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3,39

sur 707 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A force d'en entendre parler il fallait bien que je me forge ma propre opinion de la chose, et c'est donc désormais chose faite.
D'un point de vue strictement littéraire autant vous le dire de suite ça ne vaut pas tripette, c'est même assez lourd par moments... Par contre au niveau de la mise en scène du sadisme je pense franchement que, aujourd'hui encore, personne n'a jamais osé aussi loin dans la souffrance et l'humiliation. Et le pire c'est que malgré le dégoût on ne résiste pas à l'envie de continuer le roman pour savoir ce qu'il adviendra de cette pauvre Justine...
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Si l'étymologie du mot « sadisme » m'était inconnue, après la lecture de ce livre, il me serait impossible de rester dans l'ignorance.
Ce roman est à la fois horrifiant et presque comique. Cette pauvre Justine, que dis-je, cette gourde de Justine, a le chic pour s'attirer les affres de vieux et jeunes sadiques, beaux, moins beaux, toutes classes sociales confondues. Elle a la palme de la malchance, depuis sa naissance jusqu'à sa mort.
Alors, ce n'est pas comique, mais on ne peut s'empêcher de se dire que sa vertu la rend complétement idiote, on dépasse la naïveté à ce stade et forcément, on sourit, enfin au début… sa mort est aussi rocambolesque que sa vie et là, j'ai ri, vraiment. Impossible d'avoir une vie pareille.

Sa naïveté va l'entraîner d'épisodes pour le moins scabreux en épisodes cauchemardesques. C'en est lassant car finalement, on comprend vite que dès qu'elle rencontre quelqu'un, elle va se faire avoir, et pas juste avoir. Séquestration, viol et tortures l'attendent à chaque rencontre. Les scènes se succèdent sans fin, avec toujours plus d'imagination, d'humiliation, au moins à 4, tous genres confondus. le libertinage est une chose, ce que j'ai lu en est une autre ! le consentement est un mot qui n'existe pas, il tuerait même l'excitation dans l'oeuf.
Sade, sous sa plume fluide et aux métaphores très bien choisies, attaque l'église, les prêtres sodomites, la dévotion à Dieu et s'étend sur ces réflexions à travers la morale de ses personnages subversifs. Finalement, la soeur de Justine a opté pour la frivolité et la prostitution et a réussi dans sa vie alors que Justine, fidèle à son éducation et ses pieuses croyances, échouera lamentablement et ne connaitra jamais le bonheur.
Sade est vrai philosophe qui a su faire parler de lui et marquer les esprits en remettant en cause les principes et codes sociaux. Son écriture n'est jamais vulgaire, il décrit des choses horribles, des scènes sexuelles très crues mais sans jamais l'être dans ses mots.
Difficile de noter cet ouvrage ; une chose est sûre, un classique de plus à mon actif, et pas le moindre, mais je ne récidiverai pas avec cet auteur.
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des longueurs, mais un de mes premiers romans "interdits"- vers 15 ans - emprunté en rougissant peu de temps après avoir reçu l'accès à la section "adulte " de la bibliothèque
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Sade dans la majeur partie de sa vie fût enfermé, emprisonné pour moeurs mauvaises, Sade, souvent , se retrouvera dans la solitude des murs de sa geôle, arpentant le sol de sa prison, cette demeure lui a donné l'inspiration de cette jeune fille aux prises à la réalité de la vie de cette époque , dans une répétition des choses, Justine subit à chaque étape de sa vie des sévices les plus horribles, ce supplice n'a pas de fin, tout devient sujet à la perversité, la pureté de la religion, la noblesse de sa grandeur, éveillent en elles ces émois les plus noirs, pour débaucher les âmes pures, les violer de leurs vives, les salir de leurs puanteur qui transpirent leur chair nauséabondes. Sade réitère dans ce livre son enfermement avec celui de Justine dans les différents endroits de ces captures où elle sera la proie d'actes sexuels contraints, ceux qui font rougir les plus prudes, elle devient la poupée sexuelle des hommes qui utilisent leurs statuts à des perversités les plus inhumaines, ce n'est plus du sexe mais de la bestialité, la brutalité est sans fin, l'imagination maline est infini, les pratiques sont les plus tortueuses et dérivent vers l'infini.
La prose est sans doute une marque de noblesse de ce roman au contenu les plus controversés, l'écriture est une allégorie à l'horreur, Justine survit dans les flammes de l'enfer où chaque étape de sa vie fût que supplice et humiliation, elle sera l'objet de toutes les tortures perverses. Sade concentre tout sur cette âme pure et innocente, cette tornade sexuelle se déchaine sur ce corps de pucelle pour enlaidir sa jeunesse d'esprit et sa candeur d'aimer, Sade crache son poison, Sade dénonce les décadences de son époque ou en fait l'apologie, chacun voudra défendre l'une ou l'autre, pour ma part je reste neutre, sans manichéisme, je suis juste un lecteur, aimant la prosaïque de cet auteur, sans pour autant en faire une icône.
L'ironie assez triste, comme une morale malheureuse de cette fable tragique, comme celle de la vie, qui a tout jamais entraine vers la mort, celle-ci au demeurant viendra le plus tard possible pour tous, mais les âmes pures n'ont pas cette primauté pour Sade, Justine devient la sainte de tous les malheurs, elle portent en elle tout le poids de ces opprimés, elle ne peut survivre dans la tranquillité de la vie, le bonheur simple , lui est interdit, c'est la force de la vie qui lui prendra par une fatalité de la nature, ou celle de Dieu pour les croyants, à cette époque le christianisme était une puissance politique et religieuse importante, Dieu était présent partout comme une seconde peau à chacun, l'hérésie était mortelle, comme l'innocence dans la plume de Sade. Justine vivra tout de même, lorsque le moment de sa vie devient douce, le malheur arrive, pas celui des hommes, naturellement !
Sade bouscule tous les codes
Michel Onfray pense que Sade est une mascarade, le fruit d'une bourgeoisie, il lui a d'ailleurs consacré un livre, Sade : Déconstruction d'un Mythe, que je dois lire, mais il faut lire Sade et avoir sa propre analyse, et émotion.
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Justine est une jeune fille de bonne famille qui, du jour au lendemain, devient orpheline et sans le sou. Elle devra se débrouiller toute seule, livrée à elle-même. Tandis que sa soeur se créée une situation par le vice en profitant de riches amants. Justine, croit avec une certitude absolue, que la vertu a de l'avenir en ce monde. Elle déchantera très vite mais gardera la foi jusqu'au bout. Elle demandera de l'aide à diverses personne qu'elle croisera sur son chemin, mais en chacun un libertin se découvrira sous les traits d'honnête citoyen avec un plaisir bien défini.



Ce livre me fait penser à une sorte de Candide en plus sombre. Malgré tout, il contient deux défauts :

-- Il s'agit avant tout d'un roman à thèse, l'auteur veut nous faire parvenir un message. L'ennui c'est qu'en plus des péripéties et événements qui auraient largement suffit à la compréhension de celui-ci, il en rajoute en faisant disserter longuement certains protagonistes. C'est comme si il ajoutait du sous-texte à une image déjà lisible et déchiffrable. Il se montre beaucoup trop démonstratif en fait.

-- À partir de la seconde partie, l'histoire devient redondante : un libertin succède à un autre libertin, etc. de plus, Sade aurait pu éviter que la plupart d'entre eux aient le même opinion sur tout (comme sur la religion par exemple, véritable obsession). Il y a une certaine forme d'homogénéité qui n'a pas lieu d'être car un bandit de grand chemin ne peut pas avoir exactement le même avis sur le christianisme qu'un noble puisqu'ils n'ont pas eu la même éducation.


Lorsqu'on retire toute son exagération au roman, toutes ses scènes crues, il apparaît alors quelque chose qui parle de la situation de la femme dans une société patriarcale où l'existence de l'homme lui est supérieure.
Ce livre ne parle que de ça : d'une femme cherchant une main secourable ou à aider une personne en difficulté, se retrouvant à chaque fois face à des hommes qui ne cherchent seulement à profiter d'elle.

Que cela soit volontaire ou non, cet angle choisi fait de ce livre, un roman féministe même si, en réalité, son but n'était pas de défendre une noble cause mais plutôt soit de se frotter à certains philosophes de son temps qui imaginaient l'être humain comme vertueux par nature ou soit assouvir, via la plume, son obsession pathologique pour la torture à caractère sexuel.

Néanmoins, le marquis de Sade garde après tout ce temps tout son mystère et son souffle sulfureux.
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Il s'agit d'une femme candide et de bonne naissance, appelée Justine, qui raconte les déboires que sa naïveté (qu'elle appelle vertu) lui ont valu, souvent des sévices sexuels de la part de personnes infâmes. Ce personnage étant candide, il décrit toutes les pratiques les plus affreuses avec des périphrases très compliquées, comme par exemple : "l'infâme (...) essaie de se satisfaire avec moi de cette façon criminelle et perverse qui ne nous fait ressembler au sexe que nous n'avons pas qu'en dégradant celui que nous avons"; "Ensuite il me plaça sur le bord du canapé, frotta d'esprit-de-vin cette mousse dont la nature orna l'autel où notre espèce se régénère" ; "Quoique le vrai temple de l'amour soit à sa portée, Rodin, fidèle à son culte, n'y jette pas même de regards". A chaque nouvelle horreur, l'auteur des sévices donne une longue explication pour convaincre la pauvrette que le vice est bien plus avantageux que la vertu. Celle-ci reste pure et candide jusqu'au bout, mais n'est récompensée que par des tourments qui vont s'aggravant. L'ouvrage est présenté comme une dénonciation des vices, mais l'on comprend bien que l'auteur est trop bien informé pour n'être pas lui-même un débauché.
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Dans la première version, le sexe est décrit par ellipses et euphémismes, j'ai donc trouvé qu'il était bien décrit, avec une subtilité évocatrice. On veut connaître la suite des horreurs qui arrivent à Justine, tout en la plaignant – la pauvre, elle n'est pas faite pour être heureuse, même si elle semble assez niaise. Dans tous les malheurs qui la frappent, ce sont les scènes d'esclavage qui m'ont marquée, par leur cruauté. Un livre philosophique, qui traite du libre-arbitre, du Destin, du Bien et du Mal. C'est donc assez drôle, assez anticlérical.
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J'ai un avis plutôt mitigé sur "Justine ou les malheurs de la vertu" classique de la littérature érotique du 18ème siècle.
J'ai été surprise par les joutes de Sade contre la religion, plus que par les dards de ces messieurs : je ne pensais pas qu'il était aussi engagé et je comprends mieux ces séjours en prison.
Sinon, le sadomasochisme n'est pas vraiment mon truc, mais je me devais de lire ce classique rendu facile grâce à ma liseuse.
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On finit par avoir envie de lui donner des claques aussi à cette pauvre Justine !! Pas aussi impressionnant et ne provoquant pas autant de réactions physiques (écoeurement, envie de vomir, excitation) que La Philosophie dans le Boudoir. Sade avait envie de réfléchir un peu plus. Il aurait pu délier ses réflexions en moins de pages.
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Faut-il se moquer des malheurs de Justine ou la plaindre? Il lui arrive tout de même des choses horribles et elle semble bien naïve et innocente face à ce qui semble évident et attendu pour le lecteur. Outre le sadisme, parfois difficile à lire, on se demande si Sade ne se moque pas aussi du lecteur dans cette histoire facile et illimitée en horreurs.
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