Pas pleurer porte bien son titre. Aucun passage larmoyant ou mélodramatique dans ce roman. le problème est que l'histoire, avec un petit et un grand H, est particulièrement complexe.
Montsé nous fait revivre les velléités de justice des ouvriers et des paysans, la victoire du Front populaire, l'insurrection militaire qui déclencha la révolution, la répression menée par les franquistes et les phalangistes, les républicains, les nationalistes, la passivité coupable du clergé…
Autant vous dire qu'au milieu du livre je ne savais plus où j'en étais, qui pensait quoi, qui avait raison ou tort…
Diego est-il communiste ? José anarchiste ? Quelles sont les idées de Montsé? Et Don Jaime alors?
Ajoutez à cela de (trop) longs passages en espagnol, non traduits, et les renvois multiples à
Georges Bernanos qui entrecoupent le récit, et vous aurez un drôle de fouillis !
Pour couronner le tout,
Lydie Salvayre introduit dans ce roman une ponctuation tout à fait surprenante…Comme il y a eu l'art avant-gardiste, il y a maintenant la ponctuation avant-gardiste. Ainsi lorsque l'un des personnages parle et qu'il ne termine pas sa phrase pour une raison ou une autre, à bas les points de suspension ! Retour direct au récit sans avertissement. Par exemple :
«Vous vous en foutez bien sûr, d'ailleurs vous vous foutez de tout du moment que vos rentes tombent dans votre
Don Jaime s'était brusquement levé de sa chaise.».
Cela m'a laissée perplexe.
Un avis très mitigé donc sur ce livre, aussi bien sur le fond que sur la forme. Je n'ai jamais vraiment compris sur quelles bases était attribué le prix Goncourt.
Bernard Pivot, membre du Jury cette année, a affirmé qu'au-delà du récit c'est une oeuvre qui a été récompensée. C'est le premier livre de
Lydie Salvayre que je lis, je ne peux donc pas me porter juge, mais, pour ma part,
Pas pleurer ne sera pas dans le Top 5 des romans 2014.
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