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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec l'aventure des 68 premières fois, j'ai pris l'habitude de me laisser guider par les choix des fées qui lisent pour nous et qui nous proposent les sélections d'une saison à l'autre.
J'ai donc aussi pris l'habitude d'être prise au dépourvue… Lorsque je fais, seule, mes propres choix de lectures, je vais facilement dans ma zone de confort. Or, les 68 c'est tout l'inverse, tu découvres des pépites que tu n'aurais jamais vu autrement (bien que je sois souvent dans des endroits remplis de livres qu'on appelle librairies ;) ).
Dans "Une immense sensation de calme" j'ai découvert une femme aux antipodes de ma vie, de nos vies modernes.

Elle est à la croisée des mondes et vit dans un univers totalement étranger à mes connaissances. Un monde où les hommes et les femmes sont solidaires de ceux qui sont "prisonniers" de la nature, du climat etc... Les valeurs ancestrales sont présentes et font que cette femme va poursuivre ce qu'on lui a inculqué : aider son prochain.
Elle fera la rencontre d'un homme qui changera son destin et pour qui elle se révélera.

C'est tout ce parcours initiatique à la limite de l'onirisme parfois que nous suivons dans ce premier roman.

En lisant le résumé, je me suis dit que ça allait être vite lu et que ça ne me plairait pas forcément, un monde trop "reculé" avec une histoire d'humains hors du temps presque.

En fait, ma surprise est montée crescendo au fil du livre. Je l'ai lu vite, certes, car le nombre de pages était peu important mais je l'ai lu avec un plaisir certain.

J'ai été étonnée de mes réactions car sincèrement les mots et les idées m'ont comme envoutée. Je crois que ce qui m'a plu c'est la communion des humains avec la nature malgré sa dureté, le respect, la saveur et la singularité de la vie. C'est un texte que j'ai presque assimilé à un conte car j'étais parcourue par une sensation inhabituelle de calme alors que finalement le roman n'a rien de feel-good par exemple.

C'est une histoire qui est magique car elle est capable de nous emmener dans une contrée inconnue car peu d'éléments pour situer le lieu, avec une héroïne dont nous ne saurons pas le nom mais qui sera l'atout majeur de cette histoire, et avec des émotions atypiques mais marquantes.

Finir la saison sur ce roman c'est un cadeau fantastique que m'a fait Eglantine. Merci !
Lien : https://leslecturesdelailai...
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Etrange et atypique ce récit emmène le lecteur dans des paysages désertés et glacés, d'immenses étendues à perte de vue, grandioses, une plongée dans un monde de neige, de glace, de forêts majestueuses où l'homme et la nature ne font qu'un. La nature a deux facettes, dangereuse parfois car il faut se méfier et s'accommoder d'une vie rude, réparatrice lorsque les plantes et herbes recèlent des secrets de guérison.
Un lieu intemporel et indéterminé, peu en importe l'époque.
La narratrice, une jeune fille dont on ne saura pas le nom, se souvient des oiseaux d'acier qui ont lancé le feu détruisant nature et hommes dont certains, les Invisibles, se sont réfugiés dans les montagnes.
Parmi cette nature, il y a Igor, géant taciturne, qui croise un jour la route de la narratrice. Un rencontre magique, enchanteresse et sensuelle.
Si j'avoue avoir été surprise au départ par ce récit (conte, fable…), je l'ai poursuivi et terminé d'une traite auréolée d'une belle sensation de calme, comme un répit à la ville, au tintamarre quotidien.
Vous l'aurez compris, peu de paroles dans ce texte, des sensations, des émotions, de la tendresse, un amour inconditionnel sous une plume poétique et ensorcelante. « le bruit mérite plus l'attention que les vaines paroles ».
Un récit magique pour un moment de calme, où le texte fait naître des paysages envoûtants sous les yeux du lecteur bercé par la poésie du texte.
Lu dans le cadre des sélections des 68premières fois

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Étrange et fascinant petit premier roman rédigé par Laurine Roux qui nous entraîne dans un monde sauvage, onirique, cruel et beau à la fois. Nous sommes dans un pays nordique probablement, froid et ancré dans des traditions ancestrales. le mot « karja » - qui désigne ici une boisson - fait aussi référence à un village d'Estonie. C'est une sorte d'indice.
En fait le lieu n'a d'importance que pour l'évocation de paysages grandioses faits de forêts septentrionales, majestueuses et terrifiantes, de montagnes et, finalement, la mer qui se révèle dans toute sa force attractive.

Le temps non plus n'est guère précisé : il y a un « avant », dont se souviennent quelques vieilles qui gardent le silence sur ces temps, à jamais abolis par l'arrivée de « grands oiseaux » d'acier qui ont lancé le feu et le soufre. Des hommes sans yeux en sont les témoins : les Invisibles. Il y a cet « aujourd'hui » raconté par la narratrice, entre passion fougueuse, illimitée pour un homme secret, Igor, relations avec la la Guérisseuse Grisha, chassée du village parce que sans doute sorcière. Tout le récit repose sur des sentiments extrêmes guère exprimés verbalement, une relation fusionnelle à l'amour, à la mort , à la nature, relation qui emporte la jeune fille dans un maelström de sensations, de troubles et de questions.

Une femme-poisson, une ourse dressée qui nourrit un bébé, des Romanichels qui dansent et meurent de la dysenterie, des orphelins jetés comme déchets (les « Va-au-Diable »), des villageois cruels et bornés, et, petite fée bienveillante, une jeune fille amoureuse qui découvre la vie : le roman est une sorte de conte philosophique qui nous mène à l'acceptation.

Et quand arrive « l'immense sensation de calme », nous aussi nous reprenons notre souffle, partageant avec elle la paix intérieure enfin conquise et, surtout, cette sensation d'avoir trouvé notre place, dans un déroulement de moments qui ne sont, finalement, que des « passages ».

C'est un joli moment de lecture, fort, poétique, d'une écriture ciselée, dans lequel on ne fait finalement que se laisser porter par la voix calme et poétique de l'auteure. Un texte à « dire », peut-être.
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****

Perdus au milieu des étendues de terres et de forêts, un couple vit entre marches, chasses et rencontres. Dans ce monde où la guerre a tout bousculé, ils sont tous deux en osmose avec la nature. Ils s'aiment, se parlent peu mais communient avec la caresse de leur corps. Au fil des jours, la narratrice apprend l'histoire de cet homme, Igor, qu'elle sait être celui qui lui était destiné...

Laurine Roux signe ici un roman touchant et sensuel. Avec une écriture tout en poésie, elle nous entraîne dans les pas de ces hommes et de ces femmes qui vivent au fil des saisons, dont le quotidien difficile est alourdi par le poids des légendes et des croyances. Enveloppé par cette nature, nous écoutons au coin du feu leurs histoires de vie...

Un très beau premier roman... Prometteur et apaisant...
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Alors qu'elle vient d'enterrer Baba, sa grand-mère, et qu'elle arpente un monde à la croisée du réel et de l'imaginaire que traversent les plus curieuses légendes, une jeune fille, la narratrice, fait la rencontre d'un être sauvage, magnétique, étrange et taciturne, presque animal : Igor, qui livre du poisson séché à quelques vieilles femmes isolées dans la montagne. Avec lui elle connaîtra l'amour, décuplé par une nature étonnamment vivante et par tout ce que la jeunesse porte d'insolence.
Cinquante ans auparavant, le pays fut ravagé par la guerre, ne laissant que des femmes et des enfants. Les survivants ayant voté pour le Grand-Oubli, seules les aïeules pourraient se souvenir, mais tout désir de mémoire en elles s'est tari.
Avant de mourir pourtant, Baba délivre un secret à sa petite-fille : la vérité sur les " Invisibles ", ces créatures que les bonnes gens redoutent plus que tout. Elles ignorent encore combien le destin de la jeune fille sera lié à ces parias.Au fil du temps le mystère s'épaissit. Qui est Tochko, cet Invisible dont Igor paraît si proche ? Quel lien l'unit à la vieille Grisha, honnie de tous ?
L'amour suffira-t-il à cette jeune fille pour affronter le trou noir de la guerre ? de quel secours lui sera-t-il, face à tout ce qui menace ?
Cette histoire fait penser à une légende magique, sombre, froide qui est toute a fait retranscrite par le style de l'écrivaine. Elle arrive à faire transparaitre la froideur du climat de cette région, de l'histoire: une terre déserte où la nature, les étendues, la solitude, le silence, l'âpreté et la rudesse des personnages règnent en maitre.Il faut accepter pour entrer dans ce conte d'être démunis, sans ses repères, lâcher-prise, entendre la mort jouer de sa faux et de la vie.
Ce livre était trop noir, sombre, glacial pour moi. Il y a une histoire d'amour, mais surtout des histoires de vie brutales dans une ambiance sombre, devant lesquelles je suis restée au bord des sentiers sans jamais pouvoir cheminer à côté des personnages.
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Et l'on se souviendra qu'en matière d'univers post-soviétique, post-apocalyptique et magique, Antoine Volodine n'a pas d'égal.
Et l'on relira ou découvrira, pas exemple, « Des anges mineurs ».
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"Je me rappelle comme si c'était hier le moment où j'ai refermé la porte. le souvenir de Baba et mon sac étaient mes seuls bagages. Je n'avais aucun endroit où aller. Je me souviens m'être demandé s'il était possible qu'une route ne finisse jamais. Alors j'ai décidé de commencer ainsi. Voir jusqu'où la route irait. Cela me semblait un bon début."

Un bon début, oui. Pour cette histoire et pour la carrière d'écrivain de Laurine Roux qui signe ici un premier roman singulier, à l'écriture charnelle, à la fois forte et poétique. Un texte à travers lequel on retrouve la magie du conte qui nous transporte dans un autre univers, proche et lointain en même temps. Il suffit de se laisser porter, de se laisser aller à la suite de cet incipit prometteur : "A présent il faut que je raconte comment Igor est entré dans ma vie"...

Ce roman, c'est d'abord un décor. Une grande étendue glacée et sauvage, qui évoque fortement les territoires sibériens peu accessibles et désertiques. La nature est omniprésente, forte, majestueuse, cruelle parfois. Une nature qui a survécu au pire de ce que les hommes sont capables de produire et qui nourrit désormais les générations d'après le "Grand-oubli" tout en leur rappelant à chaque minute sa puissance. Igor est une force de la nature, comme s'il puisait en elle toutes ses ressources et il produit sur la narratrice un tel effet qu'elle décide de le suivre à la minute même où elle le voit. Mais l'histoire d'Igor est notre histoire à tous, une histoire d'amour et de fureur, de bruit et de douceur. Dans laquelle il est question de transmission, des traces que nous laissons et de ce qui nous dépasse.

"En relevant la tête, le spectacle de la forêt tout autour me saisit. Tout me revient. L'immensité du ciel. La traînée laiteuse d'un nuage juvénile. La fulgurance des trouées de lumière à travers les frondaisons. Un bourdon volette au-dessus de ma tête, plein d'une grâce pataude. Tout entre dans mes poumons. Je lampe l'air à grandes goulées, et ma langue reconnaît dans ce baiser un goût de terre et de ciel. Vert et bleu. Les couleurs des baisers d'Igor."

Laurine Roux crée peu à peu un climat intemporel où domine la nature dans sa toute-puissance, témoin éternel de l'agitation des hommes et parfois de la beauté éphémère d'une histoire d'amour. On songe à de nombreuses références, on pense à l'influence de la littérature post-apocalyptique mais surtout, on reste subjugué par la force des images qui se déploient devant nos yeux redevenus ceux de l'enfant captivé par l'histoire du soir.

Une immense sensation de calme est un roman court mais intense, qui convoque les sens autant que les neurones pour leur offrir une expérience de lecture totale. Une jolie curiosité que je vous invite à découvrir sans plus tarder pour quelques heures de plaisir ouatiné.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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