AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,85

sur 143 notes
Je crois que si vous n'êtes pas accro à cet écrin qu'est Crans-Montana, ce roman va vous sembler creux.

Si vous n'êtes de cette caste à la vie aussi facile que factice où les codes de la superficialité l'emportent sur tout autre critère et si vous vous ne voulez pas voir évoluer sous des airs désinvoltes mais torturés des doigts de pied rouges vifs ou carmin, acétone en main, cette jeunesse dorée, alors fin !

Quand le vernis craque et que la couche n'est pas très épaisse, on s'ennuie, c'est dommage car ce livre est très bien écrit, les phrases s'enchainent, imagées et inspirées de faits surement réels mais aux contenus copieusement artificiels.

Les paradis le sont aussi pour les trois « C », ces pauvres petites filles riches, Chris, Charlie et Claudia qui se livrent à une charmante débauche dans une décadence splendide devant les yeux pétrifiés de jeunes hommes collectionnés et plaqués comme des étiquettes « Panini » dans un album de vie aussi vite oubliés que la page est tournée.

Mon point de vue de ces images du monde n'a que peu d'intérêt mais je me souviens mieux des copieux renflements à l'entre-jambe de cette tripotée de loup de Tex Avery que de leur prénom qui n'a guère d'importance d'ailleurs.

Dans le fond, cette histoire aurait été un baume au coeur pour un français moyen qui s'est endurci à fréquenter la vraie vie si il n'y avait pas eu la mort d'un italien de modeste extraction qui s'est brulé les ailes à l'altitude où l'argent empêche de respirer plus que le sommet des montagnes.

Mais j'allais oublier le plus important, ce roman m'a fait comprendre pourquoi et comment sans jamais avoir travaillé on peut finir sa vie dans une maison de repos.
Commenter  J’apprécie          4213
(Dialogue intérieur à l'issue de la lecture de ce roman)

- Wow, j'ai bien aimé ce roman.
- Euh, en es-tu sûre, Croquignolle ? J'ai l'impression qu'au contraire, tu n'as pas été si emballée.
- Mais si, regarde, je l'ai apprécié car j'étais heureuse de retrouver ce livre dès que je le pouvais.
- Mais non, franchement, tu t'es perdue dans les pages, tu t'es embrouillée dans les personnages et tu n'as pas tout compris de l'histoire...
- Oui, c'est un peu vrai mais j'ai adoré les descriptions magnifiques de Crans-Montana et de la région. J'ai pu imaginer chaque remontée mécanique, chaque route, chaque bar et chaque chalet. Je me suis sentie chez moi vraiment et cette sensation rare est ma foi fort sympathique. Monica Sabolo aime mon coin de pays. Rien que pour cela ce livre mérite 5 étoiles.
- Euh, tu ne trouves pas que c'est un peu exagéré ?
- Oui tu as raison. Alors on va mettre 3 étoiles et on va dire à tous ceux qui souhaitent se plonger dans l'ambiance d'une station valaisanne de sports d'hiver au 20ème siècle qu'ils ne doivent pas passer à côté de ce roman.
La montagne, il n'y a que ça de vrai !
- Et les autres ?
- Les autres peuvent passer leur chemin et aller lire des récits de marins bretons.
- Tu as quand même tendance à passer d'un extrême à l'autre, Croquignolle ! C'est inquiétant !
- Oui, je sais, ça me fait chaque fois le même coup quand je redescends en plaine. Ca doit être le changement d'altitude ! Y a trop d'oxygène par ici en bas. Il faut que j'y remonte de suite à Crans-Montana. Tu viens ? On va prendre le dernier funiculaire !
Commenter  J’apprécie          343
Un des plus gros coups de coeurs de la dernière rentrée littéraire dans le domaine français était assurément ce "Summer", troisième roman de Monica Sabolo, formidable récit de disparition au bord du lac Léman, peuplé de fantômes et de mystère, qui faisait penser énormément à l'univers d'une Laura ­Kasischke.

Cette réussite incontestable nous a donné envie d'aller jeter un oeil et même deux sur ses précédents romans, et notamment son second ," Crans- Montana", sorti en poche chez Pocket il y a quelques semaines de cela.

Un roman sombre et mélancolique qui traite du temps qui passe et qui nous éloigne inexorablement de nos rêves, de nos occasions manquées et de nos regrets.

Il est toujours question de filles fatales et de Suisse ( le titre du livre est le nom d'une station balnéaire hélvète) et de personnages aussi mystérieux qu'insaississables. dans cette société des années 60 en pleine mutation, et cette jeunesse dorée qui cultive ses secrets et mystères.

D'un coté Les 3 C., Chris Charlie et Claudia cheveux blonds,, pleines de vie, ayant le sens de la fête et profondément mystérieuses, alimentent les fantasmes d'un groupe de jeunes rêveurs qui ne savent pas y faire avec les filles encore moins lorsqu'elles semblent aussi inacessibles que ces 3 C.

Ces jeunes gens passent leurs vacances à Crans-Montana, l'hiver sur les pistes de ski, l'été au bord de la piscine. Ils grandissent, ils vieillissent, mais la mémoire, elle n'oublie jamais rien.

Dès les premières pages, on sent poindre la tension et on voit vite que sous le vernis de l'insouciance vont vite apparaître les failles et la gravité inhérent à cette époque particulière.

Une écriture forte, incisive, où chaque détail compte et contribue à rendre l'atmosphère aussi pesante qu'intrigante. On sent bien que quelque chose d'oppressant monte en nous, et Sabollo, avec presque rien, des détails pourtant anodins a priori mais qui ne le sont pas vraiment, arrive parfaitement à construire ce trouble.

Comme dans "Summer", on est pris par la petite musique très mélancolique que distille Monica Sabolo, et si ce roman est certainement plus superficiel et les personnages moins attachants que dans "Summer", on restera sous le charme de cette plume élégante qui sait très bien instaurer cette tension et ces félures que l'on devine sous des apparences trompeuses. et faire naitre cette émotion lancinante qui ne vous quittera pas de notre lecture.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          280
Autant vous le dire d'entrée, je suis passé totalement à côté de ce livre, vite lu et - qui sera - vite oublié ; un de ceux que je suis content d'avoir terminé, tout en regrettant d'y avoir consacré de mon temps. Car malgré mon agacement grandissant, je suis allé au bout. Comme toujours. Peut-être qu'un jour, cela me passera... Mais ça n'est pas le sujet.

Donc, après avoir lu la 4e de couverture parlant de nostalgie d'une décennie révolue et de jeunesse dorée s'encanaillant en Suisse, mes espoirs étaient grands, impatient de lire ce qui aurait pu ressembler à un croisement de Bret Easton Ellis (Moins que zéro) avec François Roux (Le bonheur national brut) : un bonheur !

Mais en fait, rien de tout cela.

Car pour écrire sur la nostalgie, il faut arriver à la transmettre, à la partager, à toucher cette petite fibre émotionnelle du lecteur qui fera resurgir au fond de lui un souvenir, une image, une musique, un paysage, une aventure oubliée... Mais Monica Sabolo n'y parvient pas et on a constamment l'impression de rester spectateurs de cette nostalgie sans jamais y entrer.

Et pour écrire sur la vacuité et l'absence de sens d'une jeunesse a priori trop gâtée, il faut un peu plus de rythme. Malgré leur activités débordantes et leurs émois pubères, nos jeunes s'ennuient fort. Et nous avec.

Un récit intime donc, dont les racines et les clés doivent sans aucun doute avoir grand sens pour leur auteur. Beaucoup moins pour le lecteur que je fus.
Commenter  J’apprécie          160
Ce roman ne raconte rien, ou presque, juste l'instantané d'une époque, vue par de jeunes hommes fascinés par un groupe de trois jeunes femmes inaccessibles et mystérieuses. Puis on passe du côté des dames, et la vision est tout autre…
Tout ce petit monde se retrouve dans la station de Crans-Montana, c'est bourgeois, mondain, un peu décadent. Il y a un parfum de soufre, de scandale, mais aussi l'attente vaguement angoissante d'une tragédie sous-jacente durant tout le roman.
Agréable à lire et bien écrit, à découvrir plus pour l'ambiance que pour l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          150
A Crans-Montana, dans les années 60, un groupe d'ados fantasme devant les trois C. : Chris, Charlie et Claudia. Des filles aux caractères bien différents, dont les apparitions relèvent d'une certaine forme de magie, figures spectrales aussi désirables qu'intouchables. Des décennies plus tard, les garçons repensent avec nostalgie à ces moments marquants et constatent que la vie et le temps qui passe n'ont épargné personne…

Il y a à peu près tout ce que je déteste dans ce livre, tant au niveau de l'atmosphère que de la façon dont le sujet est traité. Pourtant au début j'y ai cru, pensant tomber sur les souvenirs de puceaux en rut face à des filles inaccessibles et me rappelant à quel point j'avais aimé cette thématique dans Un été 42. Sauf que cette entrée en matière alléchante a vite laissé place à une succession de tableaux fugaces sans intérêt et à des réflexions d'un vide abyssal. Une jeunesse dorée qui se languit dans une confortable station de ski huppée, sous les poutres apparentes de chalets hors de prix, avec le petit personnel au garde à vous, le doigt sur la couture du pantalon... On roule dans des voitures de luxe, on se noie dans le champagne et on mange le caviar à la louche, on porte fièrement des fourrures véritables et des bijoux de grands joailliers, bref on est riche à crever et il importe de le montrer.

Les C., en vieillissant, vont connaître de nombreux déboires, de la mère indigne à la dépressive suicidaire. Les gamins, devenus de respectables (et fortunés) pères de famille, vont s'ennuyer ferme dans des vies de couples sans relief et revenir sans cesse vers ces années d'adolescence où le champ des possibles semblait infini. Destins tragiques censés nous tirer des larmes parce que c'est bien connu, l'argent ne fait pas le bonheur… tu parles ! Moi j'ai regardé tout cela de loin, de très loin même, j'ai navigué en baillant entre les fêtes et les enterrements, pas concerné une seconde par ces personnages enfouissant leurs illusions sous les sommets enneigés d'une station suisse pour millionnaires.

Beaucoup de clichés proche d'un déterminisme à deux balles dans ce roman où luxe, calme et volupté ont rimé en ce qui me concerne avec indifférence, agacement et hâte d'en finir.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          150
Ils sont sévères les commentaires envers ce roman que j'ai lu en un éclair car, une fois débarquée à Crans-Montana, je n'ai pas pu lâcher cette bande de jeunes, privilégiés certes mais touchants par leurs maladresses et leur fragilité.
La première partie du livre raconte leur adolescence alors qu'ils se retrouvent hiver comme été à Crans-Montana où les parents ont leurs habitudes. Les jeunes garçons sont fascinés par trois filles qui incarnent à leurs yeux tout le mystére féminin, thème abordé par Alessandro Baricco dans "Emmaüs", mais en réalité le contexte et l'esprit en sont bien différents.
C'est une jeunesse dorée, privilégiée, gâtée mais ses tourments, ses abus, ses transgressions me semblent assez communs à tous, fils et filles à papa ou pas. Leur histoire peut paraître futile mais c'est celle d'une jeunesse gâchée, où les parents n'ont rien fait pour qu'il en soit autrement et les drames qui jalonneront leurs tristes vies sont pathétiques.
J'ai apprécié le style travaillé tout en restant acessible, avec l'usage fréquent de métaphores relatives à la nature, aux éléments, pour évoquer pudiquement les passages les plus intimes.
J'ai aimé retrouver l'air frais de la Suisse, le goût des sugus
et du Toblerone, ces petits détails minuscules qui se réfèrent à ma propre enfance puisque j'ai grandi juste de l'autre côté de la frontière.
Je ne connais pas Crans-Montana mais j'ai eu souvent à l'esprit sa réplique française Courchevel, devenu impraticable depuis que la station est colonisée par les très riches oligarques russes et leurs flamboyantes compagnes.
Commenter  J’apprécie          140
Nager dans les eaux troubles des lendemains, attendre ici la fin, flotter dans l'air trop lourd du presque rien. A qui tendre la main?

C'est un peu la vie des 3 C, Claudia, Chris et Charlie (Charlotte). Elles sont ados dans les années 60. Elles posent, snobent les garçons, tout en suscitant convoitise, interrogations et concupiscence. Monica Sabolo distille les informations l'air de rien, au gré d'un remonte-pente ou d'une raclette-party. Viols, grossesse non désirée, attouchements. C'est aussi le quotidien des 3 C, pauvres petites filles riches qui ont grandi trop vite.

Si les androïdes rêvent de moutons électriques, à quoi rêvent les filles qui n'ont même plus besoin de désirer quelque chose parce qu'elles l'ont. Bien sûr, je ne vais pas plaindre cette jeunesse dorée dépeinte par Monica Sabolo. Mais la lecture du roman au premier degré n'est certainement pas suffisante.

Car le drame est là, tapi dans une congère, dans une épingle à cheveu qui se négocie trop vite. Dans une valise pleine de diamants ou de titres au porteur que l'on échange subrepticement dans un hall de banque ou à l'arrière d'une Merco Benz.

Et Claudia peut se dire que si elle doit tomber de haut, que la chute soit lente... Mais elle ne sera pas exaucée. Elle ne trouvera de repos que dans l'indifférence. Ou dans le souvenir des gens qui l'ont croisée. Elle aurait sans doute voulu retrouver l'innocence. Tout est chaos. A côté. Tous ses idéaux, des mots abîmés.

La chanson de Mylène Farmer colle parfaitement à l'atmosphère du roman de Sabolo. D'autres chansons collent au roman. La bande-son est clairement italienne, on pense à Gigliola Cinquetti citée par Sabolo (Non ho l'eta...). Une génération désenchantée. Car elle avait tout et n'en a rien fait, finalement. Rien d'autre que se regarder le nombril. Clairement, le roman ne doit pas se lire au premier degré. Monica Sabolo dépeint un désoeuvrement, un désenchantement. Elle n'en fait certes pas l'apologie. Il y a du vitriol (à mon avis) dans ses mots.

C'est un roman du basculement, de personnages qui perdent pied car ils sont sans repères. L'adolescence, Mai 68, le fait de vieillir ensuite, d'être remplacé... Roman profondément triste, amer. Il est impossible de s'attacher à des personnages aussi décalés, évanescents, détachés des contingences. Je ne crois pas que Monica Sabolo attende de l'empathie de la part du lecteur. Elle décrit le vide des sentiments. Et un tel vide ne conduit nulle part, ou oblige à ressasser le passé, encore et encore. Et c'est ce que font les 2 C en "invitant" la fille de la 3è C à évoquer le fantôme de sa mère. Pathétique... Les personnages sont pathétiques et creux. Mais pas le roman, ne pas confondre.
Commenter  J’apprécie          132
A Crans-Montana, des années 60 aux années, c’est comme partout et de tous temps, les garçons observent les filles. Ici, les filles ce sont les trois C, Chris, Claudia et Charlie. Belles, effrontées, riches- mais à Crans-Montana, qui n’est pas riche ? -prêtes à tout pour vivre à fond leur adolescence, dans le luxe de cette station où elles viennent skier en hiver et plonger en été. Tout va bien, la vie est belle, l’argent circule, le caviar et la drogue aussi, les fêtes dissolues, les belles voitures, les relations amoureuses, les beaux italiens ténébreux et séducteurs, et Franco, le bel épicier dont mères et filles raffolent. Les années passent, l’enfance, l’adolescence aussi, l’ordinaire en somme. Les garçons resteront éternellement amoureux d’un souvenir attendri, celui des trois C.
La plupart des familles sont juives, on est quelques années après la guerre, dans les maisons et les chalets les mères jouent un rôle, elles se côtoient sans pour autant réellement se connaître, dans les cadres les photos évoquent ces disparus dont on ne parle pas, ces membres amputés de familles à jamais meurtries. Les maris font fructifier leur fortune, l’argent part en Suisse, dans des sacs, des valises, dans les chaussettes, on ne sait jamais. Evocations par petites touches des périodes troubles de la guerre, de la révolution de mai 68, de l’élection de Mitterrand, qui perturbent profondément ces familles aisées. Mais c’est comme une trame de fond opaque que j’aurai aimé un peu plus ancrée dans le récit.
Pourtant, tout au long des pages, une tragédie se dessine, la tension monte, on comprend que quelque chose d’inéluctable va arriver, qui fait que votre vie change à jamais, que plus rien ne sera comme avant. Que va-t-il arriver, à laquelle de ces filles, pourquoi et comment, alors qu’elles ont tout pour être heureuses, vont-elles passer leur vie, la réussir ou pas. C’est au final un livre moins léger qu’il n’y paraît au départ.
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          110
Digne d'un Salinger l'auteur narre l'histoire de trois pauvres petites filles riches avec une écriture langoureuse et remarquable de justesse. En filigrane une époque où l'argent a remplacé l'envie. Des enfants dont les parents cachent un passé fait de disparitions durant la guerre. le silence assourdissant des rescapés face à une jeunesse dorée qui n'est que vide et paraître. Il y a ces trois belles filles, enviées, désirées, craintes et follement superficielles. Des vies brisées, des amitiés sans profondeur, ce malaise sans mot et cette fin qui ne peut pas surprendre. La richesse matérielle pour seul repère, privé de mots mais pas de maux ! C'est touchant et troublant car ce puit sans fond de souffrance c'est aussi la vie que l'on attend et qui ne vient pas.
Commenter  J’apprécie          80





Lecteurs (266) Voir plus



Quiz Voir plus

Monica Sabolo

Dans quelle ville Monica Sabolo voit-elle le jour?

Paris (France)
Buenos Aires (Argentine)
Lugano (Suisse)
Milan (Italie)

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Monica SaboloCréer un quiz sur ce livre

{* *}