Coup de coeur pour ce roman atypique qui vous plonge dans le quotidien d'un homme dont la vie a basculé en quelques secondes, sur une claque inopinée de sa femme. Je ne vous dévoile rien, puisque c'est énoncé dans le résumé.
J'avais hâte de retrouver la plume de
Nicolas Robin. En effet, j'aime particulièrement cet auteur car il apporte une telle nuance dans ses mots et ses émotions, une telle richesse dans ses romans, un auteur à l'écriture particulière, un style reconnaissable et qui vous touche. J'aime particulièrement ses écrits car pour moi, sa force est de réussir à mêler poésie et douce ironie pour à chaque fois nous offrir une lumineuse noirceur.
Mon impatience a largement été récompensée quand j'ai lu
LA CLAQUE ! Ce roman est différent des précédents, avec un sujet plus "grave", plus "sombre", plus "dur" et tabou. Cette histoire d'homme, d'un homme, m'a profondément émue car j'ai ressenti tout l'amour et toute la haine qu'il éprouve pour sa femme et surtout cette incompréhension dans ces gestes si violents. Une violence qui au fil des pages monte crescendo pour atteindre un point culminant assez terrible. Une violence que lui-même s'interdit, par respect, par bon sens.
Et ce petit Antonin, petit être si gentil, si innocent, qui ne comprend pas le "jeu" des grands.
De la première à la dernière page, le chemin de croix de Jean-Mi est dirigé de manière magistrale. Miettes à miettes, les émotions deviennent intenses, tout comme la violence et les rencontres, et la langue, qui, peu à peu, dépasse la barrière de la honte et de la gêne, pour se délier et oser affirmer. Ce chemin de croix est difficile, pavé de questionnements, semé de sacrifices et illuminé parfois de la douceur d'un petit être joyeux et attendrissant.
Une rencontre improbable va venir bouleverser Jean-Mi. Ses certitudes, ses indécisions, ses peurs vont peu à peu prendre une nouvelle forme, une nouvelle dimension. Ses discussions avec cette personne vont insidieusement le pousser dans ses retranchements, lui ouvrir un nouveau chemin, lui faire entrevoir le bout du tunnel, malgré les renoncements et les blessures que cela peut engendrer.
J'ai aimé cette rencontre entre ces deux êtres que tout opposent et qui pourtant se réunissent moralement pour affronter la tempête, balayant ainsi l'humiliation et ouvrant de nouvelles perspectives. Des paroles sages, parfois incongrues, tendent à vous émouvoir plus qu'à l'accoutumé et vous poussent sur le chemin de la tendresse et de l'humanité.
Marylène. Marylène est un personnage ambiguë, à la fois tendre et agressif. Une louve.
A vous de la découvrir en personne.
LA CLAQUE résonne, vous embarque, vous submerge, vous gifle. le récit vous absorbe, insidieusement, vous offrant un aperçu de ce que la société voit, de ce qu'elle veut juste voir et penser, sans bien ouvrir grand les yeux et l'esprit.
LA CLAQUE, c'est le récit d'un homme. Un homme blessé dans sa chair, mais plus que tout, blessé moralement, l'âme brumeuse et le coeur un peu déchiré. L'incompréhension, le pourquoi, réfléchir, douter, ne pas céder, accepter le coeur lourd les concessions. Pardonner ? Voici tout ce que peut vous offrir
LA CLAQUE. Et bien plus encore.
En bref, un coup de coeur magistral !
LA CLAQUE, c'est la promesse d'un texte juste, poignant, qui dégage une grande force. C'est à la fois poétique, dramatique. Une plume subtile, doux mélange de tendresse et de dureté, pour aborder un thème fort, sombre et peu commun. Et la couverture, que dire de ce tableau poignant, et de cette couleur : violet, violence...
Pour moi,
LA CLAQUE est une vraie réussite. Un roman où l'on se sent parfois mal à l'aise, qui déborde d'une grande sensibilité, ponctué d'une pointe d'humour pour alléger la souffrance, et d'une pertinence incroyable sur des sujets tels que les violences conjugales et la paternité.
Une lumineuse noirceur.
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