Que savons-nous des êtres qui sont partis? Que savons-nous de leurs pensées, de leurs peines? peut-être volent-elles vers nous, cherchant à nous atteindre. Peut-être sont-ils là, à coté de nous. Ils nous parlent, ils approchent leurs visage, ils nous enlacent, et peut-être prononçons nous les mots que nous n'avons jamais osé dire, que nous tenons prisonniers dans nos cœurs mais qui, la nuit, nous échapent, se déversant dans leur cœur....
la vie est violente, nous sommes des proies et des prédateurs, ou plutôt nous sommes les deux à la fois, chacun notre tour.
Ce que l'on a été, ce qui n'est plus. Les métamorphoses mystérieuses.
Je veux être là où est la forêt, là où demeurent le mystère et le sauvage, là où je peux cacher mes rêves, rejoindre mon père, retrouver les filles, là où je peux attendre le retour de Conrad. Là où il y a la possibilité d'un abri, d'un ailleurs, là où murmure la poésie, notre mémoire. Là où chuchotent les voix des disparus.
Pourtant, elles sont là, je marche dans le désert, et je les sens. Elles sont l'herbe pâle qui resurgit entre les racines, elles sont les vers et les racines sous la pierre, elles sont l'air lui-même. Je marche sur la terre, et je sais que la forêt renaîtra, c'est une palpitation, presque inaudible, un frémissement dans les cendres.
Que savons-nous des êtres qui sont partis ? Que savons-vous de leurs pensées, de leurs peines ? Peut-être volent-elles vers nous, cherchant à nous atteindre ? Peut-être sont-ils juste là, à côté de nous. Ils nous parlent, ils approchent leurs visages, ils nous enlacent, et peut-être prononçons-nous les mots que nous n'avons pas osé leur dire, que nous tenons prisonniers dans nos coeurs mais qui, la nuit, nous échappent, se déversant dans leur coeur. Peut-être la nuit est-elle traversée de nos émotions les plus secrètes, qu'elles se percutent, qu'elles s'embrassent. Peut-être que notre courage, nos espoirs, nos fois absurdes, proviennent des phrases que l'on nous a murmurées dans l'obscurité, de cette douceur dont il ne reste, au matin, qu'une pulsation, juste une envie de vivre.
On n'entendait plus que le souffle du vent, tout en haut des arbres. Des étoiles apparaissaient entre les feuilles, qui semblaient faites de métal.
Depuis quand la vie est juste?
Je trouvais les filles incroyablement gracieuses, la façon dont elles remontaient leurs cheveux, s’essuyaient le front du dos de la main, ou dont elles accéléraient d’un coup, buste en avant. Elles semblaient inconscientes de l’effet qu’elles pouvaient produire.
Le ciel était percé de trouées blanches qui semblaient mener à un autre monde, caché derrière.