Salvagers, tome 1 : Cargo abandonné

Comics gagné dans le cadre d'une Masse Critique. J'en remercie sincèrement les éditions Reflexions et Babelio.
Malheureusement je n'ai pas accroché.

Je suis convaincu que ce genre de décor d'épaves et de ports spatiaux, où règne un parfum d'huile et de carburant ionique évoquant Samuel Delany, a du potentiel. La civilisation galactique basée sur un patchwork d'espèces intelligentes variées qui parlent toutes la même langue est calquée sur Star Wars. Et, ma foi, l'idée de mettre en scène des gens chargés officiellement de récupérer ce qui est encore utile sur les épaves de vaisseaux – les salvagers – m'a séduit puisque j'ai coché ce livre lors de la MC.

Mais le traitement n'est pas à la hauteur de l'idée. Dans une première histoire, un groupe de salvagers éclectique, dont chacun a un historique probablement fascinant, est en condition d'action immédiate à bord d'une épave pas si vide que cela. Il s'agit pour eux de survivre à ce qui les attaque. Pas le temps de s'attarder sur les personnages, pas beaucoup le temps pour expliquer le contexte qui se révèle important pour les ressorts de l'histoire. Et des dessins trop statiques dans les scènes d'action font que ma tension n'a pas monté d'un dixième. J'ai juste eu une impression de gaspillage d'un beau décor.
Dans une deuxième histoire, un autre groupe de salvagers éclectique pénètre dans une épave qui n'est pas si vide que cela. Je bégaie ? Non, ça ressemble beaucoup à la première histoire. Intérêt principal : nous apprendre qu'à côté des salvagers en CDI, on a des free-lances à qui on fait appel quand il s'agit de travailler low-cost.

Pourquoi changer d'équipe entre les deux histoires ? Les auteurs devraient savoir que le lecteur aime s'attacher à ses héros. Là, non seulement on ne nous donne pas le temps de connaître la première équipe immédiatement plongées dans l'action, mais on la remplace par une deuxième équipe ensuite. Mauvaise tactique.

Bon, je suis probablement un peu dur. Il faut laisser du temps à cette histoire. Si on ne change pas sans arrêt de héros, qu'on les découvre peu à peu et qu'on dévoile des pans de décor régulièrement, cette série à ses chances. Mais ma première impression n'est pas très positive, désolé.

Malgré un thème général vu et revu (monde spatial futuriste, guerres galactiques, robots tueurs et jolies filles à tentacules) et une distribution de personnages principaux très - trop ? - familière (la comparaison avec "Les Gardiens de la Galaxie" est inévitable), l'idée de départ de "Salvagers" ne manque pas d'attrait : si tout finit toujours par exploser dans l'espace... Qui nettoie tout ça et en tire profit ?
On suit donc les pérégrinations d'une équipe de salvagers, chargée de récupérer ce qui peut l'être dans les épaves de vaisseaux abandonnés aux quatre coins de la galaxie. le suspens, l'inconnu et une bonne dose d'humour noir sont au rendez-vous alors que nos quatre héros s'enfoncent dans les ténèbres d'un cargo abandonné. L'intrigue semble parfois un peu survolée, mais s'agissant d'un premier tome, celle-ci devrait se développer par la suite.
Au niveau du rendu visuel, on est gâté avec des personnages hauts en couleur, un travail soigneux sur les ombrages et un choix de couleurs restituant très bien l'ambiance assez sombre. Par comparaison, les arrières plans sont un peu négligés et paraissent parfois assez vides ; cependant, c'est probablement ce à quoi ressemblerait une épave de vaisseau abandonné !
A noter que cette édition, offerte par Babelio dans le cadre d'une Masse Critique, s'agrémente de quelques planches bonus ("Salvagers : The Deliverance"), réalisées par le même scénariste mais par un dessinateur et un coloriste différents. L'idée d'enrichir l'univers présenté en mettant en scène une autre équipe de salvagers est sympathique, et offre un aperçu du travail à venir des artistes. J'ai cependant trouvé le rendu visuel moins réussi et surtout moins adapté à l'ambiance de cet univers. de plus, une petite note explicative à propos de cette partie bonus n'aurait pas été de refus...
L'impression générale donnée par Salvagers reste bonne ; la lecture est agréable et se termine avec l'envie d'en savoir plus à propos des personnages et de leurs évolutions dans ce monde futuriste très sombre. Un bon potentiel donc, notamment grâce à une idée de départ originale et une bonne ambiance. A suivre !

Le truc qui me faisait le plus peur en commençant Salvagers était de ne pas arriver à accrocher et à totalement oublier les comparaisons inévitables avec les Gardiens de la Galaxie. Néanmoins j'ai très vite sorti l'équipe de Marvel de mon esprit pour me plonger dans les aventures des Salvagers. Si l'idée de découvrir un nouvel univers peut faire peur, ici bien assez de codes de la science-fiction sont repris pour que l'on ait l'impression d'être en terrain semi-connu. On ne perd donc pas trop de temps à se poser de questions sur l'univers ou les personnages et on embarque dès la premières planches dans l'histoire.

Le récit est assez fluide, bien qu'on ait pas forcément le temps d'entrer vraiment dans les détails, et le rythme reste plutôt constant même avec une deuxième partie consacrée à une petite backstory. Après je dois dire que si j'ai plutôt bien accroché à l'histoire et que j'ai trouvé les personnages sympas, les graphismes m'ont parfois moins convaincue. Les planches sont très belles, aucun doute là-dessus, mais pour les scènes d'action cela a un rendu assez lourd qui manque de mouvement. En soi cela n'est pas forcément gênant mais à une histoire telle que celle-ci qui se prête à pas mal de mobilité, c'est un peu dommage. Cela réduit l'impact de l'histoire et nous laisse en surface de tous les moments qui auraient du être bien plus exaltants.

A noter qu'après la quatrième partie de Cargo Abandonné on a doit à la première partie de Salvagers : The Deliverance qui est un spin-off (si je ne dis pas de bêtises). La plus grosse différence entre les deux séries, outre le fait que cette équipe-ci est une équipe de salvagers freelance, est que George Acevedo laisse sa place à Luca Cichitti aux dessins. le rendu est donc d'emblée assez différent, d'autant plus que le coloriste n'est également pas le même, et me plait personnellement moins, néanmoins cela peut être sympa d'avoir un ajout à la série avec une autre équipe afin de mieux développer l'univers.

En conclusion j'ai plutôt bien apprécié ma découverte de Salvagers. Sans avoir été totalement séduite, j'ai passé un agréable moment et c'est donc le principal. Globalement j'ai eu un petit sentiment de survolé, principalement car c'est un premier tome je pense, et cela explique ma note assez mitigée, mais le potentiel est clairement là.
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