Musarder… (...), jolie chose. C’est flâner à l’aventure, sans rime ni raison ; écarquiller les yeux à la lumière, ou les fermer sur un rêve, écouter l’harmonie des campaines, du ruisseau jasant, du vent qui chantonne dans les arbres, ou allonger sur l’herbe une paresse qui enlise dans le néant, au milieu de la vie.
2572 – [p. 54]
Loriot monta sur la galerie... . Il affectionnait cette retraite. Dans la montagne, sur le flanc des maisons comtoises, s'allonge et s'avance, en encorbellement, une construction en bois, formant logis. Sous les nombreuses fenêtres et entre celles-ci s'imbriquent des bardeaux ou fines planchettes de sapin qui, prennent des tons argentés, à cause des intempéries. Des cordes y sont tendues d'un bout à l'autre, sur lesquelles on fait sécher la lessive en hiver. On entrepose sur les rayonnages les ails, oignons et échalotes, récoltés à l'automne ; certains mêmes y suspendent le salé : jambon, bandes de lard, saucisses, bresil, après qu'ils ont été bien fumés. Mais, en été, la galerie ne contient presque rien, et Loriot ne se sentait pas d'aise dans celle du Lomont, qu'on lui abandonnait
2567 – [p. 46/47]
... la soupe à la farine est le triomphe de Clélie. Sa recette est celle de chacun : de la farine roussit dans une « casse » avec du beurre et des oignons ; elle y jette de l'eau, verse le tout dans la soupière, ajoute le poivre, le sel, de la crème ; peu de chose, comme on voit ; mais il y la manière !...
2547 – [p. 6] Matinée de neige
Tu ramasses la faine qui tombe des foyards (hêtres) à l'automne ; puis tu la ribes, comme les pommes pour le cidre. Il en sort une huile couleur noisette, bien plus parfumée que l'huile d'olive conservée dans des pots en grès, elle n'a pas sa pareille pour assaisonner la salade, ou rissoler la friture.
2566 - [p. 43]