J'ai découvert ce livre au club de lecture de Châteauneuf.
La Claque de
Nicolas Robin aux éditions
Anne Carrière.
Steward dans une compagnie aérienne,
Nicolas Robin connaît un premier succès en 2016 avec son roman
Roland est mort. Depuis, il a publié six autres livres dont le dernier
La Claque. Pour lui, travailler dans un avion, c'est respecter un protocole, des procédures, il y a peu de place pour la liberté, alors écrire l'oxygène. Mais que ce soit steward ou écrivain, il a toujours la tête dans les nuages ! En tant qu'écrivain, il cherche des sujets qui le surprennent mais qui surprennent aussi ses lecteurs.
Il avait entendu dire « Il y a aussi des hommes battus mais on n'en parle pas parce que c'est tabou ». le mot tabou l'a fait réagir car si c'est tabou c'est parce que l'ordre public est dérangé. Il s'est alors documenté sur le sujet, il a lu des témoignages sur internet, posé des questions autour de lui et a pu dialoguer avec deux hommes battus. Leurs histoires l'ont touché et il a alors j'ai décidé d'utiliser leurs émotions, ce qu'ils lui avaient transmis pour créer sa propre fiction. Il dit : « Dans le roman, je ne cherche pas à mettre les hommes au coeur du débat mais Jean-Mi au coeur d'une histoire singulière. C'est important de le préciser car mon roman n'est pas politique. Ce n'est pas le début d'une révolution et je ne suis pas le porte-parole d'un mouvement. »
Voici le résumé de l'éditeur :
Jean-Michel est très heureux, en apparence : il a une femme brillante, un enfant éveillé, une belle carrière dans l'immobilier. Pourtant, ce bonheur est illusoire.
Les bleus sur sa joue pourraient être imputables à un mauvais coup au rugby. S'il n'ose pas en parler, c'est parce que la vérité est dérangeante. Un homme battu, c'est le déshonneur, mais battu par sa femme, c'est l'extrême soumission, la castration au ciseau à bois.
Jean-Mi endure les gifles et reste avec sa femme, jusqu'au jour où une rencontre improbable lui ouvre les yeux sur sa vie de couple.
On parle beaucoup des femmes battues, plus rarement des hommes battus.
Cette claque à laquelle il est loin de s'attendre survient dès la première page, juste parce qu'il a fait rétrécir son pull en cachemire. Pourtant,
Jean-Michel est pétri de bonnes intentions. Marylène, sa compagne, est entourée d'amour et d'attentions ; et, pour Antonin, son fils à elle, pas le sien, il est un vrai papa-poule. Qui pourrait croire que cet agent immobilier dynamique, sportif, joueur de rugby est frappé par cette pin-up frêle et tellement féminine ? Sans doute personne du point de vue de
Jean-Michel qui, habité par la honte, n'en parle à personne… sauf à Solange, cette nonne très engagée rencontrée par hasard. Au fil des pages et de l'escalade des conflits, elle l'accompagne et l'aide à agir, à prendre confiance en lui, à assumer et à faire face.
J'ai ressenti de l'empathie pour cet homme généreux et attachant. J'avais envie de lui dire de réagir, de ne pas se laisser faire. Ce n'est que vers la fin du livre que j'ai vraiment compris pourquoi jusque là il avait supporté sans rien dire. J'ai également apprécié le dénouement auquel a priori on ne pouvait pas s'attendre. Ce court roman est une réussite !
Un roman bien écrit, dans une écriture directe et incisive. Un roman d'aujourd'hui avec des personnages actuels et très consistants, mais dont on comprend vite que les comportements sont le résultat d'un passé lourd et difficile. Un roman où les situations sont dépeintes avec justesse et sensibilité.