Mécaniques du chaos

MÉCANIQUES DU CHAOS de DANIEL RONDEAU
Il y a Grimaud, archéologue spécialiste de Leptis Magna, qui vit dans un coin reculé de la Tunisie avec Rim, à peine sortie de l'adolescence venue , en théorie pour le ménage… il y a Bruno, ancien élève de Grimaud, devenu flic qui travaille dans une cellule non officielle de lutte contre le terrorisme dont le patron est Lambertin… il y a Habiba migrante arrivée sur une plage, plus chanceuse que son frère qui ne survivra pas…il y a Harry, l'indicateur de Bruno, oeil et oreilles de grand patron M'Bila qui trône dans la cité et prend sa Ferrari pour aller en Suisse…il y a une ancienne maîtresse de Khadafi…il y a le trafic de drogue, le trafic d'antiquités dans ces pays si peu gouvernés…il y a l'état islamiste, la Syrie, Malte, l'Algérie, la Tunisie, la France et ses banlieues, les événements de Setif en 45…
Beaucoup de personnages, beaucoup de lieux, on passe en permanence d'un sujet à l'autre… Rondeau secoue habilement tous ses ingrédients, j'y ai retrouvé de temps à autres le Houellebecq de Soumission ou le Gaudé d'Ecoutez nos Défaites. Certains y verront sûrement pas mal de clichés mais personnellement j'ai aimé cette vision de notre monde, sombre certes, mais bien réaliste.
Un patchwork passionnant.

C'est avec un enthousiasme naïf que je me suis lancé dans ce roman primé par l'académie française en 2017.
Naïf pour plusieurs raisons, au moins trois :
La première : Ce que certains appelleront une prouesse littéraire fut pour moi un parcours laborieux, la présentation des personnages (et ils sont nombreux) dans des lieux et des milieux sociaux très différents. Il faudra attendre un bon tiers du livre pour que cela commence à s'articuler.

La seconde : Il y a dans ce livre, les rapports amoureux entre le personnage principal et une très très jeune fille à laquelle il apporte bien évidemment en échange, la culture et la soif d'apprendre et de comprendre, (toujours la même musique). de plus cette dernière lui rappelle sa première idylle quand lui-même était jeune
Certes un auteur a le droit d'utiliser toutes les couleurs de l'arc en ciel sur sa palette, mais a aucun moment il aborde les motivations et le ressenti de cette toute jeune fille, dans leur relation, cela aurait permis d'ouvrir la porte de l'empathie.

La troisième : la fin du livre, j'avais l'impression d'être dans « la petite maison dans la prairie », bon c'est caricatural, mais bon pour un roman primé par l'académie française, je m'attendais à autre chose.

Bon ceci étant dit, sans conteste, dans ce roman l'auteur nous parle
d'histoire avec grand H (écrite et prouvée par l'archéologie) ce qui ajoute une bonne dose de compréhension à nos sociétés contemporaines et à ses maux .
Il est vrai également, que cet éclairage pragmatique, sur les rouages du terrorisme, son financement par l'intermédiaire entre autres du pillage des antiquités, de leur commerce et les liens évidents avec la pègre de nos cités vues par un écrivain issu de l'extrême gauche trotskiste et maoïste des années 70 était intéressant.
Il n'est jamais trop tard pour ouvrir les yeux.

On n'est pas loin du compte, mais on n'y est pas. C'est bien écrit, mais quelques clichés viennent abimer l'ouvrage. le thème est d'actualité, l'analyse assez fine, mais les personnages caricaturaux. Ces défauts existent dans un thriller mais ils sont masqués par un rythme et une intensité qui manquent ici. Dommage.

Jusqu'au New Morning, tout va bien. On s'intéresse aux personnages. Leur chemin et leur environnement semblent crédibles et reflètent certainement bien les arcanes du terrorisme en France.
Après le New Morning, tout part en live. Les méchants sont punis, les gentils sont récompensés. 20 pages bâclées. L'auteur abandonne ses personnages comme si ils n'avaient rien vécu.

La dernière page est odieuse...

Difficile de me prononcer. Beaucoup de personnages donc beaucoup d'histoires personnelles et beaucoup de lieux. Très vite je me suis fait une liste en fin de livre pour ne pas m'y perdre. J'étais quand même intéressée par ce mélange argent, politique, religion, maffia. Je n'ai pas lu ce roman sans déplaisir. Un bémol de taille qui m'a beaucoup gênée et que je n'ai pas repéré dans les critiques (1 fois mais pas toutes lues), la relation de Rim, mineure et Grimaud soixantenaire. Dans la législation française ça porte un nom.. Ok il n'est jamais vraiment parlé de sexe entre eux mais pas non plus d'amour filial et il se sent profondément trahi quand elle part avec un autre homme!!!!!. En plus le personnage de RIm me parait inutile ainsi que cette relation qui me choque.

Compliqué... je suis à la fois d'accord avec les bonnes critiques des autres lecteurs , mais également un peu avec les mauvaises...Donc... j'ai changé d'avis, non pas 3 étoiles et demie mais 2 et demie...

Séduite par la thématique du livre au départ, un monde touché par le terrorisme et les intérêts financiers qui vont avec, j'ai fait face à l'ultra superficiel en matière de traitement du sujet et de profondeur des personnages. Bien écrit, bien mené, pas de longueurs, du rythme... peut-être du coup au détriment du fond. Et dire que ce livre est dans les quatre finalistes du Goncourt... il y a un truc qui m'échappe !

Roman sur la problématique planétaire du terrorisme, avec une trame s'inspirant de faits réels.

Des personnages qui se croisent, se perdent et se retrouvent, dans une fiction qui traite une actualité très troublée, avec cette densité supplémentaire que peut apporter le romanesque à la description de la réalité. Après un démarrage un peu confus le temps de saisir les acteurs
et les lieux, je me suis mis à consulter les critiques, au demeurant moyennes pour cet ouvrage primé, qui je crois, ne reflètent pas vraiment sa qualité .....

Vaste roman polyphonique où les protagonistes se croisent de Malte à Carthage en passant par la banlieue parisienne et sont pris dans la tourmente et le désarroi d'un monde devenu incertain en plein chaos politique.