Le poète
Rencontrer le départ,
Habiter l’horizon,
Déchiffrer les langues étrangères
Sur les lèvres qui meurent et demeurent.
Éclairer le chemin,
Intercepter l’avenir
Et de la profondeur de son étoile
Offrir aux distances une fleur et une bien-aimée
Venir avec les saisons,
Vivre dans le sommeil des rochers où tu chantes,
Prier :
Tel est ton pays, tel tu es
Ô poète aux rites étranges.
15 mars 83
Il s’assoit au café
Tamise les secondes
Les compte, s’égare
Dans son âge,
Dans les nuages de la mémoire,
Fluviaux,
Les visages passent
Tel le vent dans une locomotive.
Au temps des cafés
Les mains s’encombrent
De peur, de fumée,
Et les visages s’effacent.
Signe
Avec le temps
Son poème comprime les lettres
Devient murmure,
Signe,
Et dans les veines du laurier
Souffle de vent
L’oiseau du chardon et la jatte des sources
le lisent.
20 août 1985
Le fleuve gronde à son source,
Se disperse dans les vallées,
Médite dans les plaines,
Tremble près de la mer,
Et en elle, se tait.