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sur 1476 notes
Voici un livre qui m'a tout de même tenu en haleine, car qui voudrait de cette société Globalia qui contrôle tout, dirige tout, interdit tout, annihile tout au nom d'une soit disant Liberté et sécurité de ses citoyens? On se laisse porter par l'espoir que ce jeune réfractaire Baïkal, puisse réussir à inverser le cours inexorable de l'Histoire, qui justement n'existe plus en Globalia... J -C Rufin nous plonge dans une société future, qui pourrait bien devenir la notre et c'est ce qui fait froid dans le dos... Globalia est une société créée et gouvernée par une poignée d'hommes d'affaires très puissants, qui n'ont qu'un seul leitmotiv: toujours gagner plus et conserver le pouvoir. Je n'en dirai pas plus, mais ce livre est à lire ne serait ce que pour prendre conscience de la dérive de nos sociétés, car il y a une similitude dérangeante à bien des égards entre notre monde et Globalia: l'addiction aux écrans, l'inculture, l'individualisme, la consommation de masse, la "globalisation" , sans oublier le lobbying en sont autant de points communs.
Une citation pour cerner Globalia:
"La plus grande menace sur la liberté, c'est la liberté elle-même.
Comment défendre la liberté contre elle-même ?
En garantissant à tous la sécurité. La sécurité, c'est la liberté. La sécurité c'est la protection. La protection c'est la surveillance. La surveillance, c'est la liberté.
La protection ce sont les limites. Les limites, c'est la liberté."

Le petit bémol concernant ce livre: ce n'est pas à proprement parler un romans d'aventures et une belle histoire d'Amour tel qu'il est présenté, et la fin est plutôt décevante...
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Rufin s'aventure dans le genre dystopique. Globalia est une sorte de 1984 inversé mais tout aussi totalitaire. Les Globaliens vivent dans des sortes d'immenses bulles surprotégées où tout le monde est libre de jouir de la société de consommation à outrance tandis que des canons à beau temps maintiennent une température toujours parfaite. Les progrès de la médecine et de la chirurgie esthétique sont tels que l'on vieillit pas. Les organes sont remplacés au fur et à mesure de l'usure. Les enfants, ceux qui ont vocation à prendre leur place, ne sont plus désirés par ces vieux qui visent à l'immortalité. Les quelques jeunes font peur par leur beauté naturelle.

Globalia est une démocratie totalitaire au nom de la sécurité qui doit être garantit à tous ces citoyens ... Euh non c'est pas ça des citoyens !... à tous ses consommateurs qui ainsi sont parfaitement libres de faire ce qu'on leur demande de faire pour nager dans le bonheur, c'est à dire d'acheter ces merveilleux produits qui défilent sur les écrans omniprésents. Les livres, les cartes de géographie et l'enseignement de l'histoire ont disparu : trop dangereux et puis à quoi sert de se cultiver quand on peut avoir à disposition toute sorte de choses merveilleuses et aller faire des treks en salle (là j'ai quand même halluciné) qui reproduisent de merveilleux paysages.

Ceux qui s'intéressent à autre chose, ceux qui doutent ? Ils doivent être fous, comment ne pas vouloir un tel monde débarrassé de toute difficulté. Ils mettent en danger l'équilibre social... faisons les donc passer pour des terroristes !

Pour que ça marche, il faut que les citoyens consommateurs sentent la nécessité de cette protection. Il faut donc les non zones (c'est-à-dire tout ce qui n'est pas dans les bulles) dans lequel vivent des exclus de la société de consommation globalienne. Il faut des terroristes qui menacent la sécurité, rendant ainsi souhaitée la "protection sociale" qui désigne ici des forces de sécurité.

Gobaliak, c'est une division du monde en deux : le monde du bonheur sécuritaire regroupant une série de territoires à travers la planète qui partagent le même mode de vie et les non zones qui survivent dans des conditions matérielles difficiles. Les non zones comportent deux catégories de population : les terroristes qu'il faut combattre, mais pas trop car il est important qu'il continue d'exister, et les victimes des terroristes ; des pauvres gens auxquels la généreuse Globalia adresse de l'aide humanitaire, pour démontrer sa générosité afin que les citoyens consommateurs puissent continuer à consommer avec l'esprit tranquille et la conviction d'être du côté des gentils.

La société de Globalia : c'est un peu le monde vu par la chaine d'un influenceur à la mode qui fait des vidéos depuis Dubaï persuadé qu'il est le roi du monde. Et le livre a été écrit bien avant!

Je n'ai pas dit grand chose de l'histoire, car la thèse prend plus de place que l'histoire des personnages, Baïkal et Kate. Ils ne se satisfont pas de ce monde et vont se trouver mêlés à toute sorte de manipulations.

Une dystopie est le moyen d'exprimer l'avenir craint pour le monde. Bien sûr nous voyons toutes sortes de traits et de travers de notre société : l'hédonisme égocentrique, la peur de la différence, la difficulté de regarder le monde dans sa complexité et ses nuances.
Espérons que nous aurons suffisamment d'esprit critique pour percevoir les nuances..
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J'ai adoré Globalia bien que le recul depuis sa parution ait révélé que les analyses sur lesquelles ce roman est basé étaient partiellement erronées.
Ecrit au début des années 2000, il ne pouvait sans doute imaginer la dérive de la Chine, que Rufin imaginait intégrée dans Globalia, alors qu'elle est devenue la rivale, mais aussi l'ennemi de l'Occident dans ces dernières années. Surtout, Rufin imaginait un grand métissage et un affadissement des identités ethniques, nationales et religieuses quand, au contraire, celles-ci ont mité le tissu citoyen des pays du Nord. Enfin, il imaginait un limes quasi-étanche entre Globalia et les "non-zones" alors que la dernière décennie a vu le déversement d'une immigration massive du Sud vers le Nord, bien qu'évidemment l'immigration Sud-Sud ait été encore plus significative. Toutefois, cette immigration Sud-sud restait en général dans des zones relativement homogènes d'un point de vue ethnique et religieux, ce qui ne l'empêchait pas toujours de susciter des réactions de rejet de la part des pays d'accueil, mais cette réalité ne cadre pas avec la vision d'un total métissage des non-zones, décrit par Rufin.
Donc, si cet ouvrage ne peut être regardé comme une grande dystopie prophétique, comme l'ont été 1984 pour les régimes totalitaires et le meilleur des mondes pour le capitalisme anomique de l'après-guerre, il reste un roman bien construit, agréable à lire et qui souligne certains traits caractéristiques des démocraties occidentales et notamment des Etats-Unis, où sous l'apparente liberté absolue d'expression, la pression sociale rend extrêmement difficile, sinon impossible, de penser et d'agir hors des cadres du politiquement correct.
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Juste génial et sympa à lire ! Encourage de par son histoire à lire encore plus ;)
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Nous nous retrouvons dans une « démocratie libre et parfaite ». Mais est-ce qu'une telle chose existe vraiment ? Quels sont les rouages de cette démocratie ? Qui est aux commandes ? Que se passe-t-il dans les non-zones, zones oubliées par cette démocratie. Nous suivons plusieurs destin, celui de Baikal qui rêve de quitte Globalia, celui d'Artman un homme très influent au coeur du système Globalia, et bien d'autre...
Voir la construction et les revers de cette démocratie « libre et parfaite » est intéressant... le livre se lit très bien, après il m'a manqué quelque chose au final...
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Pas vraiment convaincant. Ce thème (séparation entre une société qui se dit parfaite et ses zones de non droit) a été bien mieux traité dans, au hasard, "Le meilleur des mondes", "Fahrenheit 451" (emprunt des "résistants lecteurs")... Les personnages ne sont pas très bien caractérisés. Bref, un peu d'ennui pour cette lecture.
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Globalia avait tout pour être un coup de coeur, mais c'est finalement tombé à plat pour moi. Enthousiaste à l'idée de découvrir une société où l'écologie et la protection des environnements naturels deviennent le support d'une société dictatoriale, j'ai été finalement très déçue par rapport à l'aspect politique qui, selon moi, est traité comme une toile de fond superficielle à une amourette peu attachante. Bref, au lieu d'un bon livre d'anticipation, c'était plutôt une romance un peu bancale à mes yeux, même si le style est très agréable à lire.
Lien : https://chroniquesbleues.wor..
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Hors Zone SF ?

On ne va pas tourner autour du pot : c'est un bon ouvrage. M. Rufin a inventé une ambiance, des personnages, une culture pleine de trouvailles qui font sourire ou donnent le frisson, ou les deux. Bref on passe un bon moment.
Mais comme l'un des autres commentateurs, je m'insurge en effet sur la non appartenance affichée de ce roman à de la SF. Car si Globalia n'est pas de la SF, qu'est-ce ?
2 options sur cette prise de position de M. Rufin :
- Soit M. Rufin n'assume pas sa part de SF, hélas trop souvent assimilée à de la sous-littérature et planquée dans les rayons les plus mal éclairés et poussiéreux des bibliothèques,
- Soit il profite de sa notoriété d'auteur de littérature dite "normale" et il sème le ver de la SF dans les rayons "normaux" des bibliothèques, avec l'espoir de créer des addictions...
Je me plais à penser non sans malice, que certains responsables de bibliothèques vont peut-être malgré tout reléguer ce roman dans leur (non)zone SF.

Je lui laisse le bénéfice du doute. Avec mes remerciements pour cet agréable roman.

Alors, faut-il le lire ?
Oui. Je recommande. Parfait pour les vacances, c'est un bon cocktail de réflexion (on y va molo quand même), de détente et d'humour. En le refermant, vous allez trouver notre monde et votre vie plutôt chouette et libre (?...)
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Un joli roman futuriste.
J'ai eu ce livre à lire dans le cadre du bac. Un livre qui change de mes habitudes littéraires mais j'ai tout de même été aspirée par le concept d'une telle société. Une société où tout est contrôlée même les ennemis (si toutefois il y en a). Globalia sera-t-elle notre futur? En effet, nous faisons face à des humains qui ne vivent que pour consommer. A la recherche de liberté, Baïkal, le personnage principal, pourrait bien s'attirer l'attention de personnes puissantes. Et c'est ainsi que l'histoire débute, avec un personnage qui en veut plus, toujours plus.
L'auteur a une plume limpide, j'ai vraiment apprécié le style d'écriture, avec des descriptions qui sont bien dosées.
Seul bémol: la fin. Je trouve qu'elle aurait pu être un peu plus travaillée.

Même si vous n'avez pas l'habitude de lire ce genre de livres, je vous conseille tout de même de le lire, après tout, il faut parfois explorer de nouvelles terre;)
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Roman de haut vol. Les personnages principaux sont convaincants. le principal antagoniste est subtil et ambigu, ce qui sert régulièrement une intrigue ficelée d'une main de maître. La séparation entre le monde protégé et contrôlé de Globalia et les non-zones est nettement marquée et rappelle (désagréablement) le monde d'aujourd'hui. A la lecture de Jean-Christophe Rufin, on prend conscience des dérives auxquelles notre société risque fort d'aboutir dans un futur pas si lointain que ça... Une telle prise de conscience vaut bien la peine de parcourir les quelque 400 pages qui composent "Globalia". La fin est un peu décevante, mais à la décharge de Rufin, je dirai que c'est fréquemment le cas dans les bons livres.
Volume à ouvrir sans hésiter !
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