La Salamandre

J'ai découvert Rufin grâce à maman. Quand je suis à l'étranger, elle m'envoie tous les prix littéraires (ah les irremplaçables, infatigables et adorables mamans...). Un jour j'ai reçu le Goncourt 2001. Rouge Brésil par Jean-Christophe Rufin. Et j'ai flashé sur Rufin, lol. Ce livre-là, justement, n'est pas mon préféré. Mais on y trouve son style : précis, soigné, juste. J'aime énormément sa façon d'écrire.
J'ai ensuite lu ceux que j'ai préférés : "l'Abyssin", et sa suite, que j'ai aimée plus encore, peut-être parce que j'ai eu la chance de visiter cette ville qui est superbe : "Sauver Ispahan". de très beaux livres. Il y a aussi eu Globalia ... que j'ai aimé, mais sans plus. Je préfère cet auteur dans le roman historique que dans l'anticipation.
Là je termine "La Salamandre". Et je n'en sors pas indemne. Il met son écriture si parfaite au service de cette histoire glauque à première vue mais tellement profonde. Je crois que cette femme dont il nous conte l'histoire a tout compris. Aimer, et au-dela de ça, donner son amour, totalement, gratuitement, donne toute sa valeur à la vie.
Je vous tape un extrait que j'ai aimé...
"A Paris, elle avait possédé, dans son ancienne collection, une bible reliée en chèvre du Maroc. Elle ne se sentait guère capable d'en juger le contenu. Dieu était pour elle un auteur parmi les autres. Mais elle aimait beaucoup le grain rugueux de cette édition, l'odeur de ce cuir brut qui donne, quand il est travaillé, l'idée d'une soumission complète à la main de l'artisan. São Francisco (note : c'est une église) lui fit l'impression d'une immense reliure chargée d'or protégeant cet objet inaccessible qu'est la foi. Et comme elle ne savait juger les oeuvres qu'à leur forme, elle fut saisie soudain par l'écrasante évidence d'une présence salvatrice à laquelle elle se recommanda."
Et d'autres phrases, que j'ai trouvées fortes : "L'amour véritable vient de nous seuls et ne requiert aucun retour", ou encore "La liberté c'est le choix de ce qui va vous asservir", ou belle, comme ""Une éruption d'étoiles démangeait l'oeil comme une varicelle céleste."
Merci Jean-Christophe.
is@

Lassée de sa vie parisienne trop bien rangée et inquiète après avoir pris conscience que sa santé de cinquantenaire a tendance à se dégrader, Catherine se décide enfin à rendre visite à son amie Aude et son mari, installés à Recife au Brésil. Lors de ce voyage d'un mois, Catherine rencontre Gil, jeune gigolo issu de la favela voisine du quartier moderne où vivent ses hôtes. Elle tombe éperdument amoureuse de ce jeune homme et décide de tout abandonner pour vivre cet amour, qui ne lui est rendu par Gil qu'à mesure des dons et cadeaux que Catherine lui offre.
Jean-Christophe Rufin décrit la trajectoire imprévisible de cette femme française qui décide de tout sacrifier pour vivre pleinement, au moins une fois durant son existence. Consciente des risques qu'elle encourt et en même temps aveuglée par son amour, Catherine joue avec le feu quitte à se brûler de sa passion pour Gil.
Rufin narre la cohabitation entre deux mondes, celui des brésiliens prêts à tout pour se sortir des conditions déplorables dans lesquelles ils vivent et celui de la population aisée et des touristes peuplant les quartiers modernes bordant leurs favelas. Inspirée de faits réels, cette histoire extraordinaire conte les choix d'une femme osant franchir la frontière entre ces deux mondes, quitte à ne pas pouvoir faire marche arrière.

Livre lu en secondaire.

Un texte fin et ciselé qui sert magnifiquement un récit poignant. On se trouve embarqué dans les aventures de l'héroïne. Je suis fan

On se laisse prendre et on frissonne ! La déchéance et la solitude frappent partout !

Depuis « Globalia », depuis « Immortelle Randonnée », Jean-Christophe Rufin est un auteur que j'apprécie très fortement. Je n'ai jamais été déçu par l'un de ses livres. La qualité d'écriture est toujours la même. Egale et agréable. Fluide et pertinente. On se laisse transporter par les mots qui se succèdent et se fondent dans un ensemble toujours cohérent. Erudit sans être pédant, il partage un petit quelque chose avec Amélie Nothomb. Et, en matière de contenu, j'ai chaque fois été séduit par ses histoires où se mêlent astucieusement vécu et fiction sans toujours pouvoir cerner où se situe la frontière.

Dans une certaine mesure, c'est encore le cas cette fois-ci. Mais pas tout à fait. Presque. La forme est toujours très bien. On lit avec bonheur et les pages se tournent sans que l'on s'en apercoive. Même si l'histoire est moins prenante. Avec une héroïne qui agace. Par sa frivolité et sa légèreté. Par une nonchalance et une naïveté qui frôlent la bêtisse pure. Pourtant, certaines de ses réflexions sont pertinentes. Son refus du tourisme de masse et sa critique d'une colonisation toujours bien présente. Mais quand même. le vide de son existence européenne qu'elle cherche à combler à tout prix la conduit à des extrêmités qui la plongent dans des abîmes sombres et profonds où sa folie joue au chat et à la souris avec mon relatif bon sens.

Par contre, on ne peut être que transporté par les descriptions précises et tellement vivantes que Rufin fait de Recife et de la vie qui s'écoule doucement, durement, sur ces côtes brésiliennes, où le paradis et l'enfer dansent à s'en rendre fou.

Lien : https://unecertaineculture.w..

Un livre appréciable par ses personnages d'anti-héros et le rendu sauvage et tortueux de l'intrigue. Malheureusement, le roman perd de sa valeur par la lenteur qui le gagne vers la fin du récit, alors que j'aurai apprécié une fin en apothéose. Un récit marquant, donc, mais peut mieux faire.
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..

J'ai trouvé le début lent ; je ne savais pas où l'auteur voulait nous emmener. Et puis après avoir compris, ce livre m'a questionné m'a dérangé. Tout compte fait ce livre est vraiment incroyable pose réellement le problème de la solitude, l'amour et la déchéance qui s'en suit.