J'ai récupéré
le voisin de Tatiana de Rosnay en achetant deux thrillers pour les jours de moins bien – que voulez-vous, moi j'aime les thrillers et cela fait partie de mes lectures réconfortantes – vous savez, les opérations « un roman offert pour deux achetés », le fameux roman estampillé d'un gros logo « livre offert » qui flingue sa couverture. Je commençais à me dire que les thrillers français ne me convenaient pas, mais j'étais encore dans la phase de questionnement et je me suis laissée tenter par le résumé (et les autres livres de la sélection ne me semblaient pas foufous).
Colombe vient de trouver un nouvel appartement pour sa famille, sa personnalité discrète a séduit le propriétaire qui a choisi sa candidature parmi les dizaines de candidats. Son mari est souvent en déplacement et elle s'occupe de leurs jumeaux de onze ans, tout en travaillant comme plume fantôme pour une maison d'édition. Au-dessus de leur logement, vit un médecin que tout l'immeuble apprécie. Oui, mais pas Colombe. Toutes les nuits, les Rolling Stones hurlent et la réveillent en sursaut. Seulement lorsque son mari n'est pas là. Peu à peu, en manque de sommeil et de soutien, Colombe n'arrive plus à travailler, elle perd peu à peu pied et sombre dans la folie. Pas mal sur le papier.
Quand on a aménagé dans notre maison, notre voisine avait un coq qui chantait quelques fois dans la journée et à quatre heures du matin, ce qui ne nous dérangeait pas. Puis elle a eu LE COQ FOU qui chantait dès les premiers rayons du soleil jusqu'à la tombée de la nuit sans s'arrêter. Jamais. Jamais. Un cocorico rauque (oui, car je suppose que ce psychopathe se faisait mal à la gorge en plus) toutes les trente secondes (j'ai compté un jour de migraine avec mon oreiller appliqué sur ma tête). J'ai commencé à envisager de m'en débarrasser. Chercher des solutions et fomenter des plans fous me donnaient l'impression de faire quelque chose pour régler le problème, alors que je devenais de plus en plus folle. Évidemment mes hurlements sur ce malheureux volatile ne l'ont pas fait taire trente secondes, mais il a « légèrement » refroidi nos rapports avec notre voisine. Jusqu'à son coq au vin et au confinement. Son nouveau coq est normal et notre relation très amicale. Enfin bref, tout ça pour dire que ça peut arriver à tout le monde de péter un plomb et de voir quelqu'un (un coq pour moi, un voisin pour Colombe) comme l'ennemi à abattre.
Bon, revenons-en à nos Voisins. Malgré mon empathie pour la situation vécue par Colombe, ne n'ai rien ressentie pour elle. J'ai eu l'impression que ce voisin, qu'elle était seule à ne pas voir, qu'elle était seule à entendre au milieu de la nuit, était comme l'expression de sa folie, de sa santé mentale.
Le voisin ne m'a pas convaincue. J'ai trouvé la mise en place très longue et je n'ai pas aimé l'ambiance du roman. Je ne sais pas trop comment expliquer cela, mais ce qui ne me plaît pas dans les thrillers – et les polars – français, c'est le côté « trop ». Trop fou, trop glauque, trop poisseux. Beaucoup trop pour moi. J'imagine les méchants avec un rire démoniaque et une personnalité vraiment excessive et les gentils devenir des méchants qui butent toute leur famille sans qu'on sache trop pourquoi (c'est un exemple, je ne viens pas de vous raconter les fin du Voisin, rassurez-vous. Enfin, je crois, parce que je ne me souviens déjà plus de la fin). Et c'est trop pour moi.
Je ne suis pas en train de dire que c'est tout pourri. Et que vous n'avez aucun goût si vous avez aimé. Non, je dis que moi, j'ai passé un mauvais moment pour les raisons que je viens de vous exposer. Et je vais donc faire une grosse pause avec les thrillers français sauf pour
Amélie Antoine si elle sort un nouveau roman, parce que ses romans à elle, je les aime. Et ceux de
Michel Bussi.
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