Les masses critiques de Babelio sont une occasion de sortir de notre zone de confort.
La proposition de partager durant quelques heures la survie de Nour, une sorcière voleuse d'âme pour certains, frêle victime pour d'autres, ne se refuse pas.
Merci à Babelio et aux éditions Eyrolles pour cet envoi.
Une histoire malheureusement comme une autre, celle d'un individu cherchant à fuir sa condition dans son pays d'origine où il n'y a rien à espérer comme avenir.
Le rôle des passeurs, ne devrait on pas parler plus justement de mafias, ces êtres surarmés, drogués, prêts à tous pour amasser de la tune, toujours plus de tune, utilisant leurs victimes pour assouvir leurs plus bas instincts, nous est dépeint dans tous ses horreurs.
L'auteur nous plonge dans un camp de réfugiés, il faut jour après jour survivre comme on peut, se montrer fort, malin, débrouillard même quand on n'en peut plus.
Un autre drame est aussi évoqué, celui des enfants nés avec un corps de garçon mais voulant vivre comme une fille, les sociétés sont incapables de supporter ce questionnement.
Malik Sam a une plume acérée, sèche et ne s'embarrasse pas de tournures alambiquées, son propos est aussi dur que le sont les conditions de survie des migrants.
J'ai toutefois, pour ma part eu un peu de mal à admettre la vraisemblance de la dissimulation du sexe de Nour, de sa possibilité de s'approvisionner en produits nécessaires pour l'hormonothérapie féminisante, et je ne crois pas que ce point précis apporte des éléments indispensables dans la dénonciation de ce qui se passe.
La route de l'exil est jonchée d'obstacles où se révèlent la violence, l'injustice et toujours les menaces d'aller aux frontières de l'au delà mais reste la loi : il faut fuir … il faut essayez, essayez toujours…
Un roman qui devrait nous faire ouvrir les yeux sur ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée et nous permettre de ne pas aboyer avec les loups sur les problèmes de l'accueil des immigrés.