Bienvenue en Suède ! Bienvenue surtout chez les Falsen, authentiques aristocrates suédois, à la longue lignée remplie de héros en tout genre. Les deux derniers représentants sont Hugo et sa soeur Agathe. Celle-ci est passionnée par le XVIIIe siècle et impose à tous de s'habiller ainsi. Gare au modernisme ! Et pourtant, du sang "neuf", il y en a avec Eléonore, la seconde épouse, et Sébastien, son frère, tous deux parisiens. L'un ne va pas sans l'autre. Il y a aussi la présence obsédante de la première épouse d'Ophélie, décédée. Sa présence est obsédante parce qu'elle est bien vivante, elle a simplement été déclarée morte (et enterrée) pour que Hugo puisse épouser Eléonore (et adopter Sébastien, le frère pot-de-colle, profiteur, et pas vraiment moral. Scoop : sa soeur non plus).
Bien que l'action se passe en Suède, j'ai trouvé que nous étions davantage dans un vaudeville dramatique parisien. Les personnages s'ennuient, sauf Hugo, bien trop occupé pour cela, et Gunther, le domestique fidèle d'entre les fidèles. Alors, pour se désennuyer, quoi de mieux que l'arrivée d'un beau, jeune et lointain cousin, Frédéric, qui tombe amoureux d'Eléonore ? S'ennuivent des intrigues, des jeux plus ou moins dangereux et des bons mots échangés - jusqu'à ce que la neige fonde.
J'ai eu l'impression que
Françoise Sagan voulait jouer avec les conventions du genre, notamment dans la manière dont la temporalité était utilisé (les ellipses du premier acte, par exemple) ou toutes les actions hors-scènes (ce qui se passe dans la cave avec Gunther, par exemple). Je me demande ce que donnerait cette pièce jouée aujourd'hui sur scène.