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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
James Salter, né en 1925 à New York sous le véritable nom de James A. Horowitz, est écrivain et scénariste. En 1945, il termine ses études d'ingénieur, sort cinquième de sa classe de la prestigieuse académie militaire de West Point et entre dans l'US Air Force comme pilote. James Salter participe à la guerre de Corée, puis il prend la décision d'entrer au Pentagone. Il est affecté en France et commence à écrire avant de démissionner de l'armée après la parution de son premier livre basé sur son expérience de pilote de chasse durant la guerre de Corée, The Hunters paru en 1956, et adapté au cinéma avec Robert Mitchum en 1958. Un sport et un passe-temps, qui date de 1967 est sorti chez nous en 1996.
En France dans la période de l'après-guerre. Un narrateur inconnu, relate la liaison de quelques mois entre son ami Philip Dean, étudiant américain, avec une jeune fille française, Anne-Marie Costallat. Dean et Anne-Marie sillonnent la France profonde, d'Autun aux bords de Loire, dans la belle bagnole de l'américain, logent dans des hôtels où ils bouffent et « baisent comme des haltérophiles », de ville en ville.
Quand le bouquin est sorti, à l'époque, il a fait son effet et on le comprend aisément quand on a vécu cette période, car il est fait de scènes de sexe – sans sensualité - clairement exposées où bite et couilles ne se cachent pas derrière des périphrases. On peut, certes, trouver un intérêt relatif à ce roman – ce que laisse entendre mon résumé volontairement provocant – mais ce serait pourtant aller un peu vite en besogne.
Si je ne trouve pas le roman franchement remarquable, je ne me sens pas en dire du mal pour autant. D'abord, il y a une écriture qui transcende tout, paraissant très simple de prime abord mais s'avérant très coulée et mélodieuse, terriblement addictive. Les dialogues très courts mais très nombreux, sonnent justes. le récit, lui, paraît un peu éthéré, au gré des souvenirs réels ou reconstruits par le narrateur, voire délibérément inventés. On suit vaguement les tourtereaux dans leur périple provincial alternant route, table (l'auteur semble apprécier la cuisine française) et plumard : « Et on a mangé, je ne te dis pas. A table comme un vieux couple français, tu sais, assis rien qu'à manger. Et on a fait l'amour tous les soirs. » Dans une sorte de raccourci qui fera hurler certains, je dirais que ce roman m'a fait penser à du Henry Miller écrit par Françoise Sagan ! le sexe et l'américanisme de l'un, la légèreté vagabonde trempée dans le modernisme de son époque, de l'autre.
Mais derrière la provocation sexuelle pour ce temps (mots crus et Anne-Marie, la femme, particulièrement active à la manoeuvre) il y a une passion fougueuse dont on sait par avance, Dean le premier, qu'elle ne durera pas toujours. A l'insouciance apparente d'Anne-Marie, s'oppose les inquiétudes de Dean, l'argent qui manque et son avenir. Des scènes d'amour torride, émergent des instants de lucidité cruels générant une mélancolie touchante à laquelle se mêle un certain désenchantement de l'écrivain « Plus clairement on voit ce monde, plus on est obligé de faire comme s'il n'existait pas. » J'ajouterai que la fin du roman est très belle.
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Un jeune (et sans doute riche) Américain aime tant la France qu'il veut en jouir jusque dans ses moindres recoins : il s'installe en solitaire à Autun, dans la maison d'un couple d'amis.

Il est bientôt rejoint par Philipp Dean, jeune homme pleine de charme, celui-ci rehaussé par sa vieille Delage décapotable.

Ce fascinant ami s'éprend bien vite d'Anne-Marie, une jeune femme vive et bien roulée, avec laquelle ils partagent une liaison torride : ils se baladent, à pied ou dans la belle voiture, arpentant sans fin de nombreuses petites villes françaises, ils fréquentent bars et restaurants, vont d'hôtel en hôtel, ils n'ont pas grand chose à se dire mais sont heureux, et ils font l'amour - à peu près au même rythme que je lis des livres.

Très vite l'histoire du narrateur s'engourdit dans son propre immobilisme et ses amours ratées. Elle s'estompe devant cet amour un peu fou, d'une intensité rare, au sein duquel se glisse peu à peu une sensation de vide, de désespoir immatériel.

On ne sait trop d'ailleurs si cette histoire est réelle, fantasmée ou rêvée, ou même si c'est une pure création littéraire du narrateur. Tout cela à la fois, sans doute.

Cela commence un peu comme un film de la Nouvelle Vague avec ce que cela implique de jeunesse décidée à vivre à 100 à l'heure, quitte à toucher le fond, et de langage propre, personnel, intime, d'une poésie tout à la fois douloureuse et joyeuse.

Rien, aucun détail ne nous est épargné de cette "sidérante sexualité" . Mais il y a dans cette crudité-même une espèce de lumière détachée et insouciante, de bonheur englouti qui empêche la saturation (enfin presque). L'écriture de James Salter ( alliée à l'habileté du traducteur Philippe Garnier) est une présence de tous les instants, gouttes d'eau de sensations, intuitions fulgurantes, s'unissant pour créer cette ambiance légère, pleine d'instants, de désirs et d'aspirations.

Roman d'une jeunesse passée avec ce que cela a de futile, d'obsédant et de fragile, Un sport et un passe-temps laisse une impression tout à la fois douce et piquante : la vie l'emporte sur le chagrin, et là où le lecteur croyait entrer dans une chronique à la fois légère et douce-amère, il ressort ému d'une touchante mélancolie.
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Un sport et un passe temps.
James SALTER

Autun, Besançon, Blois, Angers,Nancy et bien d'autres villes…
Phillip Dean, jeune américain fauché en rupture avec ses études vient passer quelques semaines de vacances en France chez un ami.
Au cours d'une soirée il va rencontrer la jeune Anne-Marie et ils vont entamer une relation.
Anne-Marie est prête à tout (surtout sexuellement) pour satisfaire Dean.
En rêvant même qu'il restera en France pour toujours ou mieux : qu'il l'emmènera avec lui dans son pays pour qu'ils y vivent heureux.
Dean est un homme plutôt calme qui souhaite parler français le plus correctement possible, qui s'oppose peu et cède facilement aux désirs (caprices ?) d'Anne-Marie.
Mais ces plaisirs renouvelés de restaurants, voyages en voiture et hôtels vont lui coûter cher l'obligeant par la même occasion à demander de l'argent à son père, ce qu'il fait avec beaucoup d'appréhension et de honte.
Qu'adviendra t'il d'une telle relation ?

L'écriture de Salter est vraiment reconnaissable.
Les descriptions des paysages et des villes ne sont comparables à nulles autres.
Il en est de même pour les sentiments.
C'est fluide tout en étant détaillé, un peu suranné et cru à la fois.
Mais l'originalité de ce roman tient au fait que le narrateur est l'ami de Phillip Dean.
Il raconte ce qu'il sait et invente le reste.
Nous sommes donc dans une histoire mi-vécue mi-fantasmée.
Le tout est assez réussi et agréable passé les premières pages descriptives des paysages un peu longues.
Des photographies contrastées entre les belles demeures parisiennes et les hôtels bas de gamme de province.
Entre la bourgeoisie instruite et les petites gens des campagnes.
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Ce roman est à la fois plein de fraîcheur (la province française, la passion charnelle). Et plein de perversité ; comme les héros de Fitzgerald, celui de Salter (c'est en partie autobiographique) se "regarde vivre" et garde toujours une distance avec la relation qu'il entretient avec cette jeune femme. "Toute la joie d'Anne-Marie vient de ce qu'elle espère qu'ils n'en sont qu'au commencement, que ce qui les attend c'est le mariage, et adieu Autun ; alors qu'il se figure exactement l'inverse, comme le négatif à partir duquel ses rêves à elle sont tirés. Pour Dean, chaque heure est bouleversante parce qu'elle le rapproche de la fin".

Fraîcheur, perversité, mais surtout mélancolie et solitude profonde.
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