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Critique de boudicca


Troisième anthologie ayant vu le jour suite au festival des Imaginales d'Épinal après « Rois et capitaines » en 2009 et « Magiciennes et sorciers » en 2010, « Victimes et bourreaux » nous propose à nouveau de découvrir les textes de certains des plus grands noms de la fantasy française de ces dernières années. Douze nouvelles ont été retenues pour cet ouvrage (dont Stéphanie Nicot assume encore une fois la publication), et si la qualité n'est évidemment pas toujours la même d'un texte à l'autre, il n'en reste pas moins que nous avons ici affaire à une excellente anthologie, presque à la hauteur de la toute première. Si le thème peut, au premier abord, paraître surprenant, il semble en tout cas avoir beaucoup inspiré les auteurs présents au sommaire de l'ouvrage qui ont choisi d'aborder le sujet sous des angles très différents. Certains mettent ainsi en scène des victimes et leur calvaire, comme Charlotte Bousquet et sa « Stratégie de l'araignée » dans laquelle elle reprend le personnage de son dernier roman (« Matricia »), ou encore Sam Nell qui nous fait vivre une scène de torture particulièrement atroce dans « Le deuxième oeil ». D'autres, en revanche, s'interrogent sur la frontière ténue qui sépare parfois la victime du bourreau comme Lionel Davoust et son ambiguë personnage d'« Au-delà des murs », ou encore Pierre Bordage et sa nouvelle au titre évocateur « Qui sera le bourreau ? ».

Comme dans toute anthologie, certains textes se révèlent évidemment plus marquants que d'autres, et c'est notamment le cas ici de ceux qui ouvrent l'ouvrage. Parmi les douze, cinq m'ont ainsi particulièrement séduite, à commencer par deux textes parmi les plus courts : « Porter dans mes veines l'artefact et l'antidote » de Justine Niogret qui signe encore une fois une nouvelle follement originale, pleine de poésie et de mélancolie, et « Ton visage et mon coeur » de Nathalie Dau, nouvelle dans laquelle un homme victime d'un trop grand amour en vient à se changer en son propre bourreau. Michel Robert réussit également son coup avec « Qjörll l'assassin » où l'on fait connaissance avec une troupe de mercenaires en mission pour livrer un malfrat de la pire espèce à la justice, de même que Maïa Mazaurette et son « Que justice soit faite » qui nous plonge dans l'horreur de la grande peste du Moyen Age et la folie dévastatrice d'un homme d'église. J-P. Jaworski, enfin, se distingue quelque peu de ses confrères et nous offre avec « Désolation » un texte atypique mettant en scène une troupe de nains en expédition dans une cité oubliée, et dans lequel on reconnaît sans mal le talent et la maîtrise de l'auteur qui répond ici au sujet tout en rendant un bel hommage à une fantasy que l'on pourrait qualifier de plus « classique ».

Des auteurs talentueux, des textes tour à tour originaux, dépaysants, dérangeants ou captivants, voilà ce que vous trouverez en vous plongeant dans cette excellente anthologie dédiée aux amoureux de l'Imaginaire. A noter qu'à « Victimes et bourreaux » a succédé en 2012 « Reines et dragons » (cette fois sous la direction de Sylvie Miller et Lionel Davoust) et qu'en 2013 un « Elfes et assassins » devrait voir le jour.
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