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2,82

sur 255 notes
Un titre fort intriguant pour un livre qui l'est davantage encore... Tout au long du roman alternent de très courts paragraphes. D'une part des textes documentaires, au ton scientifique, expliquant dans la plus grande partie du roman les règles et règlements concernant les animaux sauvages : normes de sécurité dans les zoos, propriété légale... puis évoluant vers des évocations des manières d'utiliser, voire de martyriser les animaux (dans les laboratoires, les abattoirs...). D'autre part des paragraphes à la deuxième personne (vous), racontant la vie d'une femme, de sa petite enfance à la cinquantaine. Une femme qui s'est toujours sentie différente et emprisonnée, comme décrit dans les paragraphes sur les animaux. Une petite fille qui a longtemps rêvé d'un animal de compagnie, qui la sortirait de son carcan humain, et qui s'est imaginée partir après Noël avec les rennes, vers la liberté dans un monde sauvage. Mais pour la fillette, comme pour les rennes du Père Noël, la liberté n'est qu'une illusion : elle grandit, se plie aux règles, s'enferme dans l'ennui. Jusqu'aux derniers chapitres où elle se libère enfin...

Dans un premier temps, j'ai lu ce livre avec curiosité, me demandant où l'auteur voulait en venir... Et puis, peu à peu le procédé fonctionne : on intègre peu à peu le parallèle, commence à partager les codes. La froideur de la construction littéraire un peu trop systématique, des répétitions certes forts esthétiques mais peu naturelles s'estompe, et on s'identifie à cette femme qui exprime sa révolte de manière à la fois si explicité, radicale et détournée... J'ai été très touchée par les derniers chapitres et vous recommande cette lecture, qui mérite largement qu'on dépasse quelques longueurs.
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Voilà un livre dont je n'ai pas beaucoup de choses à dire, car je ne l'ai pas aimé et n'y ai pas trouvé ce que je pensais y lire. Je me sens même complètement flouée.

Voici ce que nous dit la quatrième de couverture :

Vous aimez les animaux. Ce livre raconte leur histoire et la vôtre. L'histoire d'une enfant qui croit que le traîneau du père Noël apporte les cadeaux et qui sera forcée un jour de ne plus y croire. Il faut grandir, il faut s'affranchir. C'est très difficile. C'est même impossible. Au fond, vous êtes exactement comme les animaux, tous ces animaux que nous emprisonnons, que nous élevons, que nous protégeons, que nous mangeons. Vous aussi, vous êtes emprisonnée, élevée, éduquée, protégée. Et ni les animaux ni vous ne savez comment faire pour vous émanciper. Pourtant il faudra bien trouver un moyen.

Il s'agit d'une citation tirée de l'oeuvre et qui m'a induite en erreur. J'ai pensé que Olivia Rosenthal allait proposer une sorte de plaidoyer en faveur des animaux, ou du moins une dénonciation de certaines pratiques. J'avais bien compris qu'elle parlait d'elle-même aussi, de son enfance, de son aliénation à sa famille et de son émancipation. Et qu'elle mettait cela en parallèle au traitement que l'on faisait subir aux animaux. Mais je ne m'étais quand même pas attendue à CA !!!!

Autant le dire tout de suite, les personnes qui s'intéressent un tant soit peu au sort des animaux, passez votre chemin. le sujet n'est pas là. J'ignore même quel est le véritable intérêt de ce livre, si ce n'est de se livrer à un exercice prétendument intellectuel, mais visiblement trop cérébral pour ma modeste personne. Car j'ai rapidement été perdue dans ces paragraphes qui s'alternaient. D'une part, il y a ceux de cette petite fille, qui veut un animal de compagnie, à qui on le refuse et qui raconte sa douloureuse (?) enfance et adolescence chez des parents dont elle aura du mal de s'émanciper. On comprend vite que l'auteur se cache derrière cette petite fille. Les autres paragraphes sont les témoignages de professionnels qui travaillent dans des laboratoires, des zoos, des abattoirs, … Au départ, j'ai cru que c'était la narratrice adulte. Avant de tiquer devant l'emploi du masculin pour certains adjectifs qualificatifs.

Mais rien n'explique la démarche de la romancière, ni dans le résumé, ni en avant-propos, ni à la fin. Seule une recherche sur le net m'a permis de comprendre que le témoignage de Olivia Rosenthal sur son propre vécu était entrecoupé d'entretiens que l'auteur avaient eus avec des gens qui travaillaient avec des animaux et qu'elle avaient recopiés tels quels, sans en changer un mot.

Le résultat est pour moi sans intérêt et écoeurant, tellement ces gens parlent de leur profession et des animaux qu'ils font souffrir avec un détachement et une froideur que je ne comprends pas, voire avec une cruauté que je méprise. Je ne comprends pas non plus l'idée générale de la juxtaposition des différents témoignages ni le lien avec celui de l'auteur, mais soit, je dois être trop investie dans la défense animale pour adhérer à ce genre d'expérience intellectuelle.
Lien : http://www.chaplum.com/que-f..
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J'avais pris ce livre parce que le titre me plaisait bien. Quand j'étais bénévole en biblio, il y a quelques années, quand le livre est sorti, on m'avait dit "c'est spécial" d'un air bizarre, du coup ça avait plus qu'autre chose piqué ma curiosité, mais je n'avais pas eu le temps de le lire, du coup j'étais contente de tomber dessus.

Alors... Déjà, j'ai eu du mal à accrocher avec l'écriture, à la deuxième personne. Ensuite, l'alternance des sujets entre espèce d'essai et début de roman aussi. Je me suis dit que pourtant, ça valait le coup de s'accrocher, je me suis habituée au côté original de la narration. Puis est arrivé la quesiton : que font les rennes après Noël, comme un cheveu sur la soupe, placé là très artificiellement. Enfin, le ton prétentieux et glacial, quasi robotique, a fini par avoir raison de ma patience et de ma bonne volonté... Basta ! Stop page 82 sur 211. J'ai failli croire que je n'aimais plus lire ! Argh !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Roman polyphonique, mêlant documentaire et fiction, « Que font les rennes après Noël » offre une approche subtile et étonnante de la question de l'animalité et de l'humanité.
Un premier récit, écrit à la deuxième personne du pluriel, suit le parcours d'une petite fille qui souhaite plus que tout un animal de compagnie mais n'obtient pas satisfaction. La fillette grandit au fil des pages : enfant attachée à sa mère et à la cellule familiale, puis adolescente discrète et fragile, elle devient une épouse do¬cile, avant de trouver enfin la voie de l'émancipation. Mais l'apprentissage de l'indépendance et de l'individualité ne se fait pas sans heurts, tant il est douloureux de s'affranchir du conditionnement imposé par l'éducation et la société.
Ce récit est mis en parallèle avec les réflexions de professionnels travaillant avec des animaux : dresseur, soigneur, chercheur, militant d'associations anti-zoo, boucher, éleveur. Dans de courts paragraphes écrits à la première personne du singulier, chacun décrit minutieusement son travail quotidien et son rapport aux animaux.
L'alternance entre ces courts paragraphes (le récit de la narratrice d'une part et les témoignages de professionnels d'autre part) conduit en creux à un rapprochement entre hommes et animaux. Olivia Rosenthal montre la ressemblance entre le conditionnement des animaux par les hommes et l'éducation des enfants. de la même façon que l'homme modifie les animaux qu'il côtoie, élève ou utilise, la vie humaine est conditionnée par l'éducation, l'imprégnation du milieu parental et la dépendance de l'enfant envers ses parents.
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"L'étude du comportement humain est grandement favorisé par l'étude du comportement des animaux domestiques."
Avec une construction originale qui alterne les paragraphes animaliers et le récit d'une jeune fille, Olivia Rosenthal nous raconte l'émancipation d'une enfant. Petite, elle croit au Père Noël et rêve d'avoir un animal domestique.
Grâce aux paragraphes explicatifs de professionnels du monde animal (dresseur, soigneur, gardien de zoo, boucher, technicien de laboratoire...), on aborde l'imprégnation, la vie en captivité, l'asservissement à une mère puis les premiers émois, la mort, la soumission. La relation entre les comportements humains et animaux est à peine suggérée et pourtant évidente.
Le récit n'est pas solennel et scientifique mais il est très précis, quelquefois humoristique et toujours émouvant. La jeune femme grandit avec des références télévisuelles (Daktari, Skippy, Alligator ou Flipper) et des références cinématographiques comme les grands films, Rosemary's baby, King Kong ou le film de Jacques Tourneur, La Féline. J'ai alors senti l'angoisse monter et l'inéluctable arriver avec ce merveilleux film. Ces références ont éveillés en moi un peu de nostalgie car elles jalonnent aussi mon enfance et mon adolescence. J'avais beaucoup aimé ce film "La féline" repris par Paul Schrader avec Nastassja Kinski.
L'auteur utilise le vous pour raconter la vie de la jeune femme, ce qui donne de l'importance et de la poésie au récit.
C'est un livre à découvrir pour sa construction qui sublime l'histoire et pour le style très agréable et travaillé, rythmé par des répétitions de phrases en fin de paragraphe.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Il faut un certain temps pour se rendre compte qu'il s'agit bien d'un roman, on peut dire que ce livre est un roman/essai. le roman : c'est l'histoire d'une fille qui veut savoir ce que font les rennes après Noël et qui découvre en prenant des années, la non existence du père Noël, mais également la triste destinée des rennes et des animaux en général. L'essai : c'est la condition des animaux, qu'ils soient sauvages, domestiques, ou voués à l'abattoir. Tous les aspects, même les plus tristes sont abordés, à travers les paroles des humains qui vivent de et autour des animaux, dompteurs, gardiens de zoo, éleveurs, maquignon, boucher. La juxtaposition des paragraphes sur les animaux et de ceux sur l'histoire de l'enfant, de ses rapports avec ses parents, montre fréquemment les similitudes entre l'homme et l'animal. La présence des loups dans les parcs animaliers et ce que les hommes leur font subir sont révélateur de la domination que l'homme exerce sur le règne animal. Les passages sur l'euthanasie des animaux sont difficilement supportables. Dans la partie roman, l'histoire du premier amour est très émouvante. L'écriture est souvent froide, détachée, lorsqu'il s'agit des animaux, elle donne la puissance au texte. L'emploi du vouvoiement dans les paragraphes sur l'enfance (qui déborde sur la vie adulte) implique le lecteur dans sa vie d'humain, et dans ses rapports avec les animaux. le sérieux de ces sujets n'empêche pas le ton parfois humoristique du texte.
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Quelle joie de retrouve le style inimitable d'Olivia Rosenthal ! le livre pose des questions intéressantes : peut-on se détacher de l'influence familiale ? peut-on vivre sans dépendance aux autres ? Un livre déroutant mais qui a le mérite de sortir largement du lot et de nous questionner sur les thèmes essentiels.
Lien : http://madimado.com/2010/11/..
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Que font les Rennes après Noël"d'Olivia Rosenthal...voici un livre surprenant et déroutant.Très original, bien écrit mais proche de l'illisible....on y apprend beaucoup de choses sur...les loups , l'élevage des cochons et l'abattage des vaches! Mais l'essentiel est ailleurs : l'inné,l'acquis , l'animalité...et bien d'autres chocs de la vie qui permettent de s'interroger sur sa propre émancipation ou éducation .Aurait pu obtenir le prix de l'originalité...s'il existait.
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Dans ce roman, Olivia Rosenthal, tout en alternant (de paragraphe en paragraphe) le langage technique documentaire et la fiction narrative, nous propose une réflexion sur la liberté et le déterminisme, l'inné et l'acquis. Les thématiques abordées dans cet ouvrage m'ont fait penser aux questions que l'on retrouve dans les livres d'éthologie (Henri Laborit), de psychanalyse (Freud, Marcel Rufo, Boris Cyrulnik) et de philosophie.
Plus précisément, « Que font les rennes après Noël » parle de nos rêves d'enfants. Rêves de « toute puissance » qu'il nous faudra abandonner pour « grandir ». Rêves balayés, par l'apprentissage du désir, du plaisir, de la frustration, de l'abandon, de la séparation, du mensonge, de la trahison, de la tristesse, de la colère,… bref, par l'apprentissage de la vie.
Pouvons-nous, dès lors continuer à croire en notre « libre arbitre » et méconnaître « l'organisation » qui est en nous et qui nous détermine. Ne serions-nous pas finalement soumis, dès notre conception, à un système de pensée déterminé qui serait renforcé par l'environnement familial et social ? La Liberté de l'homme n'est-elle qu'un leurre, à l'image de la fausse soumission des animaux ?
Liberté : notion bien complexe. Qu'on pense qu'elle est le propre de l'homme ou pure illusion, voire tromperie et source d'angoisse, il nous faut vivre cependant et affronter nos choix car « nous sommes condamnés à être libres » (Jean-Paul Sartre).
Les issues possibles ?
Pour Henri Laborit, votre seule liberté possible est liée au développement de votre imagination créative.
Pour Olivia Rosenthal, la liberté s'acquiert dès que « vous n'avez plus peur, vous n'avez plus honte, vous n'appartenez plus à votre mère, vous n'appartenez plus à votre mari, vous vivez votre vie sauvage tout en restant civilisée ». ALORS, vous ne croyez pas au père Noël, vous ne suivez pas le traîneau, l'âge vous libère ».
Et les animaux dans tout ça ???

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Magnifique découverte !
D'autant que m'est revenu qu'elle était "ma" prof de poésie à Paris 8 il y à de siècles...
Je ne m'attendait pas à cela en me fiant à la 4ème de couverture
mais quelle claque !
Il ne s'agit pas d'un récit animalier mais d'une écriture fine ciselée, parfois cruelle et déstabilisante.
Un amour pas cité pas clamé derrière le mal de vivre et la dureté des épreuves de certains moments de vie.
Une héroïne fébrile, une histoire en pente douce..
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