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Louisa ,10 ans, grandie entre des parents bohèmes, lui faussaire, elle cantatrice, et est une petite fille heureuse, jusqu'au jour où sa mère s'absente 3 jours pour un récital et ne reviendra jamais.
Son père, ravagé par le chagrin continuera de l'élever mais la tristesse couvre tout d'un voile gris.
Quelques années plus tard, il lui apprendra que sa mère n'allait pas à un récital mais qu'ils avaient décidé qu'ils ne garderaient pas l'enfant qu'elle portait, un enfant trisomique.
Ce geste, cette femme, cette mère ne l'a pas supporté et à décider de tout quitter, sa vie, son homme, sa fille et de reprendre le fils de sa vie ailleurs.

15 années passent et Louisa commence sa médecine. Elle choisit le thème de sa thèse par gout de revanche ou par besoin de comprendre son histoire familiale, la découverte de ce fameux chromosome surnuméraire. Son directeur de thèse la presse de rencontrer une femme scientifique qui va lui expliquer ce que la vie lui a aussi volée à elle.

Une magnifique histoire de rencontre de deux femmes que la vie a blessées et spoliées l'une dans son travail, ses recherches, l'autre dans son enfance. Deux femmes très différentes mais pourtant si finalement si proche.
Deux femmes minérales, sylvestres, profondément enracinées car le troisième personnage principal de ce roman c'est bien la nature, sauvage, les grands espaces des montagnes, des forêts de l'océan. La nature dans ce qu'elle a de violent et de magnifique, le tout évoqué par l'écriture de dentelle de Corinne Royer, brute, à la serpe, mais tellement sublime.
Quel plaisir !
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Un vrai coup de coeur !

Un vocabulaire riche, recherché qui ralentit la lecture en même temps qu'il la "densifie". J'ai apprécié le rythme et la tournure des phrases, l'alternance des chapitres qui tricotent l'histoire de deux vies : celle de Louisa et de ses parents (Elena et Nicolaï) et celle de Marthe Gautier (la découvreuse oubliée de la trisomie 21).

J'ai aussi beaucoup aimé l'intensité du récit dès la première page, intensité qui monte crescendo jusqu'aux dernières pages du roman.

J'ai aimé la pudeur, la grandeur des sentiments... malgré les thèmes sérieux (voire dramatiques) abordés. L'auteure ne tombe jamais dans le voyeurisme, le jugement rapide, le blâme. Beaucoup d'empathie et finalement, beaucoup de gaité. Un mélange de génération et finalement des vies qui se construisent et se reconstruisent.

"La vie c'est comme une boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber". Exactement comme pour ce roman commencé sans trop de conviction mais qui se révèle particulièrement savoureux.

Peut être enfin ai-je été particulièrement touchée par cette lecture du fait que je suis une femme. Tenue en haleine jusqu'à la fin. Un vrai plaisir.

Je le recommande vivement. Et je vais tenter de découvrir les autres livres de l'auteure, celui ci étant son quatrième.
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L'histoire d'une famille pas ordinaire, détruite par le sort et la disparition de la mère. Louisa, en colère, revancharde, déterminée, est une héroïne attachante, qu'une rencontre va bouleverser : celle de Marthe Gautier, découvreuse de la trisomie 21, spoliée parce qu'elle est femme. Un roman fort sur la dépossession mais surtout sur la réappropriation, sur la résilience face au hasard et la génétique.
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« Ce qui nous revient » Corinne Royer (Babel Actes sud 260p)  
Commençons par régler le problème le plus gênant de ce (très beau) roman. Corinne Royer s'est apparemment appuyée largement sur le «Dictionnaire des mots rares et précieux» pour écrire son livre ; impossible de tourner trois pages sans avoir recours audit dictionnaire, ce qui peut être intéressant un moment, mais devient lassant à la longue : les «liliale / halitueuse / térébrante / rubescent / drache / rapailler / kookaburra/ spumescent / surir …» nous sont offerts par paquets entiers. Et de me rappeler le mot d'Hemingway : «On peut écrire d'excellents romans avec des mots à vingt dollars, mais ce qui est méritoire c'est de les écrire avec des mots à vingt cents».
Pour le reste, j'ai été assez bluffé par l'histoire, ou plutôt par les deux histoires qui s'entremêlent savamment. Il y a d'une part l'épisode bien réel de la découverte des causes génétiques de la trisomie 21 par Marthe Gautier, honteusement volée par les basses manoeuvres de Jérôme Lejeune, arriviste et chrétien intégriste avide de reconnaissance qui avait l'énorme avantage d'être un homme dans un monde de scientifiques bien machos. Episode révoltant comme tant d'autres significatifs de «l'effet Mathilda», qui rogne systématiquement le rôle des femmes dans le monde scientifique. Et il y a, à propos de cette découverte, l'enquête absolument fictive actuelle de Louisa, jeune étudiante en médecine. Celle-ci avait 10 ans quand sa mère pourtant aimante a déserté le foyer familial, laissant son mari et sa fille dans une douleur brûlante qui les ronge pendant quinze ans. Il sera donc question de personnes trisomiques, fort heureusement présentées moins sous l'aspect de ce qui leur manque que de ce qui les habite en plus, d'avortement, de quête de la mère, de faux tableaux de Cocteau, de parents exotiques à souhait, de vie chaotique, d'un petit détour par les ancêtres anarchistes espagnols … La construction est très bien menée, malgré quelques étapes peu crédibles, avec des flashbacks où l'on ne se perd pas, un suspense qui monte jusqu'au dénouement, que l'on croit deviner, et puis non, ou peut-être que, à la fin, mais quelle fin ?…
Enfin, c'est émouvant, prenant, bien tourné, c'est souvent drôle, et j'ai beaucoup aimé.
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Marthe Gautier est une scientifique oubliée de l'histoire de la Médecine. A la fin des années 1950, elle a été dépossédée de son rôle crucial dans la découverte du chromosome surnuméraire entraînant la trisomie 21. Au profit d'un homme bien sûr, du professeur Lejeune qui a sciemment orchestré sa reconnaissance mondiale. Bien plus tard, une jeune femme, Louisa, s'intéresse dans le cadre de sa thèse, aux travaux de Marthe Gauthier. Une Louisa née de l'artiste-peintre faussaire Nicolaï Gorki et de la cantatrice Elena Paredes. Cette dernière a disparu, il y a des années maintenant, alors qu'elle ne devait s'absenter que trois jours officiellement pour un récital, plus secrètement pour se faire avorter... de similitudes en coïncidences, les recherches de Louisa Gorki ne s'arrêteront pas à Marthe.

Corinne Royer a relevé le défi multiple de mettre en lumière la trajectoire d'une femme de sciences victime de l'effet Matilda (invisibilisation des avancées féminines scientifiques), de dresser le portrait d'une jeune femme libre, d'user d'une plume éminemment poétique, d'écrire une forte histoire de famille qui révèle ses rebondissements au lecteur. Il est question de Marthe Gautier (1925-2022) et de son passé, une femme spoliée qui a tout de suite été consciente de l'être, et qui l'a laissé entendre, en vain...

Elle est terrible cette désillusion, heureusement qu'existent les forêts pour panser les plaies. Il n'y a pas si longtemps encore, Jérôme Lejeune et sa fondation envoyaient des huissiers pour une sombre affaire d'intimidation afin que l'intervention de Marthe à un colloque en 2014 à Bordeaux soit annulée... Et que penser de ce prix Nobel, Jérôme Lejeune, qui a surtout collecté des échantillons de tissus cellulaires, reconnu vénérable par l'Eglise Catholique, opposé à l'avortement, protégé par la fondation Lejeune ? Edifiant. Pourtant Corinne Royer n'insiste pas tant, elle insère des faits et des aspects de la vie professionnelle de Marthe Gautier dans son récit, mais sans fouiller le personnage. Peut-être à regret.

A côté de la réhabilitation de l'Histoire, il y a le parcours de la famille Gorki, davantage détaillé, davantage central, à tel point que ces protagonistes nous semblent eux aussi sortis d'une vraie biographie romanesque. Les scènes écrites sont riches de descriptions poétiques, oniriques.

Jusqu'à ce point d'orgue qui mettra fin à un suspense familial, et aux retrouvailles en chair et en mots. Très beau roman qui romance un destin délaissé, Ce qui nous revient résonne longtemps après sa lecture.
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Au-delà de la réhabilitation nécessaire de Marthe Gautier, découvreuse oubliée de l'anomalie chromosomique responsable de la trisomie, dont les travaux ont été « volés » par des hommes, au-delà du style puissant, imaginatif et toujours juste de Corinne Royer, « Ce qui nous revient » est avant tout un tour de force dans sa manière de faire cohabiter l'intime et le politique, au point que les combats de l'un soit la métaphore des combats de l'autre ; et inversement.
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Louisa, Marthe, Elena, trois femmes aux destins qui s'entrecroisent et qui ont pour point commun la volonté d'aller au bout de leur combat. le roman se base sur l'histoire de Marthe Gauthier, chercheuse scientifique qui découvrit dans les années 50 le chromosome 21 de la trisomie. Malheureusement, elle dut se battre pour en avoir la “paternité", trop vite revendiquée par un de ses collègues. Louisa, étudiante en médecine, s'empare de cette controverse pour mieux la révéler. Depuis ses 10 ans, cette dernière a appris à vivre avec des secrets et des mensonges. Sa mère Elena est partie un jour sans jamais revenir, la laissant seule avec un père fantasque. Où est-elle ? Quel est son secret ? Leurs chemins vont-ils se recroiser ?
L'écriture de Corinne Royer est incroyablement vive et enivrante. Elle nous tient en haleine dans ces trois récits de vie au féminin placés sous le thème de la perte et emplis d'une formidable envie de croire en soi et en l'autre. C'est aussi enfin la réhabilitation de Marthe Gautier, surnommée “la découvreuse oubliée”.
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Un livre dont l'immense mérite est de mettre en lumière et de réhabiliter Marthe Gautier, « la découvreuse oubliée », médecin chercheuse brillante à l'origine de la découverte du chromosome surnuméraire de la trisomie 21 en 1959.

Il est hallucinant de constater comment elle a été mise à l'écart, spoliée, écartée au profit de son chef de laboratoire Jérôme LEJEUNE dont la fondation existe toujours.

Cet aspect du livre est très intéressant et mérite à lui seul sa lecture.

Par contre, j'ai beaucoup moins adhéré à l'histoire de Louise, jeune interne, qui croise celle de Marthe Gautier devenue une vieille dame.

Louise dont la mère, partie pour trois jours, n'est jamais revenue laissant Louise et son père en plein désarroi. Plus tard, son père lui révèlera que sa mère, alors enceinte d'un enfant trisomique, était partie pratiquer un avortement.

Et c'est là où le bât blesse car je n'ai pas du tout adhéré à cette histoire croisée dont l'idée de départ était certes séduisante mais qui a manqué de souffle, de romanesque.

La faute au style peut-être, très (trop) travaillé qui capte toute l'attention au détriment de l'émotion. En tout cas c'est mon ressenti.

Pourtant, j'en retire une expérience de lecture non dénuée d'intérêt.

J'ai prolongé ma lecture par des recherches sur internet, curieuse d'en savoir davantage. J'ai trouvé des vidéos de Marthe Gautier dont le destin fut contrarié mais qui n'en reste pas moins une vieille dame lucide et vive.
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Brillant et original, nous partons avec l'auteure sur une escroquerie intellectuelle et scientifique véritable ; à savoir l'appropriation de la découverte du génome de la Trisomie 21 par le professeur Lejeune au détriment de Marthe Gautier et la rencontre de cette dernière de la jeune scientifique Louisa (la part fictive du roman) pour, dérouler le roman biographique de ces deux personnes. Plongée dans l'histoire familliale de Louisa avec un père fantasque, artiste peintre faussaire, une mère cantatrice qui s'en va un jour sans raison.... et de Marthe Gauthier.

Bien évidemment à l'issue de ce livre bien écrit le dénouement étonnant des différentes énigmes familliale de Louisa avec en révélateur cette fameuse trisomie 21. Absolument aucun pathos ni voyeurisme, de la belle histoire et de l'originalité. A lire vraiment.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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L'auteure juxtapose deux destins de femmes reliés par le chromosome surnuméraire. Louisa Gorki a 10 ans quand sa mère, soprano, enceinte, part trois jours pour un récital… Ce sera en réalité un aller sans retour. Louisa grandit aux côtés de son père Nicolaï, peintre faussaire, dépressif, et emprunte avec abnégation la longue voie de la médecine. Une rencontre instiguée par son professeur de génétique la mène à croiser son chemin avec celui de Marthe Gautier, alors âgée de 92 ans. L'une dépossédée de la légitime douceur de l'enfance, l'autre des résultats de sa découverte.

Pour la reconnaissance à Marthe Gautier et l'attachement que j'ai toujours porté aux personnes portant cette différence, j'ai ouvert ce roman avec enthousiasme et curiosité.
Toutefois, je n'ai pas été tout de suite emportée, car je trouvais que le style prenait tant de place sur la lecture que l'histoire n'avait pas de corps. le vocabulaire est recherché, l'écriture sophistiquée, deux valeurs importantes certes, mais qui accaparent beaucoup d'attention et prive le lecteur -enfin, la lectrice que je suis- d'ancrage suffisant.
Puis la rencontre de Louisa et de Marthe a parfaitement modifié ma perception au point de sans cesse reporter les pauses, envahie d'émotions et confondue devant ce semi-imaginaire qui laisse un peu de place au suspens, ceci n'étant pas l'essentiel.

J'ai retrouvé quelques similitudes avec l'opus de Corinne Royer paru en 2016 « Et leurs baisers au loin les suivent », notamment dans l'important travail d'écriture, l'analyse des comportements et des sentiments, les descriptions précises des lieux qui ancrent les événements. Enfin, dans les deux cas, la couverture en dévoile l'ambiance et invite à la lecture.

Lien : https://mireille.brochotnean..
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