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Ce livre parle d'un sujet peu abordé qu'est celui de la violence conjugale faite aux hommes. Pour Jean-Michel tout commence par une dispute pour une broutille et se termine par une claque. Il ne réagit pas, pris au dépourvu. Puis les menaces à peine voilées, les reproches et encore des gifles et bientôt se sont les coups qui pleuvent. Lui, l'homme, le mâle dominant qui fait du rugby est battu par sa femme qui pèse trente kilos de moins que lui. Il se refuse à répondre aux coups par les coups. Il cherche le dialogue, à apèser la situation. Et puis, il veut protéger Antonin, le fils de sa compagne, qu'il élève comme son fils. Jean-Michel fait comme si tout allait bien devant ses amis, ses collègues, son patron, ... mais un jour, ses pas sur l'esplanade de la Défense le mène à soeur Solange qui va lui apporter son soutien et son aide.

Un roman qui aborde un sujet encore tabou. le récit n'est pas un réquisitoire contre cette femme maltraitance envers son compagnon, mais trace le cheminement de cet homme qui prend conscience de ce qu'il subit et cherche à s'en sortir. Cela évoque aussi l'image que la société véhicule des hommes, eux par qui arrive la violence et qu'ils sont le sexe fort. Même si cela reste parfois en surface, ce roman est bien écrit, et le personnage de soeur Solange est un rayon de lumière et de fraîcheur.
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🌳 « Le jour ou j'ai fait rétrécir ton pull en cachemire, tu m'as giflé. »
(P.9)

🌳 La première fois, on ne s'y attend pas. La première réaction, c'est la stupéfaction. C'est le contact physique, brutal, violent et inattendu qui fait ça ; en réponse, on sourit parfois, on rit éventuellement, on s'insurge, on emploie des termes qu'on n'utilise jamais. « Non mais t'es conne ou quoi ! » On ne sait pas trop si c'est une erreur, si on a rêvé ou si c'est réel ; pourtant la joue chauffe, brûle un peu. C'était bien une gifle.

🌳 Jean-Mi a tout pour être heureux : une belle carrière, une femme belle et intelligente, un enfant dégourdi et curieux. Si on faisait son portrait, nul doute qu'il aurait le profil de l'homme parfait ; mais si l'on y regarde de plus près, les bleus sur sa joue viennent écorner ce faux semblant de perfection. Il faut dire que la vérité est toute autre : derrière le sourire, Jean-Mi cache un déshonneur qu'il refuse d'accepter, une honte qu'il garde à l'intérieur. Ces bleus, ces griffures et ces cicatrices sur son visage ne sont pas le fruit de bagarres entre mecs, d'entraînements éprouvants ou d'une rivalité masculine : ils sont le résultat de la haine de sa compagne à son encontre.

🌳 Que faire ? Riposter est exclu, régler le problème est impossible, en parler autour de soi est complètement exclu. Pourtant quelque chose cloche, le monde si parfait que Jean-Mi s'était construit commence peu à peu à se désagréger : au travail, il désapprouve les méthodes de son chef ; à la maison, il se replie et avec ses amis, il donne le change. Il accepte les gifles et les coups par amour pour sa compagne et leur fils. Un jour pourtant, le destin va mettre sur son chemin une personne qui changera sa vie à tout jamais…

🌳 « Ce n'était qu'une claque, disais tu en me caressant la joue ». Avec beaucoup de justesse et de finesse, Nicolas Robin dépeint le quotidien d'un homme battu. Entre incompréhension, humiliation et remise en question, l'auteur nous prend à témoin de cette lente spirale infernale. Il décrit la gravité d'une situation incompréhensible, avec beaucoup de tendresse et de poésie. Pour tout cela, bravo à lui !
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Un thème sur lesquels on trouve peu de ressources littéraires, tant il est compliqué d'en décrire l'ossature... Les violences conjugales sur les hommes. Par ce livre, on en découvre les mécanismes - du moins ceux qui se meuvent dans ce couple - tout en comprenant la difficulté systémique de délivrer la parole de ces hommes.
Il est regrettable que ce soit si court, en espérant que cette oeuvre ouvrira la porte à d'autres témoignages ou romans.
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Un livre au sujet un peu particulier, différent de ce qu'il est commun de lire. Nicolas Robin aborde ici les violences conjugales, et plus particulièrement, les violences faites aux hommes.

Les violences faites aux femmes ont bien du mal à être prises au sérieux, et faire l'objet d'un réel accompagnement. Alors, imaginez celles faites aux hommes. En plus d'être un sujet délicat, s'ajoute aux douleurs et aux humiliations, la honte, l'atteinte de l'homme dans sa virilité.

L'histoire ?
Jean-Michel et Marylène forment une famille recomposée autour d'un petit garçon, que Jean-Mi chéri comme son fils.

Marylène est une femme brillante, elle mène une très belle carrière. Jean-Mi est un homme sérieux et rugbyman. Et puis un jour ça dérape, la première claque, une gifle profonde qui atteint le coeur et la chair, les premiers bleus...

Sur la parvis de la Défense, il fait une drôle de rencontre improbable.

Nicolas Robin évite les clichés de la femme ultra-violente, de l'homme soumis. Avec habileté et, beaucoup de pudeur, il entraîne le lecteur dans ce quotidien souvent ignoré, occulté.

Une plume empreint d'une grande sensibilité, douée d'une intelligence émotionnelle.

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L'incipit de ce roman donne le ton : "Le jour où j'ai fait rétrécir ton pull en cachemire, tu m'as giflé". On n'a encore rencontré aucun personnage mais quand on connaît la règle de l'accord du participe passé avec le verbe avoir, on sait que c'est un homme qui a été giflé. On retient son souffle et la première analyse se confirme de plus en plus violemment.
Jean-Michel, agent immobilier, 35 ans, rugbyman amateur, vit en couple avec Marylène depuis trois ans et son fils, Antonin, six ans, avec lequel il a lié une relation très forte. Il est heureux jusqu'à cette première gifle. Il pourrait répliquer avec ses 85kg contre ses 50kg à elle. Mais il refuse de devenir un homme violent parce que son éducation lui a inculqué qu'on ne frappait pas une femme et que la famille était un engagement.
C'est une rencontre tout à fait improbable, une bonne soeur complètement atypique, sur le parvis de la Défense, qui va lui montrer le chemin pour n'être ni victime, ni bourreau.
Nicolas Robin s'est attaqué à ce sujet encore tabou que sont les hommes battus, avec beaucoup de sensibilité, de justesse, d'émotion; il souligne le sentiment prédominant chez ces hommes qu'est la honte qui les empêche, encore plus que les femmes, de se confier : honte de se laisser dominer par une femme, peur de paraître une mauviette, peur des moqueries des autres hommes. Il faut rappeler ce chiffre : 28% des victimes de violence conjugales sont des hommes. En parler, prendre en compte ce phénomène, ne diminue en rien le combat pour protéger et sauver les femmes battues.
L'auteur aborde aussi le sujet des droits de celui qui n'est pas le père d'un enfant, ne l'a pas reconnu, mais l'élève comme son fils; lorsque le couple se sépare de façon conflictuelle, la mère peut couper tout lien entre son ex-compagnon et son enfant même si la loi a évolué.
Enfin, le thème des traumatismes de l'enfance qui déterminent l'adulte que nous devenons sous-tend tout le roman.
Le sujet des hommes battus émerge lentement en littérature sous la plumes d'auteurs qui savent parler aux émotions; je pense à "Ma grande" de Claire Castillon paru en avril 2018 ou très récemment "L'homme battu" d'Olivia Koudrine, paru en mai 2021, que je vais probablement lire.
Un beau roman qui fait réfléchir.
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Cher Nicolas,

Ce livre m'a empêché de dormir. Deux fois !! Mais pas pour les mêmes raisons…

La première fois, c'est parce qu'il y a eu cette phrase lâchée à la page 105. Avant cette ligne lue accompagnée d'un soupir, tout allait bien. Enfin par rapport à ce que j'attendais de ton livre. Parfois j'oublie que mes orientations souhaitées ne sont pas celles de l'auteur. Une tendance à réécrire l'histoire ou à interpréter comme je le veux. Mais tu le sais, pour un même livre, s'il y a 100 lecteurs, il y aura 100 lectures différentes.

Donc, il y a cette phrase et là je la refuse, parce que j'estime que l'histoire n'a pas besoin de cela, que je le perçois comme une excuse pour expliquer alors qu'il ne devrait rien avoir à justifier. Parce que parfois le lien est au-delà d'une raison légitime. Tout arrêter n'est pas encore possible et ce n'est pas qu'une affaire d'opportunité.

Si tu savais comme ce point m'a donné à réfléchir, alors que je pense que nul ne devrait avoir à justifier pourquoi il reste…

Une nuit de réflexion, et puis j'ai repris ma lecture. Avec comme condition, me laisser absorber par le récit sans essayer d'extrapoler ou juger tes décisions. C'est à partir de là que j'ai compris, qu'il y avait plus, qu'il fallait prendre le temps de bien lire, d'être attentif à toutes ces réflexions qui remettent en cause, qui démontrent les lacunes, les lieux communs, les certitudes inexactes, celles d'une société qui parfois ne regarde qu'un seul côté de l'image.

Ce livre dont j'ai aimé le ton, les choix narratifs, dégage une grande force. Il y a des moments de grâce, une écriture subtile pour aborder un thème difficile, on alterne entre dureté et tendresse et même quand tout parait sombre, on aperçoit toujours un rayon de lumière.

Tout cela m'a bousculée, évidemment, bouleversée, profondément, et ce sont toutes ces raisons qui sont venues troubler une deuxième fois mon sommeil. Parce que, mais quel magnifique roman !!
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C'est délicieusement écrit, avec beaucoup de sensibilité, l'auteur nous raconte le calvaire de Jean-Mi battu par sa femme. ⁣⁣
"au depart c'était juste une claque"....⁣⁣

Quand un homme se sent dévirilisé car un homme c'est fort. On nous l'apprend dès notre enfance et ça se fait surtout pas taper par une fille "c'est trop la honte". ⁣⁣
Une femme battue, c'est différent. On a en général un regard compatissant, on dira que son mari est une sale brute mais un homme battu par sa femme....on se dit qu'il aurait pu se défendre, on aura tendance à sourire même. Alors que c'est juste la même chose : de la violence conjugale !!!⁣⁣
⁣⁣
C'était osé de s'attaquer à un sujet aussi sensible dans notre société mais c'est fait avec brio. Une plume presque poétique qui décrit avec des mots justes l'impensable et lève le tabou autour des hommes battus.⁣⁣
⁣⁣
C'est un livre qui m'a fait chialer, il m'a retourné. Quand j'ai fermé ce récit, je n'avais qu'une seule envie : prendre Jean-Mi dans mes bras et lui dire tu sais en fait c'est ça être un vrai mec !!!!⁣⁣
⁣⁣
Un coup de coeur magistral pour ce texte vraiment poignant !!!⁣
Si vous ne l'avez pas lu, foncez !!!⁣
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La claque de Nicolas Robin
191 pages
Dâte de publication 7/05/2021

Un très beau roman, une magnifique histoire, une histoire bouleversante qui pourrait être réelle et malheureusement qui es réelle pour beaucoup de personnes.
Un roman qu'on n'a pas forcément pas l'habitude de lire du moin pas dans ce contexte là.
La violence conjugale elle existe, tous le monde le sait, mais quand cette violence touche un homme personne ne le croit et pourtant elle existe aussi cette violence.
La claque est écrit avec beaucoup de bienveillance, on retrouve un homme blessé, dans l'incompréhension, il doute, son coeur es meurtrit...
Ce roman es écrit avec une grande sensibilité et parfois un peu d'humour ce qui allége un peu l'horreur du quotidien de cet homme.
Car oui un homme à le droit de pleurer, il n'a pas à avoir honte.
Car une femme battue sa existe, c'est affreux mais la situation pour un homme es la même.
L'apparence et la stature de l'homme peux cacher bien des choses.
Merci pour ce beau roman.

@nicolasrobin_nr #laclaque #violenceconjugale #bookcommunity #instafrance #instalivresque #christellelit #bookstagram #bookaddict #leçondevie #poignant #hommebattu #combat #stopviolence
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Mais quel livre !! J'ai été complètement happé par l'histoire dès les toutes premières pages, j'ai lu ce roman avec une petite boule à l'estomac tellement l'histoire est forte, tellement réaliste mais on en parle si peu ! L'auteur réussi à transmettre le calvaire de beaucoup d'hommes : les violences conjugales faites aux hommes et Nicolas Robin l'écrit avec beaucoup de bienveillance et de pudeur, ce qui rend ce récit extrêmement fort en émotions.

Dans ce roman on découvre Jean-Mi fou amoureux de sa compagne, de son fils, une vie de famille heureuse, une vie quotidienne "normale" entre travail et vie de famille et puis un jour il reçoit la première claque, la première d'une longue série.... Sur son chemin il rencontre Soeur Solange remplie de douceur et de sagesse ...mais je ne vous en dis pas plus c'est à vous d'ouvrir ce livre et de découvrir !!

J'avais précédemment lu Rolant est mort et Je ne sais pas dire je t'aime, deux romans que j'avais adoré. Dans celui ci j'ai retrouvé la plume que j'ai tant apprécié et j'ai ressenti encore plus de maturité et de délicatesse dans La claque .

Un sujet sensible mais ô combien réaliste et tellement peu traité, un livre percutant,sensible que je vous invite à découvrir sans plus attendre.

Pour cette dernière lecture de l'année c'est une sacrée claque ! Un véritable coup de coeur !
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Au départ, je me suis dit : « Oh encore un roman sur les violences domestiques » et j'ai failli ne pas le lire et puis j'ai ouvert le livre, commencé ma lecture et aussitôt, j'ai été accroché par une jolie écriture.
C'est l'histoire d'un homme maltraité par son épouse dont il apprendra par la suite le passé. Tout de suite, on l'aime ce papa poule honnête et droit. Ce papa qui tente de préserver son petit garçon. Ce roman raconte surtout la difficulté pour un homme de se penser « homme battu « et de la terrible humiliation de le dire et de ne pouvoir être conforme à l'image que la société se fait de la virilité.
Un des derniers tabous de notre société, pour le moment l'homme battu à encore une image non de victime, mais de quelqu'un de lâche et de faible. Un très bon récit même si j'ai moyennement adhéré à la rencontre avec la religieuse et le départ pour l'humanitaire, c'était un peu too much pour moi.
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