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3,46

sur 170 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce fut ma première lecture de Jules Romains, voici bien longtemps.
La farce était fort sympathique, qui ridiculisait pas trop méchamment le Politique, l'Armée et le Clergé.
Ce sont Ambert et Issoire, imprudemment ostentatoires sur la carte de France, qui feront les frais de ce canular minutieusement concocté.
Le livre est aimable, donc, et j'en relirai volontiers quelques bon morceaux bien savoureux dans mon souvenir.
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L'argument est connu; une bande de joyeux drilles, compagnons de beuveries, décident de s'attaquer aux villes d'Issoire et Ambert, sous-préfectures du Puy-de-Dôme dont ils trouvent la forme géographique grotesque. Les blagues de potaches des compères ont inspiré des générations de gredins irrévérencieux, citons au hasard les facéties de notre Gloupier et la visite célèbre du Roi Baudouin à l'Université de Louvain. Les Copains m'ont fait rire comme aucun livre ne l'avait fait jusque là. Jules Romains flatte la part anticonformiste de chacun d'entre nous et propose une salutaire partie de plaisir!
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Jules Romains (né Louis Farigoule), écrivain et Académicien, né en 1885 et décédé en 1972, auteur d'essais, poèmes, pièces de théâtre (Knock 1923) et de la série romanesque en 27 volumes Les Hommes de bonne volonté (1932-1947). Il est le « créateur » de l'unanimisme avec John Dos Passos aux Etats-Unis, une doctrine littéraire selon laquelle l'écrivain doit exprimer la vie unanime et collective, l'âme des groupes humains et ne peindre l'individu que pris dans ses rapports sociaux.

L'histoire débute dans un café, ce qui donne la tonalité générale du roman. Une discussion dégénère en pari quand un groupe de copains met en doute la capacité annoncée d'un litre, des pichets de vins servis par le patron. Chacun dans le troquet propose sa méthode, plus ou moins farfelue, pour vérifier les faits. Après cette mise en bouche, nous retrouvons nos copains, sept joyeux drilles, tellement contrariés par une carte de géographie où deux villes semblent les regarder avec des yeux malfaisants qu'ils décident d'aller y mettre un chambard monstre, et les voilà partis pour Ambert et Issoire dans le Puy-de-Dôme afin d'y assouvir leur terrible vengeance. Mais auparavant ils iront consulter le somnambule, un devin qui communique avec les esprits en prenant un bain de pieds dans une cuvette pleine de vin !
Se faisant passer pour un ministre, un ecclésiastique éminent ou un sculpteur généreux, notre petite troupe va investir les deux sous-préfectures et ridiculiser l'armée, l'église, l'administration, la morale et les notables. Je me tais sur les moyens utilisés pour ne pas vous gâcher la lecture, mais l'épisode du sermon dans l'église déclenchant de furieux réveils de libido parmi les fidèles vaut son pesant de cacahuètes…
Enfin vengés, nos larrons s'esbignent en douce et en vélo, vers les Cévennes pour conclure leur redoutable périple par un casse-croûte comme on les aime avec force cochonnailles et vins de toutes les couleurs.

Vous avez compris qu'on se bidonne tout au long du roman et c'est un bel exploit car le livre a été écrit en 1913, l'année prochaine débutera la boucherie de la Grande Guerre. Nos sept loustics, anarchistes sympathiques, ne pensent qu'à mettre le bordel sans pour autant avoir un message politique réel à faire passer, si ce n'est se moquer des institutions. Je dois dire que ces personnages m'ont beaucoup rappelé les Pieds Nickelés cette fameuse bande dessinée datant de 1908 pour sa première édition, même esprit, mêmes bêtises forfaitées par des potes et même amour de la dive bouteille. Si les amis de nos amis sont nos amis, les copains de Jules Romains sont nos amis pour la vie !
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Au cours d'un repas arrosé, sept amis, avec chacun leur personnalité et leurs caractéristiques, se prennent d'aversion pour deux sous-préfectures du Puy-de-Dôme, Ambert et Issoire et échafaudent des plans pour y semer la confusion.
On se demande s'il était vraiment possible de monter de tels canulars au début du vingtième siècle. Si c'est un roman de potaches (un peu sur le retour quand même vu leur âge), la langue de Jules Romains est impeccable et fait de la lecture de ce petit livre un agréable moment.
J'ai cependant eu une drôle d'impression à plusieurs reprises, celle que le livre avait été raccourci de manière très brutale. Par exemple, après le rendez-vous devant la mairie d'Ambert, ou à la fin de chaque canular dont on ne sait pas comment ils se terminent. Celui dans l'église, j'imagine que c'est pas pudeur ... Il s'agit en tout cas du plus hilarant des trois canulars et le faux-sermon licencieux est une petite merveille de détournement du langage religieux.
Le récit est forcément très daté, très masculin, très éthylophile mais surtout écrit avec toutes les finesses de la langue française, un ton très Troisième République, et des moments de poésie qui annoncent déjà, je trouve, Boris Vian.
On m'a dit que la chanson de Georges Brassens, Les copains d'abord, était inspirée de ce petit roman. Est-ce vrai ?
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Une bande de copains complètement déjantés et légèrement pris de boisson décident un soir de se lancer vers deux villes, Issoire et Ambert (??) qu'ils décident de rejoindre par divers moyens, pour y mener des actions plus improbables les unes que les autres. C'est jubilatoire, d'abord par la folie de l'action, mais aussi et surtout en raison des protagonistes, Bénin, Huchon, Lamendin, Lesueur, Bourdier et Omer, plus rigolards les uns que les autres, dotés d'une verve inimitable et toujours prêts à rigoler. Si on veut passer un bon moment, il faut lire ce livre.
Le choix des deux villes pour la seule raison qu'elles font partie des préfectures de France, représentés par des ronds noirs sur la carte, et que ces deux "yeux" avaient un drôle d'air, suffit à expliquer pourquoi ce livre ne ressemble à rien d'autre.
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Attablés dans un café de la Butte, ils sont sept. Comme les sept jours de la semaine, les sept mercenaires, ou les sept nains. Ce sont les sept copains, Broudier, Bénin, Lesueur, Omer, Huchon, Martin et Lamendin, qui, un peu éméchés, s'en prennent d'abord au tavernier, désirant vérifier si ses pichets d'un litre contiennent bien un litre. Une vérification s'impose. D'ailleurs, en France tout s'impose.

C'est alors que Bénin, l'une des têtes pensantes, et penchantes, du groupe avec Broudier, déclare qu'il est monté au grenier et que sur une carte de France, apparaissent des yeux plaqués sur chaque département. Deux yeux lui ont parus insolents. Deux yeux auxquels sont accolés les noms d'Ambert et d'Issoire dans le Puy de Dôme. Il n'en faut pas plus pour exciter les esprits et bientôt les strophes, plus ou moins nourries et adéquates, bouts rimés et à-peu-près, fusent des sept convives éméchés. Une sanction envers ces deux sous-préfectures auvergnates est envisagée.

Et les deux compères que sont Bénin et Broudier décident de solliciter l'avis d'un somnambule qui déambule nuitamment sur l'arête d'un toit, après avoir consulté un annuaire, plantant une aiguille au hasard sur un nom. Munis de renseignements aléatoires (Et pourquoi aller à Thouars ?) ils organisent un déplacement vers Ambert, leurs comparses les rejoignant, effectuant eux aussi le voyage dans des conditions différentes. le tout est de se retrouver sur place.

Une partie de la promenade de Bénin et Broudier s'effectue à vélo avec les rencontres et les avatars que cela implique. Enfin ils arrivent à Ambert et, après avoir visité la caserne, Broudier endossant l'identité d'un ministre, Bénin, se faisant passer pour un théologien, un envoyé du pape auprès du curé de la paroisse locale, harangue les fidèles. Il prend le contre-pied de l'Eglise en prônant l'acte de chair, en chaire, démontrant à l'assemblée médusée les bienfaits de la copulation et de la luxure. Un sermon qui ne laisse pas de glace les paroissiens médusés.

Puis à Issoire, ils organisent l'inauguration d'une statue de Vercingétorix. Une cérémonie qui étonne les badauds, et émoustille certaines femmes, puisque le Vercingétorix n'est autre qu'un des compères, juché nu sur un cheval.

Les Copains est un roman facétieux, humoristique, iconoclaste, rabelaisien, et possède une verve avinée dont Marcel Aymé et René Fallet furent les dignes continuateurs. Les dialogues sont savoureux et plus les chopines se vident, plus l'éloquence des convives est comparable à celle des tribuns. Pas de bafouilllement de leur part mais des tirades théâtrales, des conversations qui peuvent être décousues mais une logorrhée jamais défaillante.

Et les personnages sont campés avec une description désopilante, je vous laisse en juger avec l'extrait ci-dessous :

Une femme obèse parut. Son abdomen la précédait d'un bon pas. Sa poitrine venait ensuite, comparable à deux sacs de farine battant la croupe d'un cheval ; puis sa tête, renversée, bourrée d'une graisse blanche ; et, sur sa tête, deux yeux ronds et saillants que la marche ballotait du même mouvement que sa poitrine.

le roman a fait l'objet d'une adaptation au cinéma, sortie en janvier 1965, sous le titre Les Copains, dans un film réalisé par Yves Robert, sur un scénario d'Yves Robert et François Boyer, avec notamment, pour interpréter les rôles des sept copains, Philippe Noiret (Bénin), Guy Bedos (Martin), Michael Lonsdale (Lamendin), Christian Marin (Omer), Pierre Mondy (Broudier), Jacques Balutin (Lesueur) et Claude Rich (Huchon). le film a donné lieu à la création, par Georges Brassens, d'une de ses plus célèbres chansons, Les Copains d'abord, en ouverture de l'album éponyme, sorti en novembre 1964, deux mois avant le film (Source Wiki).



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Les copains /Jules Romains (1885-1972) de l'Académie Française
Au cours d'une soirée bien arrosée, une bande de sept copains (Broudier, Bénin, Lesueur, Omer, Huchon, Martin et Lamendin) décident de sanctionner les villes d'Ambert et d'Issoire car, à leurs yeux, elles font preuve d'insolence sur une carte de France !!
Après avoir consulté un somnambule en guise d'oracle pour vérifier la pertinence de leur décision, ils passent à l'action et multiplient les canulars.
C'est ainsi que la caserne d'Ambert recevra nuitamment une visite impromptue du ministre (en réalité Broudier), qui demande à voir des manoeuvres immédiates dans la ville.
Bénin se fait quant à lui passer pour un éminent théologien venu de Rome, et le curé de la paroisse lui laisse avec émotion la place en chaire pour le sermon : les paroissiens éberlués entendent une apologie (d'abord masquée puis débordante) de la luxure ! J'avoue que ce passage du livre est absolument jubilatoire. Écrit dans un style somptueux, le discours de Bénin est un moment d'exultation inénarrable riche de délicieuses métaphores. C'est pour moi l'apothéose du roman.
À Issoire, lors de l'inauguration d'une statue de Vercingétorix sur la place Sainte-Ursule, le héros gaulois (qui n'est autre que Lesueur, nu sur le cheval de bronze) répond grossièrement au discours du député. Là aussi le langage métaphorique de l'auteur évite les écueils de la grossièreté quant à la nudité du héros gaulois.
L'histoire se termine par un joyeux banquet dans une maison forestière du Meygal, petit massif qui se situe à proximité immédiate de Saint-Julien-Chapteuil, village de naissance de l'auteur. On se croirait revenu dans le village gaulois d'Astérix au soir d'une journée d'aventures en tout genre.
« Si vous pensez à l'avenir, c'est que vous souffrez d'un manque. » Telle peut être la morale de cette histoire, chef d'oeuvre populaire, rigolard et savant chantant l'amitié des Sept copains qui ébranlent les fondements du Puy-de-Dôme et de la société. Bénin tour à tour se déguisera en conseiller du tsar à la cour de Russie débarquant en gare de Nevers et s'exprimant en un latin peu châtié, avant de se faire passer pour un envoyé du Saint-Père et promouvoir la beauté du Cantique des Cantiques à mettre en application.
Une farce qui ironise sur la politique, l'armée et le clergé.
Autant les premières pages m'ont paru soporifiques malgré la qualité de l'écriture, autant la deuxième partie m'a séduit avec en point d'orgue le cataclysme orgiaque en guise d'ite missa est, dans l'église quand Bénin s'adresse aux fidèles.

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Un livre intemporel. Une bandes de copains qui ne cherchent qu'à faire la pire des blagues. Adapté au cinéma avec des acteurs prodigieux (Noiret, bedos, Pierre Mondy, Michael Lonsdale, Jacques Balutin, Claude Rich, Claude Piéplu, Christian marin, Tsilla Chelton, Jean lefebvre etc...) par un futur grand réalisteur Yves Robert. Et pourtant le film datant de 1965 pour un livre écrit en 1913, c'est tout dire.
INTEMPOREL !
Jules Romains non livre ici peut-être un de ses meilleurs livres, court concis, direct., crise d'une société totalement d'actualité.
Pour moi, un petit chef d'oeuvre de légèreté.
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Roman absurde ou les personnages se retrouvent dans des situations ubuesques traitées avec beaucoup de sérieux. Dans le cadre de ma première lecture, je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été désarçonné. Ce n'est que dans un second temps que j'ai compris tout l'humour du récit.
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Un roman qui me semble refléter l'esprit potache des étudiants - khagne ? - du début du siècle : à la fois fin, cultivé et franchement débridé. Un charme désuet pas désagréable.
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