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EAN : 978B00F9WQKL2
LE LIVRE - BUCAREST (30/11/-1)
2.5/5   2 notes
Résumé :
135 pages illustrées de quelqes gravures en noir hors texte et d'un frontispice.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mihail Sadoveanu, comme le souligne Bernard Camboulives, est une personnalité controversée de la littérature roumaine. Pour des raisons essentiellement politiques, ce qui est un paradoxe, pour quelqu'un qui, finalement, en parle si peu. Lucian Boia décrit le personnage de manière relativement efficace : des propriétés, une ribambelle d'enfants, donc toujours des besoins financiers, une nécessité de plaire un peu à tout le monde, et une oeuvre pléthorique. Au début, qui remonte au dix-neuvième siècle, Sadoveanu était traditionaliste, classé à droite, dirait-on aujourd'hui. Puis il a accepté d'écrire pour un journal de gauche (raisons probablement financières) et ses livres ont parfois été brûlés en public. Après 1945, il a sans doute senti le vent tourner et s'est converti, à fond, au réalisme socialiste.
Ce qui m'amène à ce livre, roman écrit à l'origine en 1912, mais traduction (en Roumanie) et préface de 1953, qui nous vante la capacité de l'auteur à décrire la honteuse exploitation des paysans par les abominables capitalistes. La traduction du titre « Ceux des chaumines » (en roumain « bordeienii ») est pertinente, il s'agit bien d'habitations paysannes assez misérables. J'y ajouterais pour ma part une dimension supplémentaire : en partie, ces habitations se situent sous terre. Les héros sont des troglodytes. Cependant, Sadoveanu est avant tout un conteur sans véritable discours politique cohérent, et il est assez nuancé en l'occurrence : certes on parle bien des propriétaires rapaces, mais le boyard du roman est travailleur et passe tout son temps sur ses terres à superviser le travail, jusqu'à ce que survienne sa fiancée, un « oiseau des villes ». Il permet par ailleurs le mariage du héros, ferme les yeux sur le passé de bandit de Faliboga pour une forme de rédemption et paye mieux que d'autres. de plus, la fin révèle le caractère passé des événements et souligne les changements qu'a apportés le progrès technique (le train entre autres) et la construction d'un village en « épilogue ». Les paysans sont divisés, parfois odieux entre eux, on est donc très loin du proletkoult. Ceci étant, cet aspect politique ne constitue pas la force de Sadoveanu, sauf lorsqu'il s'agit de la France et d'un phénomène habilement décrit. La fiancée du boyard, qui le détourne de ses terres, parle français et symbolise un mouvement de civilisation en Roumanie, qu'on a appelé le « bonjourisme » : les élites étudient en France, parlent français par pédantisme (un passage là-dessus utilise plusieurs jeux de mots) et s'écartent des réalités locales. À l'inverse, la tendance Sadoveanu est « antibonjouriste », à la manière d'un auteur oublié du début du dix-neuvième siècle, Costache Faca, qu'Eugène Ionesco évoque dans « Littérature roumaine » et qui prouve que les liens, bons ou mauvais entre les deux pays, ne datent pas d'hier.
Sinon, au fond, l'histoire se nourrit de bien peu de choses en dehors du talent du conteur : un jeune paysan arrive sur un nouveau domaine, fait connaissance, tombe amoureux, rencontre un ou deux problèmes et pourtant le récit nous tient en haleine et on se demande ce qui se passera au chapitre suivant. La performance du romancier, même s'il est probable qu'une partie du style se perde dans la traduction, se concentre dans la description de la vie paysanne, très pertinente et la trame minimaliste, mais suffisante au plaisir de lecture, qu'on peut aussi lire de manière simple et universelle : les chaumines sous terre, l'hiver rude, ce sont les difficultés, mais tout a une fin et l'on finit par voir la lumière au bout du tunnel à force de courage et d'espoir.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ici, on n'était pas dans un pays soumis aux lois ordinaires. Ici, le seul maître, c'était lui. Jusqu'aux villes, jusqu'aux autres contrées civilisées, il y avait des lieues et des lieues. Ici, c'était « quelque part », c'était « dans les champs ». Le percepteur ne levait d'impôt que si le boyard le voulait bien et tant que celui-ci le permettait ; l'autorité militaire n'y recherchait point ses déserteurs, ni la justice ses condamnés. Il n'y avait pas d'églises et personne n'avait jamais entendu parler d'écoles. Aucune route ne touchait le domaine. Il n'y avait que de la terre, et encore de la terre qu'il fallait travailler, et le boyard rassemblait comme il pouvait les gens qui lui étaient nécessaires.
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