AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Thierry Gillybœuf (Traducteur)
EAN : 9782877042536
608 pages
Editions Unes (18/11/2022)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Ce premier volume des Poésies complètes d’Herman Melville regroupe toute l’œuvre poétique de l’auteur de Moby Dick, à l’exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l’un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l’objet d’une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros., Tableaux et aspects de la guerre (1866),... >Voir plus
Que lire après PoésiesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Melville aurait voulu être reconnu comme un grand poète de son vivant, hélas, ce ne saura point le cas, seul le prosateur sera encensé et encore modestement.
Pourtant, quand on lit "Melville poète", qui contient tous ses poèmes de la guerre de sécession américaine, on reçoit une claque magistrale, même les plus retors à la poésie, ne peuvent rester insensible à la dimension épique et lyrique de cette oeuvre. L'originalité de l'auteur est d'avoir rédigé ses poésies comme une succession incessante de tableaux flamboyants, qui s'enchaînent à un rythme effréné, ne laissant pas respirer le lecteur. Construit dans l'esprit d'un roman historique, mais sans la pesanteur typique de ce dernier, il nous plonge dans le fer et le feu , le sang et la fureur. Melville originaire de New-York, choisi bien entendu le camp des troupes nordistes et fédérés, se posant immédiatement en défenseur infatigable de l'unité américaine, de la lutte contre l'esclavage et dans un soutien sans faille aux soldats de l'union. Mais, jamais dans ses vers sur le conflit, ne transparaît une haine de ses adversaires sudistes, au contraire, un respect pour leur bravoure, un hommage envers leurs chefs et leur armée apparaît sans jamais cautionner leur cause ou leurs exactions.
A côté de ce long chapitre sur la guerre, d'autres évoquent ses voyages et un hommage à la mer et aux marins, mais le premier étant tellement époustouflant de grandeur poétique, il rend les autres poèmes bien ternes, malgré leur valeur intrinsèque.
Commenter  J’apprécie          143
Enfin une traduction des poèmes d'Herman Melville qui n'est pas étriquée, qui donne, toute son ampleur au souffle merveilleux et puissant de ce poète "maudit".
A noter que, dans sa préface, Thierry Gillyboeuf restitue au dernier roman de l'auteur de Moby Dick, "Confidence Man" le titre en français qu'il aurait toujours dû porter : "L'homme de Confiance" au lieu de ce contresens honteux dont on l'affublait jusqu'ici :"Le Grand Escroc" (Un roman très actuel, puisqu'il pose, dans notre monde de "peur de l'autre" et "de repli sur soi" la question de la confiance "a priori", indispensable au fonctionnement de la vie sociale et économique).
J'y vois le signe que, bien qu'en français, c'est, ni plus, ni moins, du Melville authentique que ce livre nous offre.
Dans une époque de poésie nombriliste et cérébrale, ouvrez ce livre plein de folle sagesse, de rêves passionnés, d'aventures et d'embruns:

[Un Esprit m'est apparu et m'a dit :
"Ou choisirais-tu d'habiter maintenant ?
Au Paradis du fou ou bien
Dans l'enfer du sage Salomon ?"

Il ne me l'a pas demandé deux fois :
"Donne-moi le Paradis du fou."]

(page 527)


Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
POÈMES EPARS ET INÉDITS



Dans la vieille ferme
Le fantôme

Au cœur de la nuit, au cœur de la nuit
      Les âmes au cœur battant sont au lit ;
Au cœur de la nuit, au cœur de la nuit,
      Avec le mort je suis assis

Il rit dans son drap blanc
      Et moi je ris aussi,
C’est Shakespeare – cher compagnon –
      Et Falstaff à côté.


/ traduction de l'anglais (États-Unis) de Thierry Gillybœuf
Commenter  J’apprécie          30
TABLEAUX ET ASPECTS DE LA GUERRE



Aurore boréale
En commémoration de la dissolution des armées, la paix venu (mai 1865)

Quelle puissance congédie les Lumières du Nord
      après avoir joué de l’acier
L’observateur solitaire éprouve crainte et respect
      Pour l’emprise de la Nature,
           Comme quand elles apparurent,
           Il les vit se cabrer, étincelantes,
Dans les froides ténèbres
      Retraites et avancées,
(Comme les badinages du destin),
      Transitions et rehaussements,
           Et rayons de sang.

L’armée de spectres s’est presque évanouie,
      Splendeur et Terreur disparues –
Présage ou promesse – et laisse la voie libre
      À l’aube douce et humble ;
           L’un vient, l’autre s’en repart,
           Spectacle toujours saisissant –
Pareils à Dieu,
      Adjurant et ordonnant
Aux millions de lames chatoyantes,
      Le rassemblement et la débandade :
           Minuit et matin.


/ traduction de l'anglais (États-Unis) de Thierry Gillybœuf
Commenter  J’apprécie          00
Dans la vieille ferme
Le fantôme

Au cœur de la nuit, au cœur de la nuit
Les âmes au cœur battant sont au lit ;
Au cœur de la nuit, au cœur de la nuit,
Avec le mort je suis assis

Il rit dans son drap blanc
Et moi je ris aussi,
C’est Shakespeare – cher compagnon –
Et Falstaff à côté.
(p.501)


In the Old Farm-House
The Ghost

Dead of night, dead of night,
Living souls are a'bed;
Dead of night, dead of night,
And I sit with the dead.

He laughs in white sheet,
And I, I laugh too,
'Tis Shakespeare--good fellow--
And Falstaff in view.
Commenter  J’apprécie          10
HERBES FOLLES ET SAUVAGEONS



L’aloès américain exposé

Mais il n’y avait pas foule pour venir voir
      La Plante-du-Siècle en fleur :
Dix cents l’entrée – le prix que l’on paie
      Pour les bonbons du jour

Avec l’étrange indifférence, vide et inerte
      Des fauves du Zoo,
L’aïeule se laissa regarder,
      Sans se soucier de qui venait la voir.

Mais la nuit tombée, seule, la fleur soupira
      Tandis que gémissait la vieille tige :
« Enfin, enfin, quelle part ai-je
      Dans leur joie et leur fierté »

C’est peut-être la pénurie qui m’a privée
      de ma couronne jusqu’à aujourd’hui ;
Mais, ah, vous les Roses êtes passées
      Qui m’avez prise pour une herbe folle.


/ traduction de l'anglais (États-Unis) de Thierry Gillybœuf
Commenter  J’apprécie          00
Aurore boréale
En commémoration de la dissolution des armées, la paix venu (mais 1865)

Quelle puissance congédie les Lumières du Nord
après avoir joué de l’acier
L’observateur solitaire éprouve crainte et respect
Pour l’emprise de la Nature,
Comme quand elles apparurent,
Il les vit se cabrer, étincelantes,
Dans les froides ténèbres
Retraites et avancées,
(Comme les badinages du destin),
Transitions et rehaussements,
Et rayons de sang.

L’armée de spectres s’est presque évanouie,
Splendeur et Terreur disparues –
Présage ou promesse – et laisse la voie libre
A l’aube douce et humble ;
L’un vient, l’autre s’en repart,
Spectacle toujours saisissant –
Pareils à Dieu,
Adjurant et ordonnant
Aux millions de lames chatoyantes,
Le rassemblement et la débandade :
Minuit et matin.
(p.143)
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Herman Melville (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Herman Melville
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Herman Melville n'a jamais su que le roman qu'il avait écrit à l'âge de 31 ans deviendrait un jour l'un des livres les plus célèbres du monde. Il est mort dans la misère et son chef-d'oeuvre, « Moby Dick », n'est devenu un succès que près d'un demi-siècle après sa disparition.
« Moby Dick » d'Herman Melville, à lire dans sa nouvelle traduction chez Gallimard
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}