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3,51

sur 618 notes
J'ignorais que je pouvais violemment détester un personnage romanesque, or j'ai fait cette expérience avec la lecture de la Salamandre de Jean-Christophe Ruffin. Catherine, quarante-six ans, célibataire banale et peu séduisante va passer quelques jours au Brésil, invitée chez une amie. Elle rencontre sur la plage Gil, un très jeune homme, séduisant gigolo, auquel elle n'a pas envie de renoncer quand elle doit rentrer à Paris. Elle vend tous ses biens, se débarrasse de toutes ses attaches et revient se livrer à lui corps et âme, lui offrir, sans rien demander en retour, tout son amour et tout son argent. Ce faisant elle ne fait naître chez lui que de la cupidité, du mépris, de la violence sadique voire un désir de meurtre. Peut-être peut-on trouver, dans sa déchéance totale, une forme de plénitude, mais c'est une logique qui m'échappe complètement et qui me révolte. Je n'y vois que masochisme. le bonheur dans le dénuement absolu et la régression, non, je n'adhère pas. On sait depuis longtemps que Ruffin a une belle écriture et c'est le cas bien sûr ici aussi, mais ce roman m'a révulsée.
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Une histoire vraie : la déchéance d'une femme française d'âge mûr suite à la rencontre au Brésil d'un jeune homme
L'histoire d'une passion à sens unique qui est surtout traitée par l'auteur sous l'angle descriptif du Brésil (misère et violence) et peu sous l'angle passionnel et psychologique du personnage.
J'ai beaucoup aimé la première moitié du livre et le reste m'a déçu car je n'ai pas réussi à être touchée par l'histoire de cette femme .




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Catherine est une vieille fille, qui a pour seule occupation son travail. Au point que c'est son patron lui-même qui a dû la pousser à prendre ses congés. Résignée, Catherine s'est décidée à rejoindre une amie qui avait emménagé au Brésil avec son mari. Mais elle ne s'attendait pas à tomber amoureuse d'un jeune brésilien.

C'est fou comme je ne m'attendais pas du tout à ce que l'histoire prenne un tel tournant… Au départ tout est beau. Catherine est à peine dans l'avion qu'elle se rend compte que ce voyage va lui faire du bien. Sur place le mari de son amie ne l'enchante guère mais dès qu'elles sont toutes les deux elles retrouvent leurs fous rires complices. Sur les plages de Recife elles prennent le soleil, brûlant, et regardent les beaux garçons passer. Jusqu'au jour où un de ces mâles vient accoster Catherine. Il est à l'image de ces sortes d'escort boys touristiques, comme dans le film Vers le Sud. Très beau, charmeur, à la disposition de Catherine ; mais tout cela n'est pas gratuit. Il lui offre sa compagnie et son corps, elle paye les sorties et les cadeaux. C'est une relation donnant-donnant, dans laquelle chacun sait à quel jeu ils jouent. J'ai beaucoup aimé cette première partie, où entre adultes consentants chacun apporte ce qu'il peut à l'autre. Catherine a de l'argent mais se sent seule, Gil est pauvre et a du temps à donner.

Là où le joli rêve tourne court, c'est qu'il n'est pas fait pour durer. Les vacances ne durent qu'un temps, Catherine doit rentrer en France et faire ses adieux à Gil. Et c'est là que l'histoire prend une tout autre direction que celle que je me figurais. Catherine va remettre toute sa vie en question et plonger dans une descente aux enfers dont elle est à mille lieues de se douter. Il m'est impossible de vous donner plus de détails, c'est une histoire qu'il faut vivre en même temps qu'elle, à mesure qu'on la lit, pour se l'accaparer intensément. Je peux juste vous dire que son amour, car il s'agit bien d'amour, elle va le vivre avec une abnégation hors du commun. Même sans réciprocité. Comme elle le dit, « On aime la mer […]. Pourtant la mer ne nous aime pas ». Elle va se donner littéralement à Gil, corps, âme, et tout le reste. Quitte à se perdre.

En préambule Jean-Christophe Rufin nous explique qu'il s'agit d'une histoire vraie. Il est arrivé un jour à Recife et le consul, bouleversé, lui a raconté l'histoire de cette femme. Cela rend-il le roman d'autant plus fort ? Sincèrement je ne pense pas. L'écriture de Jean-Christophe Rufin est comme d'habitude un régal, il sait distiller l'émotion au compte-gouttes pour qu'elle s'insinue au plus profond de chacun, et qu'elle ne nous quitte pas, jusqu'au bout. Même inventée cette histoire m'aurait donné les mêmes frissons et j'aurais éprouvé autant d'empathie pour Catherine.

Quelque part pourtant, j'avais envie de la secouer, de lui ouvrir les yeux. Mais même si j'ai du mal à le comprendre, après tout, c'était son choix de donner sans retour. Elle s'est malheureusement laissée glisser vers un point de non-retour. Cela n'en était pas moins son choix. Alors malgré tout je l'admire, pour avoir su n'agir que par amour.
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Ce livre est extrêmement bien écrit et c'est justement pour cela qu'il m'a mis très mal à l'aise.
Une femme montée un peu, à force de travail, dans l'échelle sociale, qui a accumulé un peu de bien mais dont la vie n'est que vide et solitude voit sa vie basculer lors d'un voyage au Brésil lorsqu'elle fait la connaissance d'un jeune habitant de Recife.
Ses amis sur place l'a mette en garde contre un investissement affectif trop important mais rien n'y fait et elle se lance dans ce qu'elle croit être une relation amoureuse réciproque.
Pourtant l'argent est omniprésent dans cette relation, elle en a conscience mais est aveuglée et trouve en permanence de quoi justifier les demandes.
Ce sera à la fois le début d'une terrible déchéance et en même temps la découverte d'une certaine forme de liberté même si le prix à payer est exorbitant et là il ne s'agit pas seulement d'argent.

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La salamandre ou l'amour aveugle à sens unique.

Ce roman est dérangeant: la déchéance et la détresse de Catherine qui s'est jetée à corps perdu dans une relation totalement illusoire, faisant fi des avertissements de ses amis.

ce roman est beau : un décor haut en couleurs et magnifique du Brésil nous est peint.

ce roman est résolument contemporain :les thèmes du racisme, des inégalités sociales, des rapports rudes, bruts et méfiants qui gangrenent la société brésilienne sont malheureusement présents.
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Les fruits tropicaux se mangent sur place.
Parfaitement!
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« il est où le bonheur, il est où ? »
Une femme lassée de son quotidien aseptisé vole à l'aventure au galop. Evidemment elle va s'y brûler les ailes. Un roman d'amour, un conte initiatique, une critique de la société occidentale, l'opposition culturelle nord/sud, il y a maintes façons de lire ce roman fort et violent. Et pourtant, je n'ai pas réussi à me sentir complétement embarqué. La faute essentiellement je pense à l'écriture raffinée de Rufin qui ne me semble pas adaptée à ce type de récit dramatique. Un lord anglais assistant à une corrida, voilà l'impression que j'ai eue. Etonnant non ?
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C'est l'histoire tragique et triste d'une femme : Catherine, en vacances au Brésil. Elle tombe amoureuse d'un jeune gigolo: Gil. Elle deviendra esclave de son amour et subira une descente aux enfers à cause d'un homme qui a profité d'elle et qui l'a détruite. C'est une subtile et profonde réflexion sur l'amour, jusqu'au faut-il aller en amour sans se mutiler l'âme ? sur la vie, la solitude, le désir.
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Le début du roman commence par un récit d'une grande banalité. Les vacances d'une jeune française à Recife. En même temps, je ne la ramène pas trop parce que moi, je n'ai jamais mis les pieds en Amérique du sud. Donc, les vacances de cette française «moyenne» au Brésil, ce pays qui fait tant rêver bon nombre de nos compatriotes, ne sont pas si banales que ça. Mais, malgré tout, cela reste des vacances dans tout ce que cela peut avoir de plus ordinaire. Puis, progressivement, presque sournoisement, le séjour bascule de l'ambiance de carte postale à celle, moins rieuse, d'un tableau de Jérôme Bosch, du rêve au cauchemar, du paradis à l'enfer. La vie de l'héroïne va sombrer bientôt dans l'horreur.
On se surprend à exhorter Catherine à ouvrir les yeux, à sortir de l'engrenage infernal dans lequel elle s'est elle-même engouffrer. Parce que, et c'est peut-être ça qui nous agace le plus, la jeune femme est consentante. Ou, pour mieux dire, incapable de résister à l'attrait du piège, non dépourvu de charme, qui l'entraîne à sa perte.
Impuissants, et pour cause, pauvres lecteurs, nous assistons à cette lente dégringolade de l'héroïne jalonnée d'humiliations, de mensonges, de trahisons, jusqu'au drame final.
Nul doute que, en dépit de ma mémoire de poisson rouge, mon esprit garde encore longtemps les images puissantes de ce beau roman.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Un voyage au Brésil, ou comment se laisser entraîner par un impérieux désir de changer de vie et de devenir une autre personne.
Quand Catherine rencontre Gil, elle a tôt fait de se rendre compte que c'est un gigolo tout en en tombant éperdument amoureuse. Si au début c'est assez sympathique, la situation devient vite horrible, Catherine se soumettant totalement.
J'aurais préféré que le titre du roman reste une métaphore.
Un livre d'une grande cruauté, qui fait découvrir certains aspects de la vie brésilienne. Il met aussi en garde : sortir des sentiers battus, oui, mais ne pas aller trop loin. Par là, il critique nos société occidentale, qui a bâillonné Catherine et qui finalement l'a poussée à la radicalité.
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