Vol de nuit

Poésie nocturne et défi technique.

Ouvrage original traitant des débuts des vols de nuit de l'aéropostale, il s'attache à décrire les figures pionnières qui bravèrent nombre d'aléas techniques et météorologiques et participèrent vaillamment à ce défi.
Le combat nocturne permanent y est sublimé, comme celui d'un Prométhée en lutte avec les éléments, comme une recherche ontologique brutale de la place de l'Homme dans le monde et dont l'incarnation littéraire, ici, se traduit en une prose poétique sombre et torturée.
L'ouvrage, à la riche sémantique, détient encore un fort potentiel d'interrogations existentielles...et cela, tout en poésie.

Un hommage vu de l'intérieur aux pilotes de l'Aéropostale. Un très beau témoignage qu'on apprécie d'autant plus quand on est à Toulouse à côté du terrain des pionniers et de l'hôtel du Grand Balcon où Saint Exupéry avait sa chambre. Pour autant, ce n'est pas mon roman préféré de Saint Exupéry.

De l'auteur, je n'ai lu que le Petit Prince, qui a marqué mon enfance. J'avais donc le désir de découvrir sa plume dans un autre registre. La plume est magnifique, mais l'histoire en elle-même m'a laissé un peu sur ma faim. En fait, c'est plutôt envers les personnages que je suis restée de marbre. Je n'ai pu m'identifier à aucun, me laissant, par le même fait, un peu hermétique à l'appréciation de l'histoire. Nous sentons bien tout l'amour que l'auteur porte à l'aviation, mais c'est tout, du moins, pour moi… Bref, une lecture en demi-teinte.

j'ai aimé courrier sud mais celui ci bien davantage.

Saint-Exupéry, au travers de ce petit récit fait de trois vols en provenance du Paraguay, du Chili et de la Patagonie vers Buenos Aires nous décrit l'héroïsme des pionniers de l'aviation qui ont fondé l'aéropostale.
Certes, les exploits des pilotes sont bien narrés, mais le livre s'attache aussi aux personnes qui entourent ces derniers et notamment au personnage de Rivière qui est en quelque sorte le gestionnaire de ces vols. Il est soumis à une forme d'ambivalence. C'est en effet lui qui organise les vols et met les pilotes dans des situations dangereuses. le rythme des vols peut paraître effréné et la prise de risque au delà du raisonnable. Il éprouve pour autant de véritables sentiments pour ses pilotes. Rivière s'est totaklement approprié le défi que représentent les vols de nuit pour l'aéropostale dans cette course à la rapidité qui doit faire de l'aviation le premier moyen de transport du courrier face au bateau. Tenant de ce challenge, il ne ménage pas sa peine pour arriver à ses fins. Les pilotes de leur côté sont l'image même de l'héroïsme. Ils savent se dépasser et dépasser leur intérêt personnel pour s'inscrire totalement dans cette quête. Je suis d'accord avec un commentaire d'un autre lecteur : le parallèle avec la vie d'une entreprise de nos jours est tentant, mais le contexte n'est plus le même et il ne faut pas oublier finalement le caractère profondément humain de Rivière.
La plume quant à elle est poétique. Pour tout dire, 'jai préféré Terre des hommes du même auteur, qui reste à mon goût sa meilleure oeuvre. Pour autant, ce vole de nuit a de quoi régaler les amateurs des exploits des aviateurs de légende et les amoureux d'une Amérique su Sud rude et sauvage que l'on en peut s'empêcher d'admirer dans ce qu'elle a de plus grand.

J'ai lu ce livre il y a déjà pas mal d'années, mais j'en garde un souvenir vivace. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre Saint Exupéry dans les airs, à défricher avec lui le chemin des airs. Un écrivain exceptionnel et un pilote-aventurier héroïque. A savourer !

Des quatre "romans" écrits par Saint-Exupéry, seuls les deux premiers (Courrier Sud et Vol de nuit) sont en principe des récits de fiction. Les deux autres (Terre des hommes et Pilote de guerre) sont assimilables à des souvenirs ou des méditations, et ne comporte aucun élément fictionnel.
Saint-Exupéry, écrivain et pilote, avait pour devise de n'écrire que ce qu'il avait vécu. C'est pourquoi, tant dans ses romans que dans le reste de son oeuvre, il se livre tout entier, corps et âme, esprit et pensée. Même ses premiers romans, Courrier Sud et Vol de nuit, sont le reflet d'une expérience vécue, et de plus vécue comme un sacerdoce, où la "mission" joue un rôle principal.
Vol de nuit, paru en 1931 en est l'illustration-type
L'histoire raconte la mission d'un pilote de l'Aéropostale, Fabien, qui doit convoyer du courrier en Amérique du Sud. Il accomplira son devoir, mais, pris dans une tempête, il ne reviendra pas. Son supérieur, Rivière, impose une discipline de fer à ses hommes, leur enseignant la primauté de la mission sur toute autre considération. Cependant, il est confronté, à la mort de son pilote, à la contradiction de ses principes avec l'humanité requise pour vivre dignement dans et en dehors de la mission.
Fabien, c'est n'importe quel pilote de l'Aéropostale, c'est Saint-Ex lui-même. Il a fait tous les gestes, eu toutes les pensées, vécu les mêmes joies et les mêmes douleur... Saint-Ex ne parle que de ce qu'il connaît à fond.
Rivière, c'est Didier Daurat. le patron de l'Aéropostale. Dur et inflexible, il est aimé par la plupart, de ses hommes, haï par certains, mais respecté par tous. Plus que tout, il leur inculque "l'esprit du courrier" une éthique du métier qui prône une abnégation totale (y compris de la vie personnelle) au service de la mission. Et les pilotes acceptent cette idée, et l'appliquent tellement bien que l'Aéropostale devient un mythe, à la fois pour le côté aventureux des vols, et pour leur régularité, leur ponctualité et leur sérieux.
Vol de nuit est donc la confrontation de deux héroïsmes : l'héroïsme du chef, celui qui prend les décisions, et l'héroïsme du soldat, du pilote, de l'exécutant. La mission les réunit tous deux. Mais tous deux restent des hommes, et il est difficile de mettre la mission au-dessus des hommes en leur niant toute humanité.
Cette contradiction entre l'esprit et la matière, entre l'absolu et le pragmatique, entre l'idée et son application pratique, et par extension entre le divin (ou ce qui en tient lieu) et l'humain, Saint-Ex la traînera toute sa vie, elle est notamment au coeur de ses Carnets, et bien sûr de Citadelle.

Dire que je viens seulement de découvrir ce texte, pensant que cela ne pouvait pas m'intéresser... Il faut revenir sur ses préjugés !
D'abord, la beauté stylisée de ce texte. Les descriptions sont rapides, un arrière-plan un peu flou, un décor qui passe et qui laisse quelques images accrochées à la rétine : la blancheur des neiges sur les sommets, la douceur d'un foyer aimant avec ses fleurs, son café et la femme aimée, l'étrangeté des pierres géologiques, les lumières des villes survolées comme autant d'escales possibles au milieu d'une mer de nuages, que le vaisseau aperçoit sans y aborder. Ces métaphores marines parsèment le récit, lui donnent sa poésie. Et comme les marins, les aviateurs aiment les femmes - sauf Rivière, qui n'en n'a pas, mais il ne vole pas. Mme Fabien est peu présente mais décrite avec délicatesse et pudeur, une souffrance rentrée.
Il est beaucoup question de lumières, celles des étoiles comme celles des villes ou des projecteurs, naturelles ou artificielles, elles permettent d'apporter de l'espoir au coeur de l'ouragan, et de ne pas ressentir de tristesse malgré la perte.
Car oui, c'est un roman sur la victoire, car finalement Rivière triomphe, non dans les actes mais dans les principes, dans la volonté. Et même si son exigence exige le sacrifice - y compris humain, c'est cette force même de la volonté qui est la raison d'être des vols de nuit, et donc de l'écriture.

On retrouve de nouveau la plume poétique de Saint-Exupéry , un vibrant hommage aux aviateurs de l'Aéropostale en Amérique du Sud.

Un roman très court qui se lit rapidement et pour lequel j'ai ressenti une certaine tendresse dans l'écriture mais aussi une rudesse de ce métier avec une froideur et une distance des "responsables". Se retrouver à terre avec le staff et dans l'impuissance d'un éventuel drame est très bien décrit.
On ressent déjà à l'époque les pressions des dirigeant sur les employés pour respecter les délais !

Je recommande bien sûr.

"Vol de nuit" est un beau roman inspiré de l'expérience de Saint-Exupéry dans l'Aéropostale mais il ne m'a pas bouleversée. Écrit en 1931, douze ans avant le petit prince, il a reçu le prix Femina.

C'est l'histoire de pilotes qui doivent assurer l'acheminement du courrier entre l'Amérique du sud et l'Europe. A Buenos-Aires, en Argentine Rivière dirige le service ; il est le seul défenseur des vols de nuit.
Saint-Exupéry est un très bon conteur, il nous raconte les trajets des pilotes : la Patagonie, le chili, la cordillère des Andes. Mais aussi les risques, le cyclone, la mort.
C'est très virile tout ça et je m'interroge sur cette volonté qui pousse ces hommes à se surpasser, cette recherche permanente de l'exploit ?
On a beau aimer ce que l'on fait c'est une condition qui m'échappe ou en tout cas je ne suis pas assez sensible pour apprécier vraiment.