Tout geste est précaire
dans l'impossibilité de comprendre
Toute issue est corde sensible
L'eau de la mémoire
se souvient
Quand la mort regarde droit
dans les yeux
Quant au silence sur la dune
il est principe du vent
Rêves des étoiles accrochés
aux maisons lentes
Les mouvements du monde
déplacent les épaules
Chaque déferlement précise
la pensée du geste
On n'est pas sorti de la nuit
L'œil de la distraction
apporte la preuve
Que le monde
est le dernier spectacle
À la mode
On n'est rien
Que surface
Pixel mort
dont la bouche
Se tord
dans une grimace
Hachures de sable
Contraction
Le temps est disponible
quand l'offre et la demande
Circulent
Somme du réel implosif
extrait 2
Schizophrénie de l’escalier
qui est schizophrénie
Le nom propre vidé
de sa gangue en devenir
Le nom commun plein
du vocabulaire en arrêt
Tout est silence
dans la mort attentive
La vie est un fragment
que la joie anime
Nous appréhendons les formes
dans l'éclat des gestes
Il y a l'écart
Le soleil des mots illumine le vide
chaque vocable appelle le résiduel
La nuit ouvre des paupières de lune
quand le silence défait les robes
Somme du réel implosif
extrait 1
Schizophrénie du mot
qui est schizophrénie
Il est permis de douter
du sens et du visage
On porte des noms
comme autant d’habits
…