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Citations sur L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autre.. (123)

Parce que le discours - le discours naturel - ne consiste pas seulement en mots, ni (comme le pense Hughlings Jackson) en "propositions". Il consiste en une procréation - par laquelle tout notre être émet tout son sens - dont la compréhension implique infiniment plus que la simple densification des mots. Là était la clé qui permettait aux aphasiques de comprendre, même lorsque les mots comme tels leur échappaient totalement. Les mots, les constructions verbales per se, peuvent en effet très bien ne rien transmettre, mais le langage parlé est normalement baigné de "ton", enveloppé d'une expressivité qui transcende le verbal - et c'est précisément cette expressivité, si profonde, si variée, si complexe, si subtile, qui se trouve parfaitement préservée dans l'aphasie, même si la compréhension des mots est détruite. Préservée, et souvent même amplifiée de façon surnaturelle...
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Elle est dénervée, désincarnée, c'est une sorte de revenante.
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L'absence de soutien et de sympathie de la part de la société est pour elle une épreuve supplémentaire : invalide, mais d'une invalidité dont la nature n'est pas claire - car, après tout, elle n'est ni aveugle, ni paralysée, elle n'a rien d'évident -, on a tendance à la traiter comme une simulatrice ou une folle. Tel est le sort de ceux dont les sens cachés sont déréglés .
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"Ces patients fossilisés dans le passé ne se sentent chez eux, rassurés, que dans le passé. Le temps pour eux a marqué un arrêt."
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"Qu'auraient dit de cela Hughlings Jackson et Goldstein ? Souvent, en imagination, je leur ai demandé d'examiner le Dr P. pour leur dire ensuite : 'Eh bien, messieurs! Que dites vous maintenant? ' "
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Quelle est cette disposition, cette qualité de pensée qui caractérise les simples d'esprit et leur confère leur poignante innocence, leur transparence, leur complétude, leur dignité - leurs qualités sont si spécifiques que nous pouvons vraiment parler du "monde" des simples d'esprit (comme nous parlons du "monde" des enfants ou des sauvages) ?
Si nous avions un seul mot à employer ici, ce serait celui de "concert" : leur monde est en effet vivant, intense, détaillé, et pourtant simple, précisément parce qu'il est concret - ni compliqué, ni dilué, ni unifié par l'abstraction.
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Avoir un syndrome de Tourette est aussi délireant que d'être saoul en permanence. Être sous haldol est morne, cela vous rend net et sobre. En fait, aucun des deux états n'est réellement libre... Vous autres, les gens normaux, dont le cerveau a les bons transmetteurs, au bon endroit, au bon moment, vous disposez en permanence de tous les sentiments et de tous les styles - gravité, légèreté, tout. Nous autres, les tourettiens, ne les avons pas : nous sommes contraints à la légèreté par notre syndrome de Tourette et forcés à la gravité lorsque nous prenons de l'haldol... Vous êtes libres, vous avez un équilibre naturel : notre équilibre à nous est tout au plus artificiel.
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Le vieil homme prit l'air soudain résolu, ses sourcils se froncèrent, ses lèvres se pincèrent. Il se tenait immobile, profondément absorbé par ses pensées, donnant un spectacle que j'aimais à voir ; celui d'un patient - à mi-chemin entre l'épouvante et l'amusement - sur le point de voir pour la première fois exactement ce qui ne va pas et, dans le même instant, exactement ce qu'il faut faire. C'est le moment thérapeutique.
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... il existe souvent une lutte et parfois même une collusion, entre les pouvoirs de la pathologie et ceux de la création.
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Un marin s'était coupé accidentellement l'index droit.Pendant quarante ans,il fut importuné par le fantôme de ce doigt qui se tendait raide ,comme au moment où il fut coupé.Chaque fois qu'il portait la main à son visage -par exemple pour manger ou pour se gratter le nez- il avait peur d'être éborgné par ce doigt fantôme.
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