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EAN : 9782413020790
Delcourt (24/04/2019)
3.5/5   6 notes
Résumé :
La culture et la popculture regorgent de récits traditionnels mettant en scène des épées sacrées. D'Excalibur à Stormbringer en passant par Durandal, elles ont toujours fait rêver. Une jeune fille, fort justement prénommée Avalon, devient la détentrice d'une épée sacrée. Mais elle va devoir unir les forces de son monde derrière elle pour le sauver des hordes d'aliens belliqueux.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai trouvé très moches les premiers travaux de Gabriel Rodriguez, et je suis totalement passé à côté de la hype "Locke & Key". Je ne voulais pas mourir idiot et j'ai laissé sa chance à l'artiste chilien avec "L'Épée Sacrée" / "The Sword of Ages" où il a réalisé à la fois le scénario et le dessin, assisté aux couleurs de Lovern Kindzierski : grand bien m'en a pris !

Grosso modo il transpose la geste arthurienne dans un Planet Opera qui sur le fond comme sur la forme ressemble peu ou prou à "L'Incal" du duo New Age Moebius / Jodorowsky, mais pas que : d'un côté on retrouve moult clins d'oeil à Edgar Rice Burroughs le créateur de "Tarzan" et "John Carter", d'un autre côté on retrouve les univers baroques et bariolées de Jack Vance.
Le vaisseau Pendragon fuit la civilisation avant de se crasher volontairement sur un exoplanète, mais les choses ne se passent comme comme prévu pour son équipage… L'aîné Morgan est rapatrié vers l'humanité, la cadette Avalon restée sur place est élevée non par des singes mais par des tigres à dents de sabres intelligents et parlants. Fatalement vient le jour où les humains impérialistes jettent leur dévolu sur cette exoplanète pour en piller les ressources et en asservir les habitants sous couvert de discours libéraux et moralisateurs aussi ennuyants que lénifiants : l'auteur ne se gêne absolument pas pour montrer du doigt une certaine puissance nord-américaine qui n'hésita pas à bafouer toutes les règles de la démocratie et à instaurer une sanglante dictature dans un pays sud-américain juste pour augmenter les marges bénéficiaires de certains intérêts privés (marre des crevards reagano-thatchéro-macroniens qui placent l'argent au-dessus des gens, votre député macroniste pourrait sans nul doute se reconnaître). Morgan des Templiers de l'Étoile Noire est en charge d'exploiter, euh pardon d'amener la civilisation, à grand coup de « diviser pour régner », euh pardon à grands coups de pédagogie (macronie copyright). En face de lui sa soeur Avalon qui a pris fait et cause pour les Aliens et qui sous l'égide de Merlin fonde les Gardiens de l'Épée avec Lancer / Lancelot, Gawyn / Gauvain, Trystan / Tristan qui veulent fédérer tous les Bretons / tous les Aliens contre l'envahisseur saxon / l'envahisseur humain. La Team Avalon défend bec et ongles les Moines Blancs des Lunes Jumelles pour défendre ce qui peut encore l'être, et les Templiers de Lune Noire use et abuse de Clan du Soleil Rouge pour s'emparer au plus vite des richesses locales avant de piller et d'exploiter une nouvelle exoplanète (conformément aux doctrines de l'hypercapitalisme et de l'ultralibéralisme)...

J'ai bien aimé le scénario et le dessin de l'auteur. le genderswap est intelligent (le roi de réflexion devient une femme d'action, l'enchanteresse passionnée devient un scientifique froid voire sociopathe), et si on pousse plus loin il peut même devenir très intelligent (avec Guenièvre, Lancelot et Mordred). C'est dense, c'est rythmé, c'est plein d'action, d'émotion et de retournements de situation. Pour ne rien gâcher on se torche le cul du cahier des charges des comics mainstream… Mais il y a deux gros trucs qui posent vraiment problème :
- je ne sais pas si je dois remercier ou blâmer l'auteur mais il m'a mis sur la piste d'une défaillance récurrente dans le monde des comics… on nous montre des personnages copains comme cochons qu'on ne connaît ni d'Eve ni d'Adam : ça marche très bien avec des franchises qui existent depuis plus d'un demi-siècle, mais ça fait très bizarre voire très bancal dans une série originale, sauf que les auteurs de comics sont tellement habitués aux franchises qui existent depuis plus d'un demi-siècle qu'ils ne se donnent même plus la peine de travailler le relationship drama dans une série originale !
- la série est au point mort depuis bientôt 2 ans, et si on en restait là cela serait juste un vaste coup d'épée dans l'eau… Aucune exploitation de la relation Avalon / Morgan, aucune exploitation de Trystan et Isolt farouches partisans de camps opposés, aucune exploitation des entités cosmiques qui font de l'exoplanète l'échiquier de leurs confrontations… Autant de foreshadowing sans aucune suite cela serait complètement naze !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2017/2018, écrits, dessinés et encrés par Gabriel Rodríguez, et mis en couleurs par Lovern Kindzierski. Il comprend également une introduction de 3 pages, écrite par Joe Hill en octobre 2018, ainsi que 17 pages d'illustrations en pleine page (couvertures en couleurs et en noir & blanc), un entretien de 7 pages entre Ted Adams et Gabriel Rodríguez agrémenté de dessins d'étude, et 6 pages de représentations des principaux sites avec un logiciel de modélisation et de brèves explications du créateur. Gabriel Rodríguez et Joe Hill sont les auteurs de l'extraordinaire série Locke & Key, 37 épisodes publiés entre 2008 et 2013.

Le vaisseau spatial Pendragon approche de l'orbite d'une planète. À son bord : une famille avec le père Lotharr, sa femme Iggren et son fils Morgan. Ils décident de s'installer sur cette planète, la procédure indiquant qu'ils doivent détruire leur vaisseau après. Un temps indéterminé après, Avalon (une jeune femme) est venue faire ses adieux à sa famille d'adoption : des félins de grande taille dotés de conscience et de la parole, et vivant dans les montagnes. Elle étreint sa mère adoptive, tout en regrettant l'absence de sa soeur Kai. La mère dit son incompréhension de voir Avalon rejoindre le monde des êtres humains régi par la parole, outil dédié à la manipulation tellement trompeur. Dans le même temps, 5 déités contemplent le destin de l'humanité, la succession des cycles avec élévation vers un niveau supérieur, puis chute à nouveau vers une période d'obscurantisme. Ils considèrent le risque élevé de la rupture de ce cycle, et ont mis en oeuvre ce qui était de leur ressort pour que l'humanité puisse prendre conscience de ce cycle et s'en délivrer. Merlin ressent les tenants et les aboutissants de cette discussion pendant sa transe. Il décide d'emmener Avalon à la ville de Caledia, tenue par l'ordre des Moines Blancs. Ils sont accompagnés par l'oiseau Nikola, doué de conscience et de parole.

Plus loin sur le chemin, au bord d'un lac, Trystan et Lancer Benveek sont en train de s'entraîner à l'épée, sous les yeux de Gawyn, et de 2 individus faisant payer pour le spectacle. Benveek n'arrête pas de faire des commentaires sur les qualités de bretteur de son opposant, tout en parant, évitant et portant des coups, alors que Trystan reste muet. Sur le chemin, Avalon a décidé d'attaquer un groupe de 6 gardes armés qui escortent un véhicule conduit par 2 autres gardes, transportant une cargaison d'esclaves. L'embuscade se déroule de manière très rapide, Avalon neutralisant 7 gardes avec une rapidité et une adresse extraordinaires. Merlin est obligé d'intervenir pour mettre le dernier hors d'état de nuire, Nikola ayant vu qu'elle allait se faire attaquer par derrière. Elle libère les prisonniers, dont le représentant s'inquiète de la distance à parcourir pour rallier Caledia, au risque de se faire dévorer par des bêtes sauvages. Avalon l'écoute gentiment, les laisse partir, et enferme les gardes dans la cage, leur promettant de venir les délivrer dans quelques jours. Peu de temps après, un groupe de templier de l'Étoile Noire arrive sur le site : le seigneur Morgan, le lieutenant Isolt, l'oiseau Gorice, et des soldats. Ils s'adressent à l'interprète resté sur place.

Dans l'introduction, Joe Hill dit tout le bien qu'il pense de Gabriel Rodríguez, de sa capacité à créer des mondes, à faire s'incarner des personnages, à mettre en scène des situations complexes, à proposer une variation originale de la légende arthurienne. Effectivement, dès la première page, le lecteur remarque l'utilisation du mot Pendragon, un titre celtique qui signifie Chef dragon, porté par Arthur et par son père Uther. Parmi les autres éléments en provenance de la légende du roi Arthur, il relève le mot Avalon, les noms Merlin, Trystan, Morgan, la présence d'un dragon, et bien sûr l'épée retirée d'une grande gemme verte. L'auteur ne fait pas mystère de la source de son inspiration. Il indique dans l'interview qu'il a souhaité approcher la légende avec un angle un peu différent : avant Arthur, avec une pincée du principe de la Guerre des Étoiles, à savoir l'existence de vaisseaux spatiaux avant l'existence de l'homme sur la Terre. Finalement ces références à cette légende apparaissent comme l'auteur reconnaissant ce qu'il emprunte à un récit classique, une forme d'honnêteté vis-à-vis de son lecteur.

Pour autant, les aventures d'Avalon forment une quête qui ne se limite pas à suivre servilement la trame du cycle arthurien. Il ne transpose pas à l'identique la situation des personnages portant le même nom (Merlin, Trystan, Gawin, Morgan) et il a décomposé son histoire en une série projetée à 6 tomes, celui-ci correspondant donc au tout début. Comme indiqué dans l'introduction, il s'agit pour Gabriel Rodríguez de construire tout un monde, et de l'explorer. L'auteur a donc fort à faire pour présenter tous les concepts et toutes les situations sans donner l'impression d'établir une liste, ou un guide de voyage. Afin de donner du rythme, il a choisi une structure en chapitre, à la longueur variable, d'une page à une quinzaine pour le plus long. En feuilletant rapidement le tome, le lecteur observe une bonne quantité de phylactères, mais aussi quelques pages plus aérées. À l'épreuve de la lecture, il fait l'expérience de pages consistantes, mais se tournant rapidement, sans impression de lourdeur ou de surcharge. Effectivement, la narration de Gabriel Rodríguez est plus dense que celle d'un comics classique, plus proche de celle d'une bande dessinée européenne, sur 102 pages de BD. Rapidement, le lecteur constate que l'auteur ne se contente pas d'une lutte du bien contre le mal, d'une dichotomie entre 2 factions ennemies, et qu'il indique que la situation de ce monde est plus complexe, avec différents clans ayant différentes aspirations. de même l'usage de l'épée d'Avalon ne relève pas de la simple arme magique. le lecteur se laisse rapidement séduire par la découverte de ce monde inconnu, par les croyances des différents clans, par les résidus d'artefacts technologiques, par l'enjeu à l'échelle des créatures vivantes, par la fougue réfléchie d'Avalon.

Bien sûr, le lecteur est avant tout venu pour retrouver la richesse et l'inventivité de la narration visuelle de Gabriel Rodríguez, espérant bien un niveau similaire à celui de la série Locke & Key. Il est vite comblé au-delà de ses espérances. L'artiste mélange des éléments fantastiques attendus divers (vaisseau spatial, tigre dent de sabre, épée, uniforme avec ou sans cape, dragon, gros monstre), avec des apparences originales et spécifiques. de la même manière qu'il rend hommage à la légende du roi Arthur, il rend hommage à ces conventions de genre, par des versions qui lui appartiennent et qui servent son récit, plutôt que de ressembler à un catalogue de clichés servant à cacher un manque d'inspiration. En fonction de ses inclinations, le lecteur peut prendre son temps pour regarder les costumes et juger de leur praticité et de leur cohérence, prendre son temps pour regarder la faune et la comparer avec ce qu'il a déjà pu lire par ailleurs, la situer par rapport à son échelle de valeur, d'originalité. À chaque comparaison, la balance penche en faveur de Gabriel Rodríguez, de son inventivité, de son degré d'implication pour amener de la substance à chaque élément, pour construire sa vision. le lecteur éprouve donc un grand plaisir à se projeter dans ces endroits bien réalisés, au milieu de personnages consistants. Il observe les constructions et les environnements naturels, ainsi que les personnages se déplacer en fonction des caractéristiques de chaque lieu, à l'opposé d'individus plaqués indifféremment quel que soit l'endroit.

Même sans lire les 6 pages sur la modélisation des bâtiments et de la citadelle de Caledia, le lecteur perçoit l'impressionnante cohérence spatiale de chaque lieu. En particulier, il se rend compte qu'il comprend facilement les déplacements des différentes factions et de différents personnages lors de l'attaque de la citadelle de Caledia qui dure une quarantaine de pages. À l'opposé de quelques affrontements spectaculaires qui s'enchaînent, Gabriel Rodríguez raconte les affrontements singuliers de chaque personnage principal, sa progression, la manière dont la bataille globale se répercute sur sa situation, la manière dont 2 combats peuvent se rejoindre. Effectivement, les pages de fin viennent confirmer l'investissement dans la conception de ce moment spectaculaire, à la fois pour les caractéristiques géographiques du terrain, à la fois pour l'architecture de la citadelle et du bâtiment principal. Tout ce travail reste en arrière-plan, l'auteur privilégiant bien la narration, plutôt que de se montrer démonstratif. le lecteur se jette donc à corps perdu dans la bataille, au travers des différents combats, admirant le courage et la dextérité des assaillants, retenant son souffle devant l'intervention de monstres et l'ampleur de la destruction, voyant que la vie des civils ne vaut pas grand-chose.

En commençant ce tome, le lecteur prend vite conscience de son caractère de récit de genre, empruntant à droite et à gauche. La narration visuelle atteste vite du fait que Gabriel Rodríguez n'a rien perdu de sa verve ou de son inventivité. le récit utilise les différentes conventions de genre à bon escient, pour nourrir l'histoire, plutôt que comme prétexte pour cacher un manque de substance. le lecteur s'immerge dans un monde riche et bien pensé, suivant la progression difficile et pleine de périls d'Avalon vers une citadelle qui doit soutenir un siège. Il prend plaisir à découvrir les dangers et les créatures fantastiques. S'il y prête attention, il se rend aussi compte que l'auteur intègre naturellement des réflexions découlant de certaines situations, apportant une dimension littéraire à son récit de genre.
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Il m'arrive également d'être déçu par une lecture dont on attendait beaucoup car c'est quand même le dessinateur de Locke & Key qui m'avait beaucoup plu.

Rien à redire sur le graphisme qui est toujours parfaitement maîtrisé même si des axes d'amélioration demeurent toujours possibles. C'est en sa qualité d'auteur complet à savoir de scénariste que cela pêche véritablement. Là, on ne peut pas parler de maîtrise mais d'incohérences et surtout de manque de dynamisme.

Bien entendu, c'est trop bavard laissant peu de place à l'action. Il faut savoir doser les cases dans une mise en scène et cela n'est pas maîtrisé car c'est confus. Bien sûr, loin de moi l'idée d'attaquer directement un auteur. Je dis simplement que le métier de scénariste est difficile loin de toute improvisation. Il y a tout de même de bonnes idées mais assez mal mises en oeuvre.

La suite se fera sans moi.
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critiques presse (4)
Bedeo
30 juillet 2019
Complet et fabuleux, ce récit n’a certes pas la vivacité de Locke and Key mais s’appuie sur une réécriture farouche et fastueuse des récits de la Table Ronde. Il est donc chaudement recommandé, tant il peut s’affirmer comme une très bonne histoire de SF épique.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
24 juillet 2019
Rodriguez montre assez vite ses limites en la matière, sacrifiant notamment à une très mauvaise idée de narration : le surchapitrage en courtes séquences gonfle artificiellement le rythme.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Elbakin.net
27 juin 2019
Si l’ensemble ne s’avère pas désagréable à la lecture, il nous apparaît difficile de le recommander, en tout cas, après un seul album. L’ensemble s’avère par trop fade et perclus de clichés.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Sceneario
20 mai 2019
C'est tout simplement éblouissant de maîtrise visuelle [...] Si vous aimez le style de Gabriel Rodriguez, foncez sur ce très bel album !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- C’est une défaut courant chez les hommes… Le manque d’imagination. Vous êtes trop prompts à foncer dans le tas quand il y a des problèmes.
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Pour certains, rester sur le chemin semble plus important que se déporter hors de danger. Les gens acquièrent un sentiment de sécurité trompeur, généré par leur certitude absolue dans leurs convictions.
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Au jour du jugement, la plume du savant pèsera autant que l'épée du guerrier.
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LOCKE & KEY | Saison 2 | Bande-annonce officielle VF | Netflix France
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