c'est son Picard à lui, pov'bête, ou à un loup obligé de se reconvertir en chien de traineaux pour jacter gratos, autant les pages sur le phytoplancton ou la sexualité des crevettes naines sont à réserver aux insomniaques.
Certes, tous ses éléments mis bout à bout soulignent l'engrenage infernal et l'ambition du roman, mais les chapitres parasites m'ont fait rejeter plus de CO2 en soupirant qu'une centrale à charbon.
Aurore boréale de ces pages, le dénouement est addictif et sauve le lecteur de la glaciation scientifique.
Roman surgelé.
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Lecture intéressante à bien des égards, naturellement d'abord l'aspect écologique habilement présenté, sans profusion de détails techniques, mais avec suffisamment de précisions sur les effets néfastes pour la terre du réchauffement climatique.

Ensuite, j'ai vraiment aimé toutes les descriptions de la nature, qu'il s'agisse du glacier, des couchers de soleil, des levers de lune, de la nuit noire peuplée de loups, et même de la plateforme pétrolière.

Deux points m'empêchent d'aller au-delà de trois étoiles :

- d'une part, la partie fantastique qui ne m'a vraiment pas accroché, même si elle comprenait aussi quelques descriptions intéressantes

- d'autre part, et peut-être surtout, une certaine fadeur des personnages, particulièrement du géologue transi sur son amour de jeunesse inabouti, mais aussi de la belle Ana, certainement malheureuse dans sa vie et qui, pourtant n'a pas éveillé d'empathie de ma part en tant que lecteur. le plus travaillé est sans doute le dresseur de chiens et les scènes où il est en action avec eux sont très réussies.

Un bon roman quand même, malgré ces quelques perceptions moins positives, qui se lit avec plaisir, en accéléré pour ma part sur la partie fantastique.
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Au nord de Tromsö,aux confins du cercle polaire , un village de pêcheurs a vu son quotidien bouleversé par la construction d'une plateforme pétrolière. S'est construite une ville parallèle de l'autre coté du fjord. Une ville moderne , verrue dans un océan blanc et symbole du changement qui secoue cette région.
Lorsqu'un accident survient sur la plateforme , c'est Noah qui est envoyé pour évaluer les dégâts. Noah , parti il y a 18 ans du pays , laissant Ana célibataire, mais aussi Magnus , Knut ou Anders orphelins de leur copain de lycée.

C'est un livre que j'aurais pu trouver extraordinaire. Évoquer les périls climatiques à travers la région du globe qui souffre le plus. En faisant revenir un local qui 18 ans après ne peut que s'horrifier des changements.
En y greffant des destins humains avec une belle écriture , des formules chocs , beaucoup d'éruditions sur les mathématiques (juste à la fin rassurez vous !), les chiens , le climat, la géologie..un grand livre.
Mais pourquoi avec consacré tant de temps à trolls , elfes et autres trucs bizarres qui ne vivent que dans l'esprit de ceux qui veulent bien les accueillir ?

J'ai la réponse à mon pourquoi, l'auteur nous la donne et bien sûr , c'est brillant. Mais aussi terriblement chiant pour qui n'en a rien à faire.
Et au final , il y a cette petite pointe de regrets d'où perle un laconique cela aurait pu être le livre de l'année.

Un livre toutefois très intéressant , bien construit et soulevant un problème des plus primordiaux des années à venir.
Je remercie l'auteur d'avoir pris soin d'indiquer aux lecteurs les chapitres où interviennent les trolls et leurs potes.
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Voilà ce qui aurait pu être un bon livre d'anticipation sur la thématique du changement climatique.

L'histoire se déroule dans un petit village norvégien, région où l'on se rapproche de l'Arctique, là où l'on trouve du pétrole sous-marin qu'une gigantesque plateforme pétrolière va chercher en profondeur.

Ici vivent aussi, par ordre d'apparition : Ana, une femme qui n'est plus si jeune, flanquée de deux fils, mais pas de père, et qui vit dans la nostalgie de cette époque où, avec une bande de copains, ils passaient tout leur temps disponible en jeux de rôles – on y reviendra.
Il y a aussi Noah, son amour de jeunesse, parti faire fortune dans l'industrie pétrolière. Noah est le frère jumeau de Marc Berthelot, l'un des deux personnages principaux de « Doggerland » d'Elisabeth Filhol que j'avais tout simplement adoré. Noah qui retourne – enfin – sur sa terre natale norvégienne, à l'occasion d'un incident qui s'est produit sur cette fameuse plateforme dont il sera beaucoup question – on y reviendra aussi.
Il y a encore Anders, l'un des copains de la bande des jeux de rôles de leur adolescence, devenu glaciologue, et qui passe plus de temps là-haut, parmi les sommets glacés et enneigés que parmi ses congénères.
Il y a aussi Knut devenu un peu fou, Magnus le frère d'Ana, et toute cette petite bande qui évolue sans imaginer que le pire va se produire à la fin du récit, à l'image de ses sagas norvégiennes qui forment la toile de fond de ces fameux jeux de rôles où l'on se prend pour un dragon et où l'on convoite un donjon.

« Climax » est pétri de bons sentiments, et tente à juste titre d'attirer notre attention sur ce dérèglement climatique qui se vit tout particulièrement au niveau de l'Arctique, là où disparaissent les fameux ours blancs.

D'où vient alors qu'on s'ennuie un peu et qu'on reste indifférent au sort de Knut aux prises avec les malfrats russes entouré de sa bande de chiens loups dressés pour tuer ? Qu'on ne s'étonne pas que Noah retrouve enfin Ana comme il se doit lorsqu'on croise son amour d'enfance ? Que la catastrophe annoncée depuis ne nous fasse « ni chaud ni froid » dans ce paysage glacé ?
Le dernier chapitre verra tous les personnages de ce roman choral voir défiler tous les personnages du roman, y compris les personnages principaux des grandes sagas nordiques, jusqu'aux corbeaux désabusés par l'action des humains à l'heure de l'anthropocène.

J'avais aimé « il était une ville » que j'avais chroniqué à l'époque, et qui décrivait une ville américaine à la dérive. Dans « Climax » l'auteur essaie de nous réveiller pour qu'on sorte de fin du monde programmée, mais peut-être n'y arrive-t-il pas vraiment.
Dommage, car l'intention est louable.
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Chaque roman de T. B Reverdy est passionnant et celui ci l'est tout autant.
Le lieu; un fjord au nord de la Norvège, lieu calme et clair quelques mois par an avant l'hiver polaire.
Mais ce calme est maintenant brouillé par une gigantesque plate -forme pétrolière au large, un monstre de tuyaux nommé Sigurd . le réchauffement climatique et le "progrès" perturbent le climax(équilibre de la nature) et sont le prélude à de grandes catastrophes écologiques dans l'Arctique. le Groenland se fissure, la chaîne alimentaire est menacée à tel point que les ours blancs -sans prédateurs- devient anthropophages.Il suffirait qu'un glacier se détache , tombe dans la mer... ses ondes courant dans la mer, c'est la fin d'un monde, du monde .En sont témoins 4 anciens camarades de classe devenus adultes et qui se retrouvent à ce moment, avec chacun leur métier et leur expérience.
Tout cela est rapporté avec un visuel et une maestria incroyables par l'auteur;
Mais roman dans le roman, alors qu'ados ces amis se donnaient à fond à des jeux de rôle, on retrouve quelques chapitres dispersés (avec amusement Reverdy précise à la fin de ceux là: si vous voulez connaître la suite , allez au chapitre 17 par exemple) qui reprennent ainsi les légendes de l'Arctique.
Un roman foisonnant, hypnotique dans ce froid polaire où le climax est bouleversé et qui serre le coeur , mais qui réjouit la Chine et la Russie puisque le passage de l'Est à l'Ouest se fait "presque " tout seul et accentuera les profits à venir. Pauvre planète.
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Très (très) bonne surprise que ce roman-documentaire. Quand la réalité rejoint la fiction, en l'occurrence des légendes scandinaves. Roman d'abord, avec deux amis d'enfance que les années ont séparé : Noah travaillant pour une entreprise d'extraction en Arctique, envers et contre tout, même les dangers annoncés, et Anders expert qui relate notamment la fonte des glaciers sans être entendu - c'est devenu une habitude de ne pas écouter lesdits experts. Documentaire ensuite, parce qu'on apprend pas mal de choses sur ce qui se passe aux pôles, signes flagrants et irréversibles que cette sixième extinction a déjà commencé, mais mieux vaut se taire !
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Ce roman oscille entre mythologie scandinave, traité écologique, "livre dont vous êtes le héros" et ode à la jeunesse et aux souvenirs. Thomas B. Reverdy confronte les légendes d'hier au Ragnarök qui s'annonce, fin du monde orchestrée par des hommes qui se prennent pour des dieux. Il bouleverse les habitudes de lecture, baigne son récit de la lumière crépusculaire des nuits blanches norvégiennes et d'une atmosphère inimitable, empreinte de réalisme poétique au sens premier du terme et de nostalgie. Climax est une oeuvre d'une lumineuse noirceur (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/10/07/climax-thomas-b-reverdy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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"Il en faut peu parfois, il suffit d'un accident, d'un grain de sable dans l'équilibre fragile des jours, pour que tout s'écroule sans prévenir. Il suffit d'un rien. le temps coule depuis si longtemps. Les secondes s'ajoutent aux secondes. On n'y pense pas. Et puis soudain, c'est comme s'il y en avait une de trop."

Sur le papier, ce roman avait de gros atouts pour me plaire. le climat, la fin du monde, les légendes que les humains s'inventent depuis la nuit des temps pour tenter de se comprendre eux-mêmes ou de se perdre. Et puis les recommandations, les avis élogieux et le fait que j'avais déjà lu et plutôt aimé deux des précédents romans de l'auteur. Voici pourquoi Climax a atterri sous mes yeux et sera pourtant l'un de mes plus gros flops de cette rentrée.

Je n'ai rien contre le fouillis en littérature, à partir du moment où il finit par s'ordonner de façon cohérente et surtout où il procure au lecteur le plaisir du fouineur ou de l'assembleur. J'ai beaucoup plus de mal lorsque je sens pointer la démonstration avec ses gros sabots, ou la leçon avec son déballage de noms savants. Et pour peu que l'on tente de m'embarquer dans une analogie artificielle, là, je déclare forfait. Enfin non, je suis allée au bout, parce que encore une fois, toutes ces recommandations, ces avis qui le désignent comme LE livre de la rentrée, cela m'ennuyait de passer à côté d'un chef d'oeuvre. Je me suis donc fait violence pour dépasser les 130 premières pages qui m'ont fait tantôt bailler d'ennui, tantôt sursauter et relire à plusieurs reprises des passages aux phrases tellement inutilement et inesthétiquement longues que mon cerveau avait du mal à capter la réalité de leur description. J'ai suivi péniblement Noah, Anders, Knut et Ana dans ces paysages crépusculaires de l'extrême nord de la Norvège, je me suis paumée dans ces histoires de jeux de rôles, ne sachant pas s'il fallait prendre à la lettre les instructions de fin de chapitres ou continuer bêtement à lire dans l'ordre. J'ai subi tous les cours de sciences de la nature, les loups, les poissons, la chaîne alimentaire. J'ai bien compris parce que c'est suffisamment répété, que le plus dangereux dans l'escalade, c'est la descente et je n'ai jamais autant rencontré le mot quinconce qu'au fil des 300 pages de cette histoire. J'attendais juste le moment où tout allait péter, puisque, on s'en doute, toutes ces conneries humaines qui accélèrent le réchauffement climatique, on allait bien les payer un jour.

Qu'on ne s'y trompe pas, je ne remets pas en cause le propos, oh que non. C'est son traitement qui me semble totalement à côté de la plaque, et surtout la qualité littéraire de l'ensemble, plutôt absente. A part quelques rares passages, une ou deux descriptions du paysage de glace, la scène de retrouvailles entre Ana et Noah, on alterne le cours magistral ("il faut bien comprendre ce qu'est un écosystème"), les séquences de jeu et les parcours solitaires des protagonistes, Noah l'ingénieur dans l'impossibilité d'alerter, Anders l'observateur spécialiste des glaciers, Knut qui a choisi de vivre dans la nature avec ses chiens plutôt que la compagnie des hommes (de la sympathie pour Knut, beaucoup même si on ne comprend pas trop ce qu'il fait là), Ana qui rumine ses regrets. Moralité : arrêtons de jouer notre avenir sur des coups de dés, le prochain grain de sable peut être celui de trop, la fin du monde n'est pas seulement une fiction même si la fiction peut nous aider à l'envisager. En fait, tout était dans l'extrait que j'ai cité au début de ce billet. Mais si on ne l'a pas compris, l'auteur en rajoute une couche avec une petite note de fin. On est quand même très loin du talent d'un Richard Powers qui parvient à façonner une matière d'une impressionnante densité pour la sublimer en un brillant objet littéraire. Et grâce auquel on possède une sacrée avance sur Reverdy en matière de prise de conscience (et de savoir-faire littéraire).

Climax est-il un mauvais livre ? Si l'on en croit l'auteur qui s'exprime à travers Noah page 111, "il n'y a pas de bons livres, il y a de bons lecteurs". Peut-être ne suis-je pas une bonne lectrice ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Noah, géologue, revient en Norvège sa terre natale pour analyser et juger les risques liés au récent incident survenu sur cette plate-forme pétrolière implantée en Arctique...
Lui qui adolescent, a initié tous ses amis aux jeux de rôles combattant elfes,dragons et autres personnages fantastiques en évitant l'apocalypse, se retrouve face à une situation de catastrophe écologique qui pourrait bien être la fin du monde...
Se rappelant au bon souvenir des LDVELH, ces livres dont vous êtes le héros emblématiques des années 80, Thomas B.Reverdy nous alerte sur les risques écologiques majeurs que l'homme a provoqué et qu'il ne suffira pas qu'un lancer de dés pour nous sortir de cette impasse mais plutôt d'une réelle prise de conscience collective que nos actes auront forcément un jour ou l'autre des conséquences catastrophiques...
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