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A la mort de l'illustre Henry Holland, comte de Slane, sa veuve Lady Slane suscite la surprise et la désapprobation de ses enfants en décidant de vivre seule dans une petite maison d'Hampstead,seulement assistée par sa vieille et dévouée domestique française Genoux.A 88 ans, après une vie passée à être le faire-valoir de Lord Slane,autrefois 1er ministre et vice-roi des Indes, Milady ne compte plus se laisser dicter sa conduite.Dans sa nouvelle demeure,toute passion abolie, elle peut enfin laisser libre cours à ses souvenirs et ses rêves passés...
La fluidité et l'élégance de l'écriture de Vita Sackville-West (1892-1962), l'acuité de ses observations, sa perspicacité quant à la psychologie de ses personnages et l'ironie fine qu'elle met dans la peinture de la bonne société anglaise, tout cela donne à cette oeuvre, écrite dans les années 30, un charme fou tout à fait exquis. Porté par le personnage si attachant de Lady Slane, vieille femme de 88 ans aux idées libérales, ce texte, véritable bouffée d'air frais, offre un moment de littérature littéralement délicieux.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Toute Passion Abolie?
"J'ai eu le coup de foudre lors des fêtes de Noël pour le magnifique coffret Christian Lacroix et le papa Noyel m'a entendu... "Toute Passion Abolie" est le seul livre de la collection que je ne connaissais pas du tout."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Durant ce court récit, nous suivons la vie de Lady Slane, une honorable vieille dame de plus de 80 ans, de la mort de son mari jusqu'à sa propre fin."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"Vita Sackville-West m'a complètement hypnotisée avec sa façon d'écrire. Il ne faut pas attendre longtemps avant d'être immergé dans l'histoire et ses personnages sont admirablement dépeints. A chaque fois que l'on entre dans la vie de l'un d'entre eux, on a plus envie de le quitter. Quant à Lady Slane, on la renconre alors qu'elle s'autorise enfin à prendre ses propres décisions après la mort de son mari et à se remémorer sa vie simplement, toute passion abolie. Il y a une telle délicatesse, une telle tendresse dans ce livre que la fin d'une vie se transforme en poésie. Une jolie petite pépite."

Et comment cela s'est-il fini?
"Je découvre un auteur dont la plume se pare probablement de quelque magie et je suis tout à fait prête à renouveler l'expérience..."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Un petit livre léger et délicieux sur la vieillesse mais aussi l'art d'envoyer gentiment promener les contraintes de sa famille et de la "bonne société". Comment une vieille dame à la fin de sa vie se rebelle contre le carcan social dans lequel elle s'est trouvée enfermée auprès d'un mari "politiquement correct" diplomate dans les pays du Commonwealth.

Lady Slane, âgée de 88 ans, vient de perdre son mari à qui elle a dédié toute sa vie. Contre toute attente et surtout contre l'avis de ses enfants, elle décide de prendre sa vie en main en refusant les solutions trouvées pour elle par ces derniers qui avaient prévu de faire leur BA en la prenant chez eux à tour de rôle. Elle va enfin vivre pour elle et non pour les autres en s'installant dans une petite maison dans le quartier de Hampstead avec sa fidèle servante française Genoux. Elle avait repéré cette petite maison coquette, des années auparavant avant de pouvoir enfin la louer à ce vieil homme, propriétaire exigeant qui attendait une locataire à la hauteur de sa demeure. "Allez-vous lui plaire ?" lui dira-t-il en parlant de sa maison, déjà un peu amoureux de cette vieille dame élégante et discrète. Aussitôt dit, aussitôt fait, Lady Slane emménage grâce à la diligence de Mr Gosheron, entrepreneur et ami du propriétaire, les deux hommes n'ayant de cesse de veiller sur la tranquillité de cette si charmante locataire.

A la fin de cette vie bien remplie, au diable les contraintes ! Il faut dire que Lady Slane avait un rêve depuis son adolescence et des aspirations d'une autre époque, surtout pour une femme : devenir peintre. "Ainsi pendant des mois avait-elle vécu intensément, secrètement, se préparant avec soin sans jamais poser un pinceau sur une toile, et se contentant de rêver à son oeuvre future." Mais sa vie sera toute autre, accaparée par ses obligations sociales et familiales d'épouse, de mère et de membre de la haute société. Alors maintenant, elle estime qu'elle a mérité un peu de repos et de calme, loin de toutes les petites mesquineries de sa famille.

J'ai beaucoup aimé ce livre au charme désuet mais au ton caustique et ironique qui critique la haute société pour laquelle il faut avant tout savoir sauver les apparences. Il faut voir comment Lady Slane fait le ménage parmi ses enfants et petits enfants, qu'elle ne souhaite pas spécialement recevoir chez elle ; ou comment elle va distribuer une fortune léguée à la mort d'un ancien admirateur, aux musées et aux bonnes oeuvres au grand désarroi de sa famille qui se voyait déjà propriétaire de cet argent tombé du ciel.

Le style est joliment troussé et l'art de dire les choses sans en avoir l'air, largement mis en avant à travers les petites piques qui ponctuent le récit. Mais je préfère laisser le mot de la fin à Mr Gosheron, son vieil ami. "Sa Seigneurie fera un beau cadavre" dit-il à Mr Bucktrout. Les deux amis avaient décidé d'ignorer Carrie. "Quand on est beau dans la vie, on l'est dans la mort, c'est ce que j'ai toujours dit poursuivi Mr Gosheron. C'est étonnant comme la mort permet à la beauté de s'exprimer."
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Vita Sackville-West observe d'un oeil très ironique et très britannique ses contemporains des années trente et dans ce cas, les petits travers de la famille Slane, famille londonienne très bien née. le patriarche vient de mourir, ses enfants discutent des dispositions à prendre pour leur mère âgée de quatre-vingt-huit ans. Mais celle-ci a des idées bien arrêtées à ce sujet, et n'entend pas aller vivre chez ses enfants, elle préfère se trouver une petite maison quasiment campagnarde, pour y vivre avec sa vieille gouvernante et ses souvenirs. L'écriture du roman est très moderne, le thème du féminisme qui le parcourt, aussi. Une première partie où lady Holland s'installe dans sa maison, se lie d'amitié avec plusieurs personnes hors de son cercle familial, une deuxième partie ou elle égrène les souvenirs de ses années de mariage, une troisième partie où un événement surprenant fait parler dans les gazettes, telle est la construction du roman. Même si je préfère des personnages et des situations plus contemporaines, je me suis laissé pendre et ai passé un bon moment avec ce livre très fin, qui rejoindra bien évidemment ma bibliothèque grâce à sa tranche rouge jaspée, sa jolie couverture et même l'odeur des livres de poche de ma jeunesse !
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Lady Slane vient de perdre son mari. Il est enfin temps pour elle d'affirmer (ou retrouver) sa personnalité et ses désirs. Elle décide de vivre dans une maison "rencontrée" il y a si longtemps... Certes, à quatre-vingt-huit ans, les possibles ne sont plus les mêmes mais les rencontres peuvent se révéler surprenantes. A l'écart de ses enfants (vraiment trop désagréables), de ses petits-enfants (vraiment trop agités et bruyants) dont elle interdit la venue, Lady Slane va renouer avec la jeune fille qu'elle fut, revisiter la femme dont elle a joué le rôle, le couple qu'elle a formé avec Henry, se détacher de toutes ces apparences trompeuses et ses apparats, bref s'affirmer (au risque de déplaire)!!! Jusqu'au jour où son arrière-petite-fille brave l'interdit et vient lui demander conseil...
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Comment, au soir de sa vie, une vieille dame, noble, ayant connu tous les honneurs, toutes les mondanités, décide, à la mort de son époux, de son geôlier, de vivre sa vie pour mieux préparer sa mort ?

C'est, en substance, ce que traduit ce court roman. Leçon de vie, sur la vie, sur les renoncements auxquels on est contraint, auxquels ensuite on souscrit par la force des choses.
Poids des ans, signe de sagesse ou de retard, quand si près de la mort on veut corriger ses erreurs, en tous les cas, vivre en paix avec soi même.
Une belle écriture, un peu surannée, de belles galeries de personnages, et l'espoir de toujours faire les bonnes rencontres… les inattendues !
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Le jour même de la mort de son mari Henry Holland, comte de Slane, Lady Slane surprend son entourage en décidant de vivre sa vie a quatre-vingt-huit ans. Elle se retire a Hampstead dans sa nouvelle demeure où toute passion abolie par l'âge et le choix du détachement, Lady Slane se sent libre enfin de se souvenir et de rêver.

Ce roman est un livre de 1931d'où ce charme surrannée et aussi cet humour si britannique. Mais c'est aussi un livre sur la condition féminine des années victoriennes et sur la vieillesse. C'est un livre très attachant où une vieille dame nous raconte sa vie , ses sacrifices, ses joies avec un tel détachement devant la mort qui arrive que l'on finit se livre très apaisé. On aime cette vieille dame qui sur le tard se permet de devenir indigne.

C'est écrit avec beaucoup de finesse et d'humour, j'ai franchement adoré et je donnerai la note de 8/10.

Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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A la mort de son époux, beaucoup auraient pensé que Lady Slane se soumettrait de bonne grâce aux décisions prises par ses enfants. Sans doute vivrait-elle à tour de rôle avec chacun d'entre eux, comme ils le souhaitaient. Pourtant il n'en est rien, et cette douce vieille dame qui toute sa vie a appuyé son époux (premier ministre, vice-roi aux Indes) décide de profiter de ses dernières années pour se retirer, loin de sa famille envahissante et de ses obligations sociales et caritatives. Accompagnée de Genoux, sa fidèle servante française, Lady Slane s'installe dans une petite maison de Hampstead afin de passer son temps libre à se retrouver et revenir paisiblement sur les 88 années qui sont derrière elle.

Ce livre qui m'a semblé au début charmant est beaucoup plus profond qu'il n'y parait à première vue et gagne en intensité vers la fin grâce à la pertinence des remarques, des conversations, des observations personnelles. J'ai beaucoup apprécié la finesse dans le développement des personnages – ce qui est un immense atout puisque j'aime tout particulièrement les romans où la psychologie occupe une place importante.

Je m'attendais à un livre sur le 5 o' clock tea et j'ai en réalité découvert un roman intelligent qui invite au questionnement. Vous l'aurez compris, amis lecteurs, j'ai beaucoup apprécié ce livre qui parle d'une femme du monde « connue » de toute la bonne société mais curieusement méconnue de tous, à commencer par sa famille. A savourer…
Lien : http://www.myloubook.com/arc..
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Le nom de Vita Sackville-West m'était connu en tant que conceptrice du fameux jardin blanc de Sissinghurst et aussi associé à l'époque littéraire britannique de Virginia Woolf. Je connaissais quelques grands traits percutants de son histoire personnelle et de son audace. Je savais qu'elle avait écrit; je viens de découvrir l'un de ses romans, celui qui fut et est toujours considéré comme le plus abouti.

Le cadre de vie :première partie du vingtième siècle avec des relents du dix-neuvième qui perdurent dans un milieu artistocratique anglais.

Les personnages : Lady Slane, 88 ans. Genoux, sa gouvernante depuis plus de soixante ans. Ses enfants (déjà d'un certain âge), des petits et arrière-petits enfants; le propriétaire et gérant de Hampstead; le menuisier; le mystérieux M. FitzGeorge.

L'action : Lady Slane, devenue veuve, prend pour la première fois ses propres décisions et décide de s'installer librement dans la maison rêvée entrevue il y a de nombreuses années à Hampstead. Les jours qui lui restent à vivre s'écouleront enfin paisibles uniquement nourris des relations qu'elle admet, relations vraies sans le spectre de la compétition, de la réussite sociale et de l'argent. Devenue elle-même, Lady Slane se laissera aller au vertige du passé, à l'introspection et pour la première fois, sans regrets, comprendra la distance entre la vie imposée et la vraie vie. Les récompenses seront au nombre de deux : l'amour de M. FitzGeorge qui révélera la densité de ce qu'aurait pu être une relation amoureuse entre deux êtres respectueux reconnaissant à l'autre le droit d'être et l'arrière-petite fille, projection d'elle-même, qui pourra dépasser préjugés et milieu afin de se réaliser et non de réaliser ce que les autres projettent pour elle. L'amitié vraie des vieux messieurs désintéressés mettra du baume au coeur face à l'égoïsme, l'arrivisme, la froideur des enfants.

Ce que j'en pense : roman délicieusement désuet mais qui remue lorsqu'on re/découvre ce que fut la condition féminine jusqu'il n'y a pas si longtemps. "Elevées comme des saintes, on les livre comme des pouliches" a dit George Sand. Cette phrase a trotté dans ma tête tout au long de la lecture. L'homme "propriétaire" d'une femme comme d'une maison, d'une écurie, etc... voilà de quoi sentir la nausée monter... et se dire que dans certains endroits du monde, l'histoire se répète, encore plus tragique... Telles sont les considérations qui peuvent monter lors de cet écrit qui est pourtant sage, un peu nostalgique, carrément d'un autre temps. Sa modernité ne réside que dans ces réflexions et le rend intéressant en tant que témoignage de l' histoire sociale féminine.

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